MGCS : DU RIFIFI AUTOUR D'UNE ARCHITECTURE !

Le quotidien la Tribune dans son édition d'hier pose la question de l'accueil éventuel d'un quatrième partenaire au sein du programme MGCS. Cette question posée à propos d'un programme qui n'en finit plus de connaitre des rebondissements politicos-industriels suscite quelques réflexions sur la nature, l'identité et la légitimité de ce potentiel nouveau venu dans le programme. Le débat franco-français qui s'annonce et qui rajoute à la confusion existante doit être tranché dans les meilleurs délais pour permettre à la France de conserver sa crédibilité dans le programme. 

LE LEOPARD 2A7NO VERBALISE EN NORVEGE

Ça commence mal pour le Leopard 2A7 en Norvège ! Alors qu'il circulait au nord d'Oslo à proximité de la ville de Minnesund, l'ensemble routier transportant un des deux chars en provenance d'Allemagne a fait l'objet d'un contrôle par la Norwegian Road Authority. Celle-ci a constaté que l'ensemble circulait sur le réseau local en dépit d'un poids excédant de 15 tonnes la limite en vigueur. Cette infraction a été sanctionnée d'une amende de 153000 NOK soit un peu plus de 15300 euros et par l'immobilisation du convoi. Le char a été débarqué avant d'être acheminé vers le camp de Rena par un autre camion, mais on ne sait pas qui a payé la note !

MILREM ROBOTICS DEVELOPPERA LES FUTURS SYSTEMES TELEOPERES DE L'ARMEE ITALIENNE.

La NSPA (Nato Support and Procurement Agency) a attribué aujourd'hui un contrat à la firme estonienne Milrem pour la conception et le développement du concept RAS (Robotic and Autonomous System) de l'armée italienne. L'objet de ce contrat de plusieurs années et d'explorer les technologies liées au systèmes robotisés et autonomes pour permettre à l'armée italienne de mettre en place sa stratégie et le plan d'équipement de ses unités. En outre, la firme estonienne soutiendra l'armée italienne dans les différentes expérimentations qui lui permettront de mesurer l'apport de ces systèmes dans les opérations terrestres en milieu urbain. Aucune précision n'a été apporté sur la nature et le nombre des systèmes prévus dans ce contrat ainsi que sur l'éventuelle existence de versions tourellées et armées. La firme estonienne a déjà reçu un contrat de 30,6 millions d'euros de la Commission Européenne pour le développement système terrestre téléopéré européen.

DES MUNITIONS ABM POUR LE DRAGON

L'armée de terre espagnole prévoit l'acquisition de munitions ABM (Airburst Munitions) de 30mm pour permettre la réalisation de tirs d'essais à partir de la tourelle Guardian 30 prévue pour équiper le VCR 8x8 Dragon. Le canon de 30x173mm Mk44 Bushmaster qui équipe cette tourelle permet le tir de  munitions PABM-T (Programmable Airburst Munition -Tracer) présentées par Orbital ATK au cours de la Bushmaster User Conference en octobre dernier. Des essais réalisés en juin dernier ont permis de valider le tir de ces munitions depuis la Guardian 30. Le budget de 825 630 euros alloué à cette opération est largement supérieur au montant du précédent contrat alloué à Alliant Techsystems en 2019 d'un montant de 290 000 euros. Bien que pouvant être utilisées contre une grande variété d'objectifs et en dépit d'un cout unitaire élevé, ces munitions suscitent l'intérêt de nombreuses armées en raison de leur efficacité contre les drones.

LA GUARDIAN 2.0 ADOPTE DES CAPACITES ANTI DRONE

Après Aselsan, il y a quelques jours c'est au tour de la société espagnole Escribano de dévoiler son système anti-drone basé sur la RWS Guardian 2.0. Pour augmenter son efficacité contre les engins sans pilote, la RWS espagnole intègre un lance-grenades automatique Mk 19 de 40mm. Pour permettre le tir des munitions HEDP (High Explosive Dual-Purpose) programmables et dotées de la capacité airburst, le lance-grenades d'origine américaine reçoit un module MPU développé par la firme norvégienne Nammo, dont la filiale espagnole Nammo Palencia collabore avec Escribano sur ce projet. Ce module, présenté comme peu couteux par ses concepteurs permet de programmer des munitions airburst sans recourir à une conduite de tir ou un système similaire. Adaptable sur la majorité des lance-grenades, le MPU permet de diminuer le cout d'utilisation des munitions airburst en évitant le recours à des systèmes de conduite de tir. A côté de ce système, la société espagnole propose également le montage d'une mitrailleuse de 7,62x51mm M134D Gatling (connue par certains opérateurs français) de la société américaine Dillon Aero, dont la cadence de tir maximale peut atteindre 3000 coups par minute, soit 50 coups par seconde ! 

