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jeudi 3 juillet 2025

UNE AVANT PREMIERE PROMETTEUSE

Le Tech Terre organisé par le Commandement du Combat Futur (CCF) qui se déroulera les 9 et 10 juillet sur le camp de Sissonne devrait permettre aux industriels de présenter leurs innovations destinées à répondre aux menaces actuelles et futures, parmi lesquelles les drones. Leur arrivée récente sur le champ de bataille a bouleversé la physionomie des opérations et a imposé aux armées et aux industriels de développer des solutions de lutte contre ces engins. Hornet, la filiale d'Arquus dédiée aux tourelleaux téléopérés, qui avait dévoilé en mai dernier à l'occasion du salon FEINDEF sa solution baptisée Air Guard, combinant sur un même tourelleau un lance-grenades de 40mm et un équipement électronique (radar pu brouilleur) installé sur la couronne mobile du tourelleau. Hornet devrait profiter du tech Terre pour présenter une évolution de sa solution de lutte anti drone. Cette innovation au stade d'un "proof of contest" est le fruit d'une coopération aussi logique que prometteuse dans le domaine de la lutte antidrone. Blablachars vous propose en avant première quelques clichés de cette réalisation que les participants au Tech Terre pourront découvrir les 9 et 10 juillet prochains. 

mercredi 2 juillet 2025

VARSOVIE REPREND DU K2

Le vice premier Ministre et Ministre de la Défense polonais a annoncé aujourd'hui la "quasi-finalisation" du contrat d'acquisition de 180 chars K2PL supplémentaires. L'accord qui est présenté comme le plus important des contrats de défense polonais prévoit la fourniture de 80 véhicules de soutien ainsi qu'un important volet logistique et l'implication de la firme polonaise Bumar Labedy dans la production de 63 exemplaires. Le contrat définitif qui doit être signé prochainement représente une évolution significative du contrat initial d'un montant de 3,4 milliards de dollars, signé en 2022 qui prévoyait la fourniture de 180 K2, de 212 obusiers K9 et de 48 avions légers KA-50. La Pologne qui a déjà reçu 84 chars devrait disposer des 180 exemplaires avant la fin de l'année. A la différence du premier accord, le contrat annoncé d'un montant de 6,5 milliards de dollars inclut un important volet logistique et de soutien avec la fourniture d'engins de dépannage, du génie ainsi que des actions de formation, des contrats de service et la fourniture de munitions. La décision polonaise de doubler sa flotte de K2 s'inscrit dans la montée en puissance de l'armée polonaise face à la menace représentée par la Russie et les tensions nées du conflit ukrainien. Les 360 chars sud-coréens devraient être déployés au sein de la 9ème Brigade de Cavalerie blindée Braniewska, de la 15ème Brigade mécanisée Gizycka et de la 20ème Brigade mécanisée Bartoszycka appartenant à la 16ème Division d'infanterie Poméranie, auxquels viendront s'ajouter les 250 M1A2 commandés en 2021. Au-delà du renforcement des capacités militaires polonaises, la fabrication d'un tiers des engins de ce nouveau contrat par l'industrie polonaise permet à cette dernière de renforcer ses compétences et de se positionner comme un fournisseur capable de suppléer le fabricant sud-coréen pour la fourniture de chars qui pourraient être commandés par un état européen. La Pologne qui consacre déjà 5% de son PIB à la Défense atteint avec dix ans d'avance les objectifs fixés par l'Otan pour 2035 pour le renforcement de la sécurité du flanc oriental de l'Alliance.

lundi 30 juin 2025

LES DERNIERS LEOPARDS 1A5 (ENFIN) VENDUS A RHEINMETALL

La firme suisse RUAG a annoncé aujourd'hui avoir vendu à Rheinmetall les 25 derniers Leopard 1 qu'elle détenait encore. Cette vente a été précédée d'un réglement à l'amiable du contentieux opposant la firme suisse à Global Logistics Support (GLS) GmbH qui portait sur des créances antérieures sur les véhicules et sur la propriété des engins, à laquelle GLS a renoncé. Cette solution a permis à Rheinmetall de se porter acquéreur des engins concernés dans le respect des obligations réglementaires et politiques entourant cette opération. De son côté RUAG par la voix du Dr M Ratthili, président du conseil d'administration de RUAG MRO Holding AG a affirmé que "la conclusion économiquement viable de l'opération est une étape importante pour l'avenir de RUAG" qui a pu fermer définitivement le dépôt au sein duquel les chars étaient stockés en Italie et "mettre fin à un chapitre complexe et lourd."

