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vendredi 2 octobre 2020

UNE JOURNEE DENSE POUR LA CAVALERIE BLINDEE

Les Écoles Militaires de Saumur, l’École de Cavalerie et la Cavalerie Blindée vont vivre une journée dense en ce 2 octobre. Les temps forts de cette journée seront l'Histoire, les traditions et l'avenir. L'Histoire avec l'évocation des combats de Saumur dont le quatre-vingtième anniversaire n'avait pu être célébré en juin pour cause de pandémie. Les traditions de l'Arme seront l'âme de la soirée quand dans la Cour d'Honneur multiséculaire, les Lieutenants de la Division d'Application seront adoubés par leurs parrains et feront leur entrée dans la Cavalerie Blindée. L'avenir sera au coeur des débats de la Journée Nationale de l'Arme Blindée Cavalerie au cours de laquelle industriels et décideurs militaires échangeront sur l'actualité de l'Arme et son avenir. Blablachars espère vous livrer prochainement un compte rendu des échanges de cette journée.

COMBINAISON AMERICANO ISRAELIENNE POUR LA BULGARIE

Après Nexter et John Cockerill Defense, c'est au tour de General Dynamics European Land Systems (GDELS) de mettre en avant leur proposition dans le domaine des Véhicules de Combat d'Infanterie doté d'une tourelle de moyen calibre. C'est dans une courte vidéo que le constructeur américain présente le Piranha V doté de la tourelle Samson Mk2 équipée d'un canon Mk44 de 30mm et de missiles antichars Spike. Cette tourelle qui équipe déjà les Boxer lituaniens est également en course pour le programme espagnol de véhicules de combat Dragon. L’acquisition de nouveaux véhicules blindés par la Bulgarie suscite l'intérêt de nombreux constructeurs dont GDELS qui fait partie des quatre sociétés sélectionnées en mars 2020 pour remettre une offre, aux cotés de Artec, Patria et Nexter. La première de ces sociétés présente le Boxer équipé de la tourelle Lance, Patria pourrait présenter l'AMV 8x8 équipé d'une tourelle Kongsberg, Nexter ayant dévoilé au cours du salon le résultat de sa coopération avec John Cockerill Defense pour proposer le VBCI avec une tourelle 3030. Le Piranha V doté de la tourelle UTB 30 d'Elbit est en cours de livraison à l'armée roumaine. Les pays d'Europe centrale ont adopté une politique volontariste de modernisation de leurs équipements avec l'acquisition d'engins étrangers modernes.

NOUVEAU TEST REUSSI POUR LE MISSILE ANTICHAR INDIEN

Un peu plus d'une semaine après un premier tir réussi, le char indien Arjun a effectué un nouveau tir du missile antichar local à partir de son canon de 120mm rayé. De conception et de fabrication locale, le missile est équipé d'un dispositif de guidage laser et emporte une charge creuse en tandem capable de percer les blindages réactifs de type ERA à des distances comprises entre 1500 et 5000m. Ce nouveau tir réussi fait partie d'un processus d'évaluation technique du missile conçu par l'Armament R&D Establishment (ARDE) en association avec High Energy Materials Research Laboratory (HEMRL) et l'Instruments Research & Development Establishment (IRDE). Le char Arjun MK1A intègre selon ses concepteurs les dernières technologies disponibles comme le montre la photo ci-dessous. Parmi ces équipements, on peut noter la présence d'un Système de protection Active (APS), d'un détecteur d'alerte laser, de blindages réactifs ou encore d'un système de suivi automatique des cibles, une charrue de déminagesans oublier la capacité de tir missile par le canon. L'Inde poursuit ses efforts en vue de doter dans les meilleurs délais ses forces d'équipements nationaux en accord avec les engagements du Premier Ministre indien connus sous le nom de Atmanirbhar Bharat Pledge selon lesquels tous les Indiens doivent promettre de n'utiliser que des biens fabriqués dans le pays. Les achats de matériels étrangers sont de plus en plus soumis à controverse, pouvant rendre compliqué l'hypothétique acquisition de chars T-14 russes. Les tensions frontalières avec la Chine et le Pakistan pourraient cependant faire taire les critiques et rendre cet achat possible.

