LA NOUVELLE VIE DU SKYRANGER 30

On l'avait vu sur un camion puis sur un Lynx, le système Skyranger de Rheinmetall embarque désormais sur le Boxer pour répondre aux besoins de l'armée allemande. Tirant les leçons du conflit ukrainien, cette dernière a décidé de renforcer ses capacités de défense sol-air à courte portée (SHORAD SHOrt Range Air Defence) avec un investissement initial estimée à 1,2 milliards d'euros. Destiné à combler le vide existant dans le domaine depuis le retrait des Guepard en 2010, le nouveau système de l'armée allemande sera composée de la tourelle Skyranger armée d'un canon de 30mm. Cette tourelle recevra la version terrestre du système Iris-T SLM destiné à traiter les objectifs situés à plus de 3000m. Les capacités de détection du futur système seront basées sur l'utilisation d'un radar développé par la firme allemande Hensoldt. L'ensemble de ces composants seront intégrés sur un châssis de Boxer, ce qui permettra au blindé allemand d'ajouter une nouvelle version à un catalogue déjà bien fourni. L'intégration du système Iris-T SLM développé par Diehl Defense, sur la tourelle Skyranger reste une des inconnues de ce projet qui devrait être opérationnel en 2028, conformément au souhait de la Bundeswehr. Ce projet qui réunit quatre grands industriels allemands du secteur de la défense (KMW, Rheinmetall, Diehl et Hensoldt) se base sur l'utilisation d'une tourelle combinant un canon et des missiles sur porteur lourd, solution privilégiée par de très nombreux pays à l'exception de la France qui a opté pour des engins plus légers (Serval) armés de missiles.

PEARSONS ENGINEERING EQUIPE LES T-72 UKRAINIENS

L'ouverture de couloirs dans les champs de mines russes a été un des problèmes majeurs auxquels l'armée ukrainienne a été confrontée au cours de la contre-offensive de ces derniers mois. Ces opérations d'appui à la mobilité qui nécessitent des moyens spécifiques retardent considérablement la progression des unités blindées et les rendent encore plus vulnérables aux menaces indirectes comme les drones, les munitions rôdeuses ainsi que les feux d'artillerie et les frappes aériennes. Pour tenter d’améliorer cette situation l'Ukraine aurait reçu plusieurs kits de déminage produits par la firme britannique Pearsons Engineering, rachetée par Rafael Industries en septembre dernier. Les équipements reçus ont été adaptés sur des chars T-72M1 pour faciliter le franchissement des zones minées par les unités ukrainiennes. Ces équipements déjà installés par la firme britannique sur de nombreux chars indiens (T-90, Arjun et T-72) peuvent travailler sur des largeurs et des profondeurs différentes pour s'adapter aux types de mines rencontrées et aux chars susceptibles d'emprunter le couloir créé. L'équipement britannique baptisé Track Width Mine Plow ou TWMP est conçu pour déplacer les mines et les engins explosifs improvisés pour créer un couloir et faciliter leur futur relevage ou destruction. Cette solution utilisée par plusieurs armées aurait pu faire l'objet d'une adaptation sur le Leclerc dans le cadre de sa revalorisation. Une telle opération aurait permis de compenser la maigre dotation de l'armée de terre en Engin Blindé du Génie et d'augmenter la mobilité des unités de chars dans les zones minées.

DES LEOPARD SUPPLEMENTAIRES POUR L'UKRAINE CET ETE !

