HOMMAGE AUX TRAVAILLEURS DE L'OMBRE

Pour ceux qui auraient encore des doutes sur la pertinence et l'efficacité d'un système de chargement automatique, blablachars propose une petite vidéo qui est aussi un hommage des soldats indispensables mais rarement cités : les chargeurs, appelés radios-chargeurs sur AMX30. En un peu moins de deux minutes, on y voit successivement ces hommes de l'ombre exercer leur art à bord d'un T-55, d'un Leopard 1 d'un Abrams et d'un Merkava. Le meilleur étant gardé pour la fin avec le chargement du canon d'un Challenger 2 ! Le chargement manuel vit ses derniers moments, l'augmentation des calibres rend inéluctable le passage à un système de chargement automatique pour les futurs chars. Le Leclerc fut en son temps le premier char occidental à bénéficier de cette technologie lui permettant de tirer six obus en une minute dans toutes les configurations et de redoubler en moins de 10 secondes sur un objectif.

PLAN DE SOUTIEN BLINDE ET APS

L'Allemagne a annoncé un plan de soutien à l'industrie de défense en présentant une liste d'équipements prioritaires pour la modernisation des armées. Pour la composante terre, poursuite des livraisons de VCI Puma, modernisation du Marder pour prolonger sa vie opérationnelle. Autre grand bénéficiaire de ces mesures, le Leopard 2 qui devrait également être modernisé par l'adjonction d'un système de protection active. L'Allemagne avait annoncé son souhait d'équiper d'APS (Active Protection System) les 17 chars devant participer à la Very High Readiness Joint Force et avait pour cela choisi le système Trophy de Rafael après son évaluation aux côtés de l'Iron Fist d'Elbit et de l'ADS de RheinMetall. On ignore lequel de ces systèmes sera adopté pour ce rétrofit. A côté de ces annonces blindées, aucune mesure ou annonce particulière n'a été faite concernant le MGCS. Les systèmes de protection active s'imposent de plus en plus sur les chars modernes ou revalorisés, faudra-t-il attendre 2035 et le MGCS pour voir un engin français équipé de cette technologie ? Les progrès et la prolifération des missiles AC rendent chaque jour la question plus pressante.

LE RETROFIT A LA FACON JORDANIENNE

Même si l'engin n'est pas récent, il fut présenté au cours du salon SOFEX 2016, il mérite que l'on s'arrête deux minutes sur le montage. Le châssis est universellement connu, il s'agit du CVRT Scorpion, engin de reconnaissance britannique dont la Jordanie possède encore 300 exemplaires dans différentes versions. C'est sur ce châssis que le King Abdullah Design and Development Bureau (KADDB) a monté le module de combat ukrainien, Kastet. Celui-ci est la version modernisée de la tourelle Shkval montée sur les BMP1 ukrainiens et géorgiens. Ce module embarque un canon ukrainien ZTM-1 de 30mm et de deux missiles antichars Barriers d'une portée de 5000m. Ce rétrofit a continué d'évoluer avec la mise en place d'une nouvelle version du module dont on peut voir un cliché ci-dessous.
Ce montage illustre toutes les possibilités offertes dans le cadre d'opérations de modernisation et de rénovation d'engin blindé. Le choix d'un module de combat téléopéré permet d'éviter les problèmes liés à la présence d'un panier de tourelle, nécessaire à l'installation d'un équipage. Les opérations de modernisation vont se multiplier dans les années à venir et peut être changer de nature. Aujourd'hui essentiellement dédiées à la revalorisation de la fonction feu, demain les opérations de modernisation permettront peut être de transformer des engins classiques en UGVs, rendant cette technologie à des pays aux budgets de défense limités.

