La semaine écoulée a été rythmée par une série d'annonces contradictoires autour de l'acquisition par la Roumanie de 216 chars et de 76 engins associés pour un montant estimé à 6.5 milliards d'euros. La décision qui a été adressée à la fin du mois dernier au Parlement roumain pour approbation précise que les engins choisis destinés à compléter les 54 M1A2 SEP V3 acquis en novembre 2023 seront assemblés en Roumanie. Pour ce marché à propos duquel de nombreuses informations contradictoires ont circulé, les options envisagées par Bucarest seraient les suivantes. Cette compétition intergénérationnelle mettrait aux prises le M1A2 SEP V3 de GDLS, le Leopard 2 (probablement au standard A8) de KNDS représentant de la génération précédente, au K2 sud-coréen à la recherche d'un second succès en Europe et à un nouveau venu, le KF-51 de Rheinmetall déjà choisi par l'Italie. Ce deux derniers engins tiendraient la corde en raison de leur poids et de leur prix inférieurs à celui des deux premiers chars et d'arguments technologiques comme l'intégration native d'un système de protection active, une tourelle téléopérée sur le KF-51 ou la suspension à assiette variable du K2. Au-delà de ces considérations techniques, l'offre de Hyundai Rotem dans le domaine du transfert de technologies et de production locale semble être la plus favorable et pourrait donner un avantage décisif au char sud-coréen dont la dernière version a été récemment présentée aux autorités roumaines. Une compétition passionnante à laquelle la France, pourtant présente en Roumanie avec la mission Aigle ne peut évidemment pas prendre part pour les raisons que l'on connait. La fin d'une année qui s'annonçait capitale pour l'avenir du segment blindé français, permet de constater qu'à la différence de la France, de nombreux pays prennent des décisions pour se doter d'une composante blindée cohérente et modernisée. Peut-être un sujet pour la prochaine journée de la Cavalerie ?
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