L'Ukraine devrait recevoir 12 chars supplémentaires cet été, dans le cadre d'un accord intergouvernemental portant la remise en condition et la livraison de chars fournis par les Pays-Bas et le Danemark. Ces Leopard 2A4 actuellement en cours de rénovation par Rheinmetall devraient ensuite être acheminés vers la Pologne ; selon des informations du ministère de la Défense néerlandais, ces chars ne devraient pas être engagés en première ligne, mais seraient dédiés à la formation des équipages ukrainiens. Ces orientations sont cependant contredites par le média allemand Hart Punk qui confirme l'envoi sur le front de ces engins ainsi que la livraison d'un important lot de pièces de rechange. Les chars fournis par le Danemark, Leopard 2A5DK présentent quelques différences avec le modèle d'origine, avec l'ajout d'éléments de blindage modulaire sur la tourelle et d'un système de gestion du champ de bataille. Les Leopard 2NL sont dotés d'un système de communication et d'un ensemble de vision nocturne de conception néerlandaise. Les engins fournis à ces deux pays utilisent une version modernisée du moteur MTU MB 873 Ka-501 équipant le char allemand et se distinguent de leurs homologue allemand par des schémas de camouflage spécifiques. Le Danemark a modernisé 44 de ses Leopard 2A5 en les portant au standard 2A7 tandis que les Pays-Bas ont émis le souhait d'acquérir des Leopard 2 à moyen terme.

POURSUITE DES LIVRAISONS DES LEOPARD 2A7HU

Le ministère de la Défense hongrois a annoncé la livraison le 10 janvier de trois chars Leopard 2 A7HU supplémentaires. Ces engins destinés à la 1ère brigade blindée portent à huit le nombre de chars livrés à Budapest dans le cadre du contrat signé en décembre 2018. Outre les 44 chars qui doivent être livrés d'ici 2025, la Hongrie a également acquis 5 engins poseurs de pont Leguan, 5 engins Wisent 2 ainsi que 24 obusiers PzH 2000 pour une valeur totale estimée à 1,5 milliard d'Euros. A ces engins viennent s'ajouter les 218 Lynx commandés en 2020 qui permettront à Budapest de disposer d'une composante blindée mécanisée à hauteur de ses moyens au sein de laquelle les 44 Leopard 2A7HU seront regroupés au sein d'une structure de niveau bataillonnaire interopérable avec les unités de l'Otan.

UN "NOUVEAU VENU" DANS LE MONDE DES SYSTEMES DE PROTECTION ACTIVE

La firme américaine ARTIS a dévoilé sur son site son système de protection active de troisième génération Sentinel, destiné à protéger les véhicules et les infrastructures terrestres. Le système Sentinel offre une protection des flancs et des parties supérieures du véhicule contre les munitions antichars classiques mais également contre les munitions rôdeuses et les munitions larguées par drone. Selon la firme américaine Sentinel serait également efficace contre les projectiles tirés par des chars y compris les munitions à énergie cinétique. L'adaptation du système est  assurée par une mise à jour logicielle, tandis que son montage peut s'effectuer de façon modulaire avec l'installation d'un kit (A-Kit) comprenant les éléments de fixation du système ainsi que les câblages. L'installation du système complet est compatible avec la présence de briquettes de blindage réactif ou tout autre système de protection embarqué.

UNE REAPPARITION INTERESSANTE !

Si la présence des chars dans les opérations conduites par l'armée israélienne dans la bande Gaza a fait l'objet de nombreuses communications, le conflit au Moyen-Orient permet de (re)découvrir un autre char. C'est de l'autre bout de la Péninsule arabique que nous sont parvenues des images (soigneusement mises en scène) de T-80BV disparus depuis de longues années. C'est à l'occasion de l'exercice "The Battle of Promised Conquest and Holy Jihad" mené par les forces houties que l'on a pu apercevoir un des T-80BV achetés par le Yémen en 2010. 

LES M1A1 UN CADEAU EMPOISONNE ?

Les Etats-Unis avaient choisi pour des raisons de délais, de livrer à l'Ukraine des chars M1A1 en lieu et place des M1A2. Ce choix évidemment dicté par des considérations politiques a fait l'impasse sur les implications tactiques découlant de cette option qui impose d'apporter à ces vénérables engins de nombreuses modifications. En effet les forces ukrainiennes semblent avoir découvert l'extrême vulnérabilité du char américain aux munitions rôdeuses et autres  drones attaquant par le haut et sur les flancs de l'engin. Selon plusieurs experts l'épaisseur du toit de tourelle n'excéderait pas 25mm le rendant vulnérable à toute munition utilisant une simple charge creuse. Les côtés de l'engin seraient quant à eux, protégés par de simples éléments de blindage composite de facture ancienne et par des jupes latérales en acier, matériau composant également le blindage de base de l'engin.