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mardi 6 février 2024

UNE MODE ? NON PLUTOT UNE TENDANCE !

A l'heure où l'on s'interroge sur les contours et l'emploi d'un futur char de combat, les dernières productions en la matière pourraient sensiblement orienter les débats et donner au futur engin un aspect différent des chars actuellement en service. En effet, après des années de sommeil pour cause de guerre froide, de lutte contre le terrorisme, le tout sur fond de réduction budgétaire, le char léger semble faire son grand retour dans les bureaux d'études et les salons d'armement comme on peut le constater au World Defense Show qui se déroule actuellement en Arabie saoudite. 

Dès 2017, votre serviteur évoquait le sujet dans un article initialement publié sur LinkedIn (et repris ensuite sur Blablachars) le replaçant dans une perspective historique servant à éclairer les différents projets en cours. Depuis presque sept ans, certains de ces projets sont devenus des engins à part entière et plusieurs constructeurs ont décidé de stopper l'inflation pondérale de leurs engins, en présentant des chars plus légers comme l'Abrams-X, le KF51 ou le Type 15 chinois. Si les deux premiers engins restent encore des démonstrateurs, ils permettent cependant de deviner avec plus de précision les contours des futurs chars et les technologies embarquées. 

Le Type 15 qui a longtemps le seul engin de cette catégorie en service est armé d'un canon rayé de 105mm alimenté par un système de chargement automatique contenant 38 obus. A noter que l'adoption d'un calibre de 105mm améliore la capacité de stockage des munitions en tourelle. Avec un poids évalué à 36 tonnes dans sa version la plus lourde et doté d'un moteur de 1500 ch, le Type 15 affiche un rapport poids puissance de plus de 40ch/t, ce qui lui confère une mobilité sans égal et une réserve de masse conséquente. Le char chinois a déjà donné naissance à un VCI (Véhicule de Combat d'Infanterie) chenillé le VN-17 et un obusier de 155mm serait également en cours de développement. 

Type 15

De l'autre côté de l'Atlantique, ce qui n'était qu'un programme baptisé Mobile Protected Firepower) est devenu depuis l'année dernière le M10 Booker. Comme son "cousin" chinois le char moyen américain est destiné à fournir une capacité blindée dans les opérations d'entrée en premier face à un adversaire équivalent. pour cela, il est armé d'un canon rayé de 105mm couplé à la conduite de tir du M1A2 SepV2. D'un poids de 38 à 40 tonnes, le M10 Booker est propulsé par un moteur de 1070 ch, lui donnant un rapport poids puissance voisin de 28ch/t. Dans le domaine de la protection, un système de protection active complétera la protection balistique du M10 Booker, conçue pour résister  à des tirs de 30mm de face et de 14.5mm sur les flancs. Ce nouveau venu dans le paysage blindé a d'ailleurs incité un certain nombre d’experts australiens à remettre en question la décision d’acquérir des M1 Abrams et la mise à niveau vers le M1A2 SEPv3. 

M10 Booker

A côté des ces engins spécialement développé autour de ce nouveau concept, plusieurs constructeurs se lancent également sur ce marché avec des assemblages de circonstances, réalisés à la demande de clients pour lesquels ils combinent des solutions produites par différentes firmes, dont l'alliance ponctuelle se révèle tout aussi fructueuse que circonstancielle. Dans cette catégorie, on peut citer le Sabrah, issu d'une coopération américano-israélienne basé sur un châssis ASCOD II produit par GDELS (General Dynamics European Land Systems) associé à une tourelle produite par Elbit Systems et vendu à 18 exemplaires aux Philippines, qui ont adopté la même tourelle pour l'équipement de 10 véhicules Pandur II. Cette tourelle est armée d'un canon de 105 mm alimenté par un système de chargement automatique contenant 12 obus.

