PREMIER TIR DE SPIKE LR2 DE L'ARMEE ESPAGNOLE

L'armée espagnole a procédé la semaine dernière au tir de son premier missile antichar Spike LR2 depuis un véhicule équipé du nouveau lanceur ICLU (Integrated Command Launch Unit) sur un objectif situé hors de la vue directe de l'opérateur. La préparation de ce tir ainsi que les données cartographiques nécessaires au tir ont été gérées à l'aide d'une tablette Sudocu acquise par l'armée espagnole. Le Spike LR2 est une version améliorée du Spike LR qui possède des capacités de pénétration améliorées de 30% et peut intégrer une tête explosive polyvalente programmable par le tireur. Outre ces améliorations, le Spike LR2 bénéficie d'une portée accrue (5500m) et d'un double autodirecteur électro-optique. Compatible avec les missiles Spike LR en service dans l'armée et l'infanterie de Marine espagnoles, le LR2 peut être utilisé à partir de plateformes variées, comme des hélicoptères, des véhicules blindés, ou des navires. Madrid prévoit d'acquérir 1680 missiles Spike LR2 et 168 postes de tir grâce à un programme d'acquisition dont le lancement reste en attente de financement alors que les premières formations ont déjà démarré.

LES PREMIERS WHAP ARRIVENT DANS L'ARMEE INDIENNE

Conformément aux prévisions de l'armée indienne, celle-ci a reçu les premiers exemplaires de son nouveau véhicule de combat amphibie (WhAP Wheeled Armored Amphibious Platform) co-produit par la firme Tata et la DRDO (Defense Research and Development Organization). Bien que les premiers exemplaires livrés aient été remis à la Police indienne, il est probable que les engins soient plutôt destinés à opérer dans la région frontière du Ladakh. Cette utilisation opérationnelle constituera également un test grandeur nature qui permettra de déterminer les aptitudes du WhAP à évoluer et combattre à haute altitude. L'armement de la version VCI est constitué d'un canon de 30mm monté dans une tourelle téléopérée Kongsberg ; selon plusieurs sources indiennes, cet équipement pourrait remplacer un armement d'origine nationale développé par BHEL (Bharat Heavy Electrical Limited)et la DRDO dont les premiers exemplaires ont déjà été intégrés sur d'autres véhicules. L'armement est complété par une mitrailleuse de 12,7mm et un poste de tir séparé pour le missile antichar AT-4 Spigot. D'un poids de 25 tonnes, le WhAP est motorisé par un moteur Cummins ISX 600 développant 600ch et peut embarquer 12 soldats équipés. Les prochains mois devraient permettre de voir le VCI indien évoluer sur les hauts plateaux de la région du Ladakh et donner un aperçu de ses performances réelles. L'introduction de cet engin devrait permettre à l'armée indienne de disposer d'un véhicule de combat moderne capable de remplacer les BMP2 peu adaptés aux opérations dans les régions montagneuses.

UN PREMIER BATAILLON DE STRYKER M-SHORAD A LA FIN DE L'ANNEE

L'armée américaine prévoit de disposer à la fin de l'année 2022 d'un bataillon équipé du système M-SHORAD (Short Range Air Defense) basé sur le Stryker. Un premier peloton existe depuis un peu moins d'un an au sein du 5ème Bataillon du 4ème Régiment d'Artillerie antiaérienne stationné en Allemagne. Le rythme de production actuelle permet d'envisager l'arrivée des systèmes d'ici la fin de l'année 2022. Mis en service pour répondre à un déficit capacitaire urgent identifié dès 2016, le système M-SHORAD a été développé en un temps record, moins de 19 mois séparant la demande des autorités de la livraison au premier tirmestre 2020 des premiers prototypes utilisés pour les essais. Le système M-SHORAD est basé sur un Stryker A1 embarquant un module de combat développé par Leonardo armé de missiles LongBow Hellfire, Stinger et d'un canon XM914 de 30mm. L'armée américaine prévoit de répartir les 144 systèmes commandés au sein de quatre bataillons ainsi que des évolutions qui pourraient permettre au système d'utiliser des munitions à énergie cinétique ainsi que des armes à énergie dirigée capables d'engager des drones  (C-UAS) ainsi que divers projectiles d'artillerie comme les roquettes et les obus de mortiers (C-RAM). Le développement de ce système et sa mise en place dans des délais réduits démontrent que les possibilités de combler rapidement un déficit capacitaire existent. Elles passent par l'utilisation de solutions éprouvées et technologiquement matures, comme ici le Stryker, le Hellfire et le Stinger, dont l'emploi combiné permet d'obtenir une réelle efficacité opérationnelle.

FIN DE PARTIE POUR LE BADGER ?

