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jeudi 5 mai 2022

L'INDONESIE EVALUE LE KIRPI II ET LE VURAN

Forts de ses récents succès aux Philippines et en Indonésie, les industriels de défens turcs renforcent leur position sur les marchés du sud-est asiatique. C'est dans ce dernier pays avec lequel Ankara entretient des coopérations industrielles et co-produit le char léger Kaplan / Harrimau qu'est actuellement évalué le MRAP (Mine Resistant Ambush Protected) Kirpi II. Cette évaluation devrait déboucher sur l'acquisition par Jakarta d'un nombre important de ces engins ainsi que de Vuran. Ces deux véhicules sont développés et produits par la firme turque BMC, également en charge du programme Altay. Le Kirpi II est un 4x4 d'un poids de vingt tonnes qui peut transporter jusqu'à 13 combattants et être décliné en plusieurs versions, pouvant être équipées de différents systèmes et armements. Le Vuran, également 4x4 affiche un poids de 16 tonnes et peut transporter jusqu'à 9 combattants, un mortier sous casemate ou un système de lance-roquettes multiples. Ces deux véhicules ont été déployés en Libye par les forces armées turques. 

FEU VERT ISRAELIEN

Le gouvernement israélien a autorisé hier les pays de l'Otan à fournir des armes d'origine israélienne à l'Ukraine. Parmi les équipements concernés par cette autorisation figure le missile antichar Spike, en service dans de nombreux pays de l'Otan. Adopté par 39 pays, ce missile antichar développé  par Rafael Industries a été produit à 30.000 exemplaires depuis sa mise en service à la fin des années 2000. Décliné en multiples versions, le Spike peut être tiré depuis différents porteurs et à terre à des portées variant comprises entre 800mpour le Spike SR et 25 km pour le Spike NLOS (Non Line Of Sight). Outre ses performances, la polyvalence du Spike pourrait lui permettre de remplacer plusieurs armes antichars de nature différente. L'arrivée prochaine du missile israélien sur le théâtre ukrainien pourrait voler la vedette au missile américain FGM-148 Javelin popularisé par son emploi massif dans ce conflit.

LIVRAISON DES PREMIERS SERVAL A L'ARMEE DE TERRE

Les premiers exemplaires des véhicules Serval ont été livrés par à l'armée de terre par Nexter et Texelis . Le marché notifié en 2018 par la DGA au GME (Groupement Momentané d'Entreprises) prévoit la livraison en 2022 de 70 véhicules sur une cible totale de 364 Serval commandés. Les trois versions principales de l'engin (Patrouille, reconnaissance et renseignement et relais de communication) seront déclinées en plusieurs variantes permettant de répondre aux besoins des unités d'infanterie légère et d'intervention d'urgence. Comme ses cousins Jaguar et Griffon, le Serval a été pensé pour la projection avec la possibilité d'embarquer deux véhicules à bord d'un A 400M.

mercredi 4 mai 2022

L'INDE MUSCLE SA DEFENSE ANTIAERIENNE

Selon plusieurs médias locaux, le ministère indien de la Défense a entamé les démarches en vue de l'acquisition de 220 systèmes de défense antiaérienne de nouvelle génération NGADG (Next Generation Air Defense Gun) Skyshield. La date de soumission des offres pour ce marché a été repoussé en juin par les autorités indiennes pour permettre à une entreprise publique du secteur de la défense de finaliser une joint-venture avec Rheinmetall. La firme allemande en négociation depuis 2020 pour la fourniture de son système, a positionné son offre dans le cadre de l'initiative Make in India en proposant  à la société BHEL (Bharat Heavy Electrical Limited) de coopérer pour la fabrication sous licence de ce système et la production de tubes d'artillerie et de chars. Le Skyshield est composé de deux modules canon, armés chacun d'un canon de 35mm Oerlikon capable de tirer 1000 coups par minute, d'un module de détection et d'un module de commandement. Il peut également intégrer des missiles sol-air à courte portée pour augmenter son efficacité. Une première tranche devrait acquise rapidement pour répondre aux besoins immédiats de l'armée indienne avant une éventuelle fabrication sous licence des tranches suivantes.

