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lundi 15 février 2021

L'INDE RECOIT SES PREMIERS ARJUN MK1A DES MAINS DU PREMIER MINISTRE

Conformément aux souhaits des autorités indiennes, l'armée indienne a reçu hier les premiers exemplaires d'Arjun Mk1A. Au cours d'une cérémonie qui s'est déroulée à Chennaï, le Premier Ministre Narendra Modi a remis officiellement le premier char au chef d'état major de l'armée de terre. Cette remise a eu lieu en dépit de la poursuite du développement du char par la Defense Research & Development Organisation (DRDO) notamment pour l'intégration de la capacité de tir missile. La production en série du char pourrait démarrer prochainement et bousculer le calendrier initial du projet, dont le caractère politique reste essentiel pour le pouvoir indien et sa doctrine d'auto-suffisance nationale. L'Arjun Mk1A devra faire oublier son prédécesseur dont les défaillances et les lacunes techniques n'ont cessé d'entraver le fonctionnement et l'efficacité opérationnelle.

UN TECHNICAL UN PEU PARTICULIER

Une vidéo de l’État Islamique montrant des images de l'attaque de la ville d'Askira à l'est du Nigéria permet de voir pour la première fois l'emploi d'un technical un peu particulier. Il s'agit d'un FV 103 Spartan capturé par le groupe terroriste et modifié pour son usage. Comme on le voit sur les images, le blindé ouvre la route à la colonne de véhicules à roues en utilisant ses armes. En dépit de sa participation à cette action le FV 103 Spartan version EI a terminé sa carrière au cours de cette opération, ayant été détruit à proximité de la localité d'Askira. Au delà de l'emploi de ce blindé, cette vidéo met en lumière le risque de dissémination des moyens détenus par les armées régulières de la région. Si le phénomène n'est pas nouveau sur certains théâtres comme la Syrie, il est inédit pour l'Afrique, ce qui doit être considéré comme une menace crédible. Les compétences techniques nécessaires à la mise en œuvre des matériels peuvent être fournies par des soldats déserteurs pour les équipements les plus complexes. De nombreux matériels comme les missiles antichars ne nécessitent aucune formation spécifique pour être utilisés par les belligérants comme on a pu le voir au Yémen et en Syrie.

LE BLINDAGE, POUR QUOI FAIRE ?

On évoque régulièrement dans blablachars, les munitions dites "flèches" en français mais connues dans le reste du monde sous les vocables anglo-saxons, KE pour Kinetic Energy, APFSDS pour Armour Piercing Fin Stabilized Discarding Sabot, ou encore Sabot dans l'armée américaine. Ce type de munition développée par les Britanniques dans les années 40 a longtemps été l'apanage des seuls chars lourds dont elle reste encore la munition préférentielle, seule capable de percer les blindages les plus conséquents. Les progrés dans la conception de ces obus ont permis d'améliorer leurs performances en les dotant de pénétrateurs plus longs et plus denses capables de défaire les blindages réactifs, développés pour contrer les progrés de ces munitions. Dans certains cas, une absence quasi totale de blindage peut se révéler plus efficace qu'une accumulation des blindages les plus modernes, comme en témoignent les clichés ci-dessous. 

LAND 400 PHASE 3 : DANS LE VIF DU SUJET

La Phase 3 du programme LAND 400 est désormais entrée dans sa phase la plus importante et certainement la plus décisive avec la livraison officialisée ce jour par les services australiens des trois véhicules fournis par les deux compétiteurs. Cette phase de Risk Mitigation Activity va permettre de confronter les deux engins en évaluant leurs performances respectives dans les différents domaines. Parmi ceux-ci, les plus critiques (protection, puissance de feu et mobilité) feront l'objet d'une attention particulière tout comme les capacités de l'engin à s'intégrer dans les différents dispositifs et moyens utilisés par l'armée australienne, dans le domaine maritime, aérien et terrestre. Un des engins utilisés pour cette phase sera  particulièrement dédié à la réalisation des test de résistance aux explosions. Celles-ci viseront essentiellement le train de roulement et la caisse afin de vérifier le comportement du blindé face aux mines et IEDs ainsi que les estimations de survivabilité de l'équipage et des combattants embarqués. Les résultats de ces évaluations menées par des équipages de l'armée australienne serviront de support à la décision du gouvernement australien pour l'achat des 450 véhicules de combat et des 17 véhicules de soutien choisis. Cette décision est attendue dans le courant de l'année 2022 pour une capacité opérationnelle initiale dans l'année fiscale 2024-2025. Le contrat est estimé à un peu plus de 10 milliards de dollars, soit 8,2 milliards d'euros. 

