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lundi 3 février 2025

UN PROFIL ATYPIQUE POUR LE NOUVEAU CEMA ISRAELIEN

Huit ans après la démission en janvier 2007 du général Dan Haloutz, considéré comme responsable de l'échec de l'offensive israélienne au Sud-Liban en 2006 et soumis à de fortes pressions, c'est au tour du général Herzi Halevi de quitter son poste de chef d'état-major général de Tsahal qu'il occupait depuis janvier 2023. Sa démission est la conséquence de l'échec de l'armée israélienne à prévenir et empêcher les attaques du 7 octobre et des pressions subies par le général Halevi depuis cette date. Le ministre de la Défense a désigné le 1er février, le général Eyal'amir pour devenir dans quelques semaines le 24ème chef d'état-major général de Tsahal. 

La nomination du général Eyal'amir à ce poste ne constitue pas, à première vue une surprise, puisque le nom de l'intéressé avait déjà été évoqué à deux reprises en 2018 et en 2023. Même s'il n'est pas inconnu dans le monde de la défense israélien, la nomination du général Eyal'amir marque un net changement dans la politique israélienne dans le domaine. 

Le général Herzi Halevi et son successeur le général Eyal'amir

Le général de division Eyal'amir est un officier de réserve ayant alterné tout au long de sa carrière, les postes militaires et civils. Après avoir occupé le poste de secrétaire militaire du Premier Ministre, il a été nommé au commandement de la région sud, avant de devenir en 2018 chef d'état-major adjoint au général Aviv Kochavi qui lui avait été préféré pour le poste de CEMA. En 2023, à la suite de sa seconde candidature contre le général Halevi, il a été nommé directeur général du ministère israélien de la Défense, poste dans lequel il a joué un rôle essentiel dans de nombreuses opérations en lien avec l'industrie de défense du pays, telles que des achats de munitions et d'équipements ainsi des opérations d'investissement visant à produire localement les équipements de défense. Dans son poste de chef d'état-major adjoint, le général Eyal'amir a fortement contribué à l'élaboration du plan pluriannuel Momentum, visant à renforcer la capacité de Tsahal à affronter le Hamas et le Hezbollah dans un conflit terrestre en augmentant l'efficacité et la létalité des forces israélienne par une utilisation accrue des nouvelles technologies.

Cette alternance entre postes civils et militaires n'est pas la seule nouveauté introduite par  la nomination du général Eyal'amir. Ce dernier est en effet issu du Corps blindé israélien, origine qui constitue une première dans l'histoire de Tsahal. Avant cette désignation, les CEMA successifs étaient soit issus des parachutistes, soit de l'infanterie et plus particulièrement de la division Golani. Parmi les plus connus, on peut citer les généraux Halevi, Gantz, Yaalon ou Mofaz, anciens des troupes aéroportées et Eizenkot ou Ashkenazi issus de la division Golani. Âgé de 59 ans, le général Eyal'amir a rejoint Tsahal en 1984 au sein du Corps blindé pour effectuer son service militaire avant de suivre les cours de l'école préparatoire au commandement des Forces de Défense Israéliennes (FDI). Il a ensuite commandé le 75ème bataillon blindé appartenant à la 7ème brigade blindée, avant d'être nommé commandant du cours de formation du Corps Blindé. A la tête de la 656ème Brigade blindée de réserve, le général Eyal'amir participe à l'opération Bouclier défensif en 2002  avant de se voir confier en aout 2023 le commandement de la 7ème Brigade blindée. Il commande la Division 36, alors connue sous le nom de Division 210, responsable du Plateau du Golan puis est nommé chef d'état-major de l'armée de terre. Dans ce dernier poste, il met l'accent sur la manoeuvre terrestre et la coopération au combat entre l'infanterie et les unités blindés. 

Insigne du Corps blindé israélien

En dépit de la "rupture" introduite par la désignation pour la première fois à la tête des FDI d'un officier  général réserviste, issu du Corps blindé, la nomination du général Eyal'amir a été saluée par l'ensemble des responsables de la défense israélienne.  

17 commentaires:

  1. La démission de Haloutz eut lieu en 2007, pas 2017.

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    1. Desole pour cette coquille, je corrige. Merci de votre vigilance !

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  2. Il y avait déjà eu une très forte inflexion en 2006 suite à la demi défaite (Ou au demi succès ?!) contre le Hezbollah.
    Les israéliens avaient en effet déjà dés cette époque fait marche arrière par rapport à l'approche de plus en plus uniquement techniciste (Notamment sur l'aérien.) qu'ils étaient y en train de prendre eux aussi à cette époque.

