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dimanche 17 mai 2020

UN PETIT DESSIN VAUT MIEUX QU'UN LONG DISCOURS....

Une image publiée sur les réseaux sociaux montrait les véhicules de l'armée britannique pour les années à venir. Blablachars a réalisé la même image avec l'armée française et vous livre ce que nous inspire la comparaison de ces deux images.


Du côté britannique, un premier constat s'impose avec la présence de la présence de 50% de véhicules blindés dans ce panel. La conservation de deux plateformes chenillées est surprenante, une seule aurait pu remplir les missions actuellement dévolues à l'Ajax, au Warrior et au FV432. Dans ce panel deux véhicules font l'objet de revalorisation, à savoir le Challenger et le Warrior, les autres véhicules étant soit en cours de développement (Ajax) soit des achats sur étagère. On note également une diversité d'origine des véhicules concernés avec six fournisseurs différents pour six véhicules. Les tourelles des deux engins chenillés sont quant à elles identiques, puisqu'il s'agit de la tourelle développée par Lockeed Martin pour ces deux programmes, tourelle armée du canon de 40mm CTA. Sur le plan géographique, cette diversité de fournisseurs est plus parlante : Tourelle Challenger3 d'origine allemande, Tourelle Warrior et Ajax américaine avec canon franco britannique sur châssis britannique, Boxer allemand, Bushmaster australien et enfin JLTV américain. Nombre de ces véhicules ou équipement sont développés et fabriqués au Royaume Uni, les rendant moins sensibles aux problématiques d'approvisionnement, vulnérabilité qui vient d'être souligné par la crise du CoViD19. Cette diversité révèle certainement une certaine forme de faiblesse de l'industrie de défense britannique dont l'activité autour de ces programmes reste essentiellement du développement et de la production sous licence.

Côté français pas de superposition de plateforme chenillée avec un seul représentant de cette catégorie dans le panel ci-dessous. C'est le partage des composants qui a été choisi pour le programme de véhicules Scorpion a défaut d'une plateforme commune. Dans le programme français, note la présence d'une seule revalorisation à savoir celle du Leclerc dans le programme Scorpion. Les autres véhicules sont soit en service (VBCI) soit en cours d'acquisition (Jaguar, Griffon, Serval et VT4). En termes de fournisseurs une grande homogénéité dans les choix avec la présence des "trois mousquetaires" de l'armement terrestre, Nexter, Arquus et Thalès. Comme dans le roman éponyme on peut rajouter un quatrième mousquetaire, avec Texelis en charge des chaînes cinématiques des véhicules. Cette homogénéité 100% française souligne a contrario de la situation britannique, le dynamisme du secteur capable de développer et produire l'ensemble des véhicules de combat équipant nos forces. Cette situation appelle les commentaires suivants : - Les choix de l'armée de terre ont provoqué la disparition de toute offre française en matière de véhicule de combat chenillé. - L'importance vitale d'un véritable plan de soutien et de relance permettant d'assurer la pérennité des entreprises et l'équipement de nos forces. 


Les approches retenues par chacune des deux armées en termes d'équipement et de doctrine restent spécifiques à chacune. Aujourd'hui, le maintien de ces programmes est en jeu avec d'une part d'inévitables retards de livraison et d'autre part une pression budgétaire importante. Sur le plan industriel, l'engagement a été pris par les constructeurs de s'approcher  au maximum des objectifs annuels de livraison. Sur le plan budgétaire, les marges de manoeuvre semblent étroites, et la tentation pourrait être grande de faire porter l'effort budgétaire sur les programmes de revalorisation, qui deviendraient des variables d’ajustement post CoViD.

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