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lundi 10 février 2025

DES NOUVELLES DU M-1E3

Un peu plus de huit mois après la notification à General Dynamics Land Systems (GDLS) d'un contrat de développement du M-1E3, le profil du futur engin commence à se dessiner avec plus de précision. Une note publiée par le "Congressional Research Service" permet en effet de connaitre les grandes étapes de la modernisation du char entré en service dans l'armée américaine à la fin des années 1970 et le calendrier d'introduction des prochaines déclinaisons du M1. L'arrivée de ces dernières devrait permettre à l'armée américaine d'entamer à partir de 2030 le renouvellement de sa composante blindée mécanisée avec l'arrivée des premiers engins de nouvelle génération comme le M-1E3 et le XM30. Les caractéristiques du futur char évoquées dans le document et les technologies visibles sur l'Abrams-X concrétisent la fin de l'évolution du vénérable M1, la volonté de l'armée américaine de disposer d'un engin entièrement nouveau et on d'une énième évolution du char actuel.

UN ACCIDENT PEU BANAL !

C'est un accident peu banal qui s'est produit ce week-end en Normandie et qui souligne les dangers de l'alcool au volant, à l'origine de la collision entre un véhicule et un char exposé dans la commune de Lion-sur-Mer. Vers 05h30 du matin, après avoir percuté des plots, une conductrice a fini sa course dans un Churchill AVRE (Armoured Vehicle Royal Engineers) utilisé durant le débarquement de Normandie par la 79ème Division blindée britannique. Selon la Gendarmerie Nationale "la voiture, elle, est bien endommagée, mais le char ça va." Cette même source suppose que "la conductrice s’était vraisemblablement endormie quelques instants avant de reprendre la route, et de finalement venir percuter le char." Sortie indemne de cette collision, la conductrice intempérante aura tout loisir de méditer sur les méfaits de l'alcool au volant ainsi que sur la solidité des chars même anciens !  

vendredi 7 février 2025

LE T-90MS A IDEX

L'édition 2025 du salon IDEX qui se tiendra à Abu Dhabi du 17 au 21 février sera l'occasion pour la firme russe Rosoboronexport de présenter la dernière version du T-90, le T-90MS. Des photos publiées sur les réseaux sociaux permettent de voir l'engin à bord d'un avion gros porteur et à son débarquement. Reconnaissable à sa tourelle redessinée, le T-90MS incorpore plusieurs innovations comme le blindage réactif Relikt, une nouvelle conduite de tir Kalina associée à des viseurs thermiques et à un nouveau viseur chef permettant le tir en mode killer-killer. La motorisation du T-90M est assurée par un nouveau moteur V-92SF2 de 1130cv, qui améliore la mobilité du char dont le poids reste inférieur à 50 tonnes. Le canon de 125mm 2A46M-5 conserve sa capacité de tir du missile antichars 9M119M Refleks (AT-11 Sniper pour l'Otan) d'une portée de 5000m. Pour sa protection, le T-90M dispose également du système de protection active Arena-M destiné à intercepter les différents projectiles antichars et peut être équipé du camouflage Nakidka, destiné à réduire la signature infra rouge et radar du char. Le T-90M en service dans l'armée russe depuis 2020, a été déployé en Ukraine dès les premiers mois du conflit au cours duquel il a connu, en dépit de ses équipements, des fortunes diverses, largement liées à des erreurs tactiques et à une logistique défaillante. La présence du T-90MS à Abu Dhabi illustre la volonté de la Russie de continuer à proposer ses équipements sur le marché mondial en dépit des sanctions frappant le pays depuis février 2022. La firme russe devrait également présenter à IDEX une version compacte du fusil d'assaut AK-12 et un drone kamikaze KUB-2-E.  

LES EXPORTATIONS TURQUES EN FORTE AUGMENTATION

La Turquie continue de renforcer ses positions sur le marché mondial de l'armement avec un nouveau montant record de ses exportations pour l'année écoulée. Haluk Goergon, secrétaire de l'association des industries de défense turques a indiqué que celles-ci avaient exporté en 2024 un montant de 7,154 milliards de dollars, représentant une augmentation de 29% par rapport à l'année précédente. La Turquie compte désormais 185 pays clients auxquels elle a vendu plus de 230 systèmes et équipements différents. Les principales firmes exportatrices sont Baykar, TUSAS (Turkish Aerospace Industries), ASFAT, MKE et ARCA. A ces sociétés on peut ajouter FNSS, Aselsan ou encore BMC et Nurol Makina qui ont également décroché plusieurs contrats. Il est probable que ces succès renforcent les ambitions turques sur le marché mondial de l'armement, qui pourraient se voir confortées par la prochaine mise en service de l'Altay, qui serait susceptible d'ouvrir de nouveaux débouchés aux industriels turcs.

