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mardi 5 janvier 2021

SYSTEMES SHORAD DE NOUVELLE GENERATION

Plusieurs armées ont entrepris le développement de systèmes antiaériens de type SHORAD (Short Range Air Defense). Ces systèmes associent le plus souvent des missiles sol-air à courte portée avec un canon d'un calibre de 30mm pour les armées occidentales et de 23mm dans la sphère russe. Les récentes images du conflit au Haut Karabagh ont démontré la pertinence du développement de tels systèmes. Ils permettent de lutter contre les menaces aériennes classiques mais aussi contre les drones et autres munitions vagabondes. Les deux systèmes évoqué ci-dessous reposent sur une combinaison canon/missile avec cependant quelques différences dans le domaine de l'armement.

L'armée américaine a initié dès 2014 le développement d'un système SHORAD à la suite des événements de Crimée qui avaient également conduit au réarmement des Strykers stationnés en Allemagne. En octobre 2020, l'armée américaine a notifié à GDLS (General Dynamics Land Systems) un contrat de 1.2 milliards de dollars qui pourrait être suivi d'un nouveau contrat de 1.575 milliards de dollars pour la fourniture de 180 systèmes en 2025. Avant cela, ce sont 28 Strykers SHORAD qui seront fabriqués (low rate production) avant la mise en service de 144 plateformes d'ici 2023. GDLS est désigné comme maitre d’œuvre pour l'intégration sur un châssis Stryker d'un module de mission développé par Leonardo DRS en partenariat avec L3 Harris, Moog et Northrop Grumann.  Comme on peut le voir ci-dessous, le module intégre de nombreux senseurs permettant la détection et le traitement des objectifs par l'armement composé  d'un canon XM 914 de 30mm, d'une mitrailleuse M240 de 7.62mm, de 4 missiles Stinger et de deux missiles Hellfire. Les missiles sont prêts au tir et le rechargement des lanceurs s'effectue sous blindage. 

Image Leonardo DRS

Les premiers tests opérationnels du système ont été réalisés le mois dernier par des équipages du 4ème Régiment de Défense Antiaérienne stationné en Allemagne. Cette unité devrait être la première à recevoir les nouveaux Stryker en remplacement de ses Humvee Avengers. 

Le second système en service au sein de l'APL (Armée Populaire de Libération) connu sous le nom de 625 est constitué d'une tourelle armée de quatre missiles sol-air à courte portée et d'un canon de 25mm. L'originalité du système chinois repose sur l'utilisation d'un canon de type "Gatling" composé de six tubes. La cadence de tir de ce type d'armement est naturellement plus élevée que celle d'une arme classique, entrainant une consommation de munitions supérieure. Plusieurs armes utilisent ce principe de fonctionnement comme la Minigun Dillon M134 capable de tirer 3000 coups à la minute, le canon GAU-8 de l'avion A10 ainsi que le système Phalanx utilisant un hexatube de 20mm capable de tirer jusqu'à 4500 obus minute. Ce type d'armement est parfaitement adapté à la destruction en vol de petits objectifs multiples comme les drones ou les munitions vagabondes. Sur le système chinois, les canons de 25mm pourraient des canons Oerlikon Contraves pourraient être ceux déjà utilisés sur le PGZ-25, système de défense antiaérienne monté sur un châssis chenillé et armé de quatre canons Oerlikon Contraves de 25mm et de deux missiles sol air QW2. A moins que la Chine ait fait le choix de développer un nouveau canon, que l'on pourrait retrouver sur d'autres engins dans un avenir proche. En l'absence d'informations plus précises sur les équipements et les capacités de cet engin, on peut observer sur le cliché ci-dessous un senseur optique ou électro optique ainsi qu'une antenne radar en arrière plan. Ce système serait destiné à l'armement des brigades légères et médianes de l'APL.


Après les systèmes basés sur des canons de 35mm, la Chine continue de renforcer sa composante sol air à courte portée avec cet engin déjà en service au sein de l'APL. 

Le système "625" en position route

Après les systèmes basés sur des canons de 35mm, la Chine continue de renforcer sa composante sol air à courte portée avec cet engin déjà en service au sein de l'APL. 

Le système SHORAD de 35 mm en position route

Ces deux systèmes illustrent la prise en compte par deux armées modernes de la prise en compte des nouvelles menaces. Après plusieurs décennies de supériorité aérienne quasi permanente, les drones et autres munitions vagabondes ont remis la défense anti aérienne à courte portée au coeur des préoccupations de nombreuses armées.


3 commentaires:

  1. Les systèmes vont certainement se multiplier:
    https://theatrum-belli.com/detection-et-neutralisation-des-drones/

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  2. Euh, sinon, et en fait, chez nous on a quoi d'équivalent (même en cours de conception ou de prévision. On n'ose même plus dire d'anticipation, si ce n'est d'adaptation aux réalités des vraies menaces bien actuelles...) ????
    : Rien, strictement rien.
    Une fois encore, avec notre complet hors sol, notre seul tropisme obsessionnel africain, et complète absence de défense antiaérienne crédible en l'occurrence, on ne va pas avoir l'air fin, avec notre armée totalement inadaptée (cette fois ci on ne va pas seulement être la risée du monde, mais la honte risque d'être elle aussi complète.).
    Ronin.

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    1. Ce VAB T20-13 ( ici du 3e RAMa et son poste Mistral embarqué), seul SPAAG en service dans l'armée de Terre. En attendant mieux à l'horizon 2030, via une nouvelle LPM favorable à la défense sol-air.
      https://twitter.com/ForcesOperation/status/1632446868780097537

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