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mardi 16 avril 2024

16 AVRIL 1917 : PLUS QU'UN ECHEC TACTIQUE, UNE VICTOIRE INSPIRANTE !

"16 avril 1917....Parmi les dates fameuses qui illustrèrent la guerre 1914-1918 c'est peut être celle qui fut la plus lourde de conséquences....cette journée là décida d'une Révolution qui dépassant les limites du conflit....allait bouleverser les données des stratèges et des tacticiens." C'est en ces termes que le bulletin de liaison entre ceux des Chars et Blindés ouvre son numéro spécial du 16 avril 1945. Plutôt que de dresser un long et inutile inventaire des revers subis et des critiques essuyées par cette "Révolution" depuis son introduction sur le champ de bataille il y a 107 ans, Blablachars a eu envie aujourd'hui de souligner que le 16 avril 1917 est aussi une victoire, qui doit nous inspirer ! 

Quelques années avant l'engagement des chars Schneider à Berry au Bac, un officier entrant à l'improviste dans le PC du Général Estienne, alors commandant l'Artillerie Divisionnaire de la 6ème Division, découvre ce dernier à quatre pattes, s'efforçant de déplacer une table chargée sur son dos, sur laquelle il avait fait grimper le plus lourd de ses collaborateurs. A travers cette expérience originale, le futur "Père des Chars" cherche à apprécier par lui même le poids maximum que pouvait porter un fantassin, pour en conclure que face à la puissance des armes modernes, une simple armure n'était plus suffisante. Il apparait alors clairement au Général Estienne que les tracteurs à chenilles constituent le seul moyen de repousser sur tous les terrains, les limites du facteur humain. On connait tous la lettre du 1er décembre 1915 que le général Estienne écrit au Général Joffre et dans laquelle il plaide pour l'emploi de "cuirassements mobiles" considérant comme "possible la réalisation de véhicules à traction mécanique, permettant de transporter à travers tous les obstacles et sous le feu de l'infanterie et du canon"  préfigurant à la fois les chars mais aussi l'infanterie mécanisée, complément indispensable de l'action des blindés ! Quatre mois après le début de la Bataille de Verdun, les généraux Joffre et Castelnau apprennent au Général Estienne que les bureaux de l'Administration de la Guerre approuvent son invention, dont il souhaite alors assurer lui-même la défense. Dans les mois qui suivent et en dépit de cette approbation, le "Père des Chars" se heurte aux Commissions, aux Bureaucrates, aux Fabricants et à tous les détracteurs de la chose blindée. En dépit des difficultés et des oppositions rencontrées par son projet, les premiers chars Schneider dessinés par l'Ingénieur Brillié sont livrés en septembre 1916 à l'armée française, récompensant l’opiniâtreté et la volonté du Général Estienne dans la défense de son projet.  

Le Général ESTIENNE

Le Trou d'Enfer, Cercottes, Champlieu,... c'est dans ces lieux désormais chargés d'histoire qu'un homme façonne les premières troupes blindées françaises et leur insuffle un esprit unique. Le chef d'Escadrons Louis Bossut, engagé volontaire au 19ème Régiment de Chasseurs le 1er juillet 1892, promu Chef d'Escadrons en octobre 1916 a quitté le 1er Régiment de Dragons depuis le 15 décembre 1916 pour être mis à disposition du Général commandant les centres d'instruction de l'Artillerie d'Assaut et affecté au 2ème Groupe d'Artillerie d'Assaut. Dans les mois qui précédent l'engagement des chars à Berry au Bac, ce cavalier émérite entouré d'anciens compagnons du 1er Dragons façonne les futurs équipages de l'Artillerie d'Assaut et les prépare à devenir les premiers combattants blindés de l'armée française auxquels il s'adresse en ces termes la veille de l'attaque du 16 avril 1917, pressentant sa fin héroïque : " Vous n’ignorez pas que le plan de la première attaque des chars français est loin d’être ce que j’avais préconisé ! (…) Je ne veux pas que les survivants me reprochent la mort inutile de leurs camarades. En leur montrant moi-même le chemin, cette crainte disparaît. Je n’accepte donc de transmettre l’ordre d’attaque qu’à condition de marcher le premier à l’ennemi."  Le 16 avril 1917 matin, le Commandant Bossut qui n'a jamais envisagé une autre place qu'à la tête de ses "gars" est à bord de son char "Trompe la Mort" orné de son fanion sur lequel est inscrite sa devise "A fond et jusqu'au bout". Depuis les rives de la Miette il progresse vers Juvincourt avant d'être atteint par un obus allemand et de tomber au champ d'honneur peu avant midi, héroïque témoignage de "l'Esprit Chars" animant les hommes de l'Artillerie Spéciale. L'ordre N° 76 du Général en chef reconnaissait que " l'opération avait montré ce qu'on pouvait attendre de l'Artillerie d'Assaut qui, dès sa première apparition sur le champ de bataille a conquis une place d'honneur parmi les combattants." Si l'attaque du 16 avril 1917 est un échec, le Commandant Bossut en demeure l'incontestable vainqueur, comme le dit le Général Estienne lors de l'inauguration du monument à sa mémoire à Roubaix en octobre 1925 :  Bossut est mort vainqueur… ; les sacrifices ont été récompensés d’un très réel succès."

