UNE INTELLIGENCE ARTIFICIELLE POUR L'IDENTIFICATION AMI ENNEMI

Dans le cadre d'un Plan d'Etudes Amont, la Direction Générale de l'Armement (DGA) et MBDA ont développé un système d'imagerie pour l'acquisition automatique d'objectifs grâce à l'intelligence artificielle. Ce programme dénommé 2ACI a été "entrainé" avec des images générées par ordinateur avant son intégration dans un système complet. Le programme a démontré son efficacité en détectant, reconnaissant et identifiant des véhicules en utilisant l'imagerie infrarouge. C'est une start-up française Kalray, pionnière dans le domaine des processeurs pour systèmes intelligents qui a prêté son concours à MBDA pour le développement de ce programme. Celui-ci a démontré ses capacités à fonctionner sur tous les types de véhicules et dans toutes les conditions météo et de luminosité. Le système 2ACI pourrait être intégré dans le programme Scorpion ainsi que sur le module de tir du missile MMP, en attendant d'équiper peut être un futur engin terrestre téléopéré français.

DEUX APS POUR LA PROTECTION DU STRYKER

L'armée américaine devrait cette année procéder à un certain nombre de tirs réels sur des engins blindés équipés d'un des systèmes de protection active susceptible d'être adopté pour la protection des véhicules légers comme le Stryker 8x8. Les deux systèmes en lice sont l'Active Defense System (ADS) développé par Rheinmetall et le Trophy Vehicle Protection System de Rafael. Le candidat favori de l'armée américaine le système Iron Curtain de la société Artis a été éliminé au vu de performances jugées insuffisantes par les services officiels. 

LE NIGERIA ETRENNE SES NOUVEAUX MATERIELS CHINOIS

C'est un média russe qui a relayé l'information selon laquelle le Nigeria avait mené la semaine dernière une opération contre le groupe terroriste Boko Haram. Cette dernière baptisée "Tura Takai Bango" se serait déroulée autour du 8 janvier et aurait impliqué les moyens blindés mécanisés récemment livrés au Nigéria par la Chine dans le cadre d'un contrat d'un montant de 152 millions de dollars. Des clichés diffusés par le média russe permettent de voir des chars VT-4, des ST-1 "Assault Gun" ainsi que des obusiers SH-5. Il est difficile d'avoir des précisions sur l'intensité et la nature des actions menées par ces engins, mais le Nigéria n'a pas attendu longtemps avant d'engager les éléments les plus lourds dans une opération de type contre insurrectionnelle. 

PREMIERE COMMANDE EXPORT POUR GAARDTECH.

La société australienne GaardTech qui développe et commercialise des solutions d'entrainement vient d'obtenir son premier contrat export avec l'armée britannique. Celle-ci vient en effet de commander un ensemble cibles robotisées représentant le volume d'un Groupement Tactique Inter Armes. Cette formation tactique composée entre autres de chars, véhicules de combat blindés et systèmes SAM permettra aux unités britanniques de s'entrainer sur le plus grand ensemble de cibles au monde. Cette commande permet à l'armée britannique de se doter d'un système d'entrainement adapté à la résurgence des menaces dites de haute intensité et au développement des forces blindées mécanisées. Une première commande export pour la société australienne qui sera très certainement suivie d'autres contrats pour ces solutions d'entrainement innovantes.

DERNIERE EVOLUTION DU MERKAVA IV

La dernière évolution du char israélien Merkava est le Merkava IV Model 400. Elle se distingue de ses prédécesseurs par l'installation d'un nouveau système C2 (Command & Control) et d'une version améliorée du système Trophy. Celui semble recevoir un plus grand nombre de senseurs. Ainsi sur la photo ci-dessous on peut apercevoir un capteur (probablement optique) au dessus du radar du système. Cette nouvelle version du Trophy permet peut être d'intercepter les projectiles à énergie cinétique comme les munitions antichars de type Flèche ou APFSDS. On peut voir dans une vidéo publiée par Elbit Systems que le système Iron Fist posséde déjà cette capacité d'interception et comme son concurrent peut être décliné en version allégée pour la protection de différents véhicules. Heureux les équipages dont le pays peut développer et produire deux systèmes de protection active pouvant être adaptés sur une grand nombre de véhicules en service.

LA DERNIER LIGNE DROITE POUR LE MOTEUR DE L'ALTAY ?

On a eu la confirmation ces derniers jours de l'existence d'un prototype de moteur pour le char turc Altay. Au cours d'une conférence de presse, Ismail Demir président des industries de défense a confirmé l'existence de ce projet en cours de tests et a même annoncé que l'on pouvait s'attendre à la production d'un petit nombre de chars dans le courant de l'année avec les moteur disponibles. On peut voir ce moteur tourner au banc dans la vidéo (2'11'') présentant les objectifs de l'industrie de défense turque pour 2021. Bien que l'on sache peu de choses sur ce moteur dénommé BATU, quelques informations indiquent qu'il pourrait développer une puissance de 1500cv pour un couple 4600Nm. On ignore également si le développement d'une transmission est prévue dans le projet BATU. La sortie du premier char des chaînes de production devrait être un événement très médiatisé par les autorités turques, pour tenter de faire oublier les déboires du char depuis la signature du contrat de production en 2018.

LA JOURNEE DE LA MULE !

Trois événements distincts qui se sont déroulés ces derniers jours ont mis en lumière une nouvelle génération d'engins, communément appelés mules. Appelés à prendre une place croissante sur les futurs théâtres d'opérations les engins téléopérés posent évidemment la question de leur armement et de sa mise en œuvre. Celle-ci doit elle conserver " l'homme dans la boucle" et dans cette hypothèse quels savoir-faire tactiques doit-on exiger de ces équipages manœuvrant des engins sans avoir à craindre de façon directe les menaces et les éventuelles actions ennemies ? A contrario, doit-on confier le pilotage de ces engins à des intelligences artificielles, avec une délégation qui pourrait aller jusqu'à l'ouverture du feu ? Cette hypothèse est pour le moment rejetée par de nombreux pays occidentaux même si beaucoup continuent de travailler sur le sujet en développant les apprentissages, la reconnaissance ami /ennemi. Le débat reste ouvert, le conflit du haut Karabagh a permis de mesurer les capacités des engins aériens téléopérés mais aussi l'importance des capteurs et des systèmes de défense, largement absents des opérations.