UN INVITE SURPRISE

Conformément à la volonté du chef d'état-major de l'armée britannique, cette dernière s'est résolument engagée dans la promotion de ses matériels auprès de plusieurs pays. Cette démarche s'est traduite le 15 aout dernier à Varsovie, par la présence d'un véhicule Ajax à la journée de l'armée. L'engin présenté était accompagné de soldats mais aussi de représentants de General Dynamics, fabricant de l'engin. La présence de cet engin visait à promouvoir le châssis britannique (fabriqué en Espagne !) comme base potentielle du futur VCI (Véhicule de Combat d'Infanterie) lourd polonais, qui serait armé de la tourelle polonaise ZSSW-30. Quand on connait les difficultés de mise au point de l'Ajax, probablement liées au sous dimensionnement du châssis, il n'est pas certain que la proposition britannique soit accueillie avec enthousiasme surtout pour le développement d'un VCI lourd. En dépit de ces réserves, on peut noter au passage que l'armée britannique assure sans états d'âmes le SOUTEX (Soutien aux Exportations) de ses matériels, même celui d'un engin au passé quelque peu compliqué !

LE GUERRIER DEMINEUR

Le ministère de la défense britannique a annoncé le lancement du programme Attila visant à convertir six Warrior en engins téléopérés de déminage. Dans une première phase, plusieurs engins stockés par l'armée britannique devraient être équipés de systèmes de déminage avant de les transformer en UGV (Unmanned Ground Vehicle) pouvant renforcer les différentes unités. Le programme qui vise dans un premier temps à convertir six engins est évalué à 1,6 millions de dollars et devrait s'étendre entre 2026 et 2028. Il devrait permettre aux forces terrestres britanniques de disposer rapidement de systèmes terrestres téléopérés pour un cout réduit grâce à l'utilisation d'équipements existants, comme le Warrior dont la fin de vie opérationnelle a été décalée à 2030. La France et sa manie de "bazarder" les engins retirés du service (AMX 10P, AMX 30) ne peut évidemment pas envisager une opération similaire, faute de véhicules ! Notre pays avait pourtant ouvert la voie dès 1990 avec l’utilisation au sein de la Division Daguet de cinq chars démineurs télécommandés, réalisés à partir d'AMX 30B. Le dernier survivant de ce projet innovant mais (vite) oublié depuis 30 ans, est désormais visible au Musée des Blindés de Saumur.

LES M1 AUSTRALIENS SERAIENT (ENFIN) ARRIVES EN UKRAINE

Les M1 australiens dont on avait perdu la trace depuis plusieurs mois seraient finalement arrivés à bon port si l'on en croit les médias ukrainiens. Selon ces derniers, le 425ème Régiment d'Assaut "Skala" auraient en effet reçu ces derniers jours, plusieurs engins en provenance d'Australie sans préciser le nombre et la version des engins reçus. Canberra s'était engagé à livrer à l'Ukraine 59 chars M1 A1 AIM SA dont le remplacement par des M1A2 SEP V3 avait été décidé en 2021. Plusieurs modifications auraient été apportées aux chars australiens comme le remplacement du blindage à uranium appauvri par un blindage spécifique ainsi que l'installation d'un nouveau système de communication. Formé en 2022 comme bataillon de volontaires, le "Skala" est devenu une unité d'assaut des forces ukrainiennes comptant plusieurs bataillons d'infanterie et une compagnie de chars. Le régiment est majoritairement équipé de matériels occidentaux dont des M113, des Bradley M2A2 ODS et des Leopard 1A5, comme on peut le voir sur la page du site de recrutement des FAU, dédiée au régiment. 

LA SHORTLIST DE BRASILIA

Le Brésil a communiqué la liste des quatre engins retenus pour la fourniture d'un Véhicule de Combat d'Infanterie chenillé. Sans surprise les quatre finalistes sont le Tulpar, le CV90, l'Ascod 2 et le Lynx. Ce choix fait suite à la consultation lancée l'année dernière par les autorités brésiliennes pour laquelle plusieurs pays avaient manifesté leur intérêt. Les absents les plus remarquables de cette liste sont l'AS-21 sud-coréen, le Borsuk polonais et le VN-20 chinois. On ignore encore la configuration exacte dans laquelle les quatre engins retenus seront évalués ainsi que la tourelle envisagée. Otokar pourrait proposer son engin avec une tourelle Mizrak pouvant recevoir un canon de 25 ou 30mm, une SARP 100/35 ou une Kohran, ces deux dernières fabriquées par Aselsan peuvent recevoir un canon de 35mm. Absente de la compétition, la BITD italienne pourrait cependant jouer un rôle important dans ce projet avec la tourelle HitFist mais surtout HitFact Mk2. Cette dernière qui équipe déjà les Centauro II commandés par le Brésil, pourrait équiper le futur char brésilien. L'Ascod II pourrait être retenu dans une configuration proche de celle choisie par la Lettonie avec la tourelle israélienne UT/MT30 MkII qui équipe également certains Guarani brésiliens. De son côté le Lynx allemand pourrait être équipé d'une tourelle "maison", l'engin allemand ayant démontré sa capacité à recevoir la tourelle italienne HitFact Mk 2, dont le montage avait présenté au salon Eurosatory. Il est probable que la tourelle retenue soit dotée d'une capacité antidrones, domaine dans lequel les canons turc (qui équipe le Korkut) et allemand  pourraient tirer leur épingle du jeu. Le choix du futur VCI sera probablement influencé par la volonté des autorités brésiliennes de remplacer ses Leopard 1A5BR dont le successeur pourrait être basé sur un des quatre engins retenus.