NEXTER ET JOHN COCKERILL DEFENSE UNISSENT LEURS FORCES

A l'occasion du salon HEMUS qui s'est tenu cette semaine à Plovdiv en Bulgarie, Nexter et John Cockerill Defense ont présenté en commun un Véhicule Blindé de Combat d'Infanterie (VBCI) équipé d'une tourelle 3030 issue de la série 3000 produite par l'industriel liégeois. Ce montage inédit offre plusieurs avantages aux deux équipements concernés. Pour le porteur, en l’occurrence le VBCI, il affirme sa polyvalence et son potentiel à devenir une vraie plateforme européenne comme son cousin allemand, le Boxer auprès duquel il n'a pas à rougir en termes de performances et de caractéristiques. Ainsi équipé le VBCI peut devenir un engins de reconnaissance ou un Véhicule de Combat d'Infanterie adapté aux nouvelles menaces. De son côté la tourelle 3030 affirme également une certaine polyvalence en offrant au VBCI un armement capable de tirer une gamme de munitions complète dont les munitions Air Burst. En outre cette tourelle peut accueillir des armements de calibre différents comme le canon de 105mm équipant la tourelle 3105 montée sur le Boxer. Plus qu'une simple tourelle le VBCI s'enrichit avec ce montage d'une véritable famille de solutions. La tourelle 3030 également disponible en version téléopérée ou habitée représente une solution technologiquement moins élaborée que le canon CTA de 40mm et peut donc séduire un plus grand nombre de clients potentiels. Avec le VBCI, la tourelle de John Cockerill Defense trouve un porteur "Combat Proven" dont l'efficacité en opérations n'est plus à démontrer. Face à une concurrence  élevée en qualité et en quantité dans le secteur des tourelles de moyen calibre, la tourelle 3030 doit évoluer pour être encore plus compétitive en intégrant un Système de Protection Active ainsi qu'une solution de gestion de la situation et de l'environnement de l'engin sans oublier l'ajout d'une véritable capacité antichar.

CHRONIQUE D'UNE MORT ANNONCEE, PETIT BILLET D'HUMEUR !

A chaque char détruit par un drone ou un missile, certains s'empressent d'annoncer la mort du char provoquée par son impuissance face aux nouvelles menaces ! Pourquoi une telle réaction alors que personne n'envisage la suppression de l'infanterie en dépit des pertes subies par cette corporation et encore moins celle des drones dont de nombreux exemplaires de toutes nationalités rencontrent fréquemment la planète au cours de leur mission. On peut reconnaitre que certains équipages de chars facilitent plutôt la tâche des opérateurs de drones en faisant fi des mesures de sauvegarde les plus élémentaires au cours de leurs déplacements et stationnements ! Les images de ces conflits poussent encore un peu plus les chars dans l'abime budgétaire dans laquelle leur modernisation s'est déjà perdue. Le débat en cours outre manche a pour enjeu la première modernisation du Challenger2, plus de vingt ans après son entrée en service. Il est alors très facile de présenter le char comme obsolète quand pendant plusieurs années son entretien, sa maintenance sa modernisation ou l'entrainement des équipages ont fait l'objet de mesures d'économies quasi systématiques. Ceux qui s'interrogent aujourd'hui sur l'utilité du char ne sont-ils pas les mêmes que ceux qui s'interrogeaient hier sur l'utilité des moyens de défense sol air ou de franchissement de coupure humide ? Toutes les opérations menées depuis trente ans ont lieu avec la maitrise du ciel et sur des théâtres comptant peu de coupures humides.
Nous célébrons cette année le trentième anniversaire de l'opération Desert Storm et de son volet français, l'opération Daguet. Celle-ci fut le paroxysme de la logique de corps expéditionnaire ayant présidé à la création de la Force d'Action Rapide (FAR) quelques années auparavant. On raccrocha in extremis à la Division Daguet un Groupe d'Escadrons de 40 chars avant son déploiement dans le désert saoudien alors que la grande majorité des armées engagées déployaient des chars lourds en nombre. Les crises qui se multiplient soulignent la nécessité de disposer de moyens blindés mécanisés crédibles. En ce moment même et en dehors de toute considération politique, quelle armée européenne  serait capable d'intervenir dans les combats entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan dont les échanges de politesse se font à coup de T-72, BMP2 et autres pièces d'artillerie ? Trente années ont passé depuis l'opération Daguet, le temps d'une
génération nourrie au lait de l'intervention et de la projection. Peut-elle encore ignorer le réarmement général dans le monde, le réveil des nationalismes et les ambitions territoriales de certains pays ? Dans le panel de solutions dont nous devons disposer, le char est un outil majeur, il permet d'économiser du potentiel humain et d'imposer un rythme et une volonté à l'ennemi. Avant d'enterrer le char, il faut aussi penser à ce qui constitue le coeur de cet engin, son équipage. Animés par un esprit unique, ces membres d'équipage qui aiment et  connaissent leur char s'instruisent et s'entrainent pour en tirer le meilleur parti et remplir les missions qui leur sont confiées. Car comme l'infanterie, la cavalerie blindée est une arme de combat direct, de combat au contact.

