A l’issue du Sommet de Pau,
réunissant les chefs d’états du G5 Sahel, le Président de la République a
annoncé l’envoi de deux cent vingt soldats supplémentaires pour le renforcement
des capacités de combat de l’opération Barkhane[1].
Le déploiement de Leclerc au Sahel pourrait être la concrétisation de cette
volonté présidentielle.
Cette hypothèse déjà évoquée[2]
à de nombreuses reprises est souvent abordée sous son seul aspect politique et
les éventuelles conséquences dans ce domaine. Entre aveu d’échec implicite,
reconnaissance de la supériorité de l’ennemi et attitude colonisatrice, la
projection de blindés lourds au Sahel est aujourd'hui en France, une hypothèse
hautement improbable sur le plan intellectuel. Notre propos ne portera donc que
sur l’aspect militaire de cette hypothétique projection, qui pourrait
donner naissance au troisième Groupement Tactique Désert (GTD) complétant
l’action des deux GTD déjà en place, regroupant un millier de militaires
répartis dans différentes implantations[3].
Envisager la projection de chars
Leclerc dans l'opération Barkhane ne doit pas être considéré comme un aveu de
faiblesse ou d'impuissance. Ce déploiement permettrait de procurer à la Force
Barkhane des capacités dont elle ne dispose pas dans ses opérations contre un
ennemi mobile et évolutif.
Avant son engagement sur le
terrain de Barkhane, le Leclerc doit remporter la bataille des poncifs qui
entourent son (in)utilité, ses (in)aptitudes à la projection et son empreinte
logistique. Les capacités techniques du char, l’expérience acquise depuis sa
mise en service permettent de démontrer la vacuité de ces idées, qui ne doivent
plus être considérées comme des obstacles à la projection.
Les engagements de chars de l'armée
française sur des théâtres d'opérations extérieurs ont été le plus souvent
effectués dans le cadre d'opérations de contre insurrection. Considérés comme
inaptes à telles opérations, les chars se sont néanmoins imposés grâce à leurs
aptitudes et aux facultés d'adaptation des équipages et de leurs chefs.
L'organisation tactique retenue
par la Cavalerie Blindé pour les différents éléments blindés qui la composent,
permet de tirer le meilleur parti des capacités techniques du char face à des
menaces de nature et de volume variés. Cette cohérence ne doit pas empêcher de
réaliser les éventuelles adaptations pouvant améliorer l'efficacité
opérationnelle des engins.
Avant d’entamer la
rédaction des lignes qui suivent, je souhaite préciser que cet article a pour
but de nourrir un débat sur la pertinence de disposer de forces blindées
mécanisées en opérations extérieures. Elles permettent d’imposer à l’adversaire
un combat dans lequel la supériorité tactique et technique des moyens engagés
concoure à nous assurer la maitrise du rythme et de l’espace des opérations.
Par ailleurs, nos réflexions ne mentionneront aucun volume précis concernant
cet élément blindé. Chacun comprendra cependant que cette projection, si elle
devait avoir lieu devrait s'effectuer avec un volume qui puisse être
significatif sur le plan tactique et cohérent sur le plan logistique.
1. GAGNER LA BATAILLE DES
PONCIFS
Dans
un précédent article[4],
nous avions évoqué la défiance qui avait entouré le char Leclerc dans ses
premières années de service au sein des forces. Ces réticences se sont
estompées, aujourd’hui le char fait partie de l’arsenal de l’armée de terre
avec cependant quelques réserves de taille quant à ses aptitudes à la
projection en milieu désertique.
Une inaptitude à la projection.
Le
Leclerc serait inapte à la projection : Pourtant l’armée de terre l’a
projeté à deux reprises sur des théâtres d’opérations : Kosovo en de 1999
à 2002 et Liban de 2006 à 2010. En outre, un certain nombre de projections ont
eu lieu dans le cadre d’exercices comme ce fut le cas récemment en Pologne et
dans la Péninsule arabique. Cependant une sorte de "tâche" subsiste
sur ces opérations car le Leclerc n’a jamais engagé le combat au cours de ces
déploiements, se "contentant" d’effectuer des missions de
sécurisation. Ces deux projections avaient cependant une haute valeur
symbolique ; elles concrétisaient l’engagement de la France aux côtés de l’Otan
au Kosovo et dans une zone d’intérêt majeur, le sud Liban.
En
1999 l’armée yougoslave au Kosovo compte environ 1000 chars (T-72, T-55 et
M-84) ainsi que plusieurs centaines de véhicules de combat d’infanterie
blindés[5]. Pour
maintenir la paix, la coalition internationale Kosovo FORce (KFOR) déployée en
juin intègre des moyens blindés mécanisés offrant une protection accrue, une
puissance de feu dissuasive et une bonne mobilité sur un terrain
difficile. Plusieurs nations engagent des chars de combat : M1 pour
les États-Unis, Challenger 2 pour les Britanniques et Léopard 2 pour les
Allemands, sans oublier les Émirats Arabes Unis qui déploient des chars
Leclerc, six ans après la signature du contrat. Tous ces chars sont plus
performants que l’AMX 30B² en service dans la plupart des régiments français.
Le Leclerc[6]
est logiquement choisi pour être le fer de lance de la brigade éponyme au sein
de l’opération Trident. Cette première projection est un succès, les chars
resteront sur le théâtre jusqu’en 2002, date de leur retrait définitif du
théâtre.
