Depuis le déclenchement du conflit en Ukraine, les années qui se suivent se ressemblent beaucoup pour les firmes allemandes impliquées dans la production du Leopard. L'autorisation donnée en janvier 2023 aux pays utilisateurs du char allemand de transférer des engins à l'Ukraine a permis la création d'une véritable coalition du Leopard. Le "faiseur de paix" comme se plaisait à l'appeler certains experts a vu sa côte monter en flèche dans de nombreux pays, permettant à Rheinmetall de voir son chiffre d'affaires passer de 6410 millions d'euros en 2021 à 9751 millions d'euros en 2024 tandis que KNDS enregistrait une hausse de 40% de son carnet de commandes passant de 7.8 milliards d'euros en 2023 à 11,2 milliards d'euros en 2024. Le char revenu au coeur des opérations terrestres avant de devenir un véritable symbole du réarmement des armées occidentales a permis aux deux firmes allemandes de tirer profit de cet engouement avec aujourd'hui plus de 600 chars en commande, sans oublier la fourniture des munitions nécessaires. Les récentes orientations du dernier sommet de l'Otan et les ambitions du nouveau chancelier allemand en matière de défense ne devraient pas ralentir la croissance des deux firmes qui misent sur le succès de leur engin favori pour asseoir leurs positions qui leur permettrait dans un avenir plus ou moins proche d'unir leurs forces autour d'un projet commun. Les analystes de la Deutsche Bank restent optimistes sur l'évolution de la trajectoire financière de Rheinmetall grâce à une offre diversifiée, en dépit d'incertitudes liées à de possibles changements politiques et/ou stratégiques. En service dans 14 pays européens, le char allemand est vu par ses concepteurs comme le véritable pilier de la défense terrestre en Europe, affirmation du leadership de l'Allemagne dans le domaine des chars, plus que jamais au coeur de la stratégie de l'OTAN grâce à son adaptabilité et ses possibilités d'évolution. Les certitudes financières et doctrinales allemandes rendent encore plus difficile la compréhension des atermoiements français sur l'avenir du char dans notre armée et les hésitations de la BITD à lancer un véritable projet industriel articulé autour d'une plateforme unique pouvant répondre aux besoins de notre armée et aux demandes étrangères.
notre armée commence à parler du remplacement des VBCI dans les unités blindés par un engin de 30 à 40 tonnes chenillés, mais toujours rien pour les chars.
RépondreSupprimeralors que l'on parle d'unités blindés chenillées , les Allemands associés aux Hollandais mettent aussi en place des unités moyennes a base de boxer a tourelle de Puma / RCH 155, ce rapprochant du concept des brigades légères françaises?
penandreff
Des brigades légères, avec des RCH155 de quarante tonnes : Beau concept !!
SupprimerPS : Là aussi, ils ont surtout les deux, des brigades blindées mécanisées, lourdes, en majorité (Cinq.), et une (UNE.) brigade médiane (Une et demi avec la brigade franco allemande.) sur neuf (Plus deux brigade légères, aéroportée et montagne.)
"Quand le char va, tout va." du coup, chez nous...
RépondreSupprimerOn a sans doute encore rien vu de tous les marchés qui vont nous passer sous le nez ; que l'on va regarder nous passer sous le nez.
Surtout si les allemands s'allient maintenant, avec eux même. !!
Nous, on va regarder les trains passer, encore...
