L'Irak a annoncé le transfert de la responsabilité des opérations contre l’État Islamique aux forces de sécurité du pays. Les autorités irakiennes ont précisé que les forces américaines et de la coalition resteraient sur place et seraient affectées au soutien des opérations. Cette décision fait suite à l'annonce faite au mois de juillet dernier après la rencontre entre le Président américain et le Premier Ministre irakien au cours de laquelle les deux dirigeants avaient évoqué une fin des opérations de combat américaines en Irak avant la fin de l'année. Du côté américain, un responsable américain a précisé que personne ne déclarerait "mission accomplie" reconnaissant que la pression devait être maintenue sur la nébuleuse terroriste au moment où celle-ci cherche à se reconstituer, et que le rôle des forces américaines pouvait diminuer de façon conséquente. Le Pentagone a précisé que 2500 soldats américains étaient actuellement déployés en Irak et devraient y rester. En dépit de récents succès contre l’État Islamique, un rapport publié le mois dernier par l'inspecteur du Département de la Défense, le Général Sean O'Donnell, met en doute la capacité des forces de sécurité irakiennes à conduire la lutte contre le groupe terroriste, en raison du manque de coordination et de contrôle observé au cours des opérations récentes. L'officier général ajoute que les forces irakiennes n'ont obtenu aucun résultat significatif sans l'appui de la coalition.
vendredi 10 décembre 2021
FIN OFFICIELLE DES OPERATIONS DE COMBAT EN IRAK POUR L'ARMEE AMERICAINE
Cette annonce irakienne qui intervient pratiquement trente ans après la première campagne américaine en Irak ne doit pas faire oublier que ce pays a été le théâtre du premier engagement opérationnel du M1 Abrams, un peu plus de dix ans après son entrée en service. 1848 chars furent déployés durant l'opération Desert Storm au cours de laquelle ils démontrèrent leur supériorité sur les T-72 irakiens en dépit de la perte de 18 chars (dont neuf furent définitivement mis hors service) sans que les cavaliers américains n'aient à déplorer la moindre perte humaine parmi les équipages. Les enseignements de ces différents engagements conduisirent les Américains à améliorer leur char, en développant le M1A2 intégrant plusieurs nouveautés comme le viseur chef indépendant ou CITV (Commander's Independant Thermal Viewer) ainsi qu'une nouvelle version de la munition flèche M829.
En 2003, l'Opération Iraqi Freedom débute par une offensive blindée entre la frontière koweïtienne et la capitale irakienne. Cette dernière est saisie le 7 avril 2003 par les chars de la 3ème Division d'infanterie américaine (Rock of the Marne) grâce à deux raids blindés. Baptisés Thunder Run, ces deux opérations menées le 5 et le 7 avril illustrent l'aptitude des formations blindées à manœuvrer pour créer la surprise, à modifier le rapport de forces et à s'engager en zone urbaine au sein d'un dispositif offrant protection et puissance. Au cours de la première phase de l'opération Iraqi Freedom, sept M1 Abrams furent perdus dont un pendant le franchissement nocturne de l'Euphrate, entrainant la mort de ses quatre occupants. La suite de l'opération marquée par les nombreuses pertes américaines démontra la versatilité du char et la pertinence de son emploi dans les opérations de contre-insurrection. Les capacités d'observation du char combinées à sa puissance de feu conjuguée à l'emploi de munitions adaptées (obus canister) permirent aux Abrams américains de fournir un appui essentiel aux opérations menées. Dès l'automne 2003, les chars américains sont engagés à Fallujah où ils appuient les raids et les opérations de bouclage-ratissage menées dans la localité et ses abords par la Task Force One Panther. Les M1 permettent aux forces américaines de s'emparer et de sécuriser les points clés du terrain ; ils fournissent également des capacités d'observation accrue grâce aux optiques du char et imposent leur puissance de feu et de manoeuvre permettant de dissuader les insurgés. A l'automne 2004, les M1 sont a nouveau engagés dans la localité de Fallujah dans l'opération Phantom Fury au cours de laquelle ils créent une nouvelle fois le choc, en combinant vitesse et puissance.
Conscients de la vulnérabilité du char face à certaines armes, l'armée américaine développe avec GDLS un ensemble spécifique de protection, baptisé TUSK (Tank Urban Survivability Kit) qui est commandé à plus de 500 exemplaires dès aout 2006.
Les trente années d'opérations américaines en Irak ont démontré les capacités du char de bataille à affronter des ennemis de nature variable dans des environnements différents. Tour à tour fer de lance d'une offensive blindée et acteur incontournable des opérations de contre-insurrection, le M1 a démontré durant toute ces années en Irak la pertinence pour un corps expéditionnaire de posséder et employer des chars lourds. Le théâtre irakien continue de constituer pour l'armée américaine un gisement important d'enseignements techniques et tactiques qui ont été mis à profit dans les différents programmes d’améliorations du char et de sa doctrine d'emploi. Toutes ces raisons font de l'Irak une période particulière dans l'histoire des formations blindées américaines, qui auront acquis au cours de ces années d'engagement et de combat une expérience irremplaçable pour une armée qui croit à l'emploi du char.
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un des retex est d'avoir des véhicules des blindés modifiables en fonction des ennemis et conditions, installation de brouilleurs contre les mines télécommandés, installation de blindages réactifs pour le combat urbains, installation de blindages anti sniper etc
RépondreSupprimerUn des premier retex de cette opération, si ce n'est le premier, a été l'abandon, rapide, de la doctrine RMA (du médian, sur roue, "infovalorisé", pour faire court ...), dés les premiers retours opérationnels du terrain, et du réel.
RépondreSupprimerD'autre part, en effet les T72 n'ont pas fait un plis face aux M1 ; ou quand un char moyen de 40 tonnes rencontre un char moderne de dernière génération qui plus est à l'époque, de 60 tonnes...
Par contre, concernant les opérations urbaines, il a été démontré, ou redémontré, à cette occasion, que le meilleur système d'arme était les véhicules de combat d'infanterie fortement protégé et blindé, d'où le particulier développement de VCI lourds de quarante à cinquante tonnes depuis, et où le VCI rejoint enfin le char en terme de protection et de blindage, et son groupe d'infanterie de voltigeurs grenadiers débarqué. Le tout évoluant de concert, les uns protégeant et appuyant les autres et réciproquement.
Peut-on encore faire remarquer, et si on pouvait en faire enfin prendre conscience à certains (!!!!), que si la France possède encore quelques chars lourds avec ses quelques Leclerc restant, elle ne possède aucunement ce genre d'équipements majeurs d'aujourd'hui, et plus encore de demain.
Les guerre urbaines (réductrices des avantages technologiques) étant annoncées, par tous les spécialistes, comme le grand champs de bataille et des guerres de demain (abritant 75 % de la population mondiale en 2050) ; le reste, le reliquat, en guérillas principalement en zones montagneuse ou forestière dense ; ou sinon il restera les conflits symétriques de puissances à puissance moderne comparable, moins probables, ou moyens de type Irak et autres puissances moyennes instables à notre sud, plus "envisageables", pour lesquels, dans les deux cas, et même dans trois cas sur quatre on n'est, nos armées ne sont absolument pas ou plus préparées (!).