Char léger Ascod avec tourelle Sabrah

Autre assemblage de circonstance, le Kaplan MT ou Harimau qui combine un châssis produit par la firme turque FNSS et une tourelle 3105, version armée d'un canon de 105mm des tourelles de la série 3000 développée par John Cockerill Defense. Cet assemblage dont le développement a débuté en 2015 a été acquis à 18 exemplaires par l'armée indonésienne. A noter que cette même tourelle a été également installée sur le châssis du K-21 sud coréen, produit par Hanwha en réponse à une demande indienne pour laquelle la firme sud-coréenne envisageait un partenariat avec Larsen & Toubro déjà en charge de la production des obusiers de 155mm K9. Cette dernière firme a été choisie en association avec la la DRDO (Defense Research and Development Organisation) pour développer un char léger local, le Zorawar dont les premiers essais devraient commencer cette année. Cet engin d'un poids annoncé de 25 tonnes est propulsé par un moteur de 1000 ch et serait armé d'un canon de 105mm installé dans une tourelle, qui pourrait la version locale de la 3105 de John Cockerill Défense. Cet engin devrait permettre à l'armée indienne de disposer d'un char léger, plus manœuvrable, plus souple d'emploi, doté d'une puissance de feu significative et adapté à l'environnement montagneux.

Zorawar

Le dernier assemblage dévoilé il y a quelques jours à l'occasion du World Defense Show qui se déroule en ce moment à Riyad est une production turco-italienne. Après une première solution combinant le châssis Tulpar et la toujours présente tourelle 3105 dévoilée au salon Eurosatory 2018, la firme turque Otokar présente dans la capitale saoudienne un nouvel assemblage. Toujours basé sur le châssis du Tulpar, la combinaison intègre désormais une tourelle HitFact II de l'italien Leonardo. A la différence des engins précédemment évoqués; le nouvel engin turco-italien est armé d'un canon de 120mm capable de fournir une puissance de feu conséquente dans un engin de 40 tonnes. Ce poids réduit permet au nouveau venu de fournir une capacité blindée à des troupes engagées dans des environnements n'autorisant pas l'emploi des chars lourds en raison de l'absence d'infrastructures ou de moyens de transport adéquats. Le châssis du Tulpar dévoilé en 2015 démontre avec cette nouvelle combinaison, sa modularité qui lui permettait déjà d'accueillir des moteurs de 700 à 1100 ch et d'intégrer des équipements jusqu'à un poids maximal de 45 tonnes. La tourelle italienne qui peut être armée d'un canon de 105 ou 120mm a été développée par Leonardo pour équiper le Centauro II adopté par l'Italie et le Brésil.

Tulpar avec tourelle HitFact II

Enfin cet inventaire ne serait pas complet sans l'évocation de deux engins réalisés sur fonds propres et ayant pour point commun d'être tous deux basés sur le châssis d'un VCI existant et d'être dotés d'un canon de 120mm. Le premier est le CV90120 Mk IV développé par BAE Systems qui propose un engin de 38 tonnes propulsé par un moteur de 1000 ch, armé d'un canon lisse de 120mm à chargement automatique et de missiles antichars et protégé par un système de protection active. Selon ses concepteurs l'engin intègre plusieurs technologies dans le domaine de la détection et de l'identification des menaces. 

CV90120 Mk IV

Le dernier engin évoqué est une réalisation allemande que l'on doit à Rheinmetall qui a posé sur un châssis de Lynx une tourelle armée d'un canon lisse de 120mm, pour donner naissance au Lynx 120. Une fois encore, ce sont les qualités de mobilité de puissance de feu qui ont été soulignés par la firme de Düsseldorf lors de la présentation de l'engin au printemps 2022 ainsi que l'intégration du système de protection active maison, l'ADS devenu depuis (marketing oblige !) le Strikeshield. Ici aussi, le châssis servant de base à cet engin est celui d'un VCI dont la modularité permet de proposer des déclinaisons susceptibles de remplir une grande variété de missions et de disposer d'engins de combat modernes basés sur une plateforme unique. 

Lynx 120

Et la France dans tout cela ? Absente, elle réfléchit sur les sujets du moment que sont la modernisation (survie) du Leclerc et le MGCS, à des horizons qui ne cessent de reculer au fur et à mesure que l'on s'en approche ! Sans nuire à ces projets, le développement d'un char moyen basé sur une plateforme modulaire pourrait permettre à l'industrie française de retrouver le chemin de l'export sur le segment blindé. Dans ce domaine, comme l'a récemment évoqué le Général Schill on ne peut que se souvenir de l'AMX 13 qui demeure à ce jour l'engin le plus représentatif du concept de plateforme modulaire, envisagé par l'industrie française dès les années 1950 ! Vous avez dit innovation ? Bien que peu familier du monde des blindés François Michel, le patron de John Cockerill semble convaincu du développement de ce marché sur lequel il espère voir la future entité jouer un rôle quand il affirme que " notre ambition avec Arquus est de façonner un acteur de premier plan dans un segment bien particulier qui est celui des chars blindés légers et en mettant un accent particulier sur la conquête des marchés internationaux." Otokar ne s'y est d'ailleurs pas trompé en dévoilant son nouveau char moyen au coeur du Golfe Persique !  