Dernière photo du Commandant BOSSUT (à droite)

Enfin à côté de ces figures légendaire, comment ne pas penser en ce 16 avril 2024, aux hommes qui ont choisi de vivre l'aventure des chars. En cette année 1916 les dépôts ne peuvent fournir qu'une maigre ressource pour former les futurs équipages. Parmi les blessés guéris attendant de repartir au front, on récupère des fantassins, des tringlots, des artilleurs, des cavaliers et même des marins, maigre effectif que l'on complète par un appel aux volontaires. Cet appel "confidentiel" relayé dans les unités demande des volontaires pour une arme nouvelle dont personne ne sait rien, sinon que c’était une arme d'assaut, "un casse gueule probable" destinée à porter par des moyens secrets le feu et la destruction dans les rangs ennemis. Le Commandant Bossut a lui même répondu à cet appel aux volontaires pour cette "mission secrète et dangereuse" lancé pour former les premiers équipages de l'Artillerie d'Assaut. Ce sont ces mêmes hommes qui tomberont brulés vifs, transpercés par des éclats d'obus ou fauchés par les tirs allemands dans cette mission secrète, le 16 avril 1917. Sur les 82 chars engagés au sein du Groupement Bossut, 32 sont perdus dans les lignes allemandes et 12 dans les lignes françaises, tandis qu'aucun des 50 chars du Groupement Chaubès ne parvient à dépasser la première position allemande. En dépit de cet échec, l'étonnante chevauchée, cinq kilomètres à l'intérieur des lignes allemandes des quelques engins survivants du Groupement Bossut convainc l'état-major de ne pas renoncer à l'emploi des chars. 

Équipage du Groupement d'Artillerie Spéciale N°8 en 1917

Comme en 1917 où l'introduction du char sur le champ de bataille a été le résultat de l'acharnement et de la volonté d'hommes célèbres et anonymes, en 2024 l'avenir des chars dans l'armée française passe par l'engagement de tous ceux qui, animés par l'Esprit Char, croient au futur de ces engins et de leurs équipages dans notre armée. Puisse Louis Bossut et ceux des chars n'être pas morts pour rien, il y a 107 ans ! 

Citation du Commandant BOSSUT

24 commentaires:

  1. O tempora o mores...

    Pour le moment, le "char" reste un moyen pour manoeuvrer sous protection afin d'apporter le feu dans le camps adverse.

    Ça, c'est le dogme et la théorie. Son emploi devra être revu dans un cadre interarmes, voire Interarmées, avec un champs de bataille observable et prévisible.
    L'évolution des techniques, tactiques et les menaces nouvelles comme cellew oubliés se cumulent avec la notion de masse, des capacités de manoeuvre aléatoires en fonction du terrain et des forces qui s'opposent.

    Le ou les moyens qui en découleront devront évoluer pour survivre, comme "l'artillerie spéciale" d'antan. Les conflits de demain ne seront pas forcément ceux d'hier ou d'aujourd'hui. L'Histoire nous permet de savoir ce qui a été essayé et a fonctionné dans des contextes différents avec quelques principes intemporels.
    Sachons bien les analyser sans vouloir les transposer tels quels.

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  2. Deux éléments importants de ce retour à la source initiale :
    Il s'agissait d'une artillerie d'assaut et pas d'une cavalerie. On devrait plutôt se débarrasser de l'idée de la cavalerie qui enchaîne bide sur bide depuis des siècles : crecy azincourt waterloo et se rappeler que l'élément différenciant aura été l'artillerie hippomobile à Rocroy.
    Le 2ème élément est qu'en 1917 comme en 2024 les charges de blindés ça se termine mal.
    On ne change pas la définition de l'ultima ratio Regis

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    1. Ah, il ne faut pas être aussi radical.

