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dimanche 8 novembre 2020

LE PROJET HOEFYSTER MENACE DENEL

Le projet Hoefyster pour le développement du Badger le futur Véhicule de Combat d'Infanterie (VCI) représente la plus importante menace pour la stabilité financière de la firme Denel. La présidente du conseil d'administration de la société, Monhla Hlahla a souligné que la non résolution des difficultés techniques par les différentes entités concernées pourrait impacter le projet Hoefyster qui demeure a ce jour l'unique programme majeur conduit par Denel. Le retard pris par le projet depuis 2018 a conduit Armscor à envisager plusieurs options pour la suite du programme y compris son ajournement, soutenu par l'armée sud africaine et présenté au comité d'acquisition des armements Armaments Acquisition Council, AAC), autorité décisionnelle pour les programmes d'armement qui devra formuler les éléments relatifs à la poursuite  du projet. Selon une déclaration de Denel au comité le 21 octobre dernier, le projet serait désormais techniquement conforme aux  recommandations d'Armscor et aurait obtenu des retours positifs de l'armée sud-africaine après une série de tests positifs préliminaires. Un comité interministériel ad hoc placé sous la tutelle du vice ministre de la Défens est en charge de la résolution des difficultés du programme (production, budget, calendrier,...) pour lequel Denel a déjà reçu plus de 100 millions d'euros (1.935 milliards de Rands). Ce montant est supérieur à la trésorerie de Denel qui serait dans l'impossibilité de rembourser les sommes versées en cas d'annulation du programme Hoefyster, pour lequel les pénalités dues par Denel s’élèvent à 653 millions de Rands. 

Le projet prévoit la production de 244 VCI Badgers pour un cout total avoisinant les 540 millions d'euros (10 milliards de rands). Les 223 véhicules de série seraient déclinés en cinq versions principales, à savoir : infanterie, missile, commandement, mortier et appui feu. Même si Denel semble avoir résolu les difficultés techniques dans le développement du canon de 30mm CamGun et du mortier de 60mm, la société reste confrontée à la complexité technique du programme, le manque de liquidités et à l'érosion de la base des fournisseurs. Le programme a aujourd’hui plusieurs années de retard et un cout total qui devrait être supérieur à 860 millions d'euros (16 milliards de rands) selon les estimations d'Armscor. 

samedi 7 novembre 2020

TENTATIVE D'EXPLICATION

Les récentes victoires de sociétés israéliennes sur différents marchés de fourniture d'engins ou de sous ensembles blindés ont permis de mettre en lumière ce secteur de l'industrie de défense du pays. Alors qu'Israël n'a jamais exporté le moindre blindé lourd (char, VCI,) c'est par la fourniture de sous ensembles que les sociétés israéliennes arrivent à s'imposer sur les marchés. Blablachars a voulu dépasser ce paradoxe pour tenter d'expliquer les récents succès israéliens que le dynamisme et l’agressivité commerciale des sociétés impliquées ne suffisent pas à expliquer. Pour obtenir de tels résultats les sociétés israéliennes s’appuient sur des caractéristiques communes que l'on peut résumer en trois mots : innovation, management et soutien. 

vendredi 6 novembre 2020

PREMIERS TIRS POUR LES PIRANHA V ROUMAINS

L'armée roumaine a effectué cette semaine les premiers tirs de vérification avec ses nouveaux Piranha V sur le complexe d'entrainement de Getica. Les 36 premiers véhicules ont été livrés au début du mois et affectés aux "Red Scorpions" de la 26ème brigade d'infanterie. C'est cette même unité qui a été chargée de conduire les tirs qui devraient permettre au véhicule d'être officiellement mis en service dans l'armée roumaine, qui devrait recevoir 225 véhicules dans les prochaines années. Les Piranha V qui sont équipés de la tourelle UT 30 Mk2 d'Elbit Systems devraient remplacer la flotte de BTR (appelés TAB dans l'armée roumaine) datant de l’ère soviétique. 

PREMIERES SUITES DE L'ACCIDENT D'AAV DE JUILLET

Bien qu'elle ne soit pas encore terminée, l'enquête sur les causes du naufrage d'un Amphibious Assault Vehicle (AAV7) qui avait couté la vie à neuf soldats (huit Marines et un marin) a déjà entrainé la relève du commandant de bataillon. Dans un communiqué, publié il y a quelques jours le Corps des Marines précise que le Lieutenant Colonel commandant le Bataillon d'Assaut 1/4 de la 15èeme Marine Expeditionary Unit a été relevé de son commandement par le général commandant la 1ère Marine Expeditionary Force. Cette décision est motivée "par la perte de confiance et de crédibilité dans la capacité de l'officier à commander à la suite des événements survenus au large des côtes sud de la Californie en juillet dernier". Le véhicule avec quinze soldats à bord avait coulé par 1500m de fond alors qu'il rejoignait un navire après un exercice sur l'ile de San Clemente. L'enquête se poursuit pour déterminer les causes exactes de ce drame.

