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mardi 30 novembre 2021

UNE NOUVELLE VERSION DU BOOMERANG DEVOILEE

La récente visite du vice-ministre de la Défense russe sur le site de la firme Military Industrial Company a permis de découvrir une nouvelle version du Boomerang. Au cours de sa visite, Alexey Krivoruchko a pu mesurer l'avancée des travaux autour de la plateforme Boomerang à partir de laquelle le véhicule transport de troupes (K16)est conçu. La nouvelle version vue pour la première fois à l'occasion de cette visite se caractérise par la présence d'éléments additionnels de blindage sur l'avant et les flancs de l'engin. Le châssis semble avoir été retravaillé au niveau du train de roulement avec l'adjonction d'éléments entre les roues. Le caisson central situé au milieu du train de roulement ne semble avoir subi aucune modification. Ces ajouts pourraient ultérieurement être utilisées pour fixer des jupes latérales de protection qui recouvriraient partiellement le train de roulement. Le Boomerang dont les essais officiels devraient débuter au printemps prochain est destiné à remplacer le BTR-80 au sein de l'armée russe. Dans sa version APC, le K-17 peut transporter 9 combattants et est armé d'une mitrailleuse de 12.7mm. Doté d'une protection modulaire dont le niveau reste encore confidentiel, le Boomerang peut également recevoir un système de protection active. Avec ces nouveaux éléments de blindage, le K-17 pourrait avoir des difficultés à conserver ses capacités amphibies, bien que l'engin présenté semble encore disposer de ses hydrojets à l'arrière de la caisse.

UN MONTAGE INEDIT

La firme norvégienne Nammo a publié aujourd'hui une vidéo d'un concept associant un lance-roquettes M72 à un drone. Ce montage permet de disposer d'un armement antichar pouvant être mis en oeuvre à distance contre des objectifs blindés. Alors que la plupart des modèles possèdent une portée maximale de 350m, la solution proposée par Nammo affiche un rayon d'action de 3 à 4 kilomètres, qui peut être portée à 50 km par l'utilisation d'un signal renforcé. Avec un tel montage, la firme norvégienne permet au projectile du M72 d'attaquer sa cible par le toit comme les missiles les plus modernes. Ce système "low-cost" qui n'emploie aucune technologie de type GPS peut également être employé au sein d'essaims constitués de plusieurs drones. L'arme embarquée est le lance roquettes M72 de 66mm dont les différentes versions peuvent percer un minimum de 450mm d'acier. Également connu sous le nom de LAW (Light Antitank Weapon), le M72 a été produit aux Etats-Unis entre 1963 et 1983, il est aujourd'hui fabriqué par Nammo Raufoss AS en Norvège et sa filiale américaine Nammo Talley, Inc en Arizona.
Ce type de montage, véritable IED volant, qui associe une arme antichar "bon marché" à un drone commercial est appelé à se généraliser y compris sur des théâtres excentrés et de moindre intensité, sur lesquels il peut constituer une réelle menace pour des véhicules faiblement blindés et non protégées. 

UN ARMEMENT COMPLEMENTAIRE BIENTOT SUR LA GUARDIAN 30 ?

La tourelle Guardian 30 développée par Escribano et retenue pour l'équipement du VCR Dragon pourrait recevoir dès l'année prochaine un nouvel armement. Afin de compenser l'absence de missiles antichars présents sur de nombreuses tourelles, la Guardian 30 pourrait être équipée d'un lanceur escamotable pour des roquettes antichars. Une combinaison similaire a déjà été testée sur une tourelle 3030 de la série 3000 produite par la firme belge John Cockerill Defense. Les roquettes employées sur ce montage étaient des roquettes de 70mm produites par Thales dont la munition à guidage laser, FZ275LGR. Il est encore trop tôt pour savoir si le montage envisagé pourrait ouvrir la voie à une coopération entre le groupe espagnol et l'industriel liégeois qui pourrait profiter de cette opportunité pour renforcer sa présence sur le marché espagnol et tirer le meilleur parti des investissements annoncés en début d'année par le groupe belge.

lundi 29 novembre 2021

LES DEBOIRES DE L'AJAX BIENTOT SUR LE TERRAIN JUDICIAIRE ?

Un ancien juge de la Haute Cour de Justice britannique pourrait être nommé pour faire la lumière sur le mutisme de l'armée britannique face aux avertissements de soldats devenus sourds après avoir travaillé sur le programme Ajax. Ben Wallace le Secrétaire d’État à la Défense a déclaré que les responsables devraient assumer les conséquences de ces décisions, ce qui pourrait indiquer la possibilité de sanction contre des officiers qui auraient couvert ou ignoré les problèmes de l'engin. En choisissant l'option dune enquête judiciaire, le Secrétaire d’État obligerait les soldats concernés à témoigner de ce qu'ils savaient au moment où l'armée britannique craignait pour l'avenir du programme Ajax, avant la revue intégrée dont le déroulement faisait craindre une annulation du programme avant les résultats publiés en début d'année. 

