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vendredi 19 avril 2024

DARWINISME BLINDE

Beaucoup de choses ont été dites et écrites sur le conflit en Ukraine, depuis le début de l'Opération Militaire Spéciale russe en février 2022. Parmi les sujets évoqués, les chars et leur utilisation ont été l'objet de plusieurs commentaires et observations plus ou mois étayées, formulées à l'occasion d'événements particuliers comme la livraison des premiers Leopard ou encore la contre-offensive ukrainienne. Aujourd'hui Blablachars a voulu se pencher, à travers des exemples provenant majoritairement de ce conflit, sur un aspect rarement évoqué, à savoir l'évolution des dispositifs de protection des engins blindés et de son impact sur la silhouette des véhicules porteurs.

Si l'on avait déjà observé plusieurs versions bricolées du T-72 au cours du conflit syrien, comme le T-72 Mahmia, bardé de slat-armor sur les côtés du châssis et de la tourelle, ces réalisations restaient ponctuelles. Cette adaptation limitée se justifiait par la besoin de protection des équipages face à des menaces connues et depuis longtemps identifiées, à savoir les projectiles antichars de toute nature, susceptibles d'atteindre le char dans ses parties habituelles, châssis et tourelle. 

T-72 Mahmia en Syrie

Cette préoccupation ne semblait pas être de mise dans les premiers semaines du conflit ukrainien avec des images de chars en configuration standard. Jusqu'à l'arrivée des premiers engins occidentaux fournis à l'Ukraine, le conflit en cours ne mettait aux prises que des chars d'origine soviétique, employés à la fois par les forces russes et par l'armée ukrainienne. Cette dernière utilisant dans un premier temps ses propres engins avant de recevoir des chars de même origine fournis par les anciens pays membres du Pacte de Varsovie. La configuration standard de ces engins révélant la finalité de leur conception, à savoir le combat antichars. 


Sur ces engins, aucun équipement particulier n'était visible à l'exception de ceux embarqués originellement comme les sondes aérologiques, les mitrailleuses de toit ou encore les briquettes de blindage réactif ou ERA (Explosive Reactive Armor) quasiment d'origine sur les chars de cette génération. Conçus dans les années de guerre froide, ces chars avaient pour but d'affronter les chars de l'Otan, également conçus autour de cette même hypothèse d'engagement. Du côté occidental, l'emploi de ces différents engins sur des théâtres périphériques (Irak, Afghanistan) ne donna lieu qu'à des adaptations mineures, principalement dédiées au renforcement de la protection et ne modifiant que de façon marginale la silhouette du char. Parmi ces modifications, on peut citer les kits dédiés à la zone urbaine, comme l'ensemble AZUR destiné au Leclerc, le TUSK (Tank Urban Survivabilty Kit) américain, le Leopard 2 PSO (Peace Support Operations), le Challenger 2 Streetfighter ou les briquettes spécifiques comme les ARAT (Abrams Reactive Armor Tiles) américaines. Parmi ces développements, plusieurs ne franchirent pas le stade du prototype et restèrent que des exercices de style, principalement en raison du nombre limité d'engagements potentiels de ces engins. Du côté russe, l'approche employée privilégia la conception et l'emploi d'engins spécifiques dont le plus fameux reste le BMPT Terminator dont quelques exemplaires auraient fait une brève apparition en mai 2022 sur le théâtre ukrainien. Cet emploi limité s'expliquant par le nombre réduit d'exemplaires en service, environ une dizaine, un manque de maturité technique et l'absence de toute doctrine d'emploi claire.

Chars modifiés et engins spécifiques

Très rapidement le conflit ukrainien met aux prises les chars russes avec de nouveaux adversaires, employés en grand nombre et à l'origine de la majorité des destructions subies par les forces russes. Parmi ces nouvelles armes, les missiles antichars "Top Attack" soulignent les nouvelles vulnérabilités des engins pris pour cible. Impuissants face à cette nouvelle menace, les chars russes subissent de lourdes pertes, leur survivabilité étant mise à mal par l'explosion des munitions stockées sous la tourelle, quelques secondes après l'impact initial du projectile. Face à cette menace, on assiste à la généralisation de l'installation de briquettes réactives sur le toit de tourelle des T-72 dont l'épaisseur initiale ne dépasse pas 280mm. Ce dispositif de protection offre l'avantage de ne pas modifier la silhouette générale et les dimensions du char. Ces dernières étant partie intégrante de sa protection, avec une hauteur de tourelle de 750mm (du châssis au point le plus haut de la tourelle), largement inférieure à celle du M1 Abrams, d'une hauteur de 900mm ou d'un Leopard 2 culminant à 830m, dimensions ne tenant pas compte d'éventuels ajouts de blindage. 