AMX 13 SS-11

47 commentaires:

  1. les serval jaguar et griffon ont été conçu dans le cadre de la cavalerie légère, que nos armées maitrisent, la guerre à l'Est changera peut être les priorités, réduction des quantités des engins cités et renforcement de la cavalerie lourde ; oui mais la France ne produit rien de cela....

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    1. "Oui mais la France ne produit rien de cela"...

      La France a le droit de se réveiller, elle a quand même produit une bombe atomique !

      Le premier problème c'est qu'on ne ressent même pas le besoin du côté des militaires (du moins de ce qui est visible en déclarations officielles...). Ça donne vraiment l'impression d'un déni de réalité.

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  2. On a loupé le coche il y a 30 ans et maintenant la pente est rude... trop sans doute pour s'en sortir seul et rattraper le retard. La coopération avec l'Allemagne semble encore plus nécessaire que jamais, ou on finira par acheter sud-coréen !

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    1. VEXTRA NG !
      :)

      Rénovation de nos VBCI avec une protection active "DIAMANT" ? Voire une motorisation hybride ?

      Pi on décline en plusieurs versions :
      - VBCI avec canon 40mm CTA (et Akeron MP pour ceux qui veulent)
      - VBCI avec canon 120mm FER : <32 tonnes, ~25/30 obus
      - VBCI avec LMP (Lanceur Modulaire Polyvalent) : lanceur érectile (1 caisson), système de chargement automatique en interne, drone avec liaison filaire pour la désignation des cibles, éventuellement doté d'un camouflage adaptatif "Caméléon".
      - VBCI amphibie ...
      - VBCI génie ...
      - VBCI "NEMO" : tourelle-mortier de 120mm
      - Etc ...

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    2. Sans vouloir gâcher la fête, je ne sais pas où en est la chaîne de montage, au-delà de l'entretien et des remises en conditions ?

      Sinon, user du chalumeau et faire un usage modulaire adaptatif de cet engin aurait du sens, j'en conviens.
      Qu'en pensent KNDS et TEXELIS..., Ainsi que DGA, STAT et l'AdT ?
      N'est pas le Boxer qui veut !

      https://www.areion24.news/2021/06/18/le-vbci-un-guerrier-sans-nom/

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    3. Arrêtez avec votre VBCI. Il faut se relancer dans du vrai VCI, à chenilles !

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    4. ^^
      Je propose le VBCI comme plateforme commune parce-qu'on l'a sous la main et qu'il pourrait correspondre à nos besoins.
      Si on avait fait un CV90, je partirais de ça comme base.

      La raison principale qui me fait "partir du VBCI", c'est qu'on a besoin de remonter rapidement en puissance/capacités/densité, et que j'exclus l'achat sur étagères.

      Donc, naturellement :
      "ET POURQUOI PAS LE VBCI ?"
      https://blablachars.blogspot.com/2020/05/et-pourquoi-pas-le-vbci.html

      Pi le VBCI me semble être une excellente plateforme ... et nous avons déjà tout "l'écosystème" qui va avec (industrie, maintenance, techniciens, formateurs ...).

      Sinon, en avant pour famille de chenillés (composites ?) !
      Mais là, si je ne m'abuse, on parle de 5/10 ans au mieux (en coopération avec l'Allemagne ?), voire 10/20 ans pour la totale (ASCALON, char "moyen" avec calibre intermédiaire aux 40mm CTA et 140mm CTA, Génie, etc ...).

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    5. Si l'on est pressé et qu'on veut produire en France tout en ayant du matos adapté, il reste la solution de la production sous licence non ? On se rapproche des suédois pour des partenariats missiles, on peut imaginer d'autres partenariats...