    C'est par exemple suite à ce retour d'expérience marquant (Manque d'infanterie mécanisée suffisante pour accompagner les chars notamment.) qu'ils ont décidé la mise en production du Namer, issu du Markava4, et destiné à accompagner ce dernier.
    Une coopération au combat, indispensable, entre l'infanterie et les unités blindés remise en exergue ici, dont ferait bien de tenir enfin compte certains (Si seulement, ils sortaient un peu de leurs ornières...).

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    1. Faux , les Merkava ont été détruits par des atgm type Kornet . Comment les fantassins peuvent couvrir un char qui se fait tirer dessus a 3 50 ou même 10km par un atgm ?

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    2. Le binôme fantassins-char a évidemment atteint ses limites, ici: il faut inférer l'arrivée d'une nouvelle 3ème arme optionnelle pour protéger ledit binôme fantassins-char de la nouvelle variable risque venant de l'au-delà de son horizon propre. Voire imaginer à créer un nouveau couple d'

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    3. @Anonyme4 février 2025 à 12:36,
      ils se sont fait tirés par nombreux tirs de tireurs embusqués à proximité, dans de véritables "kill box" même (A plus de dix impacts en moyenne. Heureusement ils avaient une très lourde armure !! Aucun Merkava 4 détruit par même par ATGM type Kornet au passage.), précisément par manque d'infanterie d'accompagnement capables de sécuriser leurs abords. (Comme les russes par exemple en 2022, ou précédemment à Grozny, ou ailleurs.).
      Ah ces géostratèges (Ou provocateurs ?) de canapé !!

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    4. Si c'est de moi dont vous parlez (dans le rôle du provocateur), un binôme [des fantassins d'un côté + 1 char de l'autre] formant deux jambes virtuelles de l'opération, peut très bien s'imaginer, pour un ennemi dont la \ les variances de la \ les caractéristique(s) à détruire en face est\sont dans la dimension que celle \ celles (variance) atteignables par le plus petit inclus dans ledit groupe à deux jambes virtualisées. Cordialement.

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    5. ... caractéristique de la variance et l'écart-type; dit autrement, bien distinguer la précision d'une part, de l'allonge d'autre part (de l'ennemi), qui permettent de calculer sa magnitude!

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    6. Bon, je me suis un peu trop vire avancé en "terrain découvert": pour connaître la magnitude probable de l'adversaire, il faut aussi connaître sa fréquence d'utilisation, en sus des précédentes caractéristiques - écart-type et variance - de la cible étudiée (comment fait-elle "boom" ici, si elle reste libre d'action).

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    7. C'est très clair, en effet (!!), et très révélateur de certaines tendances actuelles.

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    8. Factuellement, je ne connais rien aux chars (exceptés les VABs). Le seul truc qui me chiffonne dans cette arme, c'est qu'il n'y ai pas de temps en temps un chenillé ventilé de-ci et de-là, pour relier la logistique opérationnelle vers la base arrière en cas de conditions climatiques devenues dantesques (le réchauffement climatique augmente cette probabilité: un plus gros paquet d'eau ou de neige, qu'observé jusqu'alors, c'est dans la tendance actuelle). Le système Scorpion est souvent décrié sur ce blog. Mais ce qui le font oublient une chose: tirer - avec un fusil ou avec un char - est à la portée d'un enfant. Tirer n'est pas le compliqué. Ce qui est compliqué, c'est de savoir si c'est le bon moment pour tirer. La cible est à portée? La cible pourra être détruite eu égard à sa carapace? Quand bien même la cible serait détruite, ne serait-ce est-ce pas un échec, car fait avec une ogive sur-dimensionnée par rapport aux possibilités des autres collaborateurs, etc. La dimension informationnelle de Scorpion sert à aider à résoudre ces dilemmes, en utilisant la fusion de données, pour en inférer de la logique de moins en moins floue et proposer des solutions au plus adaptées, précises, au contexte général du champ de bataille. Oui, cela fait intello., mais sans la couche informationnelle Scorpion, la réalité est que tous les commentaires faits ici présents, sur ce blog, n'auraient pas plus de valeur que des commentaires faits au zinc du PMU. La connaissance technique est une vertue. L'instiller par inférence dans une base commune pour préciser \ proposer \ signaler aux bons intervenants qu'ils peuvent MAINTENANT être la bonne solution en tirant me semble, encore plus vertueux. Amho.

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  3. (désolé, j'ai cliqué trop vite) ...actifs pour se battre de façon autonome contre cette nouvelle menace si elle apparaît en grand nombre et qu'elle a une défense.