Briquettes réactives sur le toit de tourelle d'un T-72

En dépit de ses avantages, cette installation n'offre qu'une relative protection face aux missiles antichars "lourds" comme le Javelin américain, d'un poids total de 11 kg dont deux charges creuses installées en tandem et pesant à elles seules 8,2 kg, ou encore le NLAW (Next generation Light Antitank Weapon) capable d'emporter une charge génératrice de noyau de 1,2kg. Face à la multiplication de ces engins sur le champ de bataille, les forces russes commencent à équiper leurs chars d'un dispositif rudimentaire déjà aperçu en 2021 sur certains engins. Rapidement baptisé "cope cage" cet équipement plutôt rudimentaire dans sa conception offre un surcroit de protection, en entrainant le fonctionnement de la charge militaire du projectile avant son arrivée sur le char lui même. Moqué par de nombreux observateurs, ce nouveau dispositif de protection est cependant attentivement observé par plusieurs armées, qui en perçoivent la pertinence au regard des menaces auxquelles leurs blindés peuvent être confrontés. 

T-72 équipés de cope cages

Parmi ces armées, Tsahal qui "n'a pas perdu une miette" des événements se déroulant en Ukraine équipe en moins d'une semaine la majorité de ses chars et de ses transports de troupes de cages similaires, avant leur engagement dans la Bande de Gaza. Cette adaptation est rendue nécessaire par la destruction lors de l'attaque du Hamas le 7 octobre, de plusieurs chars statiques par des engins "tombés du ciel" dont l'emploi par le groupe terroriste fait craindre le pire aux responsables israéliens. 

Merkava équipé de cope cage

A noter que sur le théâtre ukrainien, ce type de montage n'est pas réservé aux seules forces russes, comme le montrent les images de Challenger 2 britanniques utilisées par l'Ukraine équipé d'un dispositif similaire. 

Challenger 2 "ukrainien" équipé d'une cope cage

Mais c'est face à une nouvelle menace que ces cope cages vont se révéler particulièrement efficaces et utiles. L'action des missiles antichars "top attack", souvent d'un prix élevé, 75000 dollars pour un Javelin, 40000 dollars pour un NLAW et de plus de 200000 euros pour un missile Akeron est en effet complétée par des engins low-cost, les drones bientôt rejoints par les munitions téléopérées. Ces dernières rapidement mises au point par les industriels spécialisés, imposent un renforcement des dispositifs de protection mis en place sur les engins blindés. La cope cage, rudimentaire à ses débuts se voit améliorée par l'adjonction de protections supplémentaires, d'abord constitués de sacs de sable. 

T-72 équipé d'une cope cage renforcée par des sacs de sable

Sur plusieurs chars, ces sacs de sable sont remplacés et/ou complétés par des briquettes de blindage réactif destinées à offrir une protection supplémentaire. Ce dispositif est vu pour la première fois en mai 2023 sur plusieurs chars russes opérant en Ukraine et équipés de briquettes de type Kontakt-1 disposées sur la cope cage. A noter sur la photo ci-dessous que cette installation est complétée par des grilles mobiles permettant d'obstruer les tapes d'accès à la tourelle, souvent visées par des projectiles de petite taille (grenades) largués depuis un drone. 

T-72 équipé d'un cope cage renforcée de briquettes Kontakt-1

Cette course à la protection passive se révèle cependant insuffisante et génératrice de nombreux inconvénients dont une modification de la silhouette du char. En dépit du faible nombre d'engagements de chars contre des chars, un tel dispositif rend particulièrement délicate la prise d'un défilement d'observation discret, largement compromis par la présence de cet imposant ensemble sur le haut de l'engin. Très rapidement des brouilleurs font leur apparition sur plusieurs chars ; destinés à perturber le guidage des projectiles, ces différents dispositifs présentent des degrés d'intégration différents. Si le Volnorez reste relativement discret dans son installation sur le char porteur, il en va autrement du dispositif de guerre électronique Sania vu sur des T-80 BVM au début de l'année. 