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  4. Je suis, presque, d'accord avec penandreff. ;)

    L'infanterie moto/mécanisée et la "cavalerie légère" sont encore nécessaires dans bien des domaines tactiques et formes de conflits qui sont parfois cumulatives.
    SCORPION va dans ce sens en espérant faire plus avec moins, par la connectivité et le combat collaboratif. Je sais, ça ne plaît pas à tout le monde mais c'est ainsi et il faudra faire avec. Nous n'avons pas les moyens de tout mettre à la poubelle pour changer de paradigme. Surtout sans savoir lequel et la façon d'y accéder concrètement.

    Pour le moment nous en sommes toujours au MGCS et TITAN, à terme, et aux LECLERC XLR et VBCI rénové mi-vie. Qui sait demain, en fonction du contexte, des orientations et budgets ?
    Connaissant la France, il faudrait un miracle laïque avec une rallonge budgétaire conséquente (?).
    On ne fait pas petit bras avec la Grandeur, ma Bonne Dame !

    Le spectre ou probabilité d'un conflit de haute intensité dans la durée justifient d'avoir une force blindée "de décision" et d'en connaître sa proportion. Sa "masse" reste à définir en fonction des techniques abordables et de la menace réelle, toujours dans la durée.
    C'est un vrai sujet, sauf contre Monaco !

    La réduction du poid des engins est un cercle vertueux. Quels en sont les seuils en considérant les paramètres technique/masse/coût et in fine le nombre à acquérir ? N'étant pas un ingénieur, ni un décideur éclairé, je ne peux être que subjectif en me gardant bien d'être affirmatif.

    Pour le poids, Il est envisagé un char Ascalon de 50 T..., qui n'est pas très loin du Leclerc natif, dans le cadre du MGCS. Le châssis se rapproche un peu du "char moyen".

    Le KF-51 n'est pas un char moyen, tout comme le E-MBT (59 et 62,5 T). Ils ont les chromosomes de leurs châssis. Bon, à côté d'un Merkava 4, Leo 2 A8 ou M1 surblindė, ils sont un produit light, j'avoue.

    La protection a une part prépondérante dans la balance avec le dimensionnement, les blindages passifs et réactifs. L'inconnu est l'efficience des blindages actifs réellement volumétriques.
    La mobilité avec une bonne réserve de puissance permet l'usage des blindages rapportés en cas de nécessité et autres évolutions ou adaptations. La mobilité est aussi l'une des premières couches de la protection, en principe.

    Avec le glaive et le bouclier, la tendance est d'avoir toujours un moyen plus gros ou plus en avance, voire les deux, sauf rupture technique et d'emploi qui peuvent, quand même, se cumuler.

    Le "char léger" est un concept qui date depuis longtemps, mais qui n'a pas une place privilégiée comme fer de lance pour percer et apporter sous protection durable le feu dans les lignes ennemis... Le Renault FT 17 est un cas à part, tout comme celui du programme MTF. Quant aux Chinois, ce sont les Chinois.

    https://www.areion24.news/2020/09/29/mpf-leternel-retour-du-char-leger/

    Le fait d'avoir un char à "mobilité étendue", voire aéroportée, est particulier pour des conflits qui le sont généralement tout autant.

    Il est toujours possible de dériver un châssis de VCI pour en faire un char d'accompagnement ou comme moyen principal d'une force moyenne, le TAM est un précurseur. Bon à tout et bon à rien ? Il est primordial que le châssis soit suffisamment velus pour le faire et qui du char ou du VCI est arrivé en premier ? Tsahal en a une idée pour son usage

    À mon sens, les familles AMX-13 et surtout AMX-10 étaient basées sur des chassis différents et des briques communes (nostalgie...). Dans leurs cas je n'évoque pas la protection, ni les roues pour ne pas énerver inutilement.
    La modularité c'est autre chose, là je chipote peut-être. :)

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  5. Je pense que malheureusement ce segment du char léger est une cause perdue pour la France. Beaucoup de pays comme on le voit proposent déjà des matériels très intéressants et on ne voit pas comment la France pourrait proposer quoi que ce soit dans des délais raisonnables face à une concurrence qui a déjà une bonne longueur d'avance...à moins peut-être de réinventer l'AMX-40!

