
Six mois après l'annonce de leur transfert vers l'Ukraine, les M1A1 australiens ne sont toujours pas arrivés à destination. Ce retard serait lié au retrait des unités logistiques américaines basées sur la plateforme de Rzeszow par laquelle les 49 chars australiens doivent transiter. Située à proximité de la frontière ukrainienne, la ville de Rzeszow abrite le POLLOG HUB créé au début du conflit en Ukraine par les Etats-Unis, la Pologne et plusieurs pays de l'Otan pour faciliter l'acheminement de l'aide militaire occidentale à destination de Kiev. Depuis sa création, POLLOG HUB a géré l'acheminement et le transfert de plus de 80% des matériels et des équipements occidentaux fournis à l'Ukraine. Les chars australiens qui devaient arriver sur le site sont pour le moment bloqués, en attente la reprise des activités logistiques de la plateforme. Selon le ministre polonais de la Défense, les opérations auraient repris après une interruption d'une semaine, même si certaines sources en Europe indiquent que le site, totalement dépendant des équipes américaines pour son fonctionnement, n'a pas retrouvé un fonctionnement normal. Les difficultés logistiques ne seraient cependant pas la seule raison du blocage des chars australiens, un responsable américain, s'exprimant sous couvert d'anonymat, aurait fait part des réserves américaines sur le don australien. Selon cette source, le gouvernement américain aurait déconseillé l'année dernière aux autorités australiennes de transférer ces chars en raison de leur ancienneté et des couts logistiques engendrés par l'opération et des difficultés de maintien en condition et de soutien. Au-delà des difficultés rencontrées par les chars australiens, la situation sur le POLLOG HUB soulève des questions plus larges sur l'avenir du site, largement dépendant de l'engagement américain pour son fonctionnement. Si la situation doit se prolonger, les pays européens devront peut-être s'organiser pour remédier au blocage, perspective plutôt compliquée au regard des intérêts nationaux et des budgets disponibles pour envisager une telle opération. Celle-ci contribuerait pourtant de façon concrète à l’amélioration de la mobilité stratégique des matériels militaires en Europe, au coeur des préoccupations actuelles.