Un observateur non averti éprouverait certainement des difficultés à trouver le point commun existant entre Budapest, Rome et Kiev. Ces capitales sont unies autour d'un seul mot : Lynx. Après son succès en Hongrie, le blindé allemand récemment arrivé dans la ville éternelle est désormais présent en Ukraine. Selon le media allemand Hartpunkt.de un premier exemplaire a été livré hier récemment aux forces armées ukrainiennes, ce qu'a confirmé un porte-parole de la firme de Düsseldorf. L'engin réceptionné par Kiev devrait subir une série de tests et d'évaluations avant le début des livraisons en série, sans que l'on sache si cette campagne conduira le VCI allemand dans la zone des combats. La livraison du Lynx s'inscrit dans le cadre de la Joint Venture établie entre Rheinmetall et la firme ukrainienne UDI JSC anciennement Ukroboronprom.
Cette structure créée en octobre 2023 a été renforcée par la signature en juin dernier d'un Memorandum of Understanding (MoU) visant à élargir la coopération stratégique entre Rheinmetall et l'Ukraine. Selon Armin Papperger, le PDG de Rheinmetall AG, la remise du premier exemplaire du Lynx initialement prévue en 2024 doit permettre de démarrer la production en série de l'engin "en temps utile". Déjà partenaires dans le domaine des munitions, Rheinmetall et L'Ukraine ouvrent avec le Lynx une nouvelle voie de coopération, qui pourrait amener la firme de Düsseldorf à fournir d'autres systèmes d'armes comme le KF-51. La possible fourniture du char allemand à Kiev avait été évoqué dès février 2023 au cours des négociations entre les deux parties.
Battu en Australie par l'AS-21 Redback d'Hanwha mais toujours en course pour le programme américain OMFV (Optionally Manned Fighting Vehicle), le blindé allemand continue d'obtenir des succès importants en Europe, où il doit affronter des concurrents performants comme le CV90, L'Ascod II et peut être demain l'AS-21. Développé sur fonds propres et sans avoir jamais été adopté par l'armée allemande, le KF-41 présenté en juin 2018 à Eurosatory témoigne par son évolution du dynamisme commercial et des ambitions de son constructeur. Forte d'une capitalisation boursière de 27,99 milliards d'euros et d'un carnet de commandes de 48.6 milliards d'euros, la firme de Düsseldorf est devenue avec le conflit ukrainien un acteur majeur de l'armement terrestre en Europe. Le dynamisme commercial affiché par Rheinmetall soutenu par un situation financière solide, lui permet de proposer des engins et des solutions répondant aux besoins exprimés par de nombreuses armées. Que ce soit dans le domaine de la lutte anti-drone avec le SkyRanger, de la protection avec le Système de Protection Active StrikeShield, de la puissance de feu avec le canon Rh-130 de la logistique avec RMMV (Rheinmetall Man Military vehicles) ou dans celui des véhicules de combat avec le Lynx, le RCH-155 ou le Kf-51, Rheinmetall est présent sur l'ensemble du segment terrestre. Portée par un marché en pleine croissance, la firme dirigée par Armin Papperger entend bien faire du MGCS son futur cheval de bataille, n'en déplaise aux autres acteurs du programme.
Ce qui serait intéressant c'est que ces blindés soient équipés de l'APS ad hoc et essayés de vive force pour en connaître les qualités dans une guerre de haute intensité, avec ou sans drones.
RépondreSupprimerJ'ai bien peur que des temps longs soient requis. Toutefois, M. Trump ayant quelques projets en la matière, la temporalité des événements n'est pas trop prévisible.
Mais, dans le cadre des garanties de sécurité souhaitées après la cessation des hostilités, il est fort possible que RM réalise son offre moyennant finances et aides de l'UE.
Il n'y a pas à dire, commercialement il savent se placer ces allemands (Et ces sud coréens à leur suite sans doute encore. Seuls deux producteurs de VCI de troisième génération actuelle. "Eux"...).
RépondreSupprimerEt un hinterland européen encore agrandi (Bientôt plus rien ne va leur résister !), et des sous traitants, à vraiment pas chers (Plus rentables que les turcs, "d'autrefois" !! ...), pour les juteux marches de reconstruction de l'après guerre.
PS : Contrairement à ce que suggèrent certains, il y a vraiment la place pour quatre ou cinq grands constructeurs mondiaux, sur le "marché" du VCI moderne, et du char (Et de tout ce qui va avec...)...
Dommage que l'on soit encore en train de rater ce train essentiel, par notre dogmatisme au delà de l'absurde aujourd'hui !!!!!