UNE ANNEE IMPORTANTE POUR LES BLINDES BRESILIENS

Confronté à d'importantes difficultés budgétaires et à une hausse historique du dollar, le gouvernement doit également faire face à une crise politique avec la future réforme ministérielle dont le premier acte est constitué par le départ (à sa demande) du ministre de la Défense,José Múcio Monteiro en poste depuis janvier 2023. C'est donc dans un contexte difficile, que son successeur devra traiter les différents dossiers relatifs aux différents programmes de modernisation des forces armées brésiliennes, parmi lesquels plusieurs intéressent l'armée de terre. Le contexte financier et politique pourrait peser sur l'avenir des programmes en cours, qui devraient voir leur statut modifié dans le courant de l'année 2025, qui s'annonce capitale pour les forces terrestres brésiliennes. 

Le premier dossier à traiter par le nouveau ministre de la Défense sera probablement celui de l'obusier de 155mm Atmos, choisi par le Brésil au printemps dernier. Le programme d'acquisition du canon israélien se trouve confronté aux tensions existant entre Israel et le Brésil depuis le déclenchement des opérations de Tsahal dans la Bande de Gaza. un refroidissement marqué par le rappel de l'ambassadeur brésilien en poste à Tel-Aviv au mois de mai dernier. Toujours dans le domaine de l'artillerie, le projet de fabrication sous licence d'un obusier tracté de 105mm devrait être finalisé dans les prochains mois. Pour ce projet, si le Light Gun de BAE Systems fait figure de favori, d'autres concurrents pourraient se faire connaître, dont le 105 LG1  de KNDS France. A l'ombre de son "grand frère" le Caesar, le canon français a en effet remporté plusieurs succès à l'export, adopté par une demi douzaine de pays. 

105 LG 1 de KNDS France (Photo KNDS)

L'autre dossier qui attend le futur ministre est celui de l'acquisition d'un nouveau Véhicule de Combat d'Infanterie (VCI) pour lequel l'année 2025 devrait être importante. Les mois qui arrivent devraient voir le lancement de l'appel d'offres international pour la fourniture du futur VCI de l'armée brésilienne qui ferait suite à la consultation sur le sujet prolongée jusqu'au 20 décembre. Face aux  CV 90, Ascod 2, VN-17, AS-21 et autre Lynx déjà évoqués par Blablachars, un nouveau venu pourrait jouer les troubles fête. Le VCI polonais Borsuk a suscité un intérêt marqué des autorités brésiliennes, sa capacité amphibie pourrait s'avérer un atout majeur. le Borsuk étant le seul engin parmi les candidats supposés à posséder une telle aptitude. Si le projet de VCI brésilien pourrait connaître une avancée significative dans le courant de l'année, il en va autrement pour les Leopard 1A5 BR pour lesquels une décision  sur leur avenir devient urgente. Outre leur âge et les obsolescences qui y sont liées, les chars brésiliens souffrent également du manque de pièces de rechange, dont la majorité du volume est absorbé par les Leopard 1A5 transférés à l'Ukraine. On ignore quelle option sera choisie pour cet engin, une modernisation avec l'implantation d'une nouvelle tourelle comme la 3105 de John Cockerill Defense, ou l'acquisition d'un nouvel engin. 

Tourelle 3105 sur châssis Leopard 1

Dans ce dernier cas, un engin basé sur châssis commun à celui du futur VCI pourrait être envisagée par les autorités brésiliennes. Le démarrage de la production en série qui devrait intervenir après la campagne d'évaluation des deux Centauro 2 livrés  est également l'objet d'une attention particulière notamment dans le domaine contractuel, avec des signatures attendues en 2025. Du côté des munitions, les efforts devraient porter sur la qualification de la société Imbel pour la production sous licence des obus d'entrainement de 120mm HEAT / HESH et dans le futur celle des sabots de munitions flèche destinées aux Centauro II.  

Centauro II BR au tir

Le dernier sujet "terrestre" est celui de l'acquisition de nouvelles versions du Guarani dont la flotte devrait s'enrichir d'une version ambulance (80 exemplaires) et Poste de Commandement (74 exemplaires). 
 

L'année qui s'annonce devrait donc être bien remplie pour les responsables brésiliens en charge de ces dossiers. Des sujets qui pourraient s'avérer cruciaux pour le maintien de la capacité opérationnelles des forces terrestres brésiliennes, mais qui constituent autant d'opportunités pour les industriels du secteur.