MUNITIONS COREENNES POUR CHARS TURCS

La Corée du Sud ne fournit toujours pas de moteur au char turc Altay, mais livre des munitions de 120mm à l'armée turque. La Corée su Sud qui ne partage pas les facteurs de tensions existants entre la Turquie et plusieurs états européens, n'est tenue par aucun embargo ou boycott et peut approvisionner l'armée turque en munitions de 120mm. Ce calibre est largement répandu au sein des unités blindées étant celui du Leopard 2A4 et celui de la version modernisée du M60 armée du canon MG 253 de 120mm, que l'on retrouve également sur le Merkava IV. Les clichés ont peut être pris en Syrie au cours d'une opération de (re)mise en condition des chars en vue d'un prochain engagement. L’approvisionnement des tourelles imposant de "décoconner" les obus pour les embarquer dans les engins. A noter que les conteneurs de couleur sable portent des marquages indiquant la présence d'obus APFSDS-T ou Armor Piercing Fin Stabilized Discarding Sabot-Tracer ou munitions flèches antichars. On note également la présence de boites de munitions de calibre .50 pour les mitrailleuses des engins.

LE T-14 PROCHE DE SA MISE EN SERVICE ?

Dans un entretien avec l'Agence Tass, le CEO de Rostec, Sergei Chemezov a annoncé que la mise en service au sein des forces russes, des premiers T-14 de série aurait lieu dans le courant de l'année 2021, avant que celui-ci devienne le matériel majeur des unités de char. Le CEO de l'entreprise d'état en charge du développement et de la production du char a déploré l'annulation des salons de défense, ayant empêché la présentation du T-14 à l'étranger et auprès des clients potentiels. La version téléopérée ne sera pas produite en série mais servira de "laboratoire" pour l'expérimentation des technologies des futurs robots terrestres. Le T-14 présenté pour la première fois en mai 2015, a connu une mise au point difficile dont les différentes péripéties ont alimenté de nombreuses rumeurs autour de ses performances et capacités. Cette annonce pourrait confirmer la fin de cette phase de développement et d'essais et le début de la production en série du T-14. rendez vous en mai sur la Place Rouge, sans oublier que sa mise en service au sein de l'armée russe constitue la condition préalable à toute exportation.

UNE NOUVELLE PUBLICATION POUR LE PROGRAMME OMFV

L'armée américaine s'apprête à publier une Request For Proposal (RFP) complète dans le cadre du programme Optionally Manned Fighting Vehicle (OMFV). Cette publication devrait concerner la phase 2 ou Concept Design Effort en vue de collecter les informations nécessaires à l'élaboration des demandes futures et de conduire les activités de design en amont de la revue fonctionnelle du système. A la suite ces travaux, cinq contrats seront attribués en juin prochain avant la publication d'une nouvelle RFP quelques mois plus tard. l’entrée en service des premiers exemplaires du nouveau véhicule est prévue au cours de l'année fiscale 2028, 4.6 milliards de dollars sont déjà prévus pour ce programme pour les années 2020-2026. Ce nouveau programme met l'accent sur la survivabilité de l'engin, devenue la première exigence du programme devant la mobilité, la létalité, la capacité d'évolution, le soutien logistique ou la composition de l'équipage. Selon le général Coffman, directeur de l'équipe Next Generation Combat Vehicle, l'OMFV  pourrait être constitué d'un ensemble de véhicules équipés de systèmes d'armes différents et regroupés au sein d'unités tactique de niveau bataillon. L'idée d'un engagement contre un adversaire proche ou équivalent (near to peer) se traduit par armement capable d'engagements rapides, possédant une autonomie accrue en munitions ainsi que des éléments de contrôle permettant le traitement simultané de plusieurs objectifs. Le programme OMFV doit garantir la supériorité technologique de la plateforme choisie pour ce projet, a rappelé le Général Coffman.

A ce jour le seul projet connu pour ce programme est celui de Rheinmetall en association avec Raytheon au sein du Team Lynx. BAE Systems a annoncé une alliance avec Elbit Systems pour développer "la technologie des véhicules de combat."

COUP D'OEIL SUR UNE ARMEE LOINTAINE ET MECONNUE !