LA LETTONIE REMET LE COUVERT (MECANISE) AVEC GDELS

On a appris aujourd'hui la commande par la Lettonie de 42 Véhicules de Combat d'Infanterie (VCI) ASCOD II supplémentaires fabriqués par General Dynamics European Land Systems (GDELS). Ces engins s'ajouteront aux quarante deux commandés en janvier dernier par Riga. Ce projet approuvé le 18 juin dernier par le parlement letton permettra au pays de se conformer aux objectifs de l'Otan et d’accélérer la formation de la brigade d'infanterie mécanisée et des bataillons qui la composent. Alors que les premiers engins seront équipés de la tourelle habitée MT30 Mk II (Manned Turret), de façon un peu inhabituelle, ce second lot de VCI recevra la version téléopérée de cet équipement à savoir la tourelle UT30 Mk II (Unmanned Turret). Ce nouveau contrat d'un montant de 387 millions de dollars prévoit un début des livraisons en 2027 ainsi qu'une implication des industries locales à hauteur de 30% dans la fabrication et le maintien en condition des engins qui ont reçu la dénomination officielle de Hunter. C'est donc un total de 84 VCI de nouvelle génération qui opéreront à terme au sein des forces armées lettonnes aux côtés des unités de la brigade multinationale déployée dans le pays. Encore un pays soucieux de participer à la constitution de la "confortable couche de brigades mécanisées..." déjà évoquée précédemment...

QUAND LE CHAR VA TOUT VA !

Depuis le déclenchement du conflit en Ukraine, les années qui se suivent se ressemblent beaucoup pour les firmes allemandes impliquées dans la production du Leopard. L'autorisation donnée en janvier 2023 aux pays utilisateurs du char allemand de transférer des engins à l'Ukraine a permis la création d'une véritable coalition du Leopard. Le "faiseur de paix" comme se plaisait à l'appeler certains experts a vu sa côte monter en flèche dans de nombreux pays, permettant à Rheinmetall de voir son chiffre d'affaires passer de 6410 millions d'euros en 2021 à 9751 millions d'euros en 2024 tandis que KNDS enregistrait une hausse de 40% de son carnet de commandes passant de 7.8 milliards d'euros en 2023 à 11,2 milliards d'euros en 2024. Le char revenu au coeur des opérations terrestres avant de devenir un véritable symbole du réarmement des armées occidentales a permis aux deux firmes allemandes de tirer profit de cet engouement avec aujourd'hui plus de 600 chars en commande, sans oublier la fourniture des munitions nécessaires. Les récentes orientations du dernier sommet de l'Otan et les ambitions du nouveau chancelier allemand en matière de défense ne devraient pas ralentir la croissance des deux firmes qui misent sur le succès de leur engin favori pour asseoir leurs positions qui leur permettrait dans un avenir plus ou moins proche d'unir leurs forces autour d'un projet commun. Les analystes de la Deutsche Bank restent optimistes sur l'évolution de la trajectoire financière de Rheinmetall grâce à une offre diversifiée, en dépit d'incertitudes liées à de possibles changements politiques et/ou stratégiques. En service dans 14 pays européens, le char allemand est vu par ses concepteurs comme le véritable pilier de la défense terrestre en Europe, affirmation du leadership de l'Allemagne dans le domaine des chars, plus que jamais au coeur de la stratégie de l'OTAN grâce à son adaptabilité et ses possibilités d'évolution. Les certitudes financières et doctrinales allemandes rendent encore plus difficile la compréhension des atermoiements français sur l'avenir du char dans notre armée et les hésitations de la BITD à lancer un véritable projet industriel articulé autour d'une plateforme unique pouvant répondre aux besoins de notre armée et aux demandes étrangères. 

jeudi 26 juin 2025

LA BUNDESWEHR VEUT DES PUMA SUPPLEMENTAIRES

Au moment où le Général Commandant la 2ème Brigade blindée et les chefs de corps des trois régiments d'infanterie de la Brigade évoquent dans le dernier numéro de la revue Fantassins le risque de déclassement du segment terrestre mécanisé français, l'armée allemande souhaite se procurer des VCI Puma supplémentaires. Soumis à une véritable tempête médiatico-militaire et en butte à d'importantes difficultés techniques affectant sa disponibilité, le félin mécanisé de la Bundeswehr voyait même en 2022 son avenir compromis avec la possible annulation de la commande de 61 engins supplémentaires prévue dans le contrat initial. 

LA BELGIQUE CHOISIT LE SKYRANGER 30

Le ministre de la Défense belge a confirmé hier la volonté de son pays de se doter d'une défense antiaérienne multicouches dont le Royaume est actuellement dépourvu. Ce plan prévoit l'acquisition de dix batteries de missiles moyenne portée Nasams de Kongsberg, de trois systèmes antimissiles (Patriot ou SAMP/T) ainsi que des postes de tir Mistral et Piorun pour la courte portée et des systèmes antidrones. A ces équipements devraient s'ajouter une vingtaine de systèmes Skyranger 30 de Rheinmetall qui devraient installés sur un véhicule porteur dont le type n'a pas été communiqué. Le système allemand armé d'un canon de 30mm devrait donc cohabiter au sein des forces armées belges avec les canons CTA de 40mm des Jaguar choisis par Bruxelles dans le cadre du programme CaMo. Les incertitudes autour d'une version mobile du Rapid Fire terrestre armé de ce canon et le choix du canon de 30x113mm pour armer les futurs Serval LAD ont probablement convaincu nos alliés d'outre-Quiévrain de se tourner vers un système déjà opérationnel et disponible, sans attendre l'arrivée de  du système français dont la munition Airburst doit encore être développée, comme l'a indiqué KNDS France en juin dernier. On attend désormais avec impatience de connaitre le véhicule porteur choisi pour recevoir ces systèmes. Les paris sont ouverts......