T-72 équipé du dispositif de brouillage Volnorez

Le Volnorez aperçu pour la première fois en aout 2023 sur un T-80 au cours de l'Army Forum 2023 est un dispositif de brouillage radio destiné à protéger le véhicule porteur des drones FPV (First Person View). Le système dont on peut voir les antennes pourrait brouiller des objets utilisant des fréquences comprises entre 900 et 3000 MHz, plage généralement utilisée par la majorité des drones FPV utilisés sur le théâtre ukrainien. Après sa première apparition publique, ce système aurait été testé en Crimée. Des informations en provenance d'Ukraine indiquent qu'un système similaire serait en cours de développement. De son côté le Sania est un dispositif de guerre électronique destiné à prévenir les intrusions de drones et autres UAV (Unmanned Aerial Vehicles) dans des zones définies. Selon son constructeur, le système Sania permet de détecter et de brouiller le signal de drones isolés ou en essaim dans un rayon de 1,5km. Le système peut fonctionner à l'arrêt et en mouvement. 

T-80 BVM équipé du système Sania

A coté des ces intégrations plus ou moins réussies, on a pu découvrir des engins nettement moins aboutis, sur lesquels la compacité de la silhouette a été sacrifiée à l'installation d'équipements de brouillage. Plus posé que réellement intégré, cet ensemble "ficelé" sur le toit de la cope cage, contiendrait selon un observateur ukrainien, plusieurs  brouilleurs agissant sur différentes gammes de fréquences ainsi qu'un générateur et une batterie, nécessaires au fonctionnement de ces différents systèmes, lorsque le moteur du char est arrêté. Engagé en tête d'une colonne russe au début du mois d'avril ce char surnommé "Frankentank" aurait réussi à mettre en échec les drones employés par les Ukrainiens qui, selon des témoins "tombaient comme des mouches." Un T-72 équipé de ces systèmes, immobilisé dans la région de Terny fut l'objet d'un raid audacieux des forces ukrainiennes, désireuses d'en savoir plus sur ces équipements. A noter qu'à côté de ces dispositifs mobiles, les forces russes auraient également installé une "barrière électronique" d'une profondeur de 60km le long de la frontière, face à laquelle 35 à 40% des drones ukrainiens auraient atteint leur objectif.

T-72 Frankentank

Dernier avatar de cette évolution de l'espèce blindée, le "Turtle Tank" aperçu au cours de l'assaut de positions ukrainiennes dans la région de Krasnohorivka dans l'est de l'Ukraine. Cet engin, troisième du genre apparu sur la ligne de front, est "équipé" d"une protection physique contre les drones qui pourrait être complétée par des dispositifs de brouillage disposés sous la carapace du char. Cette dernière visant à atténuer les effets des drones ayant échappé au brouillage. Cette réalisation est assez similaire dans son objectif, celui de mettre en place une protection intégrale du char porteur, à celle d'engins déjà observés sur le théâtre syrien, totalement encagés. 

Turtle Tank

T-72 Mahmia équipé d'une cope cage intégrale

Cette évolution de la cuirasse électronique des chars et engins blindés engagés sur le théâtre ukrainien n'est pas unique. Selon plusieurs informations, le Merkava V disposerait d'une capacité de lutte antidrone, dont la nature et le type ne sont pas connus. L'adoption de cette solution sur la dernière évolution du char israélien serait directement inspirée de l'observation attentive du conflit ukrainien par les militaires israéliens, qui ne croient pas à la suprématie du drone sur le char dans les futurs engagements.

Le Vice-Premier Ministre chargé de l'innovation, du développement de l'éducation, de la science et de la technologie - Ministre de la transformation numérique Mykhailo Fedorov a publié des statistiques sur l'utilisation des drones et les destructions qu'ils ont occasionnées. Majoritairement opérés par les 15 compagnies de drones existant au sein des forces ukrainiennes, ces drones et autres munitions kamikazes auraient atteint, mais pas forcément détruit, 189 engins russes. A l'appui de cette statistique, l'organe ukrainien indique que sur la période du 28 aout au 4 septembre 2023, l'armée russe aurait perdu 84 chars, 109 véhicules de combat, 208 systèmes d'artillerie, 13 lance roquettes et 39 véhicules spéciaux. La part des drones dans ces destructions serait la suivante : 57% des véhicules de combat (y compris les chars) 20% des systèmes d'artillerie, 15% des lance roquettes multiples et 2,5% des véhicules spéciaux. Dans les deux camps, le développement de nouveaux engins est "quasi permanent" avec l'arrivée de drones disposant d'un système de guidage terminal autonome, leur permettant d'agir en dépit du brouillage électronique de leur signal. Ces améliorations pourraient connaitre une évolution majeure avec le recours à l'intelligence artificielle dans les phases de détection et d'attaque de l'engin. Autre évolution notable, confirmée par l'utilisation récente d'un drone embarquant un composant radio de facture locale permettant au drone équipé d'utiliser des fréquences inhabituelles et non couvertes par les systèmes de guerre électronique.