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  4. Pas de commentaire pour :

    Ne pas paraître critique et désobligeant envers la politique d'Israël et surtout celle de son Premier Ministre ainsi que son cabinet de guerre.

    Ne pas vouloir transposer, tel quel et sans une analyse fine, des expériences relevant du technoterrorisme et d'un conflit asymétrique au contexte d'un conflit HI en centre Europe.

    Néanmoins, merci pour cet article documenté avec une espérance sous-entendue pour notre propre CEMA... ;)

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  5. Juste pour info :

    "Lors du conflit israélo-libanais de 2006, du fait de la mise en service récente des Merkava 4, une minorité seulement des chars utilisés était de ce type. Il y a eu 52 chars Merkava touchés par des missiles antichars (33 Mk2/3, 19 Mk4) et trois détruits par des engins explosifs improvisés. Sur les 52 chars touchés par des missiles, 22 ont été détruits, portant ainsi à 25 le nombre de Merkava irrémédiablement détruits lors de ce conflit. Le taux de pénétration des missiles antichars est identique à celui enregistré lors de la première guerre du Liban (45 %), mais inférieur à celui de la guerre du Kippour (60 %).

    La conception du Merkava, privilégiant la protection des équipages, s'est en revanche montrée pertinente, les chars touchés transportaient au total environ 220 hommes et le bilan humain s’établit à 23 morts, soit environ 10 % des hommes exposés (contre 35 % pendant la guerre du Kippour).

    Il faut noter aussi que les Merkava 4 ont mieux résisté aux impacts que les anciennes générations.

    Il est employé lors de l'offensive terrestre israélienne de 2023-2025 dans la bande de Gaza. Un est capturé après avoir été endommagé par un drone en octobre 2023, et un premier, de la version Barak, est confirmé détruit mi-novembre 2024 à cause d'un engin explosif improvisé de très forte puissance, seul le pilote à survécu."

    L'adoption de cope cages est un REX du largage d'une grenade par un drone.

    Du côté du Hezbollah au Liban, la destruction de cinq chars israéliens de type Merkava est revendiquée, sans confirmation par d'autres sources.

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    1. Exact, c'est une partie du retex de 2006 des israéliens au Liban :
      Lors de ce conflit, 52 Merkava (33 Mk2/3, 19 Mk4) ont été touchés par les tirs d'environ 500 missiles antichars, dix missiles par char, en moyenne (!!), 22 ont effectivement été percés par ces missiles (soit une moyenne de plus de vingt missiles pour un char "percés" (!!!)) (pas de ratio selon les modèles).
      Trois seulement ont été détruits par ces missiles. Tous les trois par contre étaient des Mk2/Mk3. Dix-huit membres d'équipages sont morts (par tirs missiles). Tous à bord de MK2/Mk3.
      Cela donc: à contrario de nombreuses pénétrations qui n'ont pas tué de membres d'équipages.
      Dix-huit tués seulement, sur les 210 hommes d'équipages qu'ils transportaient, soit moins de 10 % des effectifs, c'est une performance plus que notable dans cette configuration de véritables embuscades à bout portant.
      Ceci car en effet que d'autant les combattants du hezbollah ciblaient à partir de positions longuement préparées, les parties les plus vulnérables des chars israéliens, ils n'ont souvent obtenus que des “mobility kills”, alors qu'ils tiraient du plus prêt possible (faute d'infanterie d'accompagnement !!!), pour augmenter leur précision.
      Enfin pour être complet, sur les 52 chars touchés par des missiles, 22 ont malgré tout été effectivement considérés comme détruits et non réparables (les 22 effectivement percés. Probablement des Merkava d'ancienne conception donc à priori.). C'est un taux par contre considérablement élevé par rapport à d'autres conflits et avec un tel rapport de force initial. Une des principales leçons tirées par les israéliens étant le manque criant d'infanterie pour accompagner ces chars, d'infanterie mécanisée tout particulièrement (avec la trop grande place accordée au technologisme et à l'aviation en particulier.). C'est même à partir de là que la construction en série du Namer a en grande partie été prise et décidée.

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  6. Beaucoup ont la tentation humaine de se poser, sur un canapé ou au coin d'un comptoir de bar, en Ministre efficient de la Défense ou de l'Économie. Pourquoi pas, "yaka essayer", même en intermédiaire, dans la mesure où c'est réversible rapidement. ^^
    Des démonstrations alambiquées ou de circontances se font jour ici et là. Autant profiter des sources officielles et démocratiques en toute transparence, avec par exemple :

    https://m.youtube.com/watch?v=z2N7UjGhNfc

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