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jeudi 16 novembre 2023

LA PRODUCTION DE MUNITIONS EN PLEIN BOUM AUX ETATS-UNIS

Le responsable des achats de l'armée américaine a indiqué hier que les États-Unis avaient fourni à l'Ukraine plus de deux millions d'obus de 155mm et se préparaient à envoyer plus en Israël. Doug Bush en charge des acquisitions a appelé le Congrès à voter une rallonge budgétaire de trois milliards de dollars devant permettre de maintenir les capacités de production nécessaires à l'armée américaine et aux "États-Unis de demeurer l'arsenal de la démocratie". Doug Bush a confirmé que des obus de 155mm avaient été prélevés sur les stocks de l'armée américaine pour être envoyés en Israël se refusant à préciser la quantité de munitions concernées par ce transfert. Il a ajouté qu'un projet de transfert d'obus entre Israël et l'Ukraine avait été abandonné, en raison du déclenchement des opérations de Tsahal dans la bande de Gaza. Doug Bush a rappelé que même si ces munitions étaient destinées à l'Ukraine ou à Israël, la majeure partie des sommes allouées à ce soutien est dépensée aux États-Unis où ces munitions sont fabriquées "par des travailleurs américains dans des installations américaines." La demande de financement supplémentaire arrive au Congrès au moment où celui-ci débat du budget 2024, dont le projet rencontre de nombreuses oppositions au sein des deux chambres. Doug Bush a ajouté que l'objectif des États-Unis était de produire mensuellement 100 000 obus de 155mm en 2025, la production actuelle étant passée de 14 000 à 28 000 obus par mois depuis le début du conflit ukrainien. La rallonge budgétaire souhaitée devrait servir à augmenter la production de plusieurs éléments entrant dans la composition des obus comme le propergol ou les parties métalliques des munitions. Les États-Unis souhaitent également accroître la production d'explosif IMX-104et doubler celle de munitions destinées aux chars pour la faire passer de 10 000 à 20 000 obus par an. La somme demandée au Congrès permettrait également de relocaliser aux États-Unis la production de TNT, "au lieu de compter sur des alliés comme la Pologne" et de relancer la fabrication de poudre noire. Enfin cette rallonge budgétaire de 3,1 milliards de dollars serait également utilisée par l'armée américaine pour acquérir 600 000 projectiles d'artillerie ainsi que 10 millions de charges propulsives et pour financer les achats d'équipements américains par les pays alliés. Doug Bush a conclu son propos en soulignant que ces fonds reviendraient largement aux États-Unis et que l'ensemble des munitions était partagé entre l'Ukraine et ses alliés, Israël et les pays alliés de la zone INDOPACOM. Ces initiatives et projets contrastent quelque peu avec la (très) lente avancée du projet européen de mutualisation des achats de munitions de 155mm à destination de l'Ukraine ! 

mardi 14 novembre 2023

DES LEOPARD 1A5 POUR L'UKRAINE

Rheinmetall a annoncé aujourd'hui sur son site la signature d'un contrat avec l'Ukraine pour la fourniture de chars Leopard 1. Selon la firme allemande cet accord d'une valeur supérieure à dix millions d'euros selon Rheinmetall et financé par le gouvernement allemand prévoit la livraison de 25 chars Leopard 1A5, de cinq engins Bergepanzer 2 et de deux chars d'apprentissage à la conduite. Les engins concernés sont actuellement en cours de préparation sur les sites d'Unterlüß et de Kassel avant leur livraison prévue en 2024. Ce nouveau contrat qui prévoit également un volet logistique avec la fourniture de pièces de rechange, inclut également des activités de formation. Sur ce dernier point, la firme allemande ne fournit aucune indication particulière, mais on se souvient que Rheinmetall avait été chargée par le gouvernement allemand d'assurer la formation tactique des unités jordaniennes à l'occasion du transfert de 75 Marder au royaume hachémite. Le renouvellement de ce type d'opération au profit des forces armées ukrainiennes ne serait pas sans conséquence, à l'heure où certaines voix fustigent l'action des pays partenaires engagés dans ces activités de formation.

samedi 11 novembre 2023

POUR NE PAS OUBLIER

La France commémore aujourd’hui le 105ème anniversaire de l'Armistice signé ce même jour en 1918, mettant fin à plus de quatre années de guerre. Sous l'Arc de Triomphe, la tombe du Soldat Inconnu nous rappelle le sacrifice des 1.3 millions de soldats français tombés au champ d'honneur, tandis que la Flamme du Souvenir qui brûle sans interruption depuis son allumage le 11 novembre 1923, symbolise le feu de la mémoire qui brûle en chacun d'entre nous. Blablachars se souvient aussi que ce conflit est celui qui a vu naître le char d'assaut au cours d'engagements aussi tragiques que légendaires. Dans ce feu de la mémoire, brûlent également les braises de l’opiniâtreté du général Estienne, du sacrifice du commandant Bossut et de tous les équipages de chars, du génie de Louis Renault, qui ont permis à la France d'ouvrir la voie à ce qui allait devenir le combat blindé mécanisé.

vendredi 10 novembre 2023

DES M1 A2 SEP V3 POUR LA ROUMANIE.