La lutte millénaire entre la lance et la cuirasse s'est aujourd'hui invitée dans la troisième dimension avec l'arrivée des drones et autres munitions kamikazes. A côté de leur aspect improvisé et parfois rudimentaire, ces évolutions pourraient représenter une tendance observée depuis de longues années pour réduire la vulnérabilité des engins blindés et déjà objet de nombreuses expérimentations, comme le montrent les clichés ci-dessous. 

Démonstrateur Furtif Chenillé (DFC) sur base AMX 30

 
T-55 slovène modifié

L'évolution brièvement décrite ici, observée essentiellement à travers les images du conflit ukrainien n'est pas terminée. L'intégration d'un dispositif de protection contre les drones sur le Merkava V constitue probablement une des directions les plus probables de cette évolution, tout comme la prise en compte de la menace 3D par les systèmes de protection active existants. En dépit de son acuité et de son intensité, la menace drone ne provoquera pas la fin des chars, mais accélérera certainement leur évolution, tout comme l'arrivée de la torpille accéléra l'évolution de la protection des navires de guerre. A côté de ces perspectives d'évolution, l'irruption des drones sur le champ de bataille a déjà remis sur le devant de la scène la nécessité pour une armée moderne de posséder des capacités de défense sol-air, négligées par de longues années de  déploiement sous des cieux vides ou amicaux.

26 commentaires:

  1. Le développement actuel et le retour de nouveaux systèmes SPAAG C-RAM (Contre Roquettes Artillerie et Mortiers.), d'accompagnement et contre la nouvelle menace que constituent les missiles et autres frappes par le haut, complété par quelques brouilleurs "anti drones" (Qui sont déjà en train d'être mis en place manifestement.), va sans doute être la prochaine grande réelle avancée des armées modernes.

    Là aussi, plus que Darwin, un char qui n'évoluera pas seul, et sans doute de moins en moins seul ; mais avec tout un ensemble d'autres dispositifs ; au premier chef d'entre eux, les VCI porteurs d'infanterie d'accompagnement, et évidemment de systèmes antiaériens au sens large, de défense sol-air de plus en plus indispensable en haute intensité, et autre génie, artillerie, mortiers, logistique, etcetera évidemment encore.
    L'interarmes, plus que jamais...

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  2. Les dernières "tortues et cathédrales" blindées sont des adaptations cumulatives plus ou moins convaincantes face à des menaces qui ont évolué très rapidement.

    Il en est ainsi des contre-mesures électroniques, du cope cage local ou intégral, des blindages passifs ou réactifs superposés, etc... avec le summum du cumul des trois, sans oublier les APS peu présents dans le conflit Ukrainien (?!).
    Tout cet attirail reste très fragile aux coups de l'artillerie, obus et roquettes, ainsi qu'aux tirs répétitifs des canons automatiques ou à celui des OFL. Même les APS ni couperont pas, ne pouvant pas tout arrêter, avec leurs capteurs exposés comme les radars AESA (!).

    La troisième dimension omniprésente, sous une forme ou une autre, permet une détection, un ciblage réactif avec de nombreux effecteurs évolutifs, dont des offensifs très divers.
    La mine et IED font un retour en force, comme les éléments de contre mobilité passive (tranchée, dent de dragon, barbelés...). De nombreux moyens, souvent blindés et lourds, sont nécessaires pour les contrer en devenant, eux-mêmes, des cibles.

