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lundi 30 juin 2025

QUAND LE CHAR VA TOUT VA !

Depuis le déclenchement du conflit en Ukraine, les années qui se suivent se ressemblent beaucoup pour les firmes allemandes impliquées dans la production du Leopard. L'autorisation donnée en janvier 2023 aux pays utilisateurs du char allemand de transférer des engins à l'Ukraine a permis la création d'une véritable coalition du Leopard. Le "faiseur de paix" comme se plaisait à l'appeler certains experts a vu sa côte monter en flèche dans de nombreux pays, permettant à Rheinmetall de voir son chiffre d'affaires passer de 6410 millions d'euros en 2021 à 9751 millions d'euros en 2024 tandis que KNDS enregistrait une hausse de 40% de son carnet de commandes passant de 7.8 milliards d'euros en 2023 à 11,2 milliards d'euros en 2024. Le char revenu au coeur des opérations terrestres avant de devenir un véritable symbole du réarmement des armées occidentales a permis aux deux firmes allemandes de tirer profit de cet engouement avec aujourd'hui plus de 600 chars en commande, sans oublier la fourniture des munitions nécessaires. Les récentes orientations du dernier sommet de l'Otan et les ambitions du nouveau chancelier allemand en matière de défense ne devraient pas ralentir la croissance des deux firmes qui misent sur le succès de leur engin favori pour asseoir leurs positions qui leur permettrait dans un avenir plus ou moins proche d'unir leurs forces autour d'un projet commun. Les analystes de la Deutsche Bank restent optimistes sur l'évolution de la trajectoire financière de Rheinmetall grâce à une offre diversifiée, en dépit d'incertitudes liées à de possibles changements politiques et/ou stratégiques. En service dans 14 pays européens, le char allemand est vu par ses concepteurs comme le véritable pilier de la défense terrestre en Europe, affirmation du leadership de l'Allemagne dans le domaine des chars, plus que jamais au coeur de la stratégie de l'OTAN grâce à son adaptabilité et ses possibilités d'évolution. Les certitudes financières et doctrinales allemandes rendent encore plus difficile la compréhension des atermoiements français sur l'avenir du char dans notre armée et les hésitations de la BITD à lancer un véritable projet industriel articulé autour d'une plateforme unique pouvant répondre aux besoins de notre armée et aux demandes étrangères. 

3 commentaires:

  1. notre armée commence à parler du remplacement des VBCI dans les unités blindés par un engin de 30 à 40 tonnes chenillés, mais toujours rien pour les chars.
    alors que l'on parle d'unités blindés chenillées , les Allemands associés aux Hollandais mettent aussi en place des unités moyennes a base de boxer a tourelle de Puma / RCH 155, ce rapprochant du concept des brigades légères françaises?
    penandreff

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    1. Des brigades légères, avec des RCH155 de quarante tonnes : Beau concept !!

      PS : Là aussi, ils ont surtout les deux, des brigades blindées mécanisées, lourdes, en majorité (Cinq.), et une (UNE.) brigade médiane (Une et demi avec la brigade franco allemande.) sur neuf (Plus deux brigade légères, aéroportée et montagne.)

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  2. "Quand le char va, tout va." du coup, chez nous...
    On a sans doute encore rien vu de tous les marchés qui vont nous passer sous le nez ; que l'on va regarder nous passer sous le nez.

    Surtout si les allemands s'allient maintenant, avec eux même. !!
    Nous, on va regarder les trains passer, encore...

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