      La cavalerie permet la manoeuvre, le débordement, l'exploitation des lacunes ou percer en masse quand elle le peut. À une certaine époque elle avait sa propre artillerie.
      Certes à l'occasion de la première Guerre Mondial, la cavalerie devenant obsolète sur un front figé avec la menace de l'artillerie et des armes automatiques, beaucoup ont basculé vers l'aviation naissante. C'était une autre façon de manoeuvrer dans la 3D. Plus tard, c'est l'hélicoptère qui donna naissance à la 1re division de cavalerie américaine...

      À n'en point douter la Cavalerie a besoin de grand espace. Aujourd'hui les charges lourdes bourrins en tête, sans préparation, à ses limites et la Cavalerie, sous protection, retrouve l'emploi de l'artillerie de première Ligne. C'est un cycle.

      Factuellement, le combat est multiarmes, de préférence en unité constituée et infocentré. Mais ça ce n'est pas nouveau, ormis l'évolution des techniques, tout comme la tactique et la stratégie.

      Rien ne disparaît, tout se transforme avec les fondamentaux tels que: le glaive, le bouclier, le cavalier et son destrier. Les deux derniers pouvant devenir: l'IA et la chenille, la roue ou les pattes..., par exemple et anticipation excessive. :)

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    2. L'article de Marc Chassillan a fait du bruit, d'où un "droit de réponse".
      https://www.areion24.news/2023/06/02/le-monde-tourne-le-char-demeure-reponse-a-marc-chassillan/

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  3. Super article, merci !

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  4. il ne faut pas oublier que l'invention du char procède en effet de celle du moteur, permettant évidemment la mobilité, mais surtout l'emport d'une protection, capable de faire rebasculer une guerre dans s'enterrait dans des positions fichées et indépassables.

    Merci pour ce rappel de l'esprit de ces époques, lointaines nous diraient certains (Mais peut être pas tant que cela.).

    Quel décalage avec aujourd'hui et certains qui ne cessent de nous répéter qu'on est trop petits.

    PS : Artillerie d'assaut, peut être un terme, choisi par les pères de cette arme, bien plus parlant et pertinent, que "cavalerie", à retrouver et à réhabiliter ?

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  5. Petit, tout est relatif..., tout dépend à qui ou quoi nous voulons nous comparer ou confronter et dans quel contexte. Pour le haut du spectre nous sommes "insuffisamment grand et gras" pour rouler des mécaniques, y compris blindées, ça c'est factuel.

    De même, se faire sortir de l'Afghanistan ou de l'Afrique, bref de partout depuis un bon moment, n'est pas la conséquence d'un manque de char ou d'équipage expérimenté...

    Il faudra bien 10 ans pour retrouver une Armée professionnalisée réellement complète et 10 de plus, au minimum, dans l'hypothèse d'un changement de volume (?), si la Nation en décide rapidement.

    Pour le moment, nous faisons des stocks, soutenons l'Ukraine, modernisons et restructurons l'existant en tenant compte des nouvelles menaces, sans prétention excessive mais en étant partout.
    Il faut savoir tenir son rang avec ses moyens. :)

    Un exemple:

    https://www.forcesoperations.com/grand-duc-2024-decollage-reussi-pour-le-commandement-des-actions-dans-la-profondeur-et-du-renseignement/

    Pour la première guerre mondiale et l'avènement novateur de l'artillerie spéciale, l'Allemagne n'a jamais eu le sentiment d'avoir perdu la bataille militaire, d'où la deuxième avec un ancien de la première (!) mais c'est encore un autre sujet.

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    1. "Pour le moment, nous faisons des stocks, soutenons l'Ukraine..."
      Dans quel monde, fantasmatique, vivez vous ?

      Et pour ce qui est de décoller, ça décolle en effet ("Pari gagné", comme dirait l'autre, et un état-major de plus, et un.)

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    2. "De quoi je me mêle..., occupez-vous de votre propre univers en expansion bouffi de certitudes. :)

      J'ai connu et participé aux "temps heureux" du Pacte de Varsovie et du Mur de Berlin avec ses biffins et leurs gardiens de troupeaux, la 1ère Armée, la FAR, ses 3 Corps d'Armée avec 15 Divisions (*) et leurs régiments organiques ainsi que 7 brigades d'appui, dont celle sacrificielle de Berlin...
      Je sais, ça laisse rêveur les nostalgiques et novices. C'était une autre époque avant les dividendes de la paix et l'explosion de la dette.
      Étions-nous mieux protégés? Heureusement, faute de conflit, nous le saurons jamais et tant mieux, cela aurait pu très mal tourner...!