Certains , dans ce blog, semblent toujours plus focalisés sur "les marchés" et les "exportations possibles" de tout ce qui est ou devrait être produit en France. C'est typique et est peut-être lié au profond déficit budgétaires et/ou à la recherche de beaux bonus pour certains. Mais le centre des préoccupations ne devrait pas être là : Ces préoccupations devraient d'abord être l'édification d'une force armée conventionnelle crédible et suffisamment forte pour assumer le rôle de puissance auquel prétend la France. Tout en donnant à ses soldats les meilleures chances de réussite et de survie au combat . Car le fait de disposer de l'arme nucléaire n'est pas, on peut le prouver partout dans le monde, un argument suffisant pour se passer de la puissance de feu nécessaire et suffisante dans le domaine "conventionnel". Donc, avant d'avoir des préoccupations mercantiles et financières, il faut donner aux soldats français des armes modernes et une bien plus grande puissance de feu qu'actuellement et de la protection au combat . Il s'agit de garder sa place en tant que membre du conseil de sécurité ONU et au sein de l'UE , mais aussi de dissuader , ensemble avec les alliés, une puissance étrangère toxique et qui revendique désormais le besoin d'entretenir une "guerre éternelle" et l'esprit de conquête. Et pour construire cette montée en puissance française, il lui faudrait les meilleurs moyens disponibles sur le continent. Quitte a, si nécessaire, l'acquérir au sein d'alliés européens qui ont su mieux faire et/ou rester dans l'actualité dans le domaine. Donc, s'il faut des chars modernes, une artillerie mobile mieux protégée et plus automatisée, ainsi que engins de combat d'infanterie chenillés et bien armés, ou encore une défense anti-drones et anti-aérienne multi- couches beaucoup plus forte, il faut investir là dedans d'urgence. Quitte à limiter les investissement dans les joujoux nucléraires (qui n'a pas prouvé son intérêt dissuasif nulle-part (Israel, USA, Pakistan, Inde. De plus, on peut craindre que quand une une entité étatique ou non étatique attaquera la France à cette échelle, il ne sera pas facile de savoir d'où cela vient . Ce qui peut figer et rendre la riposte illusoire) et à participer à la fabrication de solutions "étrangères" éprouvées. Voire à "acheter sur étagère" en espérant obtenir des réciprocités.
RépondreSupprimerOui, vous avez raison de recentrer et repréciser un peu les choses (On ne le fait jamais assez.) : L'équipement de nos armées est évidemment la priorité. A retrouver...
SupprimerEt les marchés export, seulement un plus (Ce qui viendra, de lui même (Une fois ces équipements en service dans l'armée française en plus.), si on se réindustrialise : Voir ci dessous.).
Idem je "plussoie" sur le reste, le nucléaire n'est pas une finalité en soit et à lui seul. Sans armes de "dissuasion" conventionnelles, bien équipées et modernes, actuelles, c'est du tout ou rien. Et dans 99,99 % des cas, c'est du rien ; heureusement.
Il faudrait surtout qu'on retrouve notre crédibilité à ce niveau là de nos armes conventionnelles et plus encore surtout au niveau terrestre, délaissé et amoindri, transformé en simple force de gendarmerie, depuis une bonne vingtaine d'années.
Il serait surtout temps d'en sortir aujourd'hui, ne serait ce qu'au regard des évènements récents que ce soit en Europe même qu'ailleurs.
A quand la remontée en puissance de l'armée de terre française ?
Piller essentiel de notre crédibilité, de notre défense et de nos capacités de projection.
Toute la question est là.
Malheureusement, pour l'instant, on se contente de faire l'inverse et d'accroitre encore surtout le déséquilibre entre le seul nucléaire presque (Nouvelle ligne Maginot ! ? Toute aussi "contournable" que la première en effet, à elle seule.), et le reste de nos moyens conventionnels, de nos armées (Pas plus de Rafale ou de frégates non plus, que de chars, ou plus encore surtout en terme de cohérence, de VCI chenillés...).
Le nucléaire est plus un instrument politique, que militaire d'ailleurs, même si mis en fonction par les armées.
PS : L'industrie, notre industrie, ça compte aussi ; autant voire plus encore que le reste : Que défend t'on ? (Ne serait ce qu'au niveau de l'autonomie stratégique et de l'Independence politique aussi.)
Ben, déjà que dans le bâtiment ça ne va pas..., alors pour le "char" nous ne pouvons que regarder ce que font les autres.
RépondreSupprimerPour faire les choses dans l'ordre commençons par redresser notre économie, relever notre influence et réindustrialiser si possible le tissu productif et technique nécessaire pour faire du vrai char Frâânncais efficace et abordable. J'ai un léger doute sur le dernier terme.
Bon, d'ici là avec les premiers apports des 5% du PIB dédié et post-Trumpien, nous pourront aborder sereinement ce qui tiendra de TITAN et du MGCS, en principe.
"Rendez-vous dans 10 ans..." Dans l'attente, il faudra faire des choix difficiles et faire avec... :(
C'est justement en réinvestissant productivement, dans notre défense (Assurance vie.) que nous redresseront et rétabliront notre économie ; pas en faisant l'inverse ("Economisons"...), comme actuellement.