En
2006, en réponse au conflit au Sud Liban, l’Onu vote la résolution 1701
autorisant le renforcement de la Force Intérimaire des Nations Unies au Liban
(FINUL) par 15.000 militaires ; la FINUL 2 est formée, la France déclenche
l’opération Daman dans laquelle est intégré un bataillon mécanisé renforcé d’un
escadron de chars Leclerc[7].
Le char Leclerc affirme la détermination de la France à imposer les vues
de l’Onu aux belligérants et différentes parties en présence. Il
constitue
également un élément capable de garantir l'action de la Force face aux
chars
israéliens stationnés le long de la Blue Line marquant la frontière
entre le
Liban et Israël. Les Leclerc resteront au Liban jusqu’en 2011, date de
leur
retour définitif en France.
En moins d’une décennie, le Leclerc a été projeté à deux occasions sur des théâtres
différents. Ces projections ont été rendues possibles par les exercices menés
durant expérimentation du système d'armes. Ainsi l'exercice MedXL a permis de
réaliser un test "grandeur nature" et de valider le scénario d'une
projection par voie maritime d'un Groupement Tactique Leclerc et de son
environnement. Les déploiements réguliers dans le Golfe Persique ont également
permis d'améliorer les procédures logistiques et de confronter le char à un
environnement exigeant : Le milieu désertique.
Le Leclerc est inadapté au milieu désertique.
Pour tout un tas de bonnes raisons, ce char trop fragile ne pourrait
pas « survivre » dans l’environnement exigeant de la bande sahélo-
saharienne (BSS). Pourtant ce même char est déployé dans un pays où le désert
est omniprésent, à savoir les Émirats Arabes Unis. Certes, les chars déployés
au sein du 5ème Régiment de Cuirassiers ne sont pas employés à un rythme
opérationnel, comme pourraient l’être ceux de la BSS, ils restent cependant parfaitement
aptes à remplir les missions confiées, grâce à des qualités unanimement
reconnues :
- Une mobilité servie par un moteur puissant avec un ratio de 28cv /
tonnes lui permettant d’évoluer sans difficulté dans un environnement de pistes
et de sable.
-Une autonomie d’environ 600 km pouvant être augmentée par l’emport de
futs largables pouvant être utilisés pour des missions de convoyage.
-Des moyens optiques performants qui donnent la pleine mesure de leur
efficacité de jour comme de nuit sur des compartiments de terrain de grande
dimension.
-Une puissance de feu permettant l'engagement d'objectifs à toutes les
distances et avec une large gamme de munitions.
-Une aptitude à naviguer de façon autonome et à s’intégrer dans les
réseaux de commandement.
- Une génération électrique permettant d’effectuer des missions de
veille sans utiliser le moteur diesel.
- Un confort amélioré pour l’équipage ; grâce à une suspension
oléopneumatique, concourant à la stabilisation de l’armement de bord, ce char
est confortable pour l’équipage, surtout sur des terrains difficiles, comme
peuvent l’être les pistes de la zone d’action de Barkhane. En outre, le confort
amélioré par une climatisation permettant à l’équipage de se préserver des
températures élevées et de mener des missions dans la durée et dans de bonnes
conditions.
Conçu sur la même architecture,
mais doté d’équipements différents (Groupe Moto Propulseur, armement de toit,
système d'information) les Leclerc émiriens ont été appréciés des équipages
engagés au Yémen, pays dont les caractéristiques physiques (terrain, climat)
sont assez proches de celles de la BSS. Tous les RETEX indiquent que le char
s’est bien comporté et n’a jamais été un obstacle ou un frein à une manœuvre.
Sa mobilité, sa compacité et sa facilité d’entretien ont même été mis en
exergue.
Toutes ces données démontrent la
parfaite adaptation du Leclerc à un environnement désertique, ou semi
désertique. Par sa conception, le Leclerc possède des aptitudes supérieures à
celles des blindés actuellement déployés dans la BSS, dont le maintien en
condition opérationnelle (MCO) impacte de façon conséquente l’empreinte
logistique de l’opération.
Le Leclerc alourdit l’empreinte logistique.
Avant de disserter sur cette
assertion, il convient de rappeler que la notion d’empreinte logistique vient
des États-Unis durant l’Opération Tempête du Désert. Elle peut être définie par
« la présence physique d’équipements, d’approvisionnements, de
personnel (y compris les contractors et civils) et d’infrastructures dédiées
aux opérations de soutien et d’appui dans une zone de combat donnée[8]. »
C’est le crédo du Général SHINZEKI qui estime que « les forces
lourdes doivent être plus projetables stratégiquement, plus agiles avec une
empreinte logistique réduite[9]. » Cette volonté d’allègement sera
balayée par le déclenchement des opérations terrestres au Kosovo et en Irak
quelques années plus tard où les Américains déploieront plusieurs divisions
blindées mécanisées.
