
Le soutien accordé à l'Ukraine depuis le début du conflit est ébranlé par un différent entre les autorités ukrainiennes et polonaises portant sur le retard pris par la mise en place du centre de diagnostic et de réparation des Leopard ukrainiens endommagés. L'ouverture de ce centre, qui aurait du accueillir ses premiers engins en mai dernier est retardée par un différend financier entre les parties concernées à propos du coût des opérations de remise en condition. Côté allemand, le diagnostic d'un char est estimé à 12000 euros, opération que Varsovie évalue à 109000 euros, soit neuf fois le prix envisagé par les Allemands pour cette intervention. Pour le Spiegel, le retard pris dans la signature du contrat entre KMW (Krauss-Maffei Wegmann) et Rheinmetall d'une part et PGZ (Polska Grupa Zbrojeniowa) d'autre part est imputable à la partie polonaise,qui exige une somme importante sans offrir aucune garantie de résultat pour les travaux effectués. Cette querelle financière est amplifiée par un manque de pièces de rechange, imputable selon les Polonais à une production insuffisante par l'Allemagne, cette dernière soulignant de son côté que la partie polonaise ne veut pas effectuer les réparations couvertes par la garantie. Pour Berlin, la possibilité d'arriver à un accord semble de plus en plus improbable, hypothéquant sérieusement les chances d'ouverture du centre. Cette querelle pourrait être amplifiée par la livraison dans les prochaines semaines de plusieurs dizaines de Leopard 1A5, fournis par l'Allemagne et le Danemark, et dont la disponibilité et le maintien en condition pourrait souffrir du différend germano-polonais.