LE PUMA PREND L'AIR

L'armée allemande a réalisé cet été le premier vol d'un Véhicule de Combat d'Infanterie Puma à bord d'un A400M du Lufttransportgeschwader 62 sur la base aérienne de Wunstorf. Pour satisfaire aux exigences de poids limitant à 32 tonnes la charge maximale de l'avion, la masse du Puma a été ramenée à 31,5 tonnes par le démontage d'éléments de blindage modulaire et du système MUSS. Plusieurs précautions avaient été prises pour la réalisation de ce premier vol comme l'embarquement de l'engin au treuil, l'utilisation de rampes en bois additionnelles et de stabilisateurs hydrauliques pour maintenir la stabilité de l'arrière de l'appareil pendant l'embarquement.  L'équilibrage, l'ancrage et le calage du Puma à bord de l'A400M ont également été l'objet d'une attention particulière. En dépit de ces nombreuses précautions, la Bundeswehr considère qu'à l'avenir, le processus de chargement pourrait ne nécessiter que deux heures avec un équipage confirmé. Ce premier vol du VCI chenillé allemand n'est pas sans rappeler celui du Boxer réalisé en aout 2020 et pour lequel l'engin allemand avait été embarqué sans son module de combat.

LE "COUP DE GUEULE" DE BLABLACHARS

A la veille de ce long week-end de l'Assomption, Blablachars a eu envie de pousser un "coup de gueule" contre un phénomène en pleine expansion et qui concerne l'ensemble des blogs de défense qu'ils soient généralistes ou spécialisés comme le blog complètement blindé. Il s'agit de la multiplication, ou plutôt pourrait-on paler de prolifération, de contenus écrits, audio ou vidéo générés par l'intelligence artificielle ou le copier-coller et publiés par des auteurs (?) aussi inconnus que peu scrupuleux. Il ne s'agit pour votre blog de s'élever contre les progrès de l'IA, dont l'arrivée prochaine dans le monde des blindés devrait amener son lot de révolutions, mais bien de stigmatiser les "créateurs" de ces contenus. La rédaction d'un article maison demande énormément de temps, qui se partage entre vérification (qui n'empêche pas d'inévitables erreurs de se glisser), rédaction, mise en forme et publication. En ce qui concerne Blablachars, cette activité est entièrement gratuite et résulte de l'envie de faire partager au plus grand nombre (merci aux lecteurs) sa passion. Dans le domaine de l'image, comment peut-on comparer des productions comme celles de Romain Doublet et de Tiphaine Verley au sein de Military Machines avec la bouillie insipide et souvent fausse servie dans ces contenus. Le petit exemple vidéo vous permettra de mesurer l'étendue de la nullité de ces productions et vous incitera à lire les vrais blogs de défense pour y trouver la véritable actu des sujets qui vous passionnent.  

NOUVEAU SUCCES EUROPEEN POUR ELBIT SYSTEMS

La firme israélienne Elbit Systems a annoncé hier avoir obtenu un contrat d'une durée de cinq ans et d'une valeur de 1,635 milliard de dollars avec un pays européen non identifié pour la fourniture de solutions de défense avancée. Derrière ce vocable se cache un contrat articulé autour de deux axes technologiques avec d'un côté la fourniture de systèmes d'armes de précision incluant des roquettes à longue portée ainsi que des drones et différents UAV (Unmanned Aerial Vehicle) destinés au renseignement et aux frappes. Le second volet de ce contrat concerne les capacités de renseignement et les systèmes de guerre électronique et comprend la fourniture d'équipements de collecte de renseignement électromagnétique ainsi que des systèmes électro-optiques, des dispositifs de vision nocturne et des améliorations pour des véhicules de combat.