SupprimerOu allant acheter pleins pots, en Germanie, ou en Amérique...
En faisant frâânçais, comme vous dites (Ca vous dérange tant ? !).
"et abordable. J'ai un léger doute sur le dernier terme." : C'est bien ça, VOTRE probléme.
(Du MGCS abordable sans doute !! : Vous vivez vraiment dans un monde féérique.)
D'ailleurs les budgets augmentent, c'est ça le grand paradoxe :
SupprimerMais qu'on fait-on ? C'est ça la grande question.
A part les gaspiller encore plus, beaucoup plus qu'auparavant, faute totale de pragmatisme ; comme les polonais, sud coréens, allemands, etcetera (Leurs chars vont très bien par contre chez eux, aussi. Voir ci dessus.)...
Le char, allemand en l'occurrence, est le véritable pilier de la défense terrestre en Europe en effet, avec surtout et d'autant avec tout ce qui l'accompagne, des VCI allemands aux systèmes d'artillerie, génie, etc, qui le suivent directement.
RépondreSupprimerC'est en effet la base de toute défense terrestre sérieuse. N'en déplaise à beaucoup chez nous.
Tout ce que nous n'avons plus, une défense terrestre sérieuse, même si nous avons quelques Leclerc (200 !!!), de plus en plus dans la naphtaline essentiellement (Dans l'esprit de certains, de nos "décideurs" malheureusement toujours.).
"Quand le char va, tout va"...
Non, non, non, non, noooooonnn! Nom d'une petite couleuvre à collier!
SupprimerJe l'ai déjà dit dans un ancien post, le vrai proverbe est "quand General Motors va, tout va". Et ça, c'était à l'époque des "Nifty Fifty", un pseudo indice "NIFTY 50", qui, aux États-Unis, était une désignation informelle pour un groupe d'environ cinquante actions à la Bourse de New York dans les années 1960 et 1970 qui étaient largement considérées comme des actions d'achat et de croissance solides. Depuis, de l'eau a coulé sous les ponts, et ce proverbe a été remplacé par "Quand Apple va, tout va", ce qui a inauguré l'air des "FANGTASTIC GAFAMS" de la "Gogo finance", la finance où même les plus c**s peuvent réussir s'ils sont convaincus qu'il n'y a... rien à comprendre, en dehors de faire comme son voisin d'à côté, côté actions. Mais, pour en revenir à cet article, jamais, Môssieur, mais alors, au grand jamais, un proverbe a dit "Quand le char va, tout va!". Ça n'existe pas et ça n'a jamais existé, ce proverbe!!? En écrivant cela, vous désinformez les gens. Et ce n'est pas bien.
À titre de comparaison, pour qu'une société comme Arquus - mettons - soit\devienne une marque à la mode connue de toutes et de tous, une solution n°1 serait ainsi: que la France et l'UE décident de concert, de relever leurs barrières douanières pour aider l'industrie du secteur secondaire pour commencer. Puis, il faudrait que le prix de la main d'œuvre productive diminue. Vous imaginez? Là, ça implique payer des gens moins cher en France au total pour fabriquer... des chars; pas juste payer des gens pour qu'ils aillent en remerciement voter pour leur donateur; dit autrement, bien faire voter ne serait considéré comme un travail en France: la RÉVOLUTION, quoi! La vraie, de vraie, et de retour. Puis, il faudrait aussi maintenir un € faible pour importer des matières premières. Donc, une conjoncture à trois facteurs "ANDed" dans le périmètre cerné: pas simple.
Une solution n°2 serait aussi: qu'E. Macron comprenne ce qu'il dit (conditionnel), pour alors qu'il puisse réussir à faire ce qu'il a dit (autre conditionnel): "passer en économie de guerre", puisqu'il n'y a que lui qui puisse le faire. Là, c'est une conjoncture à deux facteurs "ANDed" dans le périmètre cerné: plus simple.
Amho.
> s.o.
Vous et les paraboles un peu humoristiques (Mais pas forcément si dénuée de sens, militairement et stratégiquement parlant. (Contrairement à vous ;) )), c'est pas votre truc non plus.
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