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    1. Si on veut faire vite, on coiffe le châssis de 18t du Jaguar de la tourelle 3105 de 7 à 8 t du maintenant tandem arquus-JCD. Et on obtient un engin de 25 à 26t. En se rappelant au passage que les essieux du Jaguar supportent 9t. Et que la masse max de 25 t d'y Jaguar c'est aussi pour la projection en A-stan via l'A400m.

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    2. Ou on se bouge un tout petit peu et on sort un chassis chenillé car celui du jaguar ne passera pas beaucoup d'ornières...

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    3. AMX-40 ? Ça serait un bon point de départ, en plus moderne, bien sûr . :)

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    4. Comme les ornières, on a même vu des chars, des vrais, dans des fossés ou englués dans la raspoutitsa.
      Pffff... quand on ne sait pas conduire !

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    5. Bah, au pire, on passe le Jaguar en 8x8 : il y a quasi la place pour un 4ème essieu à la place su réservoir externe. La motricité du Vextra lui permettait de suivre un Leclerc : c'était pas ridicule !

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    6. On devrait plutôt commencer à s'intéresser à trouver un remplaçant au Leclerc...

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    7. @Kamelot, suite7 février 2024 à 00:09
      "Comme les ornières, on a même vu des chars, des vrais, dans des fossés ou englués dans la raspoutitsa.
      Pffff... quand on ne sait pas conduire !"

      On a bien compris que vous m'aimiez pas tout ce qui se rapporte au char. merci.

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    8. Suivre le Leclerc n'est pas suffisant ou bien à distance en fonction de l'emploi adopté...
      "Au plus près" et même ailleurs, les moyens d'agression ont bien évolués en se densifiant et se diversifiant.
      La révolution de l'APS volumėtrique étendu, des blindages composites, réactifs, amovible et les éléments d'interposition sont ou seront des techniques en devenir, en principe.

      Le respect et l'équilibre des principes: mobilité, protection, feu et connectivité dans un emploi cohérent 4D semblent être une solution efficiente.
      À défaut, il reste la masse (?) et la chair à canon d'antan et d'aujourhui. :(

      Refaire une "famille AMX-10" de 20 à 35 T plus velus et évolutive pour accompagner un char de la catégorie 50 T serait intéressant. Dériver un VCI du châssis 5O T pour les cas extrêmes (urbain et guerre torale ?) serait l'idéal.
      Les moins lourds (chenille, roue, mixte, robotisé, en télétravail...) pourraient être dans les forces dites "moyennes/légères" et les moyens d'appui distants. Les combinaisons sont possibles en fonction des types de conflit.
      Un engin amphibie avec le rajout de flotteurs et caissons hydrodynamiques nécessaire pour le principe d'Archimède et la navigabilité ferait sensation.

      Encore faut-il développer les châssis, les couches de blindage amovibles ou optionnelles, une motorisation évolutive, etc...

      Pour le Génie de combat les bulldozers protégés et drones de tous poils sont très "tendances".

      Le "mieux" et le "toujours plus" ne sont pas toujours accessibles en fonction de ses ambitions.

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    9. Sortons le Jaguar du catalogue de l'armée de terre française, en cas d'engagement il démontrera rapidos que c'est un piège a munitions et que sa tourelle perdra vite le nord en cas d'explosion indirecte.

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    10. On dirait bien que c'était déjà le cas avec son papa, le 10 Rc

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  6. Eternel débat avec une balance avantages inconvénients difficile a calibrer. Il serait d'ailleurs intéressant de définir une grille d'analyse aussi complète que possible, qui s'applique a l'ensemble du cycle d'exploitation du char. Il semble toutefois se dégager, sans certitude, une tendance en faveur d'un char de 40/50t( la fourchette reste large,mais la valeur de 50t semble être un maximum faisant consensus) qui s'éloigne du char léger. Ce format semble de nature a concilier les exigences de puissance de feu, de mobilité et de protection, soumises a la contrainte impérative d'un coût d'acquisition /exploitation, maitrisé. Si cette option était retenue, l'option d'un char léger qui lui serait complémentaire est peu convaincante.