VISITE NORVEGIENNE EN COREE DU SUD

Une délégation norvégienne est actuellement en Corée du Sud dans le cadre du 9ème Comité conjoint de défense, de l'industrie et de la logistique. Cette visite  pourrait permettre d'effectuer les derniers ajustements avant la décision norvégienne pour une éventuelle adoption du char K2. La réunion sera coprésidée par Kim Saeng, directeur de la coopération internationale de la DAPA (Defense and Acquisition Program Administration) et Tim Miller directeur général au ministère norvégien de la Défense. La Norvège a déjà demandé à ses entreprises nationales, telles que Kongsberg de se rapprocher de leurs homologues sud-coréennes pour entamer le développement de projets conjoints. Après les évaluations débutées en janvier dernier qui ont permis aux autorités norvégiennes de comparer les performances en conditions hivernales du K2NO et du Leopard 2A7N, le projet devrait franchir une nouvelle étape dans les prochains mois. Celle-ci sera le choix par la Norvège d'une des deux sociétés en lice (Rheinmetall et Hyundai Rotem) comme négociateur privilégié pour la tenue de discussions autour des aspects techniques et financiers du projet avant la signature du contrat prévue en fin d'année. La signature d'un accord commercial entre les deux pays devrait renforcer leur coopération déjà très active dans le domaine de la défense et augmenter les chances du K2 de s'imposer face au Leopard 2A7N.

mardi 3 mai 2022

DON SUD COREEN

Annoncé dès 2019 par la Corée du Sud, le transferts de lance-roquettes multiples sud-coréens à destination de l'armée et des Marines philippins a été confirmé hier par l'agence de presse Philippine News Agency. Les dispositions logistiques ainsi que le budget nécessaire au déroulement de cette opération permettent d'envisager l'arrivée des premiers véhicules en juin prochain. Selon les informations disponibles, 22 lance-roquettes K-136 "Kooryong" seraient prévus pour être transférés aux Philippines. Développé par Daewoo Heavy Industries au début des années 1980, le K-136 est un lance-roquettes multiples de 130mm constitué de 36 tubes montés sur un camion 6x6. Il peut tirer des roquettes (développées par Hanwha) de 130mm et 131mm pouvant contenir diverses charges militaires (explosives, pré fragmentées). La portée du K-136 est comprise entre 48 et 80km.

LE CORPS DES MARINES EN EBULITION

De façon exceptionnelle et quasi inédite dans l'histoire du Corps des Marines, plusieurs officiers généraux à la retraite ont exprimé publiquement leur désaccord avec les dispositions contenues dans le Plan Force Design 2030, conçu et mis en oeuvre par le Général Berger, actuel commandant du Corps des Marines. C'est dans une tribune publiée par le Washington Post que les Généraux Krulak (Ancien commandant du Corps de 1995 à 1999), Sheehan (SACLANT de 1994 à 1997) et Zini (CENTCOM de 1997 à 2000) ont joint leurs plumes à celles de James Webb ancien secrétaire d'état à la Marine et sénateur de Virginie, se faisant l'écho de nombreuses critiques formulées par d'autres officiers du Corps des Marines. Ces officiers soulignent que l’hyperspécialisation des unités de Marines dégradera à terme leur capacité de déploiement rapide sur n'importe quel point du globe. Par ailleurs, les auteurs de la tribune estiment que les matériels mis au rebut (dont les chars) seraient extrêmement utiles en cas d'une confrontation inattendue de type Ukraine. A ces reproches, les généraux ajoutent le manque de coordination dans la mise en  oeuvre du plan entre les différents commandements opérationnels impliqués et les états-majors censés fournir les capacités manquantes dans le Corps (Artillerie, chars,..). Selon de nombreux officiers le plan du Général Berger va à l'encontre de la culture historique du Corps développée autour des notions de polyvalence et de rapidité d'intervention pour privilégier une hyperspécialisation et la prise en compte du seul ennemi chinois. Les modalités de mise en oeuvre de la réforme sont également l'objet de vives critiques, portant sur la perte de capacités provoquée par le retrait brutal d'équipements et l'application intégrale des dispositions du plan sans qu'aucune phase de transition ne soit prévue. Pour leur défense, les partisans du Général Berger rappellent l'utilité pour le Corps des Marines de ce virage doctrinal et matériel et soulignent que le conflit ukrainien démontre l'obsolescence du char, qui n'a plus sa place sur les champs de bataille futurs et dans le Corps des Marines.