Huit ans après la démission en janvier 2017 du général Dan Haloutz, considéré comme responsable de l'échec de l'offensive israélienne au Sud-Liban en 2006 et soumis à de fortes pressions, c'est au tour du général Herzi Halevi de quitter son poste de chef d'état-major général de Tsahal qu'il occupait depuis janvier 2023. Sa démission est la conséquence de l'échec de l'armée israélienne à prévenir et empêcher les attaques du 7 octobre et des pressions subies par le général Halevi depuis cette date. Le ministre de la Défense a désigné le 1er février, le général Eyal'amir pour devenir dans quelques semaines le 24ème chef d'état-major général de Tsahal.
La nomination du général Eyal'amir à ce poste ne constitue pas, à première vue une surprise, puisque le nom de l'intéressé avait déjà été évoqué à deux reprises en 2018 et en 2023. Même s'il n'est pas inconnu dans le monde de la défense israélien, la nomination du général Eyal'amir marque un net changement dans la politique israélienne dans le domaine.
Le général Herzi Halevi et son successeur le général Eyal'amir
Le général de division Eyal'amir est un officier de réserve ayant alterné tout au long de sa carrière, les postes militaires et civils. Après avoir occupé le poste de secrétaire militaire du Premier Ministre, il a été nommé au commandement de la région sud, avant de devenir en 2018 chef d'état-major adjoint au général Aviv Kochavi qui lui avait été préféré pour le poste de CEMA. En 2023, à la suite de sa seconde candidature contre le général Halevi, il a été nommé directeur général du ministère israélien de la Défense, poste dans lequel il a joué un rôle essentiel dans de nombreuses opérations en lien avec l'industrie de défense du pays, telles que des achats de munitions et d'équipements ainsi des opérations d'investissement visant à produire localement les équipements de défense. Dans son poste de chef d'état-major adjoint, le général Eyal'amir a fortement contribué à l'élaboration du plan pluriannuel Momentum, visant à renforcer la capacité de Tsahal à affronter le Hamas et le Hezbollah dans un conflit terrestre en augmentant l'efficacité et la létalité des forces israélienne par une utilisation accrue des nouvelles technologies.
Cette alternance entre postes civils et militaires n'est pas la seule nouveauté introduite par la nomination du général Eyal'amir. Ce dernier est en effet issu du Corps blindé israélien, origine qui constitue une première dans l'histoire de Tsahal. Avant cette désignation, les CEMA successifs étaient soit issus des parachutistes, soit de l'infanterie et plus particulièrement de la division Golani. Parmi les plus connus, on peut citer les généraux Halevi, Gantz, Yaalon ou Mofaz, anciens des troupes aéroportées et Eizenkot ou Ashkenazi issus de la division Golani. Âgé de 59 ans, le général Eyal'amir a rejoint Tsahal en 1984 au sein du Corps blindé pour effectuer son service militaire avant de suivre les cours de l'école préparatoire au commandement des Forces de Défense Israéliennes (FDI). Il a ensuite commandé le 75ème bataillon blindé appartenant à la 7ème brigade blindée, avant d'être nommé commandant du cours de formation du Corps Blindé. A la tête de la 656ème Brigade blindée de réserve, le général Eyal'amir participe à l'opération Bouclier défensif en 2002 avant de se voir confier en aout 2023 le commandement de la 7ème Brigade blindée. Il commande la Division 36, alors connue sous le nom de Division 210, responsable du Plateau du Golan puis est nommé chef d'état-major de l'armée de terre. Dans ce dernier poste, il met l'accent sur la manoeuvre terrestre et la coopération au combat entre l'infanterie et les unités blindés.
Insigne du Corps blindé israélien
En dépit de la "rupture" introduite par la désignation pour la première fois à la tête des FDI d'un officier général réserviste, issu du Corps blindé, la nomination du général Eyal'amir a été saluée par l'ensemble des responsables de la défense israélienne.
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