DES WISENT 2 SUPPLEMENTAIRES POUR LA NORVEGE

L'agence norvégienne du matériel de défense a annoncé la signature d'un contrat avec la firme allemande (FFG Flensburger Fahrzeugbau GmbH) portant sur l'acquisition de onze Wisent 2. Huit de ces engins seront déclinés en version Génie (AEV Armoured Engineering Vehicles), les trois autres le seront en version (Armoured Recovery Vehicles) destinés au dépannage. Ce nouveau contrat dont les livraisons sont prévues entre 2026 et 2027 constitue une extension de deux contrats existants prévoyant la fourniture de six véhicules de chaque type, portant le total d'engins commandés à 14 AEV et 9 ARV pour une valeur totale de 109 millions d'euros (80 pour les AEV et 29 pour les ARV). Parmi les engins commandés, trois AEV et un ARV sont destinés à remplacer des véhicules fournis à l'Ukraine, les autres engins sont destinés à renforcer les capacités de l'armée norvégienne. Le Wisent 2 est une plateforme blindée modulaire basée sur un châssis de Leopard 2, pouvant être déclinés en version AEV, ARV, démineur ou poseur de pont. L'utilisation d'un châssis de Leopard 2 dont la Norvège a récemment commandé 54 exemplaires en version A8 permet à l'armée norvégienne de disposer d'une plateforme unique et d'un engin capable de combattre au rythme des chars lourds.

DIFFEREND GERMANO POLONAIS SUR LE MAINTIEN EN CONDITION DES LEOPARD UKRAINIENS

Le soutien accordé à l'Ukraine depuis le début du conflit est ébranlé par un différent entre les autorités ukrainiennes et polonaises portant sur le retard pris par la mise en place du centre de diagnostic et de réparation des Leopard ukrainiens endommagés. L'ouverture de ce centre, qui aurait du accueillir ses premiers engins en mai dernier est retardée par un différend financier entre les parties concernées à propos du coût des opérations de remise en condition. Côté allemand, le diagnostic d'un char est estimé à 12000 euros, opération que Varsovie évalue à 109000 euros, soit neuf fois le prix envisagé par les Allemands pour cette intervention. Pour le Spiegel, le retard pris dans la signature du contrat entre KMW (Krauss-Maffei Wegmann) et Rheinmetall d'une part et PGZ (Polska Grupa Zbrojeniowa) d'autre part est imputable à la partie polonaise,qui exige une somme importante sans offrir aucune garantie de résultat pour les travaux effectués. Cette querelle financière est amplifiée par un manque de pièces de rechange, imputable selon les Polonais à une production insuffisante par l'Allemagne, cette dernière soulignant de son côté que la partie polonaise ne veut pas effectuer les réparations couvertes par la garantie. Pour Berlin, la possibilité d'arriver à un accord semble de plus en plus improbable, hypothéquant sérieusement les chances d'ouverture du centre. Cette querelle pourrait être amplifiée par la livraison dans les prochaines semaines de plusieurs dizaines de Leopard 1A5, fournis par l'Allemagne et le Danemark, et dont la disponibilité et le maintien en condition pourrait souffrir du différend germano-polonais.

FORMATION SUR LE MERKAVA

Selon des informations encore difficiles à confirmer, des membres de la Garde Nationale chypriote auraient suivi un cours de formation de quatre semaines sur le char Merkava. C'est une source affiliée aux IDF (Israeli Defence Forces) qui a diffusé cette information sans que celle-ci ne soit confirmé par les autorités israéliennes. Selon ces informations la formation d'une durée de quatre semaines aurait débuté au mois de mai dans le cadre du cours de formation des officiers du Corps Blindé des IDF sur la base de la 460ème Brigade blindée, unité dédiée à la formation des membres du Corps Blindé israélien. Cette information pourrait confirmer l'existence du projet de cession de Merkava à Chypre, opération démentie par le gouvernement chypriote. Celui-ci avait pourtant annoncé en janvier dernier son souhait de se séparer de ses T-80UD au profit de l'Ukraine. Les chars chypriotes au nombre de 82 qui ont été acquis en 1996, semblent souffrir aujourd'hui du manque de pièces de rechange nécessaires à leur maintien en condition, ce qui pourrait motiver les autorités chypriotes à accélérer leur transfert vers l'Ukraine.

AUSSITOT EVOQUE, AUSSITOT ABANDONNE !

C'est le blog Forces Operations Blog qui l'annonce dans un post daté du 30 juin, le Leclerc Mk3 ne devrait jamais voir le jour, renvoyé dans les oubliettes de l'histoire par un avis du Ministre des Armées. Il aura fallu moins d'un mois pour que le Gouvernement ne mette fin à cette tentative sénatoriale de développement d'un char de transition français et condamne le Leclerc à une mort annoncée ! Sans surprise, la fin de non recevoir exprimée par le Ministre des Armées fait écho aux propos tenus par le Général Schill le 12 avril dernier devant les membres de la Commission de la Défense et des Forces Armées de l'Assemblée Nationale. A l'occasion de son audition, le CEMAT avait fermé la porte à toute évolution future du Leclerc et à la possible utilisation de l'EMBT comme base de développement d'un char de transition français. Pour "justifier" son refus, le Gouvernement par la voix de Sébastien Lecornu a évoqué plusieurs arguments parmi lesquels le MGCS occupe une place de choix !

