BATAILLE ECONOMIQUE AUTOUR DU LEOPARD !

Alors que la décision d'autoriser le transfert de chars Leopard n'a toujours pas été prise par le Chancelier Scholtz, l'Allemagne a autorisé vendredi les états tiers à former et entraîner des soldats ukrainiens sur les Leopard dont ces pays disposent. La position allemande analysée d'un point de vue militaire a suscité de nombreux commentaires plus ou moins avisés faisant du Leopard une sorte d'arme absolue devant être fournie le plus vite possible à l'Ukraine, avec ou sans accord allemand. Cette dernière option briserait plusieurs règles en vigueur dans l'industrie d'armement en matière de réexportation et "end user" ou utilisateur final. Au delà de ce volet militaire, il est important qu'au delà de la décision allemande, c'est une véritable bataille industrielle et économique qui se joue autour du Leopard2. 

CHYPRE ECHANGERAIT SES T-80UD CONTRE DES LEOPARDS GRECS

Chypre s'est déclarée prête à céder ses 82 T-80UD d'origine russe à l'Ukraine en échange de chars Leopard 2. Ce transfert permettrait à l'armée ukrainienne de disposer d'un nombre conséquent de chars, dont elle possédait entre 130 et 140 exemplaires avant le début des hostilités. La provenance des chars "de remplacement" pourrait cependant s'avérer problématique, puisque le gouvernement chypriote a fait de leur fourniture par la Grèce une condition "sine qua non" du transfert des T-80UD vers l'Ukraine. L'armée grecque qui possède plus de 1000 chars est également le plus important utilisateur du char allemand, comptant près de 800 Leopard 1 et 2 dans ses rangs. Athènes qui souhaite moderniser ses 184 Leopard 2A4 ainsi que ses 500 Leopard 1 pourrait se montrer réticent à la livraison de Leopard 2, en raison des tensions avec la Turquie qui compte plus de 2000 chars dont des Leopard 2A4 déployés dans la partie turque de l'ile.

AIDE AMERICAINE ET REFUS ALLEMAND A RAMSTEIN

En dépit des attentes et d'une pression croissante, aucune décision concernant l'envoi de chars lourds en Ukraine n'a été prise par les membres du Groupe de Ramstein qui se sont réunis aujourd'hui sur la base américaine éponyme. La fourniture de Leopard2 au cœur des débats et de l'actualité depuis plusieurs jours, soumise à l'accord du Chancelier allemand pour leur réexportation n'a pas décidée. Les pays du groupe continuent de fournir une aide en ordre dispersée à l'instar de l'Allemagne qui devrait continuer à pratiquer sa politique de substitution en fournissant des matériels aux pays transférant leurs équipements à l'Ukraine. 

VALSE A TROIS TEMPS AUTOUR DU LEOPARD !

Le feuilleton du possible transfert de Leopard 2 à l'Ukraine continue à la veille de la réunion de Ramstein avec des déclarations tous azimuts concernant ce dossier. Blablachars fait le point sur une journée dont l'animation n'a pas permis le moindre déblocage.Le Chancelier allemand continuant de lier cet éventuel transfert à un engagement américain de fournir des M1 Abrams à l'Ukraine, ce que Washington a immédiatement refusé, pour des motifs logistiques qui peinent à dissimuler la réticence des autorités américaines à déployer l'engin en Ukraine.  

REVOILA LE T-14 !

Si certains ont pu se laisser aller à accuser Blablachars d'être un relais de la propagande pro-russe lors de la publication de son post du 25 décembre, il est peu probable qu'ils puissent utiliser les mêmes qualificatifs à propos du Ministère  de la Défense britannique et de son dernier point de situation sur le conflit en Ukraine. Dans ce document, les services de renseignement britanniques indiquent que la Russie serait susceptible de déployer un petit nombre de T-14 en Ukraine. A l'appui de cette information, le document indique que des images datées du 23 décembre montrent des T-14 dans une zone d’entraînement généralement utilisée pour les activités de pré déploiement des unités engagées en Ukraine. Cette annonce fait suite aux déclarations de plusieurs médias russes sur la préparation des T-14 en vue de leur engagement en Ukraine, même si aucun de ces engins n'a encore été vu sur le théâtre. Le site britannique après avoir évoqué les problèmes rencontrés par le T-14 au cours de son développement, les difficultés logistiques liées au possible déploiement de ce nouvel engin conclut que l'engagement de T-14 Armata serait avant tout une manœuvre de propagande en raison du faible nombre d'engins en service et de leur manque de fiabilité. On ne peut exclure que la diffusion de ces informations, à la veille de la réunion du Groupe de Ramstein puisse fournir une justification au transfert rapide des chars demandés par Kiev, comme viennent de le faire les Britanniques....

TIC, TAC, TIC,TAC,.......

Le MinArm a indiqué aujourd'hui que son homologue et ukrainien et lui même avaient convenu que la livraison des "chars de combat légers de fabrication française AMX10RC" dixit le communiqué du MinArm (qui vient d'inventer un nouveau type d'engin) aurait lieu dans deux mois. Blablachars ne peut s'empêcher d'avoir une pensée émue pour tous ceux qui vont œuvrer autour des engins sélectionnés pour tenir ce délai et honorer la promesse française. Ces huit semaines paraissent tout juste suffisantes pour accomplir l'ensemble des opérations précédant l'acheminement des engins avant de les voir arriver en Ukraine dans huit semaines, juste pour le printemps et le dégel. L'organisation rapide des formations des soldats ukrainiens a également été actée par les deux ministres ! L'annonce française d'envoi d'AMX 10RC en Ukraine a été faite le 4 janvier. Tic, tac, tic, tac.....

INITIATIVES SCANDINAVES

A la veille de la réunion du Groupe de Ramstein qui doit se tenir demain, les annonces de transfert de matériels vers l'Ukraine se multiplient. Celles d'aujourd'hui sont à porter au crédit des pays scandinaves avec l'annonce par la Suède de l'envoi d'obusiers de 155mm Archer et de CV90. Concernant le canon produit par BAE Systems, le nombre d'exemplaires n'a pas été précisé par les autorités suédoises, certaines rumeurs parlant de 12 canons. Pour le CV90, la Suède pourrait fournir jusqu'à 50 exemplaires du VCI armé du canon de 40mm Bofors L70. La Suède qui possède plus de 500 CV90 déclinés en 9 versions, a entamé en 2016 la modernisation de 288 engins.