A PROPOS D'IRON SPEAR 2021

L'édition 2021 du challenge Iron Spear s'est déroulée du 16 au 22 octobre sur le Camp d'Adazi en Lettonie. Organisée depuis 2018, cette compétition met aux prises les équipages des différentes unités blindées déployées dans les pays baltes, parmi lesquelles le détachement Lynx qui compte depuis cette année de 12 chars Leclerc. Cette édition 2021 a vu la victoire d'un peloton de Leopard 2A6 néerlandais dans la catégorie chars et celle d'une section mécanisée norvégienne sur CV90 dans la catégorie infanterie. Ce palmarès que complète un peloton de Leopard 2A4 norvégien et un peloton de Leopard 2 A6 allemand traduit l'omniprésence du char allemand dans les armées européennes. Côté infanterie mécanisée, une section néerlandaise sur CV90 et une section américaine sur Bradley M2A3 prennent respectivement la deuxième et troisième place. 

UN CHOIX DONT IL FAUT SE REJOUIR

Le magazine "La Voix du Gendarme" publie aujourd'hui sur son site internet, une courte tribune du colonel (ER) Philippe Cholous ancien commandant en second du GBGM (Groupement Blindé de Gendarmerie Mobile) à propos du choix de la Gendarmerie pour le remplacement de ses VBRG. Les lignes écrites par ce spécialiste du maintien de l'ordre et des blindés remettent en perspective la décision de la Gendarmerie ainsi que les commentaires qui ont accompagné la publication de cette information par votre blog sur les différents réseaux sociaux. Comme le colonel (ER) Cholous, Blablachars se réjouit de cette nouvelle car le choix effectué permet à la Gendarmerie de remplacer des véhicules âgés pour certains d'une cinquantaine d'années et de conserver un composante blindée à l'histoire particulièrement riche, ce dont on ne peut que se réjouir quand on aime les blindés. Rendez-vous sur Blablachars pour les suites de cette décision et la livraison des premiers véhicules !

APRES NEXTER, BAE SYSTEMS DISCUTERAIT AUSSI ARTILLERIE AVEC RIYAD !

La modernisation de l'artillerie qui semble être au coeur des préoccupations de l'état-major saoudien ces dernières semaines provoque la diffusion régulières d'informations plus difficilement vérifiables. Après les derniers échos relayant la tenue de négociations entre Riyad et le groupe français Nexter pour l'acquisition d'obusiers Caesar de 155mm, c'est au tour de BAE Systems d'être l'objet des dernières informations diffusées sur le sujet. Le groupe britannique serait à son tour en discussion avec le royaume wahhabite pour la fourniture d'obusiers M777. L'acquisition d'un nouveau lot du canon tracté de 155mm constituerait un complément aux 36 pièces commandées par le royaume en 2011 dans le cadre de la modernisation de plusieurs régiments d'artillerie. Le M777 qui est un canon léger tracté peut également être monté sur une plateforme mobile de type camion. Chaque semaine amène donc une information différente qu'il est difficile de confirmer en raison de la discrétion requise par ce type de négociations. Le salon World Defense Show dont la première édition se tiendra en mars 2022 pourrait fournir un cadre idéal aux autorités saoudiennes pour confirmer ou infirmer les informations publiées ces derniers jours.

DES CAESAR POUR L'ARTILLERIE BELGE ?

Le gouvernement belge a approuvé aujourd'hui le projet d'acquisition d'une artillerie mobile de précision destinée à renforcer les capacités de la composante terre. Selon le blog FOB (Forces Operations Blog) le gouvernement belge aurait retenu la version lourde du Caesar de Nexter pour l'équipement de cette future artillerie. Le nom du canon français n'a cependant pas été explicitement mentionné à l'exception d'un message (vite effacé car peut-être trop enthousiaste) du Général Gérard commandant la composante terrestre qui précisait que " cette batterie CAESAR permettra de renforcer ultérieurement notre partenariat bilatéral avec la France au sein du projet CaMo ". Le contrat belge porterait sur l'acquisition d'une dizaine de pièces de 155mm pour un montant estimé à 48 millions d'euros. Les futurs engins belges pourraient être dans une configuration similaires à celle des 32 Caesar lourds que l'armée française projette d'acquérir. Il convient maintenant d'attendre une communication officielle sur le sujet pour faire de la Belgique le huitième client export du canon français, qui continue de renforcer ses positions sur le continent européen. 

SANS COMMUNICATION, PAS DE SCORPION !