Après l'ajout d'une capacité antichar avec l'intégration de missiles (EOS R600MC) ou d'une capacité soft kill (Hornet), les RWS adoptent également des capacités antidrones grâce à l'adaptation de munitions ou de systèmes. Pouvant être montées sur une grande variété de véhicules, des RWS dotées de cette capacité constitueraient un atout important dans la lutte contre les drones au sein d'un convoi. Peut-être une affaire à suivre côté français...

BMC ABANDONNE SON PROJET D'USINE A KARASU

Selon un quotidien local turc repris par plusieurs médias nationaux, BMC a annoncé l'arrêt de ses investissements dans la future usine de Sakarya / Karasu qui avait accueillir les chaines de production du char Altay. Selon le PDG de BMC, Murat Yalçıntaş les investissements de BMC seront désormais consacrés à l'usine existante d'Arifye au sein de laquelle a a été assemblé le premier (et unique) char Altay produit par la firme turque. Le projet d'un cout global estimé à 500 millions de livres turques aurait du permettre la production dès 2020 dans une première partie de l'usine de plusieurs types de véhicules et de moteurs diesels et d'engins ferroviaires.Tosyalı Holding actionnaire majoritaire de BMC depuis mai 2021 n'a pas réagi à cette annonce après une visite de plusieurs dirigeants sur le chantier de la future usine. Le Fond d'investissements du Qatar qui détient depuis 49,9% de BMC (acquis pour 300 millions de dollars en 2014)Le projet qui a déjà couté 100 millions de livres, fortement soutenu par le Président Erdogan, qui avait posé la première de l'usine en 2019, aurait du donner naissance en 2023 à une usine de 500 000 mètres carrés employant 10 000 personnes pour la production des chars Altay, des véhicules blindés et des camions, de véhicules commerciaux, de rames de train à grande vitesse et de métro. Selon le PDG de BMC le site est désormais à vendre, de nombreux investisseurs turcs et étrangers auraient déjà manifesté leur intérêt, Murat Yalçıntaş a cependant précisé que la décision finale serait probablement prise à Ankara. Le terrain d'une superficie de 220 hectares avait été cédé gracieusement par le Président Erdogan à la firme BMC en même temps que la cession pour 25 ans de l'usine d'Arifye. L'arrêt des investissements sur le site de Sakarya / Karasu confirme les difficultés financières de BMC engagé depuis 2018 avec le soutien du gouvernement truc dans la production du char Altay après la "perte" de l'appel d'offres par Otokar. A cette date, cinq prototypes avaient été assemblés par Otokar, 1 MTR (Mobility Test Preliminary Prototype), 1 FTR (Fire Test Preliminary Prototype),1 BH&T (Balistic Hull & Turret) et deux prototypes de chars de combat complet (PV1 et PV2). L'assemblage de l'unique engin par BMC a été réalisé avec le moteur allemand, qui a présenté un engin hybride doté d'un châssis de Leopard modifié et d'une tourelle d'Altay.

COMBINAISON SINO EMIRIENNE POUR L'ARMEE ALGERIENNE

La firme émiratie NIMR qui a ouvert l'année dernière une unité de production en Algérie a été choisie pour fournir le châssis destiné à accueillir le nouveau mortier de 120mm. C'est le véhicule Hafeet 640A, fabriqué localement qui sert de base à ce nouvel armement, dont les premiers exemplaires ont été livrés à l'armée algérienne. Bien que les caractéristiques exactes de cette arme soient encore inconnues, il pourrait être équipé d'un système de réduction du recul similaire à celui du mortier israélien SPEAR. Des clichés de cet équipement monté sur un véhicule chinois 6x6 Mengshi ont été diffusés par un média chinois, ce qui semblerait indiquer l'adoption de ce système par l'APL (Armée Populaire de Libération).