Concernant
l’opération Barkhane et en se référant aux définitions précédentes, il est
évident que le Leclerc contribuera à augmenter l’empreinte logistique de
l’opération, on se demande comment il pourrait en être autrement. Si le char
devait arriver sur le théâtre, il y aurait une inévitable augmentation des
matériels, des approvisionnements et des hommes dédiés aux opérations de
soutien. Les spécialistes ont peut-être déjà chiffré cette augmentation, qui
est au cœur des études précédant la projection d'équipements. Ainsi, à une
question de François CORNUT-GENTILE en 2017 sur le faible nombre de VBCI
déployés au Mali, le Ministère des Armées avait ainsi répondu qu’« une
étude est actuellement conduite en vue d’un éventuel renforcement de ce
dispositif au cours de l’année 2018[10]».
Cette étude portait à n'en pas douter sur les implications logistiques de ce
renforcement, tout autant que son effet tactique. En février 2016, trois LRU
sont projetés au sein de l’opération ; leur mise en place vise à fournir
« …un appui direct aux troupes engagées, notamment en zone montagneuse[11] ».
Aucune voix ne s’élève contre cette projection d’un moyen de guerre
conventionnelle sur un théâtre asymétrique, loin de la haute intensité pour
laquelle ce matériel a été conçu. L’État-major des Armées (EMA) souligne la
parfaite maitrise de la manœuvre logistique qui a permis l’acheminement de cet
armement[12]. Au
moment de son retrait, le bilan dressé est sans équivoque avec « …18
roquettes, faisant la preuve de leur efficacité et permettant de frapper des
plots logistiques des Groupes armés terroristes (GAT) situés dans l’Adrar des
Ifoghas » et quelques lignes plus bas, l’EMA colle le même paragraphe
sur la manœuvre logistique que lors du déploiement. Pas un mot sur l’empreinte
logistique ne vient assombrir ce satisfecit général. Pourrions évoquer
l’augmentation de l’empreinte logistique sans évoquer le déploiement de
l'unique matériel chenillé de l'opération Barkhane, le Véhicule Haute Mobilité
(VHM). L’EMA sur son site nous confirme la parfaite adéquation de cet engin
avec « ses larges chenilles adaptées spécifiquement au désert [qui] lui
offrent une portance significative sur le sable. Il possède également des
galets lui permettant d’absorber les irrégularités du terrain, une
caractéristique appréciée des équipages[13]. »
On ne reproche guère à cet engin d’avoir perturbé ou alourdi l’empreinte
logistique, bien au contraire puisque ses chenilles sont synonyme de confort,
donc de préservation du potentiel humain, et de mobilité en saison des pluies.
Le premier engin chenillé de Barkhane constituerait donc une plus-value
tactique appréciée par tous, sans que personne ne vienne souligner une
quelconque augmentation de l’empreinte logistique.
La liste des matériels projetés
depuis le début des opérations au Sahel, permet de constater la volonté de
renforcer la mobilité avec le VHM, le VCI, la puissance de feu avec le MMP, le
LRU et le VBCI et la protection avec le VBCI 32 tonnes. Le remplacement de la
Gazelle par le Tigre au sein du GTD Aérocombat a-t-il remis en cause pour
cause d'empreinte logistique ? Cette recherche d'efficience a conduit le
Service des Essences des Armées, au cœur de la logistique à projeter des Scania
Carapace[14] ; plus
lourds mais possédant des aptitudes et des capacités qui contribuent efficacement
à l'amélioration de la logistique sur le théâtre et donc à réduire l’empreinte
logistique de la force.
Comme tous les matériels cités
ici, le Leclerc augmenterait l’empreinte logistique de la force Barkhane. Une
augmentation que justifieraient aisément les capacités du char à évoluer et
combattre dans ce milieu.
Le char
Leclerc conçu pour un combat de haute intensité, est parfaitement capable
d’opérer dans un environnement exigeant sans hypothéquer les capacités
logistiques de la force. Le désert est depuis la Seconde Guerre mondiale,
est un des terrains de prédilection du combat blindé, imposant la maitrise
de grands espaces, une mobilité accrue et des moyens d’observation et de combat
performants.
2. CONFLITS ASYMETRIQUES ET
MILIEUX SPÉCIFIQUES.
Appartenant à l'Artillerie
Spéciale depuis leur première apparition en avril 1917, les chars français sont
d'abord engagés dans des conflits que l’on qualifierait aujourd’hui
d’asymétriques. Alors que les premiers engagements de chars à partir de 1916
avaient pour objectif la rupture du dispositif adverse et l’accompagnement
de l’infanterie, les déploiements ultérieurs sur les théâtres d’opérations
extérieures visaient à reprendre le contrôle de territoires en proie à des
insurrections armées d'ampleur et de nature différentes. Engagés dans ces
nouvelles missions, sur des terrains difficiles, les équipages ont su adapter
et faire évoluer leurs modes d'actions pour être encore plus efficaces.
Les chars dans la Guerre du Rif.
L’intervention française d’avril 1925 à mai 1926 se déroule
dans un espace peuplé " de paysans-guerriers au sentiment identitaire
très fort[15]
". Face à cet ennemi peu rompu aux méthodes de combat moderne, l’armée
française va conduire une campagne riche en innovations techniques et
tactiques.