    La tentation est grande de protéger les chars avec.. des chars "d'accompagnement" qui devront se protéger eux-mêmes avant de servir de garde du corps ou de revenir au concept du "croiseur terrrestre" avec ses monstres (?).
    Le C-RAM, tout comme la LAD ou la DCA classique ne peuvent couvrir les grandes zones qui sont nécessaires pour se diluer dans la verte. Le multicouche est une solution consomateur de matériel et de compétences humaines pour durer. Pire, aujourd'hui il faut parler de multitechnique pour avoir une certaine efficacité. Le risque, à terme, sera de multiplier les blindés ou drones spécialisés associés(MGCS) avec des sujétions de mise en oeuvre, de MCO et d'attrition. La raison commande d'être pragmatique et fonctionnel pour ne pas tomber dans des complications inutiles. Pas simple !
    La masse risque d'avoir raison de la technique par le simple fait de la résilience et permanence dans la durée avec le fameux recul stratégique et ses composantes.

    Le combat interarmes existe depuis longtemps, il va évoluer vers du combat infocentré 4D. Chaque Arme et ses effecteurs vont oeuvrer ensemble et en temps réel, tout en étant dispersés mais en concentrant leurs feux avec précision.
    Plus qu'une question de forme physique et technique, le char devra évoluer dans un emploi global relevant de l'interarmes et l'interarmėes.

    On notera aussi que l'évolution des espèces observée par Darwin s'est faite sur des sites isolés et spécifiques. Il en est ainsi pour les conflits qui ont, eux aussi, des finalités et contextes différents.
    L'évolution globale demande de nombreuses générations sur un certain temps avec des événements externes nombreux ou de grand ampleur. L'évolution est florissante tout en éliminant tout ce qui n'est pas durable, mais en gardant quelques exceptions... Le char, habité ou pas, pourrait en être une, qui sait ?... :)

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    1. "La masse risque d'avoir raison de la technique par le simple fait de la résilience et permanence dans la durée avec le fameux recul stratégique et ses composantes."

      Décidément "ça vole" vraiment trop haut, pour nous humbles terriens...

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    2. C'est bien de le reconnaître pour progresser dans son analyse... :)

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    3. J'ose espérer que vous acceptiez que je puisse vous renvoyer le compliment chez Kamelot.

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  3. Marc Chassilian avait l'air assez dubitatif sur la possibilité de se protéger passivement d'une top attack vu ce qui pouvait maintenant arriver par le haut. Par exemple un Akeron MP capable de percer 1000mm RHA.
    Dans l'équation, on a vu lors de la présentation du Panrher LF-51 que 50% de la masse d'un char est actuellement consacrée à sa protection pourtant uniquement orientée contre un tir direct, horizontal.
    Moralité on fait comment pour protéger aussi le toit sans 25% de masse en plus à des MBT déjà trop lourds ?

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    1. La protection passive (Le blindage) du toit et de toutes les autres faces d'un blindé au même niveau que l'avant aboutirait à des chars trois ou quatre fois plus lourds ; et donc "inemployables".
      Un "Akeron", très lent (160 m/s), est par contre très facilement intercepté par un SPAAG moderne actuel.
      Voire même en dernier recours par un système de défense active, précisément fait et adapté pour intercepter précisément ce genre de menace (Et uniquement celles là d'ailleurs.). Ce qui inclus évidemment les drones, encore beaucoup beaucoup plus lent, par défaut.
      D'où l'intérêt éventuel d'en placer quelques uns en direction du ciel, en plus de tout le reste évidemment (Et des blindés "d'accompagnement" antiaériens (Classiques SPPAG ; dans toute armée moderne normalement constituée il est vrai...).).

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    2. Les systèmes de défense 3D de proximité auront suffisamment à faire pour se protéger des menaces multiples pour être efficace en appui des forces. L'Ukraine en a fait la démonstration.
      Pour le moment, les APS n'ont pas fait de grandes démonstrations, sauf avec Tsahal et dans un contexte bien différent. Ce palier technique n'est pas accessible à tous et demande à prouver son efficience dans un conflit de haute intensité où les rapports de force son équivalents.

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    3. L'Ukraine ne fait pas du tout ce genre de démonstration que vous dites, elle en fait au contraire exactement la démonstration inverse (Ouvrez les yeux bon sang, et enlevez vos lunettes déformantes...).

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    4. Les systèmes de défense antiaérienne fait uniquement pour se protéger eux même...
      il fallait la faire aussi celle là ! ...

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  4. Cela veut dire qu'il faut d'abord nettoyer la zone de contact avant d'y employer des chars. Essentiellement par l'artillerie, les munitions rodeuses et bientôt par des drones de combat terrestre . Rien de bien nouveau dirait l'un d'entre nous.

