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mardi 2 septembre 2025

NOUVEAUTE CHINOISE

La récente apparition d'un "nouveau" char chinois à propos duquel de nombreux observateurs ont émis plusieurs hypothèses, à quelque peu éclipsé la découverte d'un nouveau type de véhicule communément baptisé Fire Support Vehicle. A l'instar de l'armée britannique pour laquelle les missions de reconnaissance et d'appui doivent être réalisées par tous les temps et sur tous les terrains, les nouveaux venus du domaine sont basés sur des châssis chenillés et embarquent des équipements spécifiques. L'Ajax britannique est un des représentants les plus connus de ces nouveau engins, même si la version initiale n'embarque pas de missiles antichars, que l'on retrouve sur un modèle spécifique l'Ajax Overwatch, armé de deux lanceurs pour missiles Brimstone.

Le Royaume-Uni est aujourd'hui rejoint par d'autres pays dont les industriels développent à leur tour des versions spécifiques, adaptées à ces missions d'appui et de reconnaissance. En Turquie, c'est FNSS qui a présenté de la version FRSV (Fire Support and Reconnaissance Vehicle) du Kaplan. L'engin est équipé d'une tourelle habitée Teber II armé d'un canon Bushmaster Mk44s de 30x173mm complété par deux lanceurs pouvant être utilisés pour des missiles antichars ou des munitions rôdeuses. En option, ces tubes peuvent également être utilisés par des drones de surveillance, dont l'action peut être complété par un drone captif utilisable en déplacement. Ce projet développé sur fonds propres par FNSS n'a pour le moment fait l'objet d'aucun engagement formel de l'armée turque. 

Le Kaplan FSRV de FNSS (Photo FNSS)

La Chine à son tour, a présenté il y a quelques jours un engin susceptible de remplir des missions identiques au sein de l'Armée Populaire de Libération (APL). Basé sur un châssis possédant probablement de nombreux points communs avec celui du "nouveau" char, le FSRV chinois se distingue par l'implantation du GMP (Groupe Moto Propulseur) à l'avant de l'engin. Cette disposition permet de libérer l'espace arrière pour embarquer des opérateurs ou des équipements. Dans le cas du véhicule chinois, le compartiment arrière est occupé par deux combattants chargés de la mise en oeuvre du drone quadcopter que l'on peut apercevoir à l'arrière droit de l'engin. Le coté gauche est occupé par un poste de tir qui permettrait le tir de missiles antichars HJ-20/50. Ce missile serait lancé verticalement à une portée maximale de 25km, qui requiert l'emploi d'un drone pour localiser et désigner la cible au missile. 

Tir d'un missile HJ-20/50 depuis un véhicule.

L'armement principal de l'engin chinois est constitué par un canon de moyen calibre dont les caractéristiques exactes ne sont pas connues. Cet armement est intégré au sein d'une tourelle téléopérée comme l'indique l'absence de tapes d'équipage sur le toit de l'engin et la taille de la tourelle. Le choix de cette disposition limite également l'exposition d'un équipage aux menaces de type drone et munitions rôdeuses. En plus de son blindage structurel, l'engin est équipé d'un système de protection active "hard-kill" qui pourrait être le GL-6 déjà monté sur plusieurs véhicules de l'APL. Son positionnement pourrait permettre une utilisation en mode vertical contre des menaces 3D. Sur la partie avant, la base de la tourelle est occupée par orifices (occultés sur la photo) qui pourraient permettre le lancement des charges fumigènes d'un système de protection soft-kill. 

Le FSRV chinois 

Les flancs de la tourelle permettent de constater la présence de nombreux parties qui pourraient constituer le logement de différents systèmes comme des radars couplés au système de protection active ou des dispositifs de guerre électronique destinés à la lutte antidrone, tels que l'on a pu les observer que sur le VT-4 présenté en octobre dernier au Zuhai Air Show. 

 

Le GL-6 monté sur un char Type 99

Il est intéressant de constater qu'au moment où les tourelles téléopérées s'imposent de nombreux VCI et qu'elles sont l'objet de nombreux débats, l'APL a choisi de doter son engin d'appui/reconnaissance de ce type d'équipement. Les engins dévolus à ce type de mission sont généralement équipés d'une tourelle habitée, qui semble plus adaptée aux missions confiées, la présence d'un équipage permettant une meilleure gestion des systèmes embarqués. Dans le cas de l'engin chinois, le seul système optique visible (probablement dédié à l'observation et la mise en oeuvre de l'armement) est implanté sur la RWS (Remote Weapon Station), ce qui pourrait indiquer que les différents capteurs présents sur la tourelle pourraient fonctionner selon d'autres modes. 

 

Un engin inédit qui donne à l'APL de nouvelles capacités dans des domaines essentiels du combat blindé, que sont la reconnaissance et l'appui. Le choix d'un châssis chenillé indique que cet engin est probablement destiné à agir en avant des formations blindées pour favoriser leur engagement en leur fournissant du renseignement par le biais de son drone et des feux dans la profondeur grâce à ses missiles antichars NLOS. 



4 commentaires:

  1. L'engin est moderne mais il me semble que le concept n'est pas nouveau. Les Bradley version reco, (moteur avant, 2 tow, 2 pax à l'arrière) étaient aussi dédiés à la reco lourde non ?

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    1. Oui vous avez raison mais le M2 était dédié à l'infanterie IFV et le M3 a la Cavalerie CFV et ce dernier navait pas de capteurs spécifiques !

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  2. il y a une version char léger du FSRV chinois.
    penandreff

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  3. En effet, pas si nouveau que cela, la reconnaissance s'est souvent dans l'histoire, moderne contemporaine, accomplie avec des engins de combat tout terrain, chenillés donc, relativement bien protégés et blindés ; et armés, le tout caractérisé par des capteurs spécifiques dédiés, optronique, radar, mat élévateurs, et autres.
    A ne pas confondre avec les engins d'éclairage et recherche de renseignement à proprement parlé, généralement sur roues car destinés à rester sur les principaux axe de communication.
    La reconnaissance intégrant plus directement la dimension du combat direct dont c'est une de ses prérogatives principales : Engager les éléments adverses pour évaluer leur potentiel. Les américains au temps de la guerre froide avaient même intégré directement des chars lourds Abrams M1 au sein de leurs bataillons de reconnaissance.

    Ce qui est vraiment nouveau ici, c'est "l'alourdissement", et l'importance donnée à la protection et le niveau de blindage apporté aux principaux véhicules spécialisés dans la reconnaissance.
    Ce qui était notamment déjà le cas avec les britanniques qui sont carrément passés des engins légers de seulement 7 - 8 tonnes de la célèbre série des CVRT à celle de l'Ajax de 42 tonnes. Plus qu'un quintuplement, en seulement une seule génération de blindés !..

    Là aussi une véritable révolution dans la prise en considérations des futures guerres et des combats du futur, pleinement actuelle, et qui est même le phénomène stratégique nouveau majeur actuel, plus que tout autre, et sur presque toute la planète.
    C'est dire, mêmes les chinois, après les russes (Armata, sans doute qu'après le char, le VCI, et l'automoteur d'artillerie, un modèle spécifique de reconnaissance sera mis en place à terme. Et plus que probablement une version dédiée dans le programme américain OMFV le sera également.), s'y mettent aujourd'hui, comme le feront à très courts termes tous leurs acheteurs, et tous les autres...

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