L'arrivée récente du HJ-12 en Afrique dans le cadre d'un contrat signé entre Norinco et le Nigéria peut légitimement inquiéter les forces engagées dans la région. On sait par expérience que de nombreux armements fournis aux belligérants ont souvent changé de camp, y compris les armement les plus lourds comme les T-90 capturés en Syrie. Les missiles antichars n'échappent pas à cette règle, et leur prolifération dans les derniers conflits montre leur utilité et leur efficacité pour tous les camps.
Avec l'arrivée au Nigéria du HJ-12, sorte de cousin chinois du Spike israélien et du Javelin américain, les opérations terrestres dans la région du Sahel risquent de prendre un nouveau visage. Au delà de leur utilisation par leur destinataire initial, à savoir les forces armées nigérianes, c'est le risque de les voir changer de main qui peut modifier la donne dans le domaine des opérations terrestres. Le missile antichar qu'il soit moderne ou un peu plus ancien est utilisé par tous les belligérants dans les conflits récents (Syrie, Yémen). Les versions les plus modernes se caractérisent par une efficacité accrue et une mise en œuvre simple permettant à des combattants de niveau variable d'obtenir des résultats satisfaisants sur le plan tactique et visuellement exploitables ; personne n'a oublié les images de M1 saoudiens, Léopards 2 turcs ou de T-90 engagés et détruits par ce type d'armes.
Dans la région du Sahel, le HJ-12 est le premier missile de troisième génération à être mis en service par une force locale, la France ayant déployé ses premiers MMP il y à quelques mois (décembre 2019). Le missile de Norinco affiche une portée de 4000 m avec un système de guidage infrarouge du type tire et oublie pour amener une double charge creuse sur la cible. D'un encombrement réduit, le tube mesure 1,20m et l'ensemble lanceur missile pèse 22 kg, le HJ 12 peut être assez facilement dissimulé et donc voyager d'un pays à l'autre de façon discrète ! Une disparition de missiles et de postes de tir de l'arsenal nigérian aurait de quoi inquiéter nos équipages engagés quelques milliers de kilomètres plus au Nord.
En effet, on peut se demander ce qu'il adviendrait si l'un de nos blindés devait affronter une telle arme ? Pourrait-il résister à l'impact d'un missile de ce type ? La réponse à cette question doit motiver l'adoption de mesures préventives comme l'armée française l'a déjà fait à de nombreuses reprises en déployant des moyens adaptés, des véhicules spéciaux ou des armes particulières. Dans le cas présent nous devrions nous pas envisager l'équipement en Système de Protection Active de nos blindés opérant dans la zone ? Cette décision se traduirait par l'achat sur étagère d'un système existant pouvant être évalué en urgence opérationnelle par les services officiels concernés et être mis en place sur les véhicules concernés comme le furent les brouilleurs en Afghanistan.
La question de la mise en place d'un Système de Protection Active ne se pose pas uniquement au regarde de l'arrivée du missile chinois, dont on peut souhaiter qu'il ne change pas de camp ! Cette interrogation va devenir de plus en plus pressante, car les armes antichars déjà employées dans les conflits en cours pourraient faire leur apparition dans un avenir assez proche dans la zone de l'opération Barkhane et nécessiter des mesures d'adaptation.
Évidemment l'armée chinoise en est aussi équipée:
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Sur le continent africain, un autre client est connu: l'Algérie.
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Un simple RPG-7 est largement assez inquiétant pour les véhicules blindés français:
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