Au printemps dernier, au cours de sa visite en Allemagne, le Premier Ministre australien avait annoncé que 100 véhicules blindés Boxer destinés à l'armée allemande seraient produits dans son pays. Les engins concernés devaient être assemblés au sein du MilVehCOE (Military Vehicles Center Of Excellence) installé par Rheinmetall dans la banlieue de Brisbane, après la sélection du Boxer CRV (Combat Reconnaissance Vehicle) dans la phase II du programme Land 400. Cette annonce ouvrait la voie à des négociations entre les deux états, dont le point d'orgue fut la conclusion d'un accord de principe pour la production de ces engins. Mais ça c'était avant.....
Depuis cette date, il semblerait que le torchon brûle entre Canberra et Berlin, des sources gouvernementales allemandes ayant annoncé l'arrêt du programme d'acquisition des Boxer prévu conjointement avec l'Australie, suite à la sélection de l'AS-21. On a appris que les négociations formelles entre les deux parties avaient été suspendues récemment, le ministre australien se bornant à indiquer que les autorités australiennes ne souhaitaient pas commenter les spéculations, tandis que Rheinmetall a de son côté salué la signature d'une lettre de coopération germano-australienne sur le sujet. La firme de Düsseldorf évoque toujours l'aboutissement des négociations à l'issue desquelles les Boxer destinés à l'armée seront construits en Australie.
L'enchaînement des événements tel qu'il est relaté par les médias australiens montre que les Allemands n'auraient pas apprécié la défaite du Lynx face à son concurrent sud-coréen et semblent bien décidés à le faire savoir aux autorités australiennes. Avec plus de 1000 emplois à la clé et d'importantes retombées économiques, ce projet constitue un outil idéal pour Berlin et Rheinmetall pour manifester leur mécontentement. En outre, bien que se déroulant aux antipodes, ce revers allemand prend place dans la liste tendant à s'allonger, des marchés perdus par les matériels allemands face à la Corée du Sud. Pour la France, cette "querelle germano-australienne permet de juger de la solidité des appuis dont semble disposer Rheinmetall au sein du sphères politiques allemandes, qui soutiennent ouvertement la firme privée comme elles l'avaient appuyée pour réussir son entrée dans le MGCS.
On ne peut préjuger de la suite qui sera donnée à cette situation par les parties concernées. La construction de ces engins, dont l'armée allemande doit recevoir les premiers exemplaires en 2025, peut être déportée vers autre site industriel allemand, ou dans un pays plus coopératif comme le Royaume-Uni où des chaines de production de Boxer sont déjà installées et fonctionnent. Cette hypothèse radicale qui pourrait satisfaire certains ego, compliquerait cependant très sérieusement la tâche de Rheinmetall dans sa mission de soutien des Boxer CRV australiens dans le déroulement de ses activités sur l'île-continent.
Content , bien fait , chacun son tour
RépondreSupprimerCela rappel un peu les sous-marins....
RépondreSupprimerMais dans le fond le choix sud Coréen est logique.
allez juste pour rire les usines Françaises pourrais faire du boxer, en Angleterre c'est l'entreprise WFEL membre du groupe KNDS qui fabrique les châssis des boxer anglois.
Penandreff
Mini AUKUS ? Il est interdit de rire !
RépondreSupprimerBon, jaune si vous voulez et discrètement, il ne faut pas se moquer des amis.
Le versatile Australien est sous contrainte et influence, semble-t-il, mais la Corée du Sud est dans sa et la zone économique et géostratégique des USA.
Dans ces affaires, THALES n'est pas à
la fête et ex-NEXTER est une quantité négligeable qui sera négligée... Ils devraient s'associer avec ARQUUS et Renault Group (humour) pour nous sortir un plan "B" avec des financements Sahoudiens. Dans la période qui sait, sur un malentendu ? :)
https://www.opex360.com/2023/09/08/berlin-assure-que-la-cooperation-franco-allemande-sur-le-futur-systeme-de-combat-terrestre-va-continuer/
https://www.opex360.com/2023/09/09/le-ministre-francais-des-armees-evoque-des-projets-industriels-innovants-avec-larabie-saoudite/
En parlant de lynx, j'ai lu qu'il avait un moteur liebherr. Il ne serait pas produit à Colmar par hasard ? Ce serait drôle... :)
RépondreSupprimerÀ priori les deux véhicules se valent donc la décision n'était pas uniquement technique et financière. Et du c'est clair que ça la fout mal de ne pas choisir le candidat qui te permet d'avoir une contrepartie industrielle. En plus les autorités s'étaient vantées que la commande des Boxers était le contrat le plus important "gagné" par l'Australie dans le domaine de la défense.
RépondreSupprimerJustement, c'est peut être car les deux véhicules ne se valent pas (ailleurs que sur le papier). Ne pas oublier que eux ont testé les deux bêtes pour de vrai. Nous sommes trop habitués aux décisions sur papier. Il suffit que dans l'un l'ergonomie soit un peu meilleure, la visibilité, le nombre de mun'... et le choix bascule... si on écoute les utilisateurs...
SupprimerJe ne retrouve plus le lien, mais c'était justement les résultats des essais qui montraient que les deux véhicules étaient très similaires en terme de performance: avantage à l'un, comme à l'autre sur certains points. Et les prix proposés étaient également très proches, d'où une décision "politique", ce qui justement a surpris car sur ce point le Lynx paraissait avantagé (tourelle commune au Boxer et retombées industrielles grâce au contrat allemand).
SupprimerÉtrange effectivement, on aura bien la réponse un jour...
SupprimerThalès est une entreprise très importante en Australie qui fabrique des blindés le bushmaster entre autre, oui les gros moteurs Liebherr sont fait en France en coopération avec Perkins ?
RépondreSupprimerPenandreff