Au moment où l'armée de terre annonce le déploiement imminent du GTIA Korrigan et des premiers véhicules Griffon projetés, Blablachars a voulu mettre en lumière un des aspects les moins médiatisés de la vie à bord d'un engin blindé, la communication. La mise en place des interfaces Scorpion et le développement du combat collaboratif imposent de nouvelles règles de partage de l'information pour lequel la communication entre les membres d'équipage reste essentielle. Ce domaine a connu ces dernières années plusieurs évolutions technologiques, qui ont permis aux équipements utilisés de s'adapter aux exigences du combat moderne. La firme française ELNO, qui figure parmi les leaders mondiaux du secteur et développe depuis plusieurs années des solutions d'interphonie adaptées aux besoins de l'armée française, fournit aujourd'hui deux systèmes essentiels à la communication à bord des engins de combat SCORPION.

VERS LE DEVELOPPEMENT D'UNE NOUVELLE VERSION DU M1

Après avoir appuyé l'attribution d'un financement de 65 millions de dollars pour la modernisation de l'Abrams, Tim Ryan, membre du Congrès américain a visité les installations de GDLS dédiées à la fabrication du char à Lima dans l'Ohio. Le financement  alloué qui doit encore être approuvé par le Sénat doit servir au développement d'une nouvelle version du M1 en vue de prolonger sa durée de vie opérationnelle et de doter le futur M1A2SEP V4 ou M1A2D d'un certain nombre d'équipements dont une tourelle téléopérée. Les travaux en cours visent à identifier les adaptations devant être réalisées sur modifications d'architecture nécessaires à l'intégration d'un système de gestion et de chargement des munitions, évaluer les systèmes de protection active en service ou en cours de développement et permettre la mise en place d'un groupe motopropulseur hybride diesel associé à une nouveau système de génération de puissance. Toutes ces modifications devront être effectuées dans une enveloppe de poids contenue, objectif que devrait permettre d'atteindre le recours à une tourelle téléopérée. Ces nouvelles informations s'ajoutent aux demandes exprimées en mai 2020 par le TACOM (Tank Automotive and Armaments Command) et aux travaux menés au sein du GVSC (Ground Vehicle System Center) dans le cadre du projet OMT (Optionally Manned Tank). Les résultats de ces différents différents travaux devraient permettre aux tankistes américains de disposer, plus de quarante années après la mise en service de la première version d'un char entièrement nouveau adapté aux futurs engagements. La publication de ces différentes informations permettent aux États-Unis de réaffirmer la présence du char dans les opérations multi-domaines, d'adresser un message à leurs adversaires potentiels sur les capacités de l'US Army et de promouvoir leur char auprès d'éventuels acquéreurs étrangers.

LE SYSTEME TROPHY POUR LES T-90MS INDIENS ?

Un tweet posté aujourd'hui en Inde montre une maquette de l'adaptation du système de protection active Trophy sur un char T-90 MS indien. Les besoins indiens seraient de l'ordre de 3000 véhicules devant être équipés selon une décision prise au cours d'une réunion de l'organisme gouvernemental en charge des acquisitions, le DAC (Defense Acquisition Council) en février 2021. Seule la version la plus récente du char russe utilisée par l'armée indienne, le T-90MS pourrait être équipée de ce système grâce à la présence d'un nouveau groupe auxiliaire de puissance qui permettrait de couvrir les besoins en énergie électrique du Trophy. Les chars T-90 livrés ou fabriqués sous licence ne sont équipés d'aucun système de protection active, ce qui pourrait rendre particulièrement complexe l'intégration du système israélien sur une tourelle conçue selon des normes totalement différentes de celles utilisées par les armées occidentales. L'image provenant de Rafael ne donne qu'une représentation très approximative de l'implantation des différents composants du système et incite à une certaine prudence quant à la concrétisation de cette information. 

UN CHASSIS FABRIQUE EN AUSTRALIE

C'est la filiale australienne de Rheinmetall qui construira le châssis du Lynx devant servir aux évaluations pour le programme américain OMFV. Cette décisions annoncée par le CEO de la société australienne confirme la place tenue par le MILVEHCOE (Military Vehicles Center Of Excellence) installé par la firme allemande à Redbank dans le Queensland. Cette infrastructure est déjà en charge de l'assemblage des tourelles Lance destinées à équiper les premiers Lynx hongrois. Compte tenu des liens de plus en plus étroits entre l'Australie et les États-Unis, la décision de la firme allemande ne peut que valoriser la candidature de son véhicule dans le programme OMFV et réaffirmer les engagements de Rheinmetall en Australie. Cette démarche annoncée quelques semaines avant l'annonce relative à l'attribution du marché Land 400 / Phase 3, ne peut que renforcer l'image de la société dans le pays.

UN CONTRAT QUI A DU RYTHME !

La mise en oeuvre du contrat d'acquisition par la Pologne de 250 chars M1A2SEPV3 signé au mois de juillet se déroule à un rythme soutenu. Alors que les premières livraisons sont toujours prévues débuter en