      (*) des Brigades lourdes en réalité.

      Aujourd'hui, il ne faut pas être devin pour prédire que notre "masse", n'est pas suffisante pour mener, seul, une attaque de front et de haute intensité "classique" sur le continent euro-asiatique.
      Les tenants et aboutissants de notre défense sont plus subtils qu'un bilan comptable ou une liste à la Prévert de blindés, aussi bons soient-ils.

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    3. ""De quoi je me mêle..., occupez-vous de votre propre univers en expansion bouffi de certitudes. :)"
      Ah ah ah, l'hôpital qui se moque de la charité, ah la la...
      Quand on ne fait basiquement en plus que rappeler quelques "fondamentaux".
      Et toujours aussi susceptible apparemment !! 😉

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    4. Tiens en passant, avant que vous ne vous offusquiez encore, je n'ai toujours pas eu la moindre réponse sur comment vous expliquez, puisque vous avez réponse à tout, comment on est passé d'une armées de terre diminuée par trois "seulement" en effectifs (300 000 à 100 000.), mais divisée par sept, ou huit parfois, dans tous ses matériels majeurs, et avec des budgets seulement deux fois inférieurs globalement également :
      Chars, passés de 1 400 à 200, artillerie de plus de 450 pièces de 155 mm à 67, etcetera etcetera concernant le génie, la logistique, le MCO, certaines capacités ayant même carrément complètement disparue, 700 VCI (Vous savez les trucs qui accompagnent normalement les chars.) à 0, ou presque disparue, pour l'antiaérien, par exemple ?

      Une armée de terre professionnalisée bien bien light en tous cas (C'est plus de la masse, mais de l'anorexie à ce niveau là. La peau sur les os. Vu qu'on retiré tout le muscle en même temps...) ; alors qu'on nous avait dit à l'époque que c'était au contraire pour "muscler tout ça" ; et nos capacités de projection extérieures, qui n'ont malheureusement et très concrètement, jamais été aussi faibles également.

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    5. Toujours pas de réponse ?

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  6. Oui, et déjà bien avant, un autre grand visionnaire avait anticipé ce que permettrait le char sur les champs de bataille.
    "Je puis construire des voitures couvertes et indestructibles portant de l’artillerie et, qui ouvrant les rangs de l’ennemi, briseraient les troupes les plus solides. L’infanterie les suivrait sans difficulté".
    Lettre de Léonard de Vinci adressée en 1482 à Ludovic Sforza Duc de Milan.
    Bernard guide au musée des blindé à Saumur

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    1. En effet, cela, ce besoin vient de loin.
      Mais cela n'empêche nullement, de brillants stratèges sans nul doute, et plus encore grands visionnaires "du futur", ici et ailleurs, de ne cesser de nous répéter, presque en boucle, et en cœur, que "c'est la fin du char" ("En tous cas sous sa forme actuelle" ajouterait d'autre brillant savant... ;) ).

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    2. Non seulement Léonard de Vinci était un visionnaire technologique, mais il ne concevait pas l'emploi de son engin sans l'accompagnement de l'infanterie, c'était déjà un visionnaire tactique du combat inter-arme.
      Ce qu'ont oublié les Russes comme les Ukrainiens avec des chars en colonne sur les routes au début pour les Russes et des chars par petits groupes attaquant seuls lors de la contre-attaque Ukrainienne, des combats voués à l'échec.
      Bernard guide au musée des blindé à Saumur

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    3. En matière de combat interarmes, il faudrait remonter aux temps de Alexandre le Grand et des royaumes indo-asiatiques pour reprendre les classiques.
      Ceci dit, Léonard était un génie, avec un certain ego, et un visionnaire absolu. Bon, ça ne marchait pas toujours... :)

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    4. C'est ce qu'on oublié également les israéliens en 2006, face au hezbollah (Mais chez eux cela a abouti à la mise en production du Namer.), et qu'on complètement cette fois ci oublié d'autres ; qui n'ont malheureusement pas retrouvé la mémoire, loin de là même.

      Les russes manquaient surtout d'infanterie d'ailleurs plus globalement. Avec seulement 150 000 combattants au départ (Pour envahir un pays de 600 000 km2 et une armée deux fois plus nombreuse à la base.), on était, et on l'est toujours, très loin des masses humaines d'infanterie adjacentes issues de la conscription de la seconde guerre mondiale et de la guerre froide d'ailleurs.
      Les lance missiles antichars ont pu donc s'en donner à cœur joie, sur des chars moyens de 40T relativement anciens en plus. D'où les conclusions très très hâtives qu'on en encore tiré certains journalistes et même certains "experts", de salon... Reprises en boucle évidemment également (Les "conclusions".) ; comme pour les drones.