Le
char Renault FT surnommé le « char de la victoire » présente pour
l’époque une caractéristique originale, puisqu’il est le seul modèle de chars
en service, transportable par voie maritime. Le char développé pour le combat
en centre Europe (déjà) doit être adapté et amélioré. Parmi les améliorations
les plus notables figurent l’emploi par treize chars de chenille de type
Kégresse utilisant un système de bandes de caoutchouc moulé, creusées de sculptures
reproduisant la forme des patins. Elles remplacent les lourdes chenilles
métalliques dont sont équipés ces chars. Ces chenilles souples dont
l’utilisation sur le théâtre marocain n’est pas couronnée de succès seront
néanmoins introduites à partir de 1928 sur des automitrailleuses et seront
popularisées dans les "croisières" de la marque Citroën.
En
dépit de son relatif succès cette expérimentation, soutenue par le général
Estienne, impressionne de nombreux observateurs par la capacité de cette invention
à permettre au char de réaliser une progression silencieuse. Ainsi en 1925 en
Autriche, un article mentionne le débarquement au Maroc de ce nouveau char et
affirmant que les quelques exemplaires déployés par la France sont « vraisemblablement
destinés à se multiplier[16] ».
A côté de cette évolution technique, la guerre du Rif est également un
laboratoire d’innovations tactiques.
Innovations
dans le domaine doctrinal qui prévoit une stricte subordination des chars à
l'Infanterie. Engagés sur des terrains difficiles les chars modifient leur
rythme comme le note avec curiosité un observateur britannique qui relève un
démarrage anticipé des chars," une demi-heure avant l’infanterie, afin
de leur conférer une certaine avance …[17]"
Innovations dans l'organisation et les structures ; sur ce terrain difficile la
section de chars passe de cinq à trois engins, entrainant de facto une
réduction du nombre de chars par compagnie. Loin d'amoindrir l'efficacité de
l'unité, ce nombre réduit de chars permet à la compagnie d'être plus souvent
engagée d'un seul bloc même si la zone d'engagement est plus réduite. Autre
« première »réalisée à mettre au crédit des Espagnols, amis avec des
chars français, le débarquement de dix chars FT et Schneider M16 CA 1 à Alhucemas
le 8 septembre 1925. Véritable opération interarmées à laquelle participent
cinquante navires français et espagnols, soixante-dix avions qui appuient le
débarquement de plus de 35.000 hommes qui vont écrire « une des pages
les plus brillantes de l’histoire militaire espagnole[18]. »
La Guerre du Rif a été un laboratoire technique et tactique pour les chars de
l'armée française engagés pour la première fois sur un territoire extra
européen.
La Grande révolte syrienne
A
l’autre extrémité de ce monde arabe en pleine ébullition, la France puissance
mandataire doit affronter entre 1925 et 1927, la Révolte Druze, qui éclate dans
la région éponyme et se propage vers Damas. Face à cette révolte l’armée
française déploie de grands moyens parmi lesquels des chars. Si la guerre du
Rif a vu de nombreuses innovations techniques et organisationnelles, les
opérations en Syrie permettent de développer des modes d'action inédits. Les
chars français sont essentiellement engagés dans des opérations de sécurisation
et dans la reconquête des villes. Ainsi, le 502ème Régiment de Chars de Combat
équipé de trente chars FT, arrive Beyrouth le 9 septembre 1925, avant de
rejoindre Damas et de débuter les opérations dans le Hauran, le Meidan et la
Ghoutta. L'ennemi que découvre l'armée française, fait preuve d'une réelle
efficacité dans la conduite de cette guerre moderne. Beaucoup de rebelles sont
en effet d’anciens officiers de l’armée ottomane, appliquant les tactiques de
guérilla « Harb al-‘Isabat » (la « guerre des bandes »)[19]enseignées
dans les académies militaires ottomanes. Les chars s’imposent pour lutter
contre cet ennemi à la tactique éprouvée. La ville de Hama (centre de la Syrie)
est reprise avec deux compagnies d’infanterie « ...aidées par les avions et
les chars d’assaut,….[20]»
A Damas au mois d’octobre 1925,
alors que l’armée française a quitté le Djebel Druze, « les chars
d’assaut avaient parcouru le quartier […] seul le crépitement de la mitraille
crachée par les tanks,… [21]».
Dans le quartier du Meidan, les troupes françaises sont confrontées à de
véritables organisations défensives ; « pour les réduire il
fallait employer les moyens nécessaires, c'est-à-dire les chars d’assaut et
l’artillerie[22].».
Les chars reviendront dans les villes syriennes moins d’un siècle plus tard au
sein des détachements avancés chargés de percer les dispositifs djihadistes
dans les localités comme à Kuweira dans la région d’Alep[23].
L'emploi des chars dans ces
opérations a été adapté tout au long de leur déploiement en introduisant de
nouvelles pratiques et de nouveaux modes d'action. On peut citer la distance
prise avec l'infanterie, l'adaptation de l'organisation, l'action coordonnée en
zone urbaine ou encore la coopération avec l’aviation. Ces nombreuses
innovations n’ont amené aucune évolution dans la doctrine blindée de l'entre
deux guerres. En revanche ces items seront parfaitement maitrisés et utilisés
par les Allemands lors de l’invasion de mai 1940, à laquelle les équipages de
chars ne pourront opposer que leur bravoure et leur audace. La Seconde Guerre
Mondiale verra la création officielle en 1942 de l’Arme Blindée Cavalerie, qui
retournera en Afrique du Nord moins de vingt ans après pour une nouvelle
mission.
Les chars dans la Guerre d’Algérie.