NOUVEAU VCI POUR L'ARMEE SERBE

Le Véhicule de Combat d'Infanterie (VCI) Lazar3 a été mis en service dans les forces serbes. Développé et fabriqué localement, le Lazar3 est un 8x8 pouvant embarquer neuf fantassins. La version tourellée du Lazar3 est armée d'un canon russe de 2A42 de 30 mm, tandis que la version de base reçoit une mitrailleuse de 12.7mm Zastava M02 Coyote. La protection de l'engin a fait l'objet d'un soin particulier avec une protection balistique de niveau 3, portée à 3+ sur l'avant du véhicule et une protection anti mines niveaux 3a et 3b (mine explosant sous une roue ou au centre du véhicule). La protection peut être portée au niveaux 4 pour le véhicule et 5 pour l'avant par l'ajout de blindage additionnel. Le nouveau VCI est prévu équiper les unités d'infanterie et les forces spéciales serbes. 

DES NOUVELLES DE LYNX 7

Le Sous Groupement Tactique Interarmes ou SGTIA formé par le 5ème Régiment de Dragons poursuit sa mission et ses entrainements sur le camp de Gaziunai, dans la région de Rukla. Les équipages des six chars Leclerc faisant partie de ce SGTIA peuvent travailler les savoir faire individuels et collectifs dans les domaines techniques et tactiques au niveau du char et du peloton. Le SGTIA français intégré au bataillon commandé par l'Allemagne a été  renforcé cette année d'un char, il compte donc cinq Leclerc, quatorze VBCI et cinq VAB servis par plus de trois cents hommes. Le nombre de cinq chars projetés constitue-t-il le plafond de verre de la projection de blindés lourds par la France ? Mauvaise volonté ou incapacité à faire plus, personne ne semble presser de donner une réponse sur le sujet. Loin de toute polémique, cette mission reste tout de même une formidable opportunité pour les équipages, ce dont on ne peut que se réjouir !

L'EXAMEN DES FINANCES DES PROGRAMMES BLINDES AMERICAINS

L'armée américaine a été "invitée" par un rapport du GAO ou Government Accountabilty Office (équivalent de notre Cour des Comptes) à procéder à une analyse des couts des programmes OMFV (Optionally Manned Fighting Vehicle) et MPF (Mobile Protected Fire). Les couts annoncés par l'armée pour ces programmes, respectivement 46 et 16 milliards de dollars sont remis en question par l'organe fédéral de contrôle budgétaire. Ce dernier estime que l'armée a perdu déjà 21 milliards de dollars ces vingt dernières années dans les échecs des différents programmes de véhicule de combat blindé. Soucieuse de développer au plus vite des engins capables d'affronter une éventuelle menace russe, l'armée a utilisé pour ces deux programmes un artifice législatif connu sous le nom de Section 804, lui permettant de s'affranchir d'étapes pourtant obligatoires dans la conduite des projets. Ces "libertés" que l'armée américaine s'est engagée à corriger, ne sont pas le principal souci du GAO qui considére que les couts annoncés par les militaires pour ces programmes ne reflètent pas la réalité, ne prenant pas en compte les éventuels problèmes pouvant survenir au cours du développement des engins. Le GAO préferait pour cela que l'armée américaine puisse donner une plage d'estimations compatibles avec le Guide d'Estimation des Couts du GAO permettant aux décideurs dont le Congrés de disposer d'une gamme d'estimations des couts.

RHEINMETALL POURRAIT VENDRE DES MUNITIONS A L'ARMEE AMERICAINE

L'armée américaine a indiqué son souhait d'entrer en négociation avec la société RheinMetall pour la fourniture de munitions de 120mm. Le contrat porterait sur la livraison d'une quantité non précisée de munitions DM53 (appelée DM63 à l'export) et de sa version améliorée DM53A1. Selon RheinMetall cette munition est particulièrement adaptée aux canons L44 et L55 de la société allemande, qui met également en exergue la capacité de cette munition à être utilisée dans une large gamme de températures grâce à un système de propulsion garantissant le maintien de la trajectoire balistique du pénétrateur. Cette commande est peut-être destinée à la constitution de futurs stocks américains en Europe, les munitions seraient ainsi fabriquées au plus près de leur lieu de stockage. Ces munitions allemandes viendront en complément des munitions américaines de la famille M829, dont la dernière version A4 est en service depuis 2016 sur les versions SEPV2 et V3 du char M1 A2 Abrams.