PREMIERE SORTIE POUR LES CENTAURE DU GBGM !

La Gendarmerie Nationale a annoncé hier l'engagement d'éléments blindés  parmi lesquels un certain nombre de Centaure, qui ont donc effectué leur première sortie un peu plus de huit mois après la livraison du premier exemplaire en octobre 2022. Selon les images et indications fournis par la Gendarmerie Nationale, les Centaure sont entrés en action à Grigny dans l'Essonne, en appui des unités déployées sur le terrain. Le Centaure, produit par la firme alsacienne SOFRAME a été choisi en octobre 2021 pour remplacer au sein du GBGM (Groupement Blindé de la Gendarmerie Mobile) les vénérables VBRG (Véhicules Blindés à Roues de la Gendarmerie) dont plusieurs exemplaires ont également été déployés cette nuit dans le cadre des opérations de maintien de l'ordre public. Blablachars profite de ce post pour redire tout son soutien et souhaiter beaucoup de courage aux équipages du GBGM, aux Gendarmes et tous les membres des Forces de l'Ordre déployés cette nuit sur le terrain pour nous protéger et assurer notre sécurité. Merci !

Ci-dessous quelques clichés du Centaure en action ainsi que du VBRG toujours sur la brèche malgré ses  49 ans ! (Photos Gendarmerie Nationale)

LE M1 DEBARQUE ET S'INSTALLE EN POLOGNE !

La Pologne a reçu hier les 14 premiers exemplaires des 116 chars Abrams M1A1 commandés en juillet 2022, conformément au calendrier de livraison établi, qui prévoit la livraison des 42 exemplaires suivants à la fin de l'été. La livraison de ces engins devrait permettre à l'armée polonaise de démarrer la formation d'un escadron, afin de disposer à la fin de l'année d'un bataillon formé et équipé. Embarqués à Charleston, les chars ont été débarqués dans le port polonais de Świnoujście en présence du ministre polonais de la Défense, Marius Blaszczk. Conformément à ce que Blablachars avait indiqué, ces engins qui appartenaient au Corps des Marines ont été "débarrassés" de leur blindage d'origine à base d'uranium appauvri, qui a été remplacé par un blindage offrant une protection similaire selon ses concepteurs. Cette livraison fait suite à l'annonce en début de semaine de la création du Tank Competence Center. L'accord signé entre GDLS (General Dynamics Land Systems) et la firme polonaise PGZ (Polska Grupa Zbrojeniowa) prévoit la construction de cette infrastructure sur le site de la firme WZG (Wojskowe Zaklady Motoryzacyjne) installé à Poznan. Ce centre baptisé par ses initiateurs "Centre de compétences" sera dédié au maintien en condition des 366 chars Abrams acquis par la Pologne ainsi qu'à la production de composants pour les M1 de l'armée polonaise.  

LA SUISSE DEFEND SA NEUTRALITE

Le Conseil Fédéral suisse a rejeté hier une demande de la société RUAG portant sur le transfert de 96 chars Leopard 1A5 à destination de l'Ukraine. Cette demande a été jugé incompatible avec les lois en vigueur dans la Confédération, destinées à favoriser et protéger la neutralité du pays. Les 96 chars, objets de la demande de la société RUAG qui sont actuellement stockés en Italie depuis leur retrait du service, auraient du être rapatriés en Allemagne en vue de leur remise en condition avant leur transfert à Kiev. Cette préservation de la neutralité du pays a conduit le ministère suisse de l'économie à entreprendre des investigations à l'encontre du directeur d'une société allemande, soupçonné d'avoir enfreint les règles de réexportation des matériels militaires et de la neutralité de la Suisse. La découverte sur des images en provenance d'Ukraine de 11 véhicules Mowag Eagle a motivé l'ouverture de ces investigations qui ont permis de découvrir l'origine de ces véhicules. Ces engins faisaient partie d'un lot de 36 vendus au Danemark dans les années 90. En 2013, les autorités suisses donnèrent leur accord pour la réexportation vers l'Allemagne de 27 de ces véhicules, cédés en 218 à la firme objet des investigations des services suisses. A la suite de cette transaction, le ministère allemand de la Défense approuva la réexportation de ces véhicules vers l'Ukraine, après le démontage des éléments de blindage. En dépit des modifications apportées aux véhicules, les autorités suisses ont considéré que la compagnie allemande avait enfreint les loi suisses qui prévoient que les exportations de matériel de guerre suisses vers cette société ne peuvent pas être approuvées en raison de la forte probabilité de voir ces matériels transférés à un utilisateur final non souhaité.