DES APC TURCS POUR LE BURKINA FASO.

Le Burkina Faso a réceptionné hier après-midi plusieurs véhicules blindés transport de troupes en provenance de Turquie. C'est un An-124 qui a acheminé les quatre Ejder Yalcin 6x6 destinés à l'armée burkinabé depuis Tunis vers l'aéroport de Ouagadougou où ils ont été débarqués en vue de leur livraison aux autorités locales. L'Ejder Yalcin acquis dans sa version 6x6 est produit par la firme turque Nurol Makina, qui produit également une version 4x4. Doté d'un châssis en V, l'Ejder Yalcin est spécialement conçu pour résister aux mines et aux IEDs, la version 6x6 peut embarquer jusqu'à 10 combattants en plus de son équipage de deux hommes. L'Ejder Yalcin est armé d'une mitrailleuse de 7,62mm et d'un lance-grenades automatique de 40mm et peut emporter une charge utile de 5 tonnes, lui permettant de recevoir de nombreux équipements et armements supplémentaires. Cette livraison à propos de laquelle aucun détail n'a été fourni seront utilisés par l'armée burkinabé dans sa lutte contre les groupes armés terroristes.

DES T-72 MAROCAINS POUR L'UKRAINE.

Selon plusieurs sources, le Maroc aurait finalement cédé aux pressions de Washington et de l'Union Européenne pour transférer vers l'Ukraine des pièces de rechange de T-72. Le royaume chérifien qui possède plus de 140 chars de ce type acquis il y a un peu plus de vingt ans pourrait également céder plusieurs dizaines de ces engins. Cette information non confirmée fait écho aux propos du directeur commercial de la société Excalibur, déjà impliquée dans les travaux de modernisation de T-72 tchèques. Selon Richard Kubena, sa société attendrait une commande pour la modernisation d'une quantité de T-72 provenant d'un pays d'Afrique, qui pourrait atteindre 120 engins. Bien que le Maroc ne soit pas expressément mentionné par R Kubena, plusieurs médias marocains évoque un accord déjà signé entre le Maroc et la société tchèque. Le calendrier présenté par R Kubena prévoit la réception des 5 premiers chars la semaine prochaine, suivis par 18 autres d'ici la fin de l'année. Les premières livraisons devraient intervenir dès le début de l'année prochaine, avec 90 exemplaires déjà prévus, qui pourraient être suivis par 30 autres chars en option. Les chars marocains s'ajouteraient aux 230 engins fournis par la Pologne, aux 40 chars en provenance de la République tchèque, aux 28 chars M555 (version modernisée du T-55) slovènes ainsi qu'aux 8 chars cédés par la Macédoine. Le Maroc qui deviendrait le premier pays africain à fournir des chars à l'Ukraine, abandonne ainsi son souhait de rester neutre dans ce conflit, comme Rabat l'avait montré en s'abstenant lors du vote d'une résolution de l'Assemblée générale de l'ONU "condamnant l'agression russe en Ukraine".

LE KF 51 A LA CONQUETE DE L'OTAN !

A tous ceux qui pensaient que le KF51 n'était qu'un concept, Alexander Kuhrt directeur de la branche"chenillés" de Rheinmetall a apporté un démenti clair au cours d'une rencontre avec des journalistes le 5 décembre dernier. Après avoir indiqué que la mise sur le marché du KF51 visait les opérateurs actuels de Leopard 2, A Kuhrt a réaffirmé sa confiance dans les prospects sur le marché des chars lourds au sein de l'OTAN, estimé entre 500 et 800 engins dans la décennie 2025-2035. Ce chiffre qui inclut les modernisations pourrait atteindre 5000 à 8000 véhicules après 2035. A Kuhrt est revenu sur la fin de carrière du canon de 120mm pour souligner que le canon de 130mm L52 FGS (Future Gun System) avait été développé pour apporter une puissance de feu à des engins de 40-50 tonnes, capable de percer  1000 mm d'acier RHA (Rolled Homogeneous Armour) à une portée de 3500m. A Kuhrt a précisé que le canon de 130mm avait déjà effectué plus de 300 tirs depuis le début de son développement en 2016. A côté de l'armement principal, le KF51 est doté d'une mitrailleuse coaxiale de 12,7mm, d'une RCWS (Remote Controlled Weapon Station) Natter armée d'une mitrailleuse de 7,62mm ainsi qu'un système de lutte anti drone et un lanceur pour des munitions rôdeuses Hero. Durant cet échange avec la presse, A Kuhrt a également dévoilé une version du KF51 doté d'une tourelle Skyranger. Cette déclinaison dont aucun cliché n'est disponible indique la volonté de Rheinmetall de créer une véritable famille d'engins blindés capable de répondre aux besoins des différents utilisateurs. Les déclarations de A Kuhrt ne devraient pas améliorer les relations avec KMW déjà dégradées par l'intrusion de Rheinmetall dans le programme MGCS. Pour attendre le premier succès export du KF51, on peut toujours contempler les chiffres annoncés par A Kuhrt concernant le marché des chars dans l'OTAN et méditer sur les choix français dans le domaine des engins blindés !

SIGNATURE DU CONTRAT D'ACQUISITION DES CV90 SLOVAQUES.

