PENDANT CE TEMPS LA DE L'AUTRE COTE DU RHIN

La semaine qui s'achève aura été riche en annonces pour le secteur de la défense terrestre et plus particulièrement pour les industriels concernés. Entre projets gouvernementaux et décisions d'acquisition par des clients étrangers, la BITD allemande et Rheinmetall en tête ont vu les intentions d'achat de leurs équipements s'inscrire à la hausse. Il est important maintenant de voir quel sera  le financement de ces projets, volet qui sera déterminants pour la réalisation de ces ambitions. Ce caractère encore incertain ne doit pas masquer la volonté de Berlin de s'imposer comme le pays de référence des équipements terrestres, ambition qui se traduit par le rééquipement de la Bundeswehr et l'obtention de commandes export. Avançant jusqu'à présent à pas feutrés, Berlin affiche désormais clairement ses ambitions, résumées par Armin Papperger, le PDG de Rheinmetall qui veut former un "écosystème de défense paneuropéen, [...] sur terre [...] en prenant de vitesse les politiques européens.

En réponse aux ambitions affichées en mai dernier par le Chancelier Merz qui annonçait en mai dernier vouloir faire de la Bundeswehr "l'armée la plus puissante d'Europe", Berlin a établi une shopping list plutôt impressionnante dont plusieurs médias se sont fait l'écho. Le document de 39 pages contient plus de 300 projets pour un montant estimé à plus de 370 milliards d'euros. Pour le secteur terrestre, les autorités allemandes prévoient la livraison d'ici 2035 de 687 véhicules Puma, dont 662 en version VCI et 25 destinés à la formation des équipages. L'autre achat majeur serait constitué par les 561 systèmes de défense sol-air Skyranger 30 qui viendront s'ajouter aux engins déjà en service. Rheinmetall dont la santé financière n'est plus à démontrer est le grand gagnant de cette initiative avec la fourniture des tourelles pour les Puma mais aussi celle des Skyranger 30. A noter que durant la Guerre Froide l'Allemagne avait acquis 420 Gepard pour la protection de ses onze divisions blindées. Plus de 80 engins ont été transférés à l'Ukraine depuis le début du conflit, dans lequel ils se sont révélés efficaces dans la lutte contre les drones.  

Gepard en Ukraine

Mais ce succès n'est pas le seul enregistré cette semaine par la firme de Düsseldorf qui a été choisie par Kiev pour la fourniture de son futur VCI. Selon plusieurs médias allemands, le KF-41 Lynx devrait être produit en Ukraine au sein d'une usine qui devrait ouvrir d'ici la fin de l'année. La décision aurait été officialisée par les ministres de la Défense allemand et ukrainien au cours d'une réunion du groupe de contact sur la défense ukrainienne au format qui représente une coalition de 50 pays de l'OTAN et d'autres partenaires. Les réunions de ce groupe sont dites au format Ramstein, base américaine en Allemagne où s'est tenue la première réunion de ce groupe. 

Enfin, un peu plus au sud, le Portugal aurait choisi le Boxer pour remplacer ses M113, confirmant une information diffusée en mai dernier. Cette "confirmation"  serait étayée par la présence d'un engin équipé de la tourelle Lance 2 à la semaine de l'armée qui s'est tenue à Viseu du 21 au 26 octobre. Cet événement organisé par l'armée portugaise lui permet de présenter au public ses équipements et ses capacités. Aucune déclaration officielle n'est venue confirmer ou infirmer cette annonce, qui ferait du Boxer le futur VCI de l'armée portugaise au détriment du Patria AMV et du Pandur II également envisagés par Lisbonne. Le Portugal a également annoncé que les premiers Leopard 2A6 étaient déjà en Allemagne pour leur modernisation.  

Boxer exposé à VISEU

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