On espère avoir des images et quelques infos sur le sujet mais en attendant vous pouvez nous dire quel est votre favori.

 

 


UNE ASSOCIATION LACROIX METRAVIB PRESENTE A IDEX

A l'occasion d'IDEX, la société LACROIX présentera la dernière évolution de son système GALIX, destiné à la protection des véhicules de combat. Dans cette nouvelle version le GALIX est couplé au PILAR V détecteur acoustique développé par la société METRAVIB. Le nouvel ensemble appelé SPS (Shoot Protection System) permettra d'accroitre la réactivité et l'efficacité des munitions GALIX en localisant les menaces avant de déclencher le tir des munitions dans la direction appropriée. Le SPS sera présenté sur l'ABJAN MK2 de NIMR, partenaire de LACROIX pour le salon. Ce partenariat pourrait justifier de la présence possible et suggérée par quelques lecteurs d'un ABJAN MK2 dans notre colis mystère. Le couplage de ces deux systèmes déjà choisis par de nombreuses armées illustre la capacité des industries françaises à travailler sur le sujet de la protection des engins de combat et son automatisation pour développer un système de protection active de type Hard Kill. Le couplage avec un détecteur acoustique constitue une des solutions permettant d'améliorer l'efficacité du système, qui pourrait également être associé à un détecteur d'alerte laser, même si aucun véhicule en service dans l'armée française n'est à ce jour équipé d'un tel dispositif. On peut qu'espérer le SDS soit le premier pas vers la mise au point à moyen terme d'un APS Hard Kill français.

samedi 13 février 2021

LE T-14 SERA PRESENTE A IDEX MAIS PAS PRESENT !

Plusieurs médias russes ont confirmé la présentation du T-14 par la société d'état Rosoboronexport au salon IDEX 2021 qui doit ouvrir ses portes dans une semaine à Abu Dhabi. Cette présentation devrait cependant être réalisée sans la présence réelle du char T-14 et du VCI T-15, en raison de difficultés logistiques liées à la situation sanitaire. Cette première action de promotion du char sur un salon étranger,  fait suite à l'autorisation d'exportation accordée il y a quelques semaines. Le choix de la capitale émirienne et du salon IDEX illustre la volonté russe de promouvoir le char sur le marché asiatique et moyen-oriental pour peut être annoncer une première commande au cours du salon. L'armée russe devrait recevoir 132 exemplaires du T-14 et du T-15 dans le courant de l'année. Cette mise en service a été reportée à plusieurs reprises en raison des difficultés rencontrées dans le développement du char, depuis sa première apparition publique, le 9 mai 2015. En dépit de l'absence physique du char, l'annonce de cette présentation encore inédite sur un salon devrait attirer de nombreux visiteurs sur le stand russe. 

UN ENTRETIEN TRES INTERESSANT

Al Jundi (le soldat) le mensuel du Ministère émirien de la Défense publie dans son dernier numéro une interview (en anglais) de D. Morisset, Délégué Régional Nexter pour les Émirats Arabes Unis et la Jordanie. Réalisé dans la perspective du salon IDEX, cet entretien aborde plusieurs points relatifs au groupe français Nexter, à la région et à la place que celle-ci tient dans la stratégie de l'industriel français. Parmi les matériels évoqués par D. Morisset figure évidemment le char Leclerc pour lequel on apprend que les Émirats Arabes Unis ont confirmé le programme de modernisation que Nexter prépare activement en attendant sa réalisation. Les autres équipements développés par la société sont également mentionnés avec une certaine insistance sur les capacités du Titus et sa bonne tenue durant des essais réalisés au cours de l'été 2015. Le Caesar qui suscite (à juste titre) de nombreuses marques d'intérêt dans la région est également très présent tout au long de l'interview. Il faut souhaiter que les différents projets évoqués dans cet entretien soient autant d'occasions de poursuivre une coopération commencée avec le GIAT il y a presque cinquante ans avec la commande de 64 AMX 30 en 1977 pour les forces armées émiriennes nouvellement unifiées, utilisatrices depuis cette date de chars français. 

Un entretien intéressant à lire avant IDEX pour comprendre l'intensité du partenariat entre la France et les Émirats Arabes Unis dans le domaine de l'armement terrestre, les enjeux du salon pour le groupe français et sa vision de sa  place dans le pays et la région pour les années à venir.