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    5. Envoyé des chars par petits groupes attaquant seuls :
      Encore une de nos grandes spécialités, de 1940.

      Mais apparemment on y est toujours, plus que jamais même, et qu'à l'époque, avec nos malheureux 200 Leclerc survivants, seuls, sans même un seul VCI en dotation d'ailleurs, ni, tout le reste, et vieillissants... Pas de doute, quelle "modernité" !!!!! ....
      ...Il serait peut être temps de se réveiller ?

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    6. Oui, à part nos Leclerc, il nous manque tout le reste (à chenilles et sous blindage de préférence), et les drones ne gagneront jamais un conflit. Les drones, comme les hélicoptères, les avions, n'occupent jamais le terrain, bien souvent disparaissent la nuit ou par mauvais temps. Ne reste au sol pour occuper le terrain que l'infanterie, la cavalerie blindée, le génie de combat et quelques dizaines de kilomètres en arrière l'artillerie en appui, puis les unités de soutien, d'approvisionnement, de dépannage et sanitaires. Un conflit se termine de deux façons : un des deux belligérants perd par manque de moyens Humains et/ou matériel (cas de l'Ukraine en ce moment), ou le conflit s'enlise et se termine part une partition (cas des deux Corées).

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    7. Un moyen seul ne gagne jamais une bataille ou une guerre, à moins d'utiliser le nucléaire qui sera l'action militaire finale !
      Les survivants auront sûrement autre chose à faire... ou s'acharneront conformément à la prédiction de A. Einstein.

      En haute intensite, 150 Leclerc et les moyens associés avec deux BIA peuvent permettre une percée sur un axe ou tenir un front de 100 km avec sa Réserve. Pas plus et peut-être moins.

      Chaque Arme et Armée souhaitent légitimement toujours plus, risque à obėrer les autres. :)
      Par exemple:

      https://meta-defense.fr/2024/04/20/dissuasion-francaise-snle-format/

      Il y a "moins coûteux" en minant nos centrales nucléaire et leurs piscines. C'est une possibilité dissuasive, mais les effets sont difficilement contrôlables, tout comme doter tous les citoyens d'un lance-roquette ou d'une ceinture explosive comme certaines théories révolutionnaires ne préconisent (?!).

      Choix responsables, équilibres et cohérence doivent répondre à des menaces identifiées ou plausibles.

      Au-delà des moyens disponibles et surtout accessibles, c'est avant tout "l'intention" d'une Nation qui assure sa Défense en se donnant les moyens de sa politique

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    8. Eh oui, Anonyme19 avril 2024 à 16:51, vous parlez d'évidences.
      Aucune guerre ne s'est jamais gagnée sans moyens déployés au sol. Même notre "récente" intervention en Lybie nous le rappelle chaque jour, depuis douze ans (!!).

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    9. La lybie a été pour nous une "ingérence humanitaire", sans utiliser des troupes au sol, officiellement. Nos forces dans les airs n'ont pas démérité, dont l'ALAT.
      Depuis, et là où toutes les "influences" s'expriment, ce conflit traîne en longueur comme les carcasses de blindés sur le bas-côté des routes...
      Bref, ce n'est pas une réussite de "la démocratie éclairant le monde", faute d'une vision politique efficiente. :(
      Le risque était de s'ensabler dans une guerre asymétrique avec des connotations de guerres civile ou islamiques et son djihad. Cela a été fait plus tard... au Mali avec les résultats que l'on connaît.

      Le char n'est pas une solution à tout, mais un moyen guerrier pour exprimer une politique, comme aurait pu le dire Clausewitz. Encore faut-il avoir en face un État constitué (?).

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    10. Sans contrôle au sol on ne gagne aucune guerre. C'est aussi simple que ça.
      Même si le manque de contrôle au sol, ou son insuffisance en volume (Genre prétendre contrôler un territoire aussi grand que l'Europe entière avec 6000 pax.), peut en faire perdre certaine.
      Eh oui, le volume, la masse (Avoir un projet politique derrière et prêt aussi.), même sur des conflits complètement asymétriques, on en revient toujours au même. Ne vous en déplaise ; les faits et les réalités ont la vie dure.
      Comme le rappelait très bien un intervenant ci dessus.

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