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  7. Ou, peut être, est ce simplement la queue de comète d'un phénomène (Commercial !!) commencé il y a vingt ou trente ans ; du temps des dividendes de la paix ; où l'on avait principalement à faire à des conflits largement asymétriques ou de "promotion de la paix" ?

    Même si les équipements moyens de combat ont toujours eu leur utilité propre, mais dans certaines circonstances bien spécifiques cependant.
    D'ailleurs nos principaux chars standards il y a quarante étaient dans cette fourchette des trente quarante tonnes. Mais il s'agissait alors d'armée de masse, ce qui ne les a néanmoins pas empêchés de passer aux chars lourds, en tant que nouveau standard depuis quarante ans.

    On retrouve d'ailleurs cette impression de "queue de comète", dans le choix, assez curieux en plus, et limité, du 105 mm :
    Totalement insuffisant pour espérer percer un char lourd actuel, il est en revanche surcalibré pour lutter contre ces homologues actuels de quarante tonnes.
    Un 90 mm avec des munitions modernes suffirait amplement contre ses homologues (Avec plus de munitions emportées cependant.).

    Par contre, le 105 mm contre un char lourd en face : Oubliez, très vite même.

    D'autant que ces "nouveaux" blindés n'échappent pas plus à l'inflation générale, une très très forte tendance générale celle là, en terme de poids et donc de niveau de protection des blindés modernes. Cela autant pour les chars que plus encore pour les nouveaux VCI actuels.
    D'ailleurs quelques uns de ces chars "moyens" ne sont pas loin, voire ont atteint et même dépassé, les cinquante tonnes (KF51, 59 tonnes quand même en ordre de combat, Kf41 avec tourelle de 120mm sans doute dans le même ordre de poids, ou encore Abrams-X (?).). Assez similairement finalement aux chars de "nouvelle génération", type K2, de 55 tonnes avec leur nouveaux blindages allégés actuels.

    Le problème de ces nouveaux chars moyens de quarante tonnes est par contre leur manque de niveau de protection suffisant, face à tout homologue équipé d'un 120 mm, ou d'un 105 ou même 90 mm, ou encore contre les missiles antichars (Là le système de protection active à plus d'un million d'euros devient (Fort étonnamment.) presque obligatoire.).

    Un char lourd opérationnel ; voire même endommagé ; vaut beaucoup mieux que deux chars moyens détruits (!!).
    Cela d'autant que ces chars moyens ne sont pas forcément beaucoup moins chers qu'un char lourd normalement équipé.

    Il leur reste principalement leur facilité de déploiement, un tout petit peu meilleure (40 tonnes contre 55.). Ce qui fait très peu par rapport aux infrastructures de terrain d'un pays donné.
    Et en plus c'est du chenillé, c'est à dire pas ce qu'il y a de meilleur en terme d'empreinte logistique ; pour une fois (!!).

    D'autant encore, qu'on ne les avait pas attendu pour ça :
    https://www.militarytoday.com/tanks/cv90120t.htm
    Plus léger même, mais avec au moins un 120 mm antichar, tant qu'à faire.

    Dans une gamme moyenne intégrée, pourquoi pas, en moyen supplémentaire annexe à une gamme de haute intensité.
    Ou plus généralement dans des pays qui n'ont pas à faire une opposition possible de chars lourds d'un ays limitrophe ; mais il y en a de moins en moins là aussi !!...

    La queue de comète et la "parenthèse enchantée" des seuls conflits asymétriques sont en train de se refermer. On assiste sans doute à leurs derniers effets, une sorte de chant du cygne probablement ?

    Attention au contraire au très probable retour du char, et du VCI, lourds, dans les prochaines années. Il ne faudrait pas qu'on rate encore ce train là malheureusement...

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  8. Entre la bataille d'Azincourt (Bigre!), la théorie incrémentale de l'Entwicklungsserie et l'article étudié de Blablachars sur les chars lourds; mon coeur balance pour "dénigrer" objectivement les chars léger (sauf les drones), lourd et super-lourd (sauf le Merkava dans son contexte).
    C'est l'approche de la St Valentin, sans doute... :)

    l'https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Entwicklungsserie

    https://blablachars.blogspot.com/2023/04/vous-avez-dit-char-lourd.html?m=1

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    1. Donc l'alternative serait la suivante : un équipement exclusif en chars moyens(40t) ou bien un équipement qui ferait se côtoyer quelques chars lourds et des chars légers ( 25/35t?), pourquoi pas a roues?