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    1. L'artillerie et les roquettes diverses de saturation (Moins cher ; sinon c'est le "plus de munitions" qui va devenir de plus en plus rapidement commun...), ça suffira déjà pas mal ; pour "faire baisser la tête" de l'adversaire essentiellement (Il n'y a pas de destruction systématique. surtout quand l'adversaire est bien enterré en plus. Halte aux légendes urbaines là aussi.).
      Ensuite les chars, les VCI et leur infanterie prête à débarquer ou déjà débarquée, et appuyée, accompagnés ou précédés du génie (Pour les menaces du bas, mines et autres "contre mobilités".), avancent concomitamment, s'appuyant les uns les autres, et appuyé encore "d'un peu" plus loin par le feu roulant des automoteurs d'artilleries (Et autres mortiers.), et avec entre les deux une première couche, de courte portée, de blindés "antiaériens" d'accompagnement (=> On ne va pas y aller à poil non plus évidemment, qui plus est face au menaces aériennes diverses actuelles, en haute intensité.). : Plus que jamais le char n'est pas un élément isolé, A NE SURTOUT PAS EMPLOYER SEUL même.

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    2. Au regard des retex d'Ukraine et du bonus à la défensive, je pense que l'on va (à moyen terme) vers une première vague de drones et robots interarmes autonomes qui devront mener les offensives en premier et nettoyer un minimum les positions attaquées.
      Les blindés, toujours interarmes et toujours appuyés par l'artillerie, seront toujours indispensables mais viendront après.

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    3. Ulysse, logiquement, revient aux fondamentaux nécessaires.
      Ne pas oublier le Génie pour la contre-mobilitė adverse et les sujétions du terrain, ni d'autres moyens de renseignement et d'attaque immatérielle. Une offensive se doit d'être préparée et demande des temps longs.
      Sans "attendrir" l'adversaire, y compris sur ses arrières, et destructurer ses défenses, il n'y a point de salut.
      Bien sûr, profiter d'une faille éventuelle dans les lignes et utiliser les espaces pour la manœuvre ne sont pas à négliger. Toute opportunité est bonne à prendre.

      La "maîtrise du ciel" est une phase essentielle et le déni d'accès par la missilerie sol-air n'est pas une fatalité. Indépendamment des moyens SEAD aériens à utiliser, quand on en dispose..., les frappes multimilieux peuvent être utilisées. Dans ce cadre, des effecteurs sol-sol de grande portée (500/1000 km) sont à envisager sérieusement.
      Les systèmes S300/400 et successeurs même s'ils ne sont pas à sous-estimer, ne sont pas indestructibles. C'est un enjeu important.

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    4. @Marsouin
      votre première vague de drones et de robots, très couteuse (Combien d'échantillons ? Ou inutile.) envoyée seule au devant se fera détruire, très facilement sans doute, avant même d'atteindre les premières lignes.
      Bref des ressources perdues en grande partie pour rien.

      Pour le reste je voie que certains sont toujours rester coincés sur les dogmatismes d'hier, avec une maitrise du ciel qui se fait aujourd'hui essentiellement par le déni d'accès justement et l'antiaérien, missiles antimissile (Dont participe, ou participait, le SEAD *.), et demain par l'anti drone accessoirement.
      Ils devraient un peu essayer de s'intéresser réellement, et pas avec leur lunette déformante, à ce qui se passe en Ukraine depuis deux ans, et même actuellement (Avec l'épuisement des défense antiaériennes antimissiles ukrainiennes ; pourtant au combien d'actualité !!! Sans reparler des impacts de l'absence de chars lourds, pour percer, d'armes lourdes, de munitions, etcetera etcetera).
      Mais que voulez vous, quand on enfermé dans son propre dogmatisme, il n'est de pire aveugle.
      A s'agiter dans leur fauteuil en criant drone drone drone... Pourtant il ne semble pas qu'ils en manquent de drones les ukrainiens (C'est peut être la seule chose dont ils ne manquent pas ?), et qu'est ce que cela change...

      * : Par contre, qu'il y ait une nouvelle "missilialisation" aérienne en particulier, concomitante au recul des vecteurs pilotés classiques, c'est un fait, réel pour une fois.