Le char a de l'avenir, car contrairement à ce que beaucoup pensent, il faudra toujours des engins capables de porter le feu dans le camp ennemi de façon brutale et inattendue. L'avenir du char sur le champ de bataille passe par la présence d'un environnement cohérent capable de combattre à son rythme, une composante blindée mécanisée. Cette vision ne traduit aucune nostalgie ou passéisme, ni même une volonté de revenir aux guerres du passé. Pour certains, évoquer le combat blindé mécanisé revient à ne rien comprendre aux guerres futures et uniquement souhaiter le retour engagements passés ! Il serait opportun de constater que les guerres présentes ont plutôt tendance à consacrer le blindé comme instrument quasi universel d'expression de puissance et de volonté.

Le char n'est pas mort, demain grâce à de nouvelles technologies, il tirera plus loin, plus vite, il verra mieux et sera plus versatile. IL sera capable de combattre l'ennemi le plus simple monté sur un pick-up comme la force la plus complexe. Autour de lui apparaitront de nouveaux engins de combat dont les VCI modernes nous donnent aujourd'hui un petit aperçu. Ils seront certainement plus gros et plus lourds mais posséderont des capacités infiniment plus importantes que les blindés actuels. A côté des évolutions technologiques, celles des menaces imposent un renouvellement des parcs ou leur adaptation sous peine d’obsolescence ou de maintien en service couteux. Pour faire à ces menaces évolutives, de nombreux pays sont en train d'acquérir des capacités blindées mécanisées tandis que d'autres développent, produisent  et exportent des engins de plus en plus lourds et puissants

Pour toutes ces raisons, le char a de l'avenir en dépit des pertes subies dans les différents engagements. Au delà des images et des raccourcis, le char a simplement besoin de disposer des moyens qui lui sont nécessaires. Il a également besoin que ceux qui veulent l'enterrer fassent preuve d'un peu de discernement avant de le condamner et de le renvoyer au musée des guerres passées, présentes et futures.  

jeudi 1 octobre 2020

DEFENSE TECHNOLOGY REVIEW OCTOBRE

La livraison automnale de la revue australienne Defense Technology Review consacre un dossier à l'acquisition récente par l'armée australienne d'obusiers automoteurs de 155mm, K9 rebaptisés AS9 SPH fabriqués par la firme sud-coréenne Hanwha. DTR confirme également dans ses pages le délai de huit semaines supplémentaires accordé aux deux sociétés en compétition pour la phase 3 du programme Land 400, Hanwha et Rheinmetall. DTR nous apprend que les quarante six tourelles destinés aux premiers Lynx KF41 hongrois seront assemblées en Australie. Ces engins étant équipés de la tourelle Lance identique à celle qui équipe les futurs Boxer CRV de l'armée australienne. Rheinmetall démontre  sa volonté de faire du Military Vehicle Center of Excellence, une entité capable d'assembler des tourelles de Boxer et de Lynx.... DTR comme à son habitude fourmille d'informations et de termes d'anglais techniques. A lire donc sans modération !

 

DECALAGE DANS LE PROGRAMME LAND 400

C'est la dernière édition de la revue australienne Defense Technology Review qui confirme ce que certains envisageaient depuis quelques semaines, à savoir le décalage de la phase de Risk Mitigation Activities ou RMA de la Phase 3 du programme Land 400. Initialement programmée pour novembre 2020, la remise des véhicules pour cette phase a été reportée à début janvier 2021 en raison des perturbations créées par la pandémie de CoViD 19 dans les chaines d'approvisionnement des deux compétiteurs. Ce report de huit semaines empêchera le déroulement des tests prévus dans le nord de l'Australie au cours desquels les engins auraient du être confrontés à l'atmosphère particulière de la saison des pluies dans cette région. Un recours accru aux tests en chambre climatique est prévu tout comme le décalage de la formation des deux pelotons de tests repoussée à Mars 2021. Les tests balistiques et de résistance aux effets des explosions ne sont pas affectés par ce décalage. La phase de RMA devrait durer jusqu'à la fin de l'année 2021 pour une décision finale attendue en 2022.