Moins d'une semaine après la visite de Sébastien Lecornu à Kiev, la France a annoncé son intention de livrer des AMX10RC à l'Ukraine. Cet engin quadragénaire dont l'armée de terre possède 247 exemplaires a subi depuis sa mise en service de nombreuses revalorisations, au cours desquels il a perdu sa capacité amphibie au profit d'une protection améliorée et de l'intégration de nouveaux équipements. La dernière évolution SEPAR est déployée au sein de l'opération Barkhane, ses prédécesseurs avaient été déployés en Afghanistan et en Bosnie. La promesse du Président Macron d'envoyer un nombre indéterminé d'AMX10 RC en Ukraine en fait le premier engin blindé lourd fourni à Kiev par un pays occidental. L'opération qui va entraîner la mise en place d'une filière logistique dédiée sera en outre, vraisemblablement précédée d'une période de formation des équipages en France. Bien qu'aucune date et aucun volume n'aient été communiqués, cette première pourrait suffire à enclencher une dynamique et entraîner le transfert de blindés lourds comme le Bradley ou peut être des chars. Au delà des querelles sémantiques et de chapelle, il est probable que la rhétorique officielle devrait évoquer la livraison de chars français à l'Ukraine, permettant à notre pays de réaffirmer sa volonté de soutenir Kiev et d'effectuer le geste fort espéré par plusieurs "experts."
mercredi 4 janvier 2023
DES AMX 10 RC POUR L'UKRAINE
BONUS EN UKRAINE !
Des clichés publiés sur plusieurs réseaux sociaux ont présenté des débris de munitions Bonus trouvés en Ukraine, qui pourrait attester de l'utilisation de ce type de munition sur le théâtre ukrainien. Le Bonus est une munition d'artillerie d'un calibre de 155mm développée par Bofors et Nexter destinée à la destruction d'objectifs blindés. Pour cela la munition franco-suédoise possède deux charges préformées ou EFP (Explosively Formed Penetrator) attaquant leur objectif par le haut. La précision de la munition est assurée par un guidage utilisant trois senseurs IR multibandes, associés à un dispositif LIDAR. Cette technologie récente est basée sur l'emploi d'un laser permettant de mesurer la distance entre la munition et l'objectif par l'analyse du temps de retour du rayon laser. Après sa mise à feu l'obus Bonus dont la portée maximale est de 35 km, adopte une trajectoire parabolique jusqu'au déclenchement par une fusée à temps de l'éjection de la sous-munition contenue dans l'obus et stabilisée par des ailettes. Après la phase de détection de l'objectif, les deux charges préformées l'attaquent par le haut en pénétrant à grande vitesse le blindage d'une épaisseur maximale de 100mm, souvent plus faible sur le toit de tourelle de la majorité des engins blindés. La France, la Suède, la Finlande, les États-Unis et la Norvège sont les pays utilisateurs de cette munition dont le coût unitaire est estimé à 40 000 dollars.
VENI, VIDI, MAIS PAS VICI POUR LE CAESAR EN COLOMBIE
Contrairement à ce que Blablachars écrivait, la Colombie ne deviendra pas le onzième utilisateur du canon Caesar produit par Nexter, puisque c'est finalement l'obusier Atmos 6x6 de la firme Elbit qui s'est imposé en dernière minute. Le marché d'un montant avoisinant les 100 millions de dollars prévoit la livraison de 18 obusiers Atmos 6x6 d'ici huit ans, pour permettre à l'armée colombienne de former trois batteries dotées de six pièces chacune. L'offre française qui semblait avoir les faveurs de l'état-major colombien aurait été rejetée en raison d'une augmentation en dernière minute de 12% du prix unitaire des pièces, devenant supérieur à celui de l'Atmos israélien et du Yavuz turc. Ce revirement soudain en faveur de l'obusier d'Elbit n'est pas sans rappeler le choix du char Sabrah par l'armée philippine aux dépens du K21-105, pourtant donné favori. Après cette victoire sur le fil de l'Atmos, on attend maintenant avec impatience de connaître l'identité de l'engin blindé dont Blablachars évoquait la commande en début de semaine !