Méconnue par bon nombre d'observateurs européens, l'Arme Blindée chilienne a présenté ses capacités au Ministre de la Defense, Mario Desbordes au cours d'une visite au camp militaire de Pozo Almonte. La 2ème brigade blindée de Cazadores a effectué une démonstration de tir interarmes avec des Leopards 2A4 et des Marders 1 A3. Outre ces unités blindées et infanterie, cette brigade blindée créée en 2007, comprend également un peloton de reconnaissance blindé, une compagnie de génie, un régiment d'artillerie  ainsi que des éléments logistiques et de transmissions. La visite qui s'est poursuivie au Centre d'entrainement au combat blindé a permis aux autorités de découvrir les simulateurs Leopards et Marder ainsi que celui dédié aux postes de commandement permettant d'entrainer le personnel à la mise en œuvre des solutions de communications fournies par Elbit Systems. Pour ses véhicules, l'armée chilienne est majoritairement équipée de matériels terrestres d'origine allemande. Ainsi l'arme blindée déploie dans le nord du pays 140 Leopards 2A4 CHL sur les 200 livrés en 2009 tandis que les trente Leopards 1 sont essentiellement employés au sud, dans la région de Patagonie. Depuis 2005, l'Infanterie utilise principalement des Marder 1 A3 équipés du système MELLS, dont elle posséde 280 exemplaires fournis par l'Allemagne au moment du retrait des Marders 1 de la Bundeswehr. 

EXAMEN DETAILLE D'UN MISSILE ANTICHAR RUSSE

Les spécialistes du Corps des Marines ont pu examiner en détail plusieurs missiles antichars russes 9M111M ou AT-4B Spigot selon la terminologie de l'Otan. Les quatre engins qui proviennent de Syrie ont été remis à l'armée américaine par des forces partenaires sans que l'on connaisse les modalités exactes de ce transfert. L'examen détaillé des missiles par les spécialistes a permis de collecter des données intéressantes sur ces munitions. Ces données devraient être utilisées pour la protection des troupes confrontées à ce type d'armement ainsi qu'au cours des opérations de dépollution menées par les équipes Explosive Ordnance Disposal (EOD) des Marines qui ont déjà neutralisé une centaine de munitions de ce type en 2020.

UN SGTIA BELGE A BARKHANE EN 2021 ?

Une compagnie (terminologie belge) ou Sous/Groupement Tactique Inter Armes (SGTIA) belge pourrait rejoindre la force Barkhane dès l'année prochaine et non pas la task-force Takuba. La composante terre qui milite pour cet engagement fournirait les 200 hommes de ce détachement qui pourrait ainsi tester en conditions réelles les véhicules commandés dans le cadre du programme CaMo. Cet engagement souhaité par l'armée belge reste cependant une décision très politique comme l'indique la note de politique générale du Ministère de la Défense soumise à la Chambre des Députés, début novembre. Ce recours à un débat parlementaire pourrait constituer une sorte d'approbation permettant au gouvernement de surmonter les oppositions que suscite ce déploiement chez les Verts francophones, Écolos et Socialistes flamands, tous membres de la coalition Vivaldi au pouvoir.

VERS UN APS FRANCAIS ?

Une vidéo diffusée sur Twitter, montre des images de synthèse du futur système de protection active français. Développé par Thalès et Nexter, ce système baptisé PROMETEUS,pour PROtection Multi Effets Terrestre Unifiée pour Scorpion pourrait être testé dès 2022 sur un Griffon. Ces tests dénommés "Final Dynamic tests" pourraient laisser penser que le développement du système a commencé bien avant cette communication et pourrait être assez avancé. En attendant les premiers résultats de ces tests, on ne peut que saluer cette nouvelle et la mise au point prochaine de ce système, qui permettrait à l'armée de terre de se doter d'une protection pour ses engins de combat comme l'ont déjà fait de nombreuses armées. On ne peut donc que souhaiter un développement rapide et efficace de PROMETEUS pour le voir rapidement installé et mis en œuvre sur les Griffon et les Jaguar sans oublier le Leclerc sur lequel il doit être monté au cours des opérations de rénovation prévues dans le cadre du programme Scorpion.