Ces derniers jours ont illustré de façon concrète pour ne pas dire brutale les évolutions en cours dans le monde des chars, démontrant si besoin était que cet engin est loin d'être dépassé et que beaucoup de pays continuent d'y croire. Outre son aspect militaire, les perspectives offertes par le marché sont au coeur des efforts des industriels concernés qui multiplient les projets d'équipements de leurs armées nationales mais aussi pour conquérir de nouvelles parts. Blablachars a procédé à une petite revue des événements de la semaine qui ont eu pour théâtre des pays lointains mais aussi très proches, sans oublier notre pays.
C'est de Chine qu'est arrivée la première information blindée, avec l'apparition d'une nouvelle évolution du char chinois Type 99. Selon les médias d'état, le nouveau venu, baptisé Type 99B serait conçu pour mener des opérations de combat rapides et de longue durée dans des zones comme les reliefs himalayens. La chaine de télévision chinoise CCTV indique que le nouvel engin que l'on a pu apercevoir au cours d'essais de tir et de mobilité intègre de nouvelles fonctionnalités dont la plus importante concernerait les capacités de commandement et de communication associée à une numérisation de la fonction feu. Les essais du 11 décembre auraient également permis de tester le contrôle à distance du char par des opérateurs qui auraient piloté l'engin et effectué des séquences de tir. On attend désormais des informations sur la mise en service du Type 99B au sein de l'Armée Populaire de Libération et sa probable apparition sur les hauts plateaux himalayens face au Zorawar indien.
De l'autre côté de l'Atlantique, l'armée américaine a annoncé avoir reçu le premier exemplaire du M1E3, destiné à devenir le futur char de bataille de l'armée américaine. La rapidité du développement de l'engin dont on ne connait aucune caractéristique laisse supposer que son constructeur GDLS (General Dynamics Land Systems) a utilisé de nombreux composants existants et a choisi une approche incrémentale pour son futur char dont un premier peloton devrait être livré l'année prochaine pour permettre de débuter les évaluations. Le M1E3 devrait être doté d'une propulsion hybride, d'une tourelle téléopérée armée d'un canon capable de tirer une grande variété de munitions parmi lesquelles des missiles antichars, des munitions téléopérées ainsi que des projectiles hypervéloces. Un programme ambitieux dont on attend les premiers essais pour se prononcer sur la réalité. En attendant, la communication met en avant l'Abrams X, démonstrateur technologique dont le M1E3 devrait reprendre de nombreuses solutions.

Caractéristiques attendues du M1E3
Pour assister à l'événement suivant, point n'était besoin d'entreprendre un long voyage, puisqu'un simple un balcon sur le Rhin permettait d'assister à la naissance d'un futur géant de l'industrie de défense terrestre allemande et à terme européenne. Cet acte a été posé par l'agence allemande de la concurrence qui a approuvé la création d'une société commune entre KNDS Deutschland et Rheinmetall ayant pour objet le développement et la production d'un char de combat principal de transition. Cet engin devrait permettre à ses futurs utilisateurs d'attendre les premières livraisons du futur, hypothétique et encore invisible MGCS (Main Ground Combat System). Il n'est pas nécessaire de commenter cette information, tant cette union sacrée des frères ennemis allemands autour du futur char apparaissait comme inéluctable depuis plusieurs mois, concrétisation d'un plan soigneusement élaboré par les deux industriels et approuvé par les autorités gouvernementales allemandes. On peut se rassurer en constatant que le développement du futur engin a été confié à PSM Projekt System &Management GmbH créé pour le développement du Puma dont les militaires allemands gardent un souvenir ému, en dépit d'une substantielle amélioration de la situation du VCI allemand. Il est encore trop tôt pour se prononcer sur les conséquences réelles de cette nouvelle sur le programme MGCS mais il est probable que celui-ci sera impacté de façon plus ou moins directe par cette nouvelle alliance. Lancé en 2017 autour de deux partenaires réunis dans un même société, rejoints en 2019 par Rheinmetall, trio devenu quatuor en 2024 avec l'arrivée de Thales Six GTS, le MGCS pourrait connaitre un rééquilibrage de la participation des différents acteurs. Cette recomposition majeure du paysage de l'industrie de défense terrestre n'a suscité aucun commentaire en France, les différents acteurs impliqués choisissant une nouvelle fois le silence face au tintamarre allemand.
Chez KNDS France, cette nouvelle semble avoir été mise sous le boisseau, l'industriel de Satory préférant communiquer sur le franchissement de la barre des 800 canons Caesar vendus et sur la nomination de Nicolas Groult à la tête de la branche française du groupe. Blablachars souhaite au successeur de Nicolas Chamussy pleine réussite dans ses nouvelles fonctions et espère ardemment que son mandat ne sera pas celui de la liquidation des espoirs français en matière de blindés. Les chantiers ne manquent pas, modernisation du VBCI et du Leclerc, développement d'une plateforme française polyvalente. Autant de projets nécessaires à l'armée de terre mais aussi indispensables à un retour de l'industrie de défense française sur des marchés exports portés par une forte demande internationale.
La semaine écoulée, riche en événements blindés conclue une année que Blablachars entrevoyait comme capitale pour les blindés français. Comme prévu, 2025 aura bien été capitale mais pas pour les chars français avec un fourmillement de projets, de commandes, de livraisons et d'alliances qui ont souligné avec acuité l'absence de toute décision française en la matière. Notre souveraineté industrielle mais aussi notre outil militaire risque fort de subir les conséquences négatives de nos atermoiements et de nos pudeurs "culturelles" en matière de chars et plus généralement de blindés mécanisés. Les Allemands démontrent une nouvelle fois qu'ils n'ont pas besoin (ni envie) de nous pour développer leur futur char, nous avons les moyens de développer de notre côté un engin innovant dont les principaux contours font consensus, mais en avons-nous la volonté ?




Il serait intéressant de vous mettre à jour sur l’état du Puma sachant qu’aucun problème majeur directement lié au véhicule n’a été signalé depuis fin 2022.
RépondreSupprimerRemisez bien l'article je parle de parle de souvenirs émus et d'amélioration et je suis à jour sur le sujet
SupprimerRelisez bien l'article, je parle de souvenirs émus et d'amélioration. Ma mise a jour sur le Puma est donc effectuée.
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