LANCEMENT DE LA COMPETITION POUR LE FUTUR OBUSIER DE L'ARMEE AMERICAINE

Après de longues années de recensement des systèmes existants, l'armée américaine a finalement opté pour le développement d'une capacité spécifique par le biais d'une "compétition complète et ouverte" selon les termes d'un haut responsable militaire. Comme de coutume aux Etats-Unis, le processus se déroulera en plusieurs phases, la première devant démarrer dans le courant du mois. Celle-ci qui doit s'étendre jusqu'à septembre 2025 vise à formuler des RFP (Request For Proposal) pour recueillir les offres des différents concurrents, sans limitation de nombre. De juillet à septembre 2025, l'armée américaine notifiera les contrats de la phase 1 aux entreprises soumissionnaires, qui participeront en 2026 à "des test d'évaluation compétitifs". La suite de cette phase prévue en 2026 permettra d'évaluer la portée, la précision, le volume et les caractéristiques des engins, telles que la mobilité et le soutien. Les données recueillies au cours de cette phase seront utilisées pour la phase 2 qui devrait avoir lieu au début de l'année 2027, avant une mise en service prévue en 2030, sous une forme et un volume qui n'ont pas été précisés mais devront tenir compte des éventuelles réorganisations de l'armée américaine. Rheinmetall, BAE Systems, Hanwha, General Dynamics et Elbit Systems seraient susceptibles de participer à cette compétition, avec une plateforme capable de combler le vide laissé par l'arrêt du programme ERCA (Extended Range Cannon Artillery) qui visait à installer un tube de 58 calibres sur le M109A7 pour atteindre une portée de 70 km.

DES PULS POUR LA BUNDESWEHR

La firme israélienne Elbit Systems a annoncé sur son site la signature d'un contrat d'une valeur de 57 millions de dollars destinés à fournir à l'armée allemande des lance-roquettes PULS (Precise & Universal Launching System). Ce contrat s'inscrit dans le cadre d'accords passés entre les gouvernements allemands, néerlandais et israéliens. Pour l'exécution de ce contrat, la firme israélienne est associée à KNDS Deutschland qui assurera l'intégration des équipements spécifiques tels que le C4I. Le directeur général d'Elbit Systems a souligné "la force de notre collaboration européenne avec KNDS Deutschland", de son côté Ralf Ketzel a réaffirmé l'ambition européenne de cet équipement. Le CEO de KNDS  a indiqué que "en tant qu'OEM [Original Equipment Manufacturer] pour les systèmes terrestres européens tels que le Leopard 2 et le PzH 2000, la KNDS veillera à ce que les systèmes PULS deviennent l'EuroPULS. Cette entité serait la troisième du genre à réunir les fabricants israéliens et européens, après EuroTrophy et EuroSpike, et permettrait de renforcer les positions de l'industrie israélienne en Europe, où le lance-roquettes israélien a déjà été adopté par l'Espagne, le Danemark et la Serbie. A l'heure ou de nombreuses voies s’élèvent pour rappeler l'importance de privilégier les achats d'armements européens pour les armées du continent, cette nouvelle coopération montrent que l'industrie américaine ne doit pas être la seule visée par cette ambition.

jeudi 6 février 2025

UNE DEMARCHE INNOVANTE !

La Section Technique de l'Armée de Terre (STAT) en charge de tester et d'évaluer les équipements avant leur mise en service organise aujourd'hui une journée de rencontre avec les industriels de la Défense. Cet événement vise à recenser les réponses possibles aux besoins spécifiques d'une brigade, comme la protection des engins face aux munitions téléopérées (MTO) et autres drones. S'inscrivant dans le projet initié par le CEMAT de disposer en 2025 d'une brigade "bonne de guerre" ces rencontres illustrent également la volonté de redonner aux brigades une plus grande autonomie pour répondre à leurs exigences opérationnelles. Selon des informations obtenues par Blablachars, la brigade concernée serait la 7ème Brigade blindée, qui arme depuis le mois de janvier le dispositif français en Roumanie et dont les unités, parmi lesquelles le 5ème Régiment de Dragons participeront au printemps prochain à l'édition 2025 de l'exercice Dacian Spring.  La journée d'aujourd'hui doit, selon la STAT favoriser l'innovation, transformer les idées en capacités et élever nos équipements au meilleur standard. Blablachars ne peut que saluer cet événement et se réjouir de la la prise en compte des besoins opérationnels des unités blindées, même si cette démarche risque de se heurter aux contraintes budgétaires.