La DCSA (Defense Security Cooperation Agency) a annoncé avoir obtenu l'accord du Département d'Etat pour la vente à la Roumanie de chars M1A2 SEP V3 Abrams, précédant de quelques heures l'annonce officielle de cette vente par l'ambassade des Etats-Unis en Roumanie. Ce contrat d'une valeur de 2,5 milliards de dollars prévoit la livraison de 54 M1A2 SEPv3 Abrams, 54 "carcasses" de M1A1, 4 M88A2 Hercules, 4 M1110 poseur de pont, 4 M1150 ABV et 4 systèmes de ponts lourds adaptables sur le M1150. D'autres matériels et équipements sont également prévus dans ce contrat parmi lesquels 54 mitrailleuses M240, 6000 obus explosifs de 120mm et 4200 obus d'exercice. La demande du gouvernement roumain prévoyait initialement la livraison de 54 chars de seconde main pour un montant d'un milliard de dollars, qui se sont transformés en chars neufs M1A2 SEP V3 pour un montant de 2,5 milliards de dollars. La Roumanie devient le second client export du char américain après la Pologne, les chars australiens de ce type étant fabriqués à partir de châssis de seconde main. Cette vente dont la confirmation était attendue depuis plusieurs mois confirme les propos tenus par Phebe Novakovic CEO de General Dynamics dans un entretien publié en juin 2021. Comme nombre de pays européens, la Roumanie a entamé un important effort de réarmement suite au déclenchement du conflit ukrainien, qui s'est déjà traduit dans de nombreux domaines.    

LE HUMVEE QUI VOULAIT SE FAIRE AUSSI GROS QUE LE T-72

Ce qui aurait pu être le titre d'une version modernisée et blindée de la fable de Jean de la Fontaine résume en fait la dernière initiative de l'armée américaine, découverte au début du mois. Cette dernière a commencé à déployer de faux chars russes, destinés à améliorer le réalisme des entrainements. Cette méthode quelque peu iconoclaste a été utilisée par les soldats de la 2ème IBCT (Infantry Brigade Combat Team) au cours d'une rotation au JMPRC (Joint Pacific Multinational Readiness Center) pendant laquelle ils ont utilisés des Humvees modifiés ressemblant à des T-72. Dernier-né des centres d'entrainement au combat (Combat Training Center ou CTC) destiné à améliorer la préparation opérationnelle des unités reproduit pour cela les conditions et l'environnement dans lesquels troupes américaines pourraient combattre. Le déploiement de ces faux T-72 permet à l'armée américaine d'améliorer le réalisme des séquences d'entrainement. Les Humvees utilisés ont été équipés de kits composés de cadres et de toile associés à des éléments gonflables, l'ensemble étant destiné à recréer aussi fidèlement que possible la signature d'un char T-72. Pour compléter l'illusion, ces faux engins sont équipés d'une tourelle rotative améliorant encore le réalisme du dispositif. Ces faux T-72 sont également équipés du simulateur de combat MILES (Multiple Integrated Laser Engagement System) permettant de sanctionner les phases d'engagement. Capable de distinguer les différents types de munitions ainsi les différents degrés d'atteinte de l'engin ou du soldat porteur, ce système innovant a été installé sur des AMX 30B2 du 3ème Régiment de Cuirassiers au cours d'une rotation au CMTC (Combat Manoeuver Training Center) à Hohenfels en Allemagne au début des années 1990. 

MODERNISATION ITALIENNE

La récente apparition publique du PT3 de l'Ariete C2 donne l'occasion à Blablachars de faire le point sur le programme de modernisation du char italien. Les images de ce troisième prototype livré en début d'année à l'armée italienne, permettent de constater que celui-ci intègre plusieurs éléments conformément au calendrier établi. Celui-ci a été confirmé au cours de l'été par la signature d'un contrat de 850 millions d'euros entre le gouvernement italien et le consortium CIO (formé par Oto Melara et Iveco) prévoyant la mise au standard C2 de 90 chars Ariete C1 avec une option pour 35 engins supplémentaires. 

mercredi 8 novembre 2023

PREMIER SUCCES EXPORT POUR LE KARAOK DE ROKETSAN

Le gouvernement turc annoncé la semaine dernière la signature d'un contrat par la firme turque Roketsan avec le gouvernement malaisien pour la fourniture de missiles antichars Karaok. Cette première victoire à l'exportation du Karaok prévoit la livraison de 108 missiles pour une valeur estimée à 20 millions de dollars selon des sources industrielles. Selon Roketsan, le Karaok est capable de détruire des cibles blindées ou des objectifs fortifiés à une distance comprise entre 2 et 4 kilomètres. Le Karaok de type Fire and Forget, d'un calibre de 125mm pèse moins de 16 kilos et emporte une tête militaire composée d'une charge creuse en tandem pouvant atteindre sa cible par attaque directe ou par le haut. Les 108 missiles qui seront livrés avec 18 postes de tir sont destinés à remplacer les missiles soviétiques Metis-M équipant actuellement l'armée malaisienne. Le Karaok a été présenté pour la première fois au cours du salon IDET 2019 et été acquis par l'armée turque qui a commandé 300 systèmes.