Le
conflit qui débute en 1955 gagne rapidement en intensité et en fréquence en
termes d'opérations. Les wilayas de l’Armée de Libération Nationale (ALN)
subissent des pertes et réclament des armes pour en compenser les effets. Pour
subvenir à ces besoins, la branche extérieure de l’ALN met en place des unités
spécialisées dans l’acheminement d’armes et de munitions à travers les
frontières. Toutes les opérations visant à détruire et/ ou capturer ces convois
furent regroupées sous le vocable de « bataille des frontières »
menée de 1957 à 1962. Le dispositif initial de barrage appelé la
« Ligne MORICE[24]»
comprend des installations techniques ainsi que quatre régiments en avant de
celui-ci, six régiments mécanisés chargés de la « herse » et six
régiments des secteurs occupant le terrain. En janvier 1958, à la demande du
Général SALAN, cinq régiments supplémentaires[25]
sont affectés à cette mission priorité numéro un de l’armée française. Ils
peuvent compter sur un appui aérien (avions et hélicoptères) et sont renforcés
de régiments blindés, dont le 1er Hussards Parachutistes, les 16ème et
18ème Dragons tous équipés de M24 Chaffee.
Dès
le 16 février 1958, deux katibas qui avaient franchi le barrage sont rattrapées
par les unités parachutistes, renforcées du 18ème Dragons, mettant hors de
combat deux cent combattants et récupérant un important stock d’armes. Le 25 et
26 février le même scénario se répète, tout comme la coopération entre
fantassins parachutistes et blindés permettant d’obtenir un bilan équivalent à
celui de la première opération. Au centre du dispositif, le 14ème RCP et le
16ème Dragons mettent en échec une offensive dans la région d’Aïn Beïda,
neutralisant 250 combattants. A côté de la bataille des frontières, plus de
quarante régiments sont déployés sur le territoire algérien,
endivisionnés, ou appartenant aux réserves générales, ces régiments remplissent
des missions de surveillance, d’escorte.
Toutes
ces missions comme la bataille des frontières sont menées dans un environnement
difficile et nécessitent une parfaite coordination des moyens engagés. Les
unités blindées sont intégrées
à des dispositifs combinant le plus souvent des moyens terrestres et
aériens. Dans ces opérations, le blindé s’affranchit du terrain, offre sa
mobilité et sa capacité de renseigner ainsi que sa puissance de feu contre un
ennemi pourtant fugace. Au début de la Guerre d’Algérie l’Arme Blindée
Cavalerie n’est pas adaptée à un conflit asymétrique, et à l’environnement
algérien en dépit de l’expérience de certains de ses cadres en Afrique du Nord.
Pourtant, comme à chaque fois, l’Arme Blindée s’adapte et obtient des résultats
dans la bataille des frontières et les différentes opérations menées ;
adaptation qui peut être symbolisée par la réapparition des unités montées
menant des actions dans des terrains spécifiques. Cette adaptation tactique
va se combiner avec le déploiement des premiers engins de combat français
sur le théâtre algérien. Le M24 Chaffee cohabite avant d'être
progressivement remplacé par l’AMX 13 dont 114 exemplaires sont déployés en
mars 1958[26]. A la
fin de la Guerre d’Algérie, l’armée française rentre en métropole, les
régiments de chars se tournent vers l’Est de l’Europe et ses menaces. C’est la
fin d’un demi-siècle d’engagements extérieurs pour les chars français, qui ne
retrouveront le désert qu'en 1991 dans l’opération Daguet.
A travers la présentation
succincte de ces trois engagements « asymétriques » menés, pour deux
d’entre eux moins de dix années après la première apparition du char sur le
champ de bataille, nous avons voulu illustrer les apports du char à la manœuvre
mais aussi les formidables facultés d’adaptation des équipages. Ils ont su
tirer le meilleur profit de leur engin et de ses caractéristiques techniques
pour amener de la mobilité, de la puissance de feu, de l’observation, offrant
une meilleure maitrise des engagements par le commandement français des
opérations, qui sans le savoir devient dans la Guerre du Rif et la révolte
Druze Syrie un chef interarmes. Aujourd’hui le char Leclerc peut amener à
l'opération Barkhane les mêmes aptitudes et atouts, démultipliés par ses
performances techniques et sa capacité à combattre en mouvement.
3. LE LECLERC A L’ÉPREUVE DU
SAHEL
« Concernant le char
Leclerc, je souhaitais qu’il soit déployé dans la bande sahélo-saharienne, car
il offre un meilleur contrôle du terrain, une meilleure vision de nuit ainsi
qu’une meilleure capacité de tir en roulant… Je considère que si
nous devons un jour faire face à un raid de Toyota, le char Leclerc, avec
l’hélicoptère de combat, sera la meilleure réponse. Je n’ai donc pas changé
d’avis » déclarait le Général BOSSER, Chef d’État-major de
l’Armée de Terre (CEMAT) devant la représentation nationale en octobre 2018.