PROTECTION SUPPLEMENTAIRE POUR LE TOIT DU T-90M

De récentes images d'un T-90M ont permis de découvrir le montage sur le toit de tourelle de nouveaux éléments de blindage. Ceux-ci semblent destinés à protéger la partie supérieure du char contre les attaques des missiles antichars dotés de la capacité d'attaque par le haut comme le Javelin américain, ou les munitions MAM-L et MAM-C développées par Roketsan pour l'armement des drones turcs ANKA et Bayraktar TB2. Ces dernières ont été largement employées par l'armée turque au cours de ses différents engagements en Syrie. Le montage de ces nouveaux éléments de blindage semble directement inspiré par les enseignements du conflit au haut-Karabagh au cours duquel de nombreux chars arméniens ont été détruits par ce type d'armement. Il est peu probable que ces éléments ne constituent une réelle amélioration de la protection du T-90M face aux armes antichars les plus modernes, dotées de charges tandem capables de percer des blindages réactifs. Ce montage est à rapprocher de la mise en place d'un treillis métallique sur le toit de certains T-72B3, dont on ne connait toujours pas la fonction exacte. En dépit du caractère "symbolique" et quelque peu illusoire de ces montages, ils témoignent de la prise en compte des enseignements d'un conflit récent et leur traduction concrète sur les engins concernés. 

LE PROJET DE VCI POUR L'ARMEE BRESILIENNE AVANCE !

L'année qui arrive devrait permettre au processus d'achat de VCI (Véhicules de Combat d'Infanterie) pour l'armée brésilienne de franchir des étapes importantes avec la définition des principales caractéristiques du futur engin et le lancement des études de viabilité du projet. L'ensemble de ces actions ainsi que le modèle d'acquisition retenu devraient être validées par l'armée brésilienne dans le courant de l'année 2022 qui définira également le nombre de véhicules souhaités. Les premières exigences opérationnelles, techniques, logistiques et industrielles de ce projet dénommé VBC Fuz (Viatura Blindada de Combate de Fuzileiros) qui ont été approuvées en février 2020, on permis de définir les premiers contours du futur engin. Ceux-ci ont été rappelés à l'occasion du 10ème sommet sur les véhicules blindés, qui a permis de constater que les projets brésiliens commencent à susciter l'intérêt des principaux acteurs du secteur comme Rheinmetall avec le Lynx ou BAE Systems qui a profité de l'occasion pour présenter les évolutions du CV-90, depuis le CV-90 Mk0, jusqu'au MkIV.

LE K2 BIENTOT FABRIQUE SOUS LICENCE EN EGYPTE ?

Alors que le char sud-coréen est toujours à la recherche d'un premier succès à l'exportation, l’Égypte a annoncé le début de négociations avec la Corée du Sud pour la coproduction du K2 accompagné des transferts de technologies nécessaires à cette production. Cette annonce intervient quelques jours après celle d'un possible accord sur la fabrication en Égypte de l'obusier sud coréen K9 que l'industrie égyptienne devra être capable de produire à hauteur de 50% d'ici 5 ans. L'accord de production évoqué par les autorités égyptiennes renvoie inévitablement à la commande de 500 T-90MS annoncée en juin 2020 et à laquelle aucune suite n'a encore été donnée à ce jour. La production du K2 sud-coréen pourrait prendre le relais de la production des 1500 M1 assemblés en Égypte, qui pourraient être modernisés sous le nom de M1A2E, en prenant comme base le M1A2SEPV2, comme le sont les M1A2S et M1A2K respectivement en service en Arabie saoudite et au Koweït. Si les négociations entre l’Égypte et la Corée du Sud aboutissaient, le K2 rejoindrait dans l'inventaire égyptien les 700 M60A1 et M60A3, les 34 T-80U, les 800 T-54/55 en service ainsi que les 1500 M1A1 qui équipent quatre divisions de l'armée égyptienne. Si le financement d'une telle opération soulève également de nombreuses interrogations, elle pourrait influencer les pays alliés de l’Égypte telle que l'Arabie saoudite. Cette possible arrivée du char sud-coréen dans la région compléterait les accords de production du K9 et de motorisation du char Altay déjà signés avec la Turquie, et permettrait à Séoul de renforcer sa présence dans une région dont plusieurs armées pourraient rechercher à acquérir des chars modernes dans les années à venir.