BAE a annoncé hier sur son site la signature par les gouvernements suédois et slovaque de l'accord d'une valeur de 1,3 milliards d'euros pour la fourniture par BAE Systems de 152 CV9035. Les engins seront produits en coopération avec les industriels slovaques parmi lesquels la firme ZTS-Special, partenaire principal de BAE Systems, qui aura recours à d'autres entités pour la production des véhicules et le soutien du programme. Les engins destinés à l'armée slovaque seront au standard MarkIV intégrant les dernières technologies disponibles organisées autour d'une architecture numérique, comme le système de protection active Iron Fist ainsi qu'un lanceur double rétractable pour le tir de missiles Spike LR. Les engins slovaques devraient également être équipés de chenilles composites déjà adoptées par les Pays Bas dans le cadre de la rénovation de ses CV9. Le contrat prévoit la livraison de 122 engins en version VCI, de 12 autres dans une version indéite destinée au transport d'équipes " anti-matériel et lance-grenades". Les engins restant (18) seront déclinés en version commandement, reconnaissance, génie et dépannage. Le contrat prévoir également la fourniture de systèmes de formation et d’entraînement ainsi que de simulateurs tactiques. La Slovaquie devient le huitième utilisateur du CV90, après la Suède, la Norvège, la Finlande, le Danemark, l'Estonie, la Suisse et les Pays Bas. Succès qui confirme les qualités et le potentiel de ce qui est certainement le meilleur VCI actuellement en service. Le choix slovaque en faveur du CV90 dans le cadre d'un accord intergouvernemental pourrait également influencer le choix du voisin tchèque qui a retardé d'un an l'appel d'offres pour le choix de son futur VCI et continue de chercher une solution pour acquérir ses futurs engins.

LEOPARD 2 EN UKRAINE : LE FEUILLETON CONTINUE !

Visiblement, la nouvelle de la mort du char sur le théâtre ukrainien n'est pas parvenue jusqu'à Kiev dont les différents ambassadeurs et représentants continuent de demander de façon pressante la fourniture. Cet engouement pour le char est confirmé par l'insistance de Kiev pour récupérer  des Leopard 2. L'ambassadeur ukrainien à Berlin Oleksii Makyeev a ainsi déclaré que "l'Allemagne a promis de fournir des armes et des munitions. Des négociations sont en cours pour fournir des chars Leopard 2 modernes". Côté allemand, le chancelier Scholtz a rappelé qu'il n'y aurait pas de Leopard 2 en Ukraine aussi longtemps que les autres pays occidentaux ne fourniraient pas de chars modernes. Cette mise sous pression des gouvernements engagés dans le soutien à Kiev pourrait se révéler stérile et permettre à l'Allemagne de conserver ses chars. Ce dernier point semble confirmer par les chiffres du parc de Leopard 2 détenu par la Bundeswehr. Cette dernière en posséderait actuellement 266 exemplaires dont 107 seraient opérationnels, et verrait ce nombre porté à 328 d'ici 2025 par la modernisation des Leopards 2A4 que l'armée allemande cherche à récupérer. Au vu de ces chiffres, on comprend aisément que Berlin soit plus favorable à la fourniture de VCI que de chars.En attendant une véritable décision sur le sujet, le feuilleton continue !

L'ARMEE HONGROISE MUSCLE SES CAPACITES ANTICHARS

L'armée hongroise sera le premier client du RGW110 HH-T (HEAT HESH- Tandem) développé et produit par Dynamit Nobel Defence (DND). Le contrat a été notifié à la toute jeune holding créée vendredi dernier par DND et la société hongroise N7 Holding Limited, qui devrait livrer les premières armes à partir de 2025. Celles-ci seront fabriquées dans l'usine de Kiskunfélegyhaza dont la construction doit démarrer dans les prochains mois. Le site comprendra une unité de production de tubes en aluminium ou en kevlar pour les différentes versions de l'arme ainsi qu'une chaîne de production de RGW90 et RGW110 destinés aux marchés export. Dans sa nouvelle version, le RGW110 HH-T intègre une ogive plus courte et optimisée permettant un déclenchement optimal des deux charges militaires, ce qui pourrait permettre au RGW110 HH-T de percer jusqu'à 1000 mm d'acier (RHA) ainsi que les différents blindages réactifs de type ERA, jusqu'à une distance de 800m.

L'UKRAINE A DEMANDE DES CHARS LECLERC A PARIS

Dans un entretien à un média français, Denis Shmyhal, ambassadeur d'Ukraine en France a remercié la France pour la livraison de canons Caesar ainsi que pour les "armes à venir" et a indiqué que "nous serions très reconnaissants si elle livrait à l'Ukraine des chars Leclerc". Cette déclaration a été confirmée par l'ambassadeur de France en Ukraine qui a déclaré le 9 novembre aux députés de la Commission de Défense de l'Assemblée Nationale qu'une demande avait été faite et que "l'examen (de la demande) est en cours". Etienne de Porcins a indiqué dans cette audition que "pour de telles questions, le dialogue a lieu directement entre les deux présidents". Le transfert d'autres armements comme des systèmes antiaériens Mamba a également été évoqué et serait en cours de discussions entre Paris et Rome. 

On ne sait quelle sera la suite donnée à la demande de Kiev qui reprend l'idée émise dans une tribune du quotidien Le Monde en septembre dernier d'accomplir un geste fort en donnant 50 Leclerc à l'Ukraine. Après l'artillerie qui a du se séparer de 18 canons et de 5 LRU, la cavalerie blindée verra-t-elle également ses capacités amputées par une réponse favorable à la requête ukrainienne ? En raison de l'absence de toute réserve, la France, qui est aujourd'hui le 13ème contributeur n'a d'autre choix que de puiser dans les matériels en service (Caesar, LRU) pour satisfaire les demandes ukrainiennes.