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    2. "L'alternative", la seule d'ailleurs, c'est de développer une famille la plus complète possible, de blindés lourds de 50 - 55 tonnes (Avec des blindages modernes actuels. Et pour être au moins capable d'avoir quelques chances de survivre à un tirs de 120, ou 125 mm, d'en face...) ; capable de haute comme de moyenne intensité.
      C'est la base, et la raison d'être de toute armée (On ne parle pas de force de "gendarmerie" là.).
      Le reste, on verra après ; quand on aura les moyens (On a déjà nos multiples catégories de camions blindés, "en attendant".)...

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    3. C'est pour cela que nous avons garder les Leclerc... et voulons lui trouver un ou des successeurs, de préférence moins lourds. :)

      Le nombre et l'intention guerrier est un autre débat.

      La masse de "40 T" est un minimum pour porter certains armements lourds avec du blindage "toutes catégories", en ayant une mobilité satifaisante pour la manoeuvre.
      Pas d'inquiétude, l'inflation guerrière et technique fera le reste, 40, 45, 50, 55, 60... et dix de der... avec celle des coûts initiaux, de possession et d'attrition..
      Généraliser ces tonnages pour d'autres moyens risque de créer un horizon des événements par la gravitation...

      Bien sûr, les moyens lourds et super-lourds peuvent faire la différence "à condition" d'avoir une masse critique accessible et un emploi intelligent. Percer plusieurs lignes de défense ou résister à une contre-offensive puissante ne s'improvise pas, même avec un super-char. Le Tigre II en est témoin.

      Dans le même temps temporel et technique, les calibres, les charges, la précision, les portées,... augmentent et les emplois tactiques et stratégiques avec.
      Maintenant une "tondeuse à gazon" est en capacité de détruire un char lourd, tout comme un OFL de 120 mm.
      Le rapport de force ne repose pas que sur la nature des matériels. Aujourd'hui, il faut même se méfier d'un va nu pied. À quoi et qui se fier !?

      Les derniers conflits démontrent la vulnérabilité des certitudes et la destruction des prétentions excessives.

      Le Glaive, le bouclier et le guerrier !

      Quant à la Gendarmerie, elle a eu par le passé des chars pour le "maintien d'un ordre établi".
      "L'opération spéciale" de Poutine, qui est le maintien d'un ordre politique idéalisé, a largement sous-estimé l'adversaire politique et militaire. Ses chars moyens ont été décapsulés par des "moyens identiques" ainsi que par bien d'autres de notre époque...

      La suite nous la connaissons, tout n'est pas que poids et protection, la Marine Russe en a fait aussi les frais.

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  9. Un chouette article sur le M10 Booker :
    "How The Army’s New M10 Booker Light Tank Will Actually Be Used"
    The Booker may look like a mini Abrams, but its role is specifically to support infantry and arrive ready to fight long before an M1 could.
    https://www.twz.com/land/how-the-armys-new-m10-booker-light-tank-will-actually-be-used

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    1. Merci pour l'info.

      Il y a des articles intéressants dans Raids n°451 et Defense Expert n°16...
      A moins de les acheter, ce que j'ai fait, un arrêt à la librairie d'une grande surface est instructif. :)

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    2. Light tank de 41t pour un retour aux sources en appui de l'infanterie.

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  10. Je ne comprends pas l'utilité d'un char léger type M10 Booker, y compris pour "une entrée en premier". Soit l'adversaire est costaud et dispose d'une bonne défense (chars lourds & missiles anti-chars) et la durée du vie du char léger sera nulle, par rapport à un fantassin avec anti-char. Soit l'adversaire est faible (pas de chars lours mais RPG/missiles), dans ce cas un engin plus léger avec du 30-40mm + missiles fera l'affaire. Le seul intérêt du 105mm c'est contre des cibles fixes (bunker ...) - mais du missile / roquette fait aussi bien pour une logistique bien plus légère.

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    1. Ce n'est pas faux..., au-delà de la mobilité étendue et les projections lointaines.