Il est difficile de penser que le
CEMAT, disant cela puisse confesser de manière détournée un quelconque aveu
d’impuissance dans un conflit qui dure depuis 2013 ! Sa déclaration laisse à
penser que l’opportunité d’un déploiement de chars a été sérieusement envisagée
avant d'être abandonnée peut être contre son avis ? Ce projet avait été évoque
de façon assez récurrente après l'annonce par les Émirats Arabes Unis de la
projection de 80 Leclerc au Yémen à partir de 2015. Dans sa déclaration le
Général BOSSER se place plutôt dans la perspective d'un conflit difficile dans
lequel l’armée de terre doit engager des moyens de plus en plus puissants pour
contraindre par la manœuvre et le feu, un ennemi toujours plus mobile, organisé
et déterminé. Le Leclerc pourrait représenter une étape supplémentaire dans
cette logique d'engagement de moyens puissants dont l'armée a prévu l'emploi
dans une doctrine pouvant être adaptée selon les besoins.
Quel ennemi ?
Le premier objectif de Barkhane
est « d’affaiblir les velléités de constitution d’un sanctuaire
terroriste[27]»
par ceux que l’on désigne sous le vocable de Groupes Armés Terroristes (GAT).
Ce terme désigne un ensemble de groupes
affidés à différentes officines partageant une même idéologie jusque
au-boutiste et financé par des agissements crapuleux et des sources extérieures
au conflit. Il ne nous appartient pas de présenter l’architecture de cet
ensemble mais plutôt de souligner quelques caractéristiques partagées par ces
différentes factions.
- Un recrutement essentiellement
local [28]: il
assure une très bonne connaissance du terrain et une grande mobilité. Celle-ci
est imposée par les caractéristiques de la zone d’action et les moyens de
surveillance déployés. Ces derniers interdisent la création de foyers
islamistes sédentaires importants à proximité ou dans des zones urbanisées,
pouvant abriter femmes et enfants comme cela a été le cas au Levant. Cependant
les quelques zones favorables sont systématiquement sanctuarisées pour essayer
d’y établir de telles structures ou au moins les bases de futures
implantations.
- Des conditions
difficiles : la rigueur des conditions climatiques et du terrain impose
également des limites à l’action de l’ennemi. La saison des pluies, agit comme
une sorte d’hiver en perturbant les communications et la logistique. Ces
conditions rebutent également les combattants étrangers occidentaux peu motivés
par la perspective d’un séjour au désert placé sous le signe de la rusticité et
de la nomadisation.
- Un niveau technique encore
faible : Aujourd’hui les moyens à la disposition de ces groupes restent
sommaires. Contrairement à la Syrie ou l’Irak, les pays « hôtes » ne
possèdent que peu d’arsenaux pouvant servir de « magasins » aux
différentes factions, à l’exception de la Libye. En outre, peu de combattants
étrangers sont venus de Syrie ou d’Irak dispenser leurs conseils pour augmenter
le potentiel offensif de ces groupes par l’utilisation d’armes plus
« sophistiquées » à base de véhicules, drones de fortune, motos, etc.
A la différence du Yémen et de la Syrie, le recours aux missiles antichars,
plus ou moins récents, reste pour le moment limité.
- Une augmentation inquiétante
des attaques par IED ; activité rémunérée[29]
dont la technicité et la puissance augmentent comme le bilan des victimes
militaires et civiles. Faciles à concevoir, ces armes sont améliorées de façon
quasi permanente par l'apport des expériences locales mais aussi en provenance
d'autres théâtres de guerre. Ces IED sont souvent utilisés pour tenter de
dissuader les troupes françaises de progresser ou de s’installer sur un axe ou
une zone.
- Un ennemi capable d'alterner
les phases de regroupement et d'éclatement pour conduire des actions
ponctuelles violentes, contre des infrastructures internationales ou locales
comme le montrent les attaques récentes contre l’armée nigérienne. La recherche
de la résonance médiatique maximum reste un des critères déterminants pour le
choix des objectifs.
C’est un ennemi en pleine mutation que doivent affronter
chaque jour les militaires de Barkhane, et qui pourrait justifier à lui seul le
déploiement de chars Leclerc capables d'actions puissantes et mobiles contre
cet ennemi.
Puissance de feu et contrôle des espaces.
Avec vingt deux obus
immédiatement disponibles dans un char, un détachement de chars Leclerc possède
une puissance de feu permettant d’imposer un combat violent à un adversaire
aussi motivé soit-il. Cette capacité d’agression char repose sur son armement
principal associé à des systèmes d’observation permettant la détection,
l’identification et la destruction d’objectifs à une distance maximale de 4000
mètres avec l’Obus Flèche (OFL). Dans la BSS, face à un ennemi faiblement
protégé, l’utilisation d’obus explosif (OE), d’obus explosif à charge creuse
(OECC) et d’obus à effets canalisés (OEFC) serait privilégiée. Avec des portées
plus courtes que pour l’OFL ces munitions ont des effets plus importants sur
des objectifs peu blindés et le personnel à découvert. Ces capacités se
trouvent démultipliées par la possibilité de combiner puissance de feu
et mouvement sans aucune diminution de l’efficacité de l’armement. Sur un
terrain semi désertique et un ennemi dispersé, la mobilité permet de porter le
combat là ou l’ennemi ne l’attend pas, de renforcer un dispositif de façon
rapide et de prendre l’initiative du combat dès que possible. Prévu dans les différents
documents doctrinaux de la Cavalerie Blindée, l’organisation en détachements
temporaires aux ordres d’un chef interarmes -Sous Groupement Ou Groupement
Tactique Interarmes (SGTIA ou GTIA) – permet une intégration optimale des chars
dans un environnement interarmes indispensable à la conduite de leurs missions.
