
Le commandement de l'armée tchadienne serait à la recherche de fournisseurs différents de ceux auxquels le pays a recours depuis plusieurs années, à savoir l'Ukraine et la Russie. Les équipements acquis auprès de ces pays auraient été particulièrement impactés au cours des récentes opérations contre les combattants du FACT (Front pour l'Alternance et la Concorde au Tchad). Le nouveau pouvoir en place à N'Djamena souhaite régénérer son équipement, largement mis à mal par les différents combats menés par l'armée tchadienne, comme ce fut le cas en 2008. Cette année-là, au cours de la guerre contre des milices soutenues par le Soudan, l'Armée nationale tchadienne avait perdu 20 chars T-55 sur les 60 qu'elle possédait à ce moment. Ces engins ont été remplacés en 2013 par une trentaine de chars chinois Type 59G, acquis en toute discrétion. Ces engins ne semblent pas visés par le plan d'Itno Deby, qui se concentre sur les fournisseurs russes et ukrainiens. Au-delà de ce besoin, cette recherche de nouveaux fournisseurs occidentaux traduit la volonté de Itno Deby de renforcer sa légitimité et de modifier les canaux d'approvisionnement mis en place par son père pour les remplacer par de nouvelles sources d'approvisionnement, de préférence françaises et américaines. Enfin, la menace d'une nouvelle offensive du FACT équipé de matériel fourni par le Maréchal Haftar pourrait mettre en difficulté les forces tchadiennes et menacer la survie du pouvoir en place. La demande tchadienne ne devrait donc pas rester lettre morte, pour éviter une telle issue dans un pays essentiel dans la région mais aussi contrer une éventuelle offensive commerciale chinoise, dont certains équipements sont déjà en service dans l'armée locale et dans un certain pays voisins dont le Nigéria.