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  11. D'où l'intérêt d'une coexistence entre char lourd (50t) et char léger, a chenilles ou a roues. s'agissant de ce dernier l'objectif de poids peut prêter a discussion, au regard d'un objectif d'aeromobilite. La cible des 15t permettrait d'embarquer deux véhicules sur A400M au lieu d'un seul Jaguar de 25t.

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  12. Le Phoenix de Panhard, 17t-40CTA+MMP était proche de ce profil

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    1. Une longue lignée depuis la Panhard 178 et son épopée en juin 40...

      https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Panhard_178

      https://www.arquus-defense.com/fr/campagne-de-france-du-11-au-24-juin-1940-amd-178

      Pour les esprits chagrins, nous avions aussi le B1 bis et quelques FM 2C... :)

      https://theatrum-belli.com/char-2c-un-char-de-rupture-pour-1919/

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  14. Pour mettre tout le monde d'accord... :)

    https://www.facebook.com/share/Kb6v2fLsQA7qqU1W/

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  15. Et rappeler quelques notions qui sont encore applicables :

    https://theatrum-belli.com/le-char-jusqua-la-fin-de-la-seconde-guerre-mondiale/

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  16. Le sujet n'est pas aussi éloigné qu'il paraît l'être de prime abord : les US viennent d'abandonner leur programme de nouvel hélico d'attaque et de reconnaissance FARRAH, compte tenu du Retex Ukrainien qui place les drones au centre du jeu. Vers la guerre des robots.on y court .

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  17. Oui, même type de réflexion pour le Tigre dans un contexte similaire. Est-ce que tous les conflits seront semblables demain ? Pas évident et certain.

    Rien ne disparaît spontanément, tout se transforme ou évolue... La preuve :

    https://www.forcesoperations.com/lakeron-mp-sur-les-traces-dicare/

    Les esprits chagrins diront que c'est trop coûteux. Certes, mais moins qu'un char moderne ou un hélicoptère de combat et leurs équipages...
    Ce moyen va-t-il succéder à l'existant. Non, il va le compléter et augmenter le spectre de l'emploi.

    Le "char" ne va pas disparaître, sinon pourquoi développer des moyens pour le détruire... Blablachars peut dormir tranquille. ;)

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  18. Le char ne va pas disparaître mais évoluer, comme par le passé, avec notamment l'émergence de chars dronises, accompagnant les chars pilotes.

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    1. Je ne crois pas.
      Les hélicoptères d'assault ne seront pas accompagnés de drone mais remplacés.

      Pareil pour les avions de combat et spécialement ici les chars.

      Le nier ne sert à rien.

      On ira vers un conducteur seul par char (probablement la prochaine génération) puis plus personne dedans. Le contrôle humain, ce sera de façon discrète et donc déployé comme l'infanterie dans des 'VAB' du futur (a roue ou à chenille) mais surtout debarquable.
      -les uav sont déployé à coup de Traffic-.

      Pour que le char 'dronisé' soit moins coûteux, on réutilisera le calibre d'artillerie le plus proche du 105 (rayé).
      Un calibre manipulable seul,avec un mécanisme de chargement simple et donc dont l'emploi est économique.

      Et probablement on le fera accompagner d'un drone sur le meme chassis avec une autre tourelle en 30 voir en 40mm grand débattement pour faire du tir de suppression et tenir les cieux à distance. Pas de missile, c'est l'infanterie ou du peu blindé en arrière qui les déploieront.

      La presque absence d'humain permettra de réduire la hauteur et donc de garder la stabilité avec une masse plus faible (donc motorisée pour moins cher).

      Les drones auront des nounous blindées qui les rechargeront au plus proche des combats. Quand elles ne seront pas là, on remplacera des packs de 10kg de batterie comme on trimbale des jerricans aujourd'hui. On les rechargera dans des sous sols sur des petits groupe électrogènes produit en grande série.

      Il y aura donc beaucoup de monde autour de ces blindés, mais surtout du soutiens.

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    2. Assez d'accord, mais je pense que dans un premier temps les chars pilotes seront accompagnés de chars jumeaux dans une proportion a définir. Un VCI pourrait également transporter dans soute arrière au lieu d'un groupe de combat plusieurs mini chars électriques rechargeables et armés destinés a ouvrir les voies de progression.

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  20. Chars jumeaux, chars marsupiaux...

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