      D'ailleurs alors que ce fait aérien recule (Cf Ukraine encore une fois.), face aux missiles, ce n'est certainement pas avec des drones aux caractéristiques d'appareils de le seconde guerre mondiale que cela risque de ressoudre le probléme. C'est plus une façon de gaspiller de précieuses ressources encore une fois qu'autre chose.
      Mais que voulez vous, quand on enfermé dans ses propres obnubilations, en dehors du réel... Ici darwinisme blindé et réduction traitement actuels de la la "menace drone".
      Voir également en terme d'actualité le traitement donné, à 100 %, à "l'attaque des drones" faite récemment par les israéliens, dans la vraie vie réelle !
      Ou encore à plus de 90 % généralement par les ukrainiens sur ceux lancés par le russes, jusqu'à présent (Pas de doute les drones ont de l'avenir !!). Ah l'auto aveuglement et les idées reçues, fabriquées...

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    5. Pas sûr que les robots soient si couteux que ça, en comparaison des véhicules habités.

      Les premières vagues se feront détruire c'est sûr, mais c'est pareil pour les premières vagues habitées... Je préfère gâcher d'abord la ferraille...

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    6. Quand on fera des robots qui ne seront plus facilement leurrés par la créativité humaine, peut être.
      Mais à quels prix ?

      Moi, je préfère personnellement encore avoir un bon blindage, passif (Relativement peu cher en réalité.) sur la tête, et tout ce qui va avec et autour ;)

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  5. Groupe terroriste le Hamas…plait-il ?

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    1. Le sujet est délicat et mérite de s'appuyer sur du "juridique" pour ne pas en venir aux "sentiments humains" ou aux jugements à l'emporte-pièce. Pas simple !

      https://dictionnaire-droit-humanitaire.org/content/article/2/terrorisme/

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  6. Pour en revenir au "darwinisme" blindé n'en déplaise à certain(s), on assiste en effet à une énième adaptation du char, et des blindés en général (Cf alourdissement des VCI actuel(s).) ; même face à des menaces mineures telles que les drones.

    Fausse "nouvelle" menace donc, bien moindre que l'apparition de la menace aérienne durant la seconde guerre mondiale, face à des appareils aux caractéristiques de ceux de la seconde guerre mondiale encore une fois.

    De même que les blindés d'accompagnement antiaériens sont apparus (Pour mémoire, pour certain !!) durant cette période et pour s'"adapter à cette alors vraiment nouvelle menace. en effet rien de vraiment nouveau :
    Que des trapanelles aux performances d'il y a trois quart de siècle (Vous parlez d'une "nouvelle" menace. Un épouvantail pour gogos peut être ?) !!

    Rappelons également au passage (Cela aussi a apparemment du mal à rentrer !), que les chars russes en Ukraine ne sont que des chars moyens, de 40 -45 tonnes (Tant rêvés par certains également, "oui mais trop lourd" et pas trop protégés, "les chars" ;) ) ; et donc très vulnérable aux missiles antichars.
    Sans revenir encore sur l'absence d'infanterie d'accompagnement (Là aussi) en nombre très nettement insuffisant.
    Quelques rappels, très élémentaires.

    La menace des missiles antichars "Top Attack" est cependant une relativement nouvelle menace, qui ne se résoudra surement que par le développement de nouveaux blindés d'accompagnement (A distance...) anti aérien.
    Renforcé éventuellement secondairement et dernier recours ultime par quelques systèmes de défense active de toit.

    Les améliorations, existant depuis déjà un certain nombre d'années, des blindages actuels les mettant assez largement à l'abri, sur les chars de dernière génération (Pas forcément ceux qui sont déjà trentenaires et qui n'ont jamais fait l'objet de modernisation sérieuse...), non seulement sur l'arc avant, mais en majeure partie sur les cotés, contre ce genre de charges creuses.

    Le blindage du toit à un tel niveau amènerait ces mêmes chars a des niveaux de poids qui les rendrait en grande partie inemployables, il ne reste donc que la neutralisation de ces derniers par des dispositif adaptés anti aériens (Pour contrer des attaques venant par la haut.).

    Les drones, quels qu'ils soient, plus encore de bas cout ou en essaim, étant encore plus facilement neutralisés vu leurs caractéristiques générales (Vitesse, fragilité, etc...), par voie cinétique, ou encore plus facilement par brouillage ; une fois ces dispositifs mis en place ; et pour ceux qui auraient réussit à passer les différentes couches d'une défense antiaérienne normale... (!!)