Celles-ci pouvant être à dominante offensive, défensive ou de sécurisation.
Un détachement de chars Leclerc
peut effectuer un certain nombre de missions de nature et de portée
différentes. La conduite d'actions offensives peut se faire sur des profondeurs
de plusieurs dizaines de kilomètres. Grâce à des moyens de navigation autonomes
et de communication performants, les chars peuvent ainsi agir en avant d'un
dispositif en obtenant du renseignement si nécessaire par le feu. Dans le cas
de missions de sécurisation d'une zone, la superficie de cette dernière peut
être de plusieurs milliers de kilomètres carrés. Dans cet espace un détachement
Leclerc est capable de mener des patrouilles, d'établir des points de contrôle
tout en conservant une capacité d'intervention permanente. Ces opérations
consomment d'importantes ressources humaines quand elles sont conduites dans la
durée par des unités d'infanterie ². Ces chiffres peuvent évidemment varier en
fonction des conditions du moment, et des caractéristiques du terrain
d’engagement. Dans la bataille des frontières qui se déroule aux confins du
Niger, du Mali et du Burkina Faso, l’engagement de chars Leclerc pourrait ainsi
permettre une sécurisation de la zone en mettant un en place un dispositif
mobile, moins consommateur de ressources humaines et capable de tenir le
terrain dans la durée. Les éléments mobiles d'un dispositif de contrôle de zone
peuvent s'appuyer sur l'aptitude au combat de rencontre du char Leclerc,
favorisant la destruction d'objectifs d'opportunité dans le mouvement, ce
qu'aucun équipement terrestre déployé dans la BSS ne peut réaliser.
C'est sans doute pour cette
raison que le CEMAT associe dans on intervention le char à l’hélicoptère
d’attaque. Au-delà de leurs performances spécifiques, ces deux systèmes d’armes
sont les seuls à conduire une manœuvre en vue de porter des feux directs sur un
ennemi déterminé en agissant sur un terrain choisi et avec un dispositif
capable de se réarticuler en cours d’action. Ce couple longtemps basé sur une
technologie basique – missile filoguidé pour l’hélicoptère, tir et observation
à l'arrêt pour le char-est aujourd’hui totalement rénové avec le Tigre et le
Leclerc. Preuve de leur caractère innovant, ces deux systèmes d'armes ont
provoqué lors de leur mise en service une rupture tactique totale. Le Sahel
offre à ces engins un terrain, certes compliqué mais sur lequel ils peuvent
tirer le meilleur parti de leur armement et de leurs aptitudes au profit de la
force.
Les données énoncées dans ce paragraphe (volontairement peu
détaillées) sont issues des travaux de doctrine conduits par la Cavalerie
Blindée et appliqués comme telles par les unités. Cependant et comme cela l'a
déjà été fait sur d’autres théâtres et par d’autres armées certaines
adaptations permettent de renforcer l’efficacité des éléments blindés
engagés.
Des dispositifs adaptés.
L’engagement de chars (ou plus
généralement de blindés) donnent souvent lieu à des aménagements
organisationnels pour mettre sur pied l’élément tactique le plus cohérent
possible par rapport au contexte. Cette faculté d’adaptation ne doit pas être
synonyme de distorsions trop importantes par rapport à la doctrine en vigueur
sous peine de désorganisation, synonyme d’inefficacité. La structure de base
des unités de Cavalerie Blindée agrège des éléments de feu et des éléments
d’éclairage, les améliorations potentielles peuvent alors être les suivantes.
En Afghanistan, mixité des pelotons blindés regroupant AMX 10RCR et VAB, ce
dernier pouvant être équipé d’un canon de 20mm, d’un tourelleau TOP ou d’un
poste de tir Milan. Toujours en Afghanistan, on a pu voir des pelotons
constituer l’ossature de points d’appui comprenant des éléments spécifiques-
tireurs d’élite, missile antichar, observateurs d’artillerie et élément de
guidage- en vue de renseigner et d’engager des objectifs variés à des distances
variables. Au Mali, l’articulation des pelotons a confirmé la pertinence de
l’organisation retenue par la Cavalerie Blindée en offrant des possibilités
accrues de détection de l’ennemi et facilitant l’engagement des unités sur tout
type de terrain.
A l’étranger, certaines armées
ont engagées leurs chars lourds en constituant des détachements de marche
regroupant deux à quatre chars, un véhicule d’appui (Canon 20mm) un élément
infanterie capable de débarquer, un groupe de forces spéciales visant à
neutraliser ou capturer le « chef du dispositif ennemi » et un
élément d’appui dans la profondeur, artillerie et air sol. Ces détachements
étaient conçus et articulés pour garder leur mobilité et leur capacité de
réaction face à un ennemi assez similaire à celui auquel la force Barkhane est
confrontée. Les Israéliens poussent la logique de constitution de détachements
de circonstance plus loin que nombre d’armées occidentales, en envisageant la
possibilité de créer une structure autour d’un seul char. Certainement en
cohérence avec le milieu dans lequel ils évoluent et les opérations qu’ils
conduisent, cette organisation ne peut convenir à un élément Leclerc, dont
le pion minimum reste la patrouille de deux chars.