LE T-72 B3 CONTINUE D'ARRIVER DANS LES UNITES RUSSES

L'agence Tass a annoncé hier la livraison d'un nouveau lot de T-72B3 aux forces russes. Dans on communiqué l'agence de presse indique que la firme Uralvagonzavod a remis au Ministère de la Défense un nouveau lot de chars modernisés. Le T-72B3 est l'ultime évolution du T-72 intégrant de nombreuses améliorations dont un nouveau groupe moto propulseur et une nouvelle conduite de tir. Le plan d'équipement prévoit la transformation au standard B3 de l'ensemble de T-72 en attente de réparation ou en stock. La Russie prévoit de transformer l'ensemble de ses T-72 en T-72B3. A terme, les unités blindées russes seront équipées de T-72B3, T-80BVM, T-90M et du très attendu T-14.

RETOUR AUX FONDAMENTAUX POUR L'ARMEE AMERICAINE

Même si l'armée américaine souhaite que la première victime du prochain conflit soit un robot et non un être humain, le nouveau "patron " du Manoeuver Center de Fort Benning a rappelé qu'aucune technologie ne peut épargner à elle seule les pertes humaines. Selon le Major General Patrick Donahoe, la technologie devrait donner un avantage certain aux soldats mais elle n'évitera pas les affrontements brutaux de l'infanterie et des chars. Avec son état-major le Général Donahoe est entrain de revisiter des concepts éprouvés de la Guerre froide comme la coopération infanterie chars ou l'existence d'un niveau divisionnaire renforcé. Selon lui, cet échelon a été cantonné dans un rôle de soutien pour les opérations d'Irak et d'Afghanistan conduites par des brigades renforcées. Le Général Donahoe veut renforcer le niveau divisionnaire avec le retour d'une artillerie divisionnaire et d'éléments de reconnaissance " divisional cavalry" permettant aux commandants de division de conduire le combat à un niveau supérieur à celui des brigades. En contrepartie les Brigades Combat Teams (BCT) pourraient perdre une partie des moyens accumulés depuis la guerre froide, de taille moindre les BCT pourront être renforcés de moyens divisionnaires en fonction des missions confiées. Les BCT devraient voir leur efficacité augmentée grâce à l'utilisation de nouvelles technologies. Dans ce domaine, l'observation des derniers conflits montre qu'une utilisation limitée et définie de technologies innovantes au sein d'une force conventionnelle de type "guerre "froide" peut avoir un impact significatif voire déterminant sur l'issue des opérations. L'emploi des drones dans le conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan illustre cette injection ciblée de technologies modernes au sein d'une force conventionnelle.

Cette prise de position du commandant du Manoeuver Center pourrait être considérée comme une volonté de revenir aux guerres du passé et de tourner le dos à l'avenir. Ces déclarations montrent au contraire que l'armée américaine est en train de tourner la page des années 2000 et des opérations de contre insurrection. Elle veut se préparer sur le plan matériel et doctrinal à des engagements plus violents face à des ennemis de niveau équivalent.  Les nouveaux matériels en cours d'adoption traduisent ces nouvelles priorités (armement, protection) tout comme les nouvelles orientations doctrinales esquissées par le Général Donahoe qui privilégient le retour de la manoeuvre et de la coopération infanterie chars. L'infanterie doit donc être dotée de moyens capables de suivre les chars et de combattre à leur rythme. CQFD ! 

jeudi 5 novembre 2020

L'IRAN CONTINUE DE RENFORCER SA FRONTIERE NORD OUEST

L'agence de presse iranienne Mehr publie aujourd'hui les photos du déploiement vers la frontière nord ouest de nouveaux moyens lourds. Cette opération fait suite à un premier renforcement du dispositif dans la région au début du mois. Selon l'agence de presse, la 116ème brigade blindée de l'armée de terre normalement stationnée dans la province de Qazvin (au sud de la mer Caspienne) qui a été déployée pour améliorer la sécurité de la zone frontalière. Sur les photos publiées par l'agence Mehr, on peut apercevoir des chars Chieftain dont 700 exemplaires furent acquis par l'Iran avant la Révolution de 1979. On ne sait pas si ces chars sont encore dans leur configuration initiale ou si ils ont été modernisés depuis leur mise en service. Sur certains porteurs, les chars sont accompagnés d'engins transport de troupes de type M113. En début de semaine, l'Iran a effectué un exercice militaire dans cette même région frontalière avec plusieurs brigades d'infanterie et d'importants moyens.