    D'ailleurs pour conclure, on peut assez logiquement penser que la guerre électronique et toutes ses composantes est amenée à prendre une nouvelle dimension, même chez nous (C'est déjà largement le cas chez nos adversaires.).
    Adaptation -"darwinisme", régulière, réelle ; et fausses adaptations, prétendument "révolutionnaires", suivisme aveugle et effets de mode...


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  7. En parlant de drones aériens et terrestres, ils sont eux aussi dans un processus d'évolution, comme tous les moyens militaires, avec les progrès techniques et les "nouvelles" tactiques. Cette association donne des engins étonnants avec des générations rapides et une arborescence généreuse.

    Les micro-réacteurs sont envisagés pour certains vecteurs. La reconnaissance de forme et la trajectoire d'attaque verticale utilisent de nouveaux algorithmes avec des "IA" qui se banalisent... en allant, aussi, vers le plus simple avec l'usage de la fibre optique ou du GSM (!).
    Des engins téléopérés terrestres très rustiques permettent la mise en place de mines où d'attaquer directement les cibles. De nombreuses applications sont possibles pour déporter capteurs et armements ou servir de communication et de transport.

    L'imagination humaine est sans limite, sauf celles de ses ressources et moyens économiques.
    Il en est ainsi pour les forces aériennes avec l'usage futur des remotes carrier combinant capteurs, leurres, brouilleurs et charges militaires. La tactique de la meute ou de l'essain réclame de nombreux moyens.
    Contrer un déni d'accès aérien, terrestre ou naval demande un travail collaboratif avec des portées augmentées, des vecteurs en nombre et des transmissions fiables. Force est de reconnaître que ce n'est pas à la portée de tous, tout comme de déployer un déni d'accès, d'ailleurs...

    "Le glaive et le bouclier": rien n'est parfait et indestructible, de l'espace jusqu'au fond des eaux.
    La guerre engendre destructions et attritions, y compris pour les infrastructures et les civils que "les lois de la guerre" ne protègent pas de la chenille vengeresse et de la barbarie. Là, point de blindage et de contre-mesures efficients, sauf exception qui est souvent temporaire.

    Pour en revenir à nos blindés, la "nature" ou plutôt la force des choses oblige ceux qui participent aux combats à envisager toutes les solutions pour se protéger des menaces et de leurs effets. Avoir le statut de chair à canon ou d'équipage de char dėcapsulable n'est pas plaisant. Tout y passe, du pire comme du meilleur, risque à voir une "merveille technique" immobilisée par des barbelés..., comme quoi il est difficile de penser à tout et constater que la guerre est une "expérience" perpétuelle où les certitudes peuvent être bousculées. :)

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    1. Curieux comme certains veulent toujours ré imposer leur sujet, technicisme à l'extrême (Sans évoquer, ou prendre pas le moins du monde en compte (Evacuées !! ...), les conséquences ; budgétaires et quantitatives notamment, mais que.), entre seuls drones et considérations très généralistes encore, alors que le sujet est sur l'adaptation ("Darwinisme") des blindés !


      PS : "Immobilisée par les barbelés"... Une de plus (C'est pas un truc à roues.)...

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    2. Cest un retour d'expérience avec une "pyramide à chenilles" déchenilllée par des barbelés, porteur d'une "palette ECM". Il a été capturé intelligemment et courageusement par les Ukrainiens.

      https://www.twz.com/land/new-russian-turtle-tank-emerges-on-the-battlefield-features-electronic-warfare-system

      Pour le reste "("..."!!!!))", nous ne sommes pas obligés de nous soumettre à une "pensée" unique égo-concentrée.

      Au-delà du Hard kill, les contre-mesures, soft kill et autres éléments physiques de protection interposés sont des éléments sympthomatiques de l'évolution des blindés, en particuliers des chars de bataille, pour se protéger des menaces d'aujourd'hui et de demain.
      Sinon, pourquoi cette débauche de moyens étonnants, si la menace n'est pas crédible...?

      Dans le triptyque classique du char, la protection est un large domaine autant pour protéger l'équipage que le moyen technique.
      Sans être détruit, une fois neutralisé ou immobilisé le char ne peut plus remplir sa mission et devient une belle cible. Mais ça nous le savons depuis longtemps.

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    3. Vous en faite une belle de pensée unique égocentrée.

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    4. Ah, une poutinade... :)

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