S’appuyant sur des performances
élevées, les Leclerc tirent le meilleur parti d’une doctrine adaptée, et
prévoyant dès les plus bas niveaux une intégration interarmes, facteur avéré
d’efficacité opérationnelle. Des aménagements de structure pourraient être
envisagés de façon ponctuelle et limitée pour répondre à un besoin spécifique
et identifié.
Engagés à de nombreuses reprises
dans des opérations auxquelles leurs caractéristiques les rendaient inaptes,
les chars français ont néanmoins obtenu de réels succès tactiques et rempli les
missions confiées Ceci a été possible par les aptitudes des engins mais aussi
par la faculté d'adaptation et la réactivité des chefs et des équipages pour
adopter les dispositifs et les modes d'action aux exigences de la missions et
du terrain.
La projection d'un élément
Leclerc au sein de l'opération Barkhane ne serait pas un aveu de faiblesse ou
de défaite. Les opérations menées dans la BSS ne relèvent pas de la contre
insurrection mais sont celles d'un conflit dont l'évolution demeure incertaine.
Engagées dans des conflits similaires et affrontant un ennemi semblable, des
armées étrangères ont choisi d'intégrer le char dans leur dispositif. La France
possède avec le Leclerc un outil unique, capable de renforcer l'opération
Barkhane avec de nouvelles capacités. Aurons un jour à regretter de ne pas
avoir saisi une telle opportunité ?
[1] https://www.elysee.fr/emmanuel-macron/2020/01/13/sommet-de-pau-declaration-conjointe-des-chefs-detat
[2]
https://www.lopinion.fr/blog/secret-defense/l-armee-terre-souhaite-envoyer-chars-leclerc-sahel-actualise-104520
;http://www.opex360.com/2018/10/21/barkhane-le-chef-detat-major-de-larmee-de-terre-souhaite-toujours-deployer-des-chars-leclerc-au-sahel/
[3] Dossier
de Presse – Opération BARKHANE – Juillet 2019
[4]
https://www.linkedin.com/pulse/le-leclerc-dernier-char-fran%C3%A7ais-yann-boivin/?lipi=urn%3Ali%3Apage%3Ad_flagship3_profile_view_base_post_details%3B4ynPcv3eRtSd8QNth5z2SA%3D%3D
[5] https://archive.defense.gov/specials/kosovo/
[6] En service
501ème 503ème Régiment de Chars de Combat
[7] Appartenant
au 6ème 12ème Régiment de Cuirassiers.
[8] Logistics footprint” means
the size of 'in theater' logistics support needed to move and sustain a war
fighting force. The footprint includes all the necessary support needed to
maintain the force such as fuels, parts, support equipment, transportation, and
people.
[9] “Heavy forces must be more
strategically deployable and more agile with a smaller logistical footprint”
in Eric K. Shinseki, "Army Vision Statement'. 23 June 1999
[10] https://www.lopinion.fr/blog/secret-defense/pourquoi-si-peu-vbci-sahel-144570
[11] https://www.defense.gouv.fr/english/operations/barkhane/breves/barkhane-deploiement-du-lru-au-mali
[12] Ibid.
[13]
https://www.defense.gouv.fr/operations/actualites2/barkhane-premiere-utilisation-du-vehicule-haute-mobilite-vhm-au-mali-dans-le-cadre-d-une-operation
[14] Deux
jours après la parution de cet article, un de ces camions a sauté sur un IED,
blessant les deux memebres d’équipage.
[15] Vincent
COURCELLE LABROUSSE et Nicolas MARMIE, La Guerre du Rif, Paris,
Taillandier,2008.
[16] Fritz
HEIGL, « Frankreich : Le nouveau char « avec chenilles souples » », Militär-Wochenblatt
n°22 11 décembre 1925,
[17] Charles
Barry CSOTIN-NIAN, The Royal Tank Corps Journal, mai 1927, N°97
[18] https://balagan.info/timeline-for-the-third-rif-war-1920-25
[19] Daniel NEEP, Occupying
Syria under the French Mandate : Space, Insurgency and State Formation
(Cambridge Université Press, 2012)
[20] Edmond
RABBATH, l’insurrection syrienne de 1925 à 1927 ; Revue historique T 267
Fasc.2 (542) (Avril Juin 1982) PP 405 a 447 – Presses Universitaires de France.
[21] Ibid.
[22] Ibid.
[23] https://www.linkedin.com/pulse/lengagement-des-chars-en-syrie-et-au-y%C3%A9men-un-bilan-demi-yann-boivin/
[24] André MORICE
Ministre de la Défense Nationale et des Forces armées,
[25] 1er
régiment étranger de parachutistes (REP), 9e régiment de chasseurs
parachutistes (RCP), 14e RCP ,8e RPC et 3e RPC
[26] Engagé
dans l’opération Mousquetaire en 1956, avec le 2ème Escadron du 2ème Régiment
Étranger de Cavalerie, à Suez.
[27] https://operationnels.com/2019/04/28/anatomie-des-conflits-contemporains-barkhane-eviter-lenlisement-2-4/
[28] Selon
plusieurs informations, des éléments arabophones auraient participé aux
récentes attaques des camps d’Inates et de Chinagodar.
[29]
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/05/17/au-nord-du-mali-l-operation-barkhane-face-aux-mines-artisanales_5463181_3212.html