mardi 3 janvier 2023
DE NOUVEAUX CENTRES D'ENTRAINEMENT POUR LES EQUIPAGES DE MERKAVA
Elbit Systems a annoncé aujourd'hui la signature d'un contrat avec le ministère israélien de la Défense pour la réalisation, la mise en œuvre et la maintenance des nouveaux centres de simulation et d’entraînement au combat blindé. Ces centres sont destinés à entraîner les équipages de chars et les chefs tactiques ainsi qu'à maintenir la capacité opérationnelle des unités d'active et de réserve de l'Armoured Corps des Forces de Défense Israéliennes. Le contrat d'une valeur de 107 millions de dollars prévoit la livraison de ces centres dans les prochaines années ainsi que leur maintenance pour une période de quinze ans. Les futurs centres utiliseront l'infrastructure logicielle de simulation OneSim développée par la firme israélienne et récemment adaptée pour permettre son utilisation depuis le cloud utilisé par l'armée israélienne. Le système de simulation qui intégrera également les différents composants et systèmes du char, permettra également de simuler l'utilisation de l'armement principal et secondaire de l'engin, est destiné à l’entraînement individuel et collectif jusqu'au niveau compagnie.
LEOPARD EN UKRAINE : LE DEBAT CONTINUE EN ALLEMAGNE
Le débat sur la fourniture de chars Leopard s'est enrichi ces dernières heures d'une nouvelle contribution en provenance du SPD, le parti du Chancelier Olaf Scholtz. Michael Müller, membre de la commission des Affaires Étrangères du Bundestag a déclaré hier à la chaîne de télévision ARD que "ces systèmes d'armes lourds ne pourraient être livrés qu'en coordination avec nos partenaires de l'Otan", récusant tout effort solitaire de l'Allemagne dans ce domaine. Michael Müller a souligné que ce "serait une escalade qu'aucun d'entre nous ne veut imaginer si l'Otan devenait un acteur direct de la guerre contre la Russie" ajoutant que l'Allemagne ne souhaitait pas une implication directe de l'Otan dans le conflit russo-ukrainien, avant de rappeler que les autres pays de l'Alliance atlantique utilisant des "systèmes comparables" au Leopard n'envisageaient pas de transfert de ces équipements. Cette prise de position qui confirme les propos du Chancelier qui a déclaré à plusieurs reprises que Berlin ne fournirait pas d'armes de ce type sans l'accord de ses alliés, intervient une semaine après la réalisation d'un sondage sur le sujet. L'enquête menée du 16 au 21 décembre dernier a révélé que 45% des personnes interrogées étaient opposées à la livraison de chars Leopard à l'Ukraine alors que 33% se déclaraient favorables à cette opération, tandis que 22% déclaraient ne pas avoir d'opinion sur le sujet. Le débat sur le sujet est donc loin d'être clos en Allemagne après plus de 10 mois de guerre.
lundi 2 janvier 2023
UNE PREMIERE AMERICAINE A FORT BENNING !
CAESAR ET BLINDE MYSTERE POUR LA COLOMBIE
L'annonce récente de l'achat par la Colombie d'un nombre indéterminé de canons de 155mm Caesar, semble s'inscrire dans une démarche globale de modernisation des forces armées du pays. A côté de l'acquisition de canons français, Bogota aurait également signé le 30 décembre dernier, un contrat d'une valeur de 305 millions de dollars pour l’acquisition de véhicules blindés. Résultant visiblement d'une négociation de gré à gré, le gouvernement colombien n'a communiqué aucune information sur ce contrat, dont le bénéficiaire ainsi que le volume est à ce jour inconnu. Seule la durée d'exécution de dix ans a été communiquée au moment de la signature du contrat. La proximité de ce contrat avec celui signé en mai dernier pour l'acquisition de 50 LAV III produits par GDLS, pourrait favoriser un engin d'origine américaine, hypothèse renforcée par l'intérêt de la Colombie pour le char M1A2 qui pourrait être associé à un VCI chenillé (Bradley d'occasion ?). Cependant, le récent succès du Centauro II au Brésil pourrait voir conforté la position du blindé italien auprès des autorités colombiennes qui auraient déjà sollicité CIO pour l'obtention d'informations sur l'engin. Rien ne semble donc écrit sur la partie méridionale du continent américain, où plusieurs armées ont entrepris un effort important de modernisation compatibles avec des ressources financières parfois limitées.