Le projet Hoefyster destiné à remplacer le Ratel au sein de l'armée sud-africaine est aujourd'hui dans une situation extrêmement délicate rendant son avenir très incertain. Armscor (Armaments Corporation of South Africa), agence étatique en charge de la gestion du programme a récemment recommandé un arrêt du programme et la réorientation des fonds initialement dédiés à ce programme à la modernisation du Ratel. Cette recommandation de l'Armscor est motivée par les nombreux manquements et retards du programme ainsi que l'inadaptation des infrastructures de la firme Denel pour la production du Hoefyster. La décision de l'Armscor a été rendue publique au cours d'un comité de défense durant laquelle l'agence sud-africaine a rappelé que le projet prévoyait la livraison de 264 Badger déclinés en cinq versions. En octobre 2020, les autorités sud-africaines avaient déjà souligné les difficultés rencontrées par Denel dans la conduite ce projet et la tenue du calendrier de développement du véhicule entrainant l'annulation des livraisons prévues. Si cette recommandation était suivie par les autorités sud-africaine, elle prolongerait la carrière déjà longue du Ratel, mis en service à partir de 1976 dans l'armée sud-africaine. Une des solutions envisageables pour la modernisation du Ratel serait son équipement avec la tourelle AMICT (Advanced Modular Infantry Turret) initialement destinée au Badger et armée d'un canon de 30mm Emak 30 développé par Denel. La firme sud-africaine semble avoir résolu les principales difficultés techniques liées au développement de cet équipement.  

PREMIERS GMP SUD COREENS POUR L'ALTAY

Le char turc Altay aurait reçu la semaine dernière son premier moteur en provenance de Corée du Sud. Cette livraison de ces groupes motopropulseurs confirme les changements apportés à la lettre d'intention du 22 octobre dernier dont la version initiale prévoyait un transfert de technologies entre les industriels concernés. Selon Ismail Demir, président des Industries de Défense turques, les premiers tests en cours de réalisation devraient permettre de voir en mai prochain, le premier char équipé de la motorisation sud-coréenne. Cette nouvelle met un terme aux recherches turques pour motoriser son char privé de son groupe motopropulseur après la décision allemande de bloquer l'exportation du moteur MTU et de la boite Renk initialement prévus pour équiper l'Altay. On attend donc avec impatience le mois de mai pour (re)découvrir le char turc et sa nouvelle motorisation ainsi que la date de démarrage de sa production en série.

COOPERATION TURCO MALAISIENNE AUTOUR DU PARS

La firme malaisienne DEFTECH ( DRB-HICOM Defence Technologies) va collaborer avec FNSS pour renforcer la candidature des véhicules de la firme turque Pars 4x4 et 6x6 pour le remplacement des Condor 4x4 et des SIBMAS 6x6 en service au sein de l'armée malaisienne. FNSS est présent au salon DSA qui se déroule actuellement à Kuala Lumpur pour assurer la promotion des différents engins de sa gamme. Pour cela le fabricant turc a choisi de présenter le Pars 4x4 en version antichar doté d'une tourelle antichar téléopérée ARC-T ainsi qu'un Pars 6x6 équipé d'une tourelle téléopérée Sancak, armée d'une mitrailleuse de 12,7mm. La coopération entre les deux sociétés devrait permettre le développement et la fabrication du véhicule de combat blindé AV8 Gempita de l'armée malaisienne, basé sur le Pars 8x8. Cet engin peut être décliné dans une douzaine de versions différentes telles que transport de troupes, poste de commandement, antichars,... Le premier lot de 257 AV8 Gempita devrait comprendre 124 exemplaires en versions Véhicule Combat d'Infanterie dotés d'un canon de 25mm (IFV25) ou d'un canon de 30mm (IFV30).

CONTRATS POUR ELBIT SYSTEMS

En moins d'une semaine Elbit Systems a engrangé deux contrats dans le domaine des munitions auprès de deux pays. Le premier de ces deux accords commerciaux concerne la fourniture d'une ligne de production de munitions d'artillerie au profit d'un pays de la zone Asie-Pacifique. Ce contrat d'un montant de 130 millions de dollars prévoit la livraison clés en mains d'ici trente mois d'une complexe industriel dédié à l'assemblage de munitions d'artillerie. Le lieu d'implantation de cette future ligne de production n'a pas été communiqué par la firme israélienne, mais on peut imaginer que celle-ci pourrait se situer dans un des pays ayant récemment acquis des systèmes d'artillerie produits par Elbit Systems comme les Philippines.
Le second contrat signé avec la Suède porte sur la livraison de munitions de 120mm destinés aux chars Leopards. D'un montant de 27 millions de dollars, ce contrat prévoit la livraison dans les dix prochains mois de munitions M339 et d'unités de programmation L'obus M339 est une munition polyvalente au standard OTAn permettant de traiter une grande variété d'objectifs. 

En marge de ces deux contrats Elbit Systems a annoncé que les récentes annonces d'augmentation des budgets de défense par plusieurs pays européens renforcaient les perspectives financières de la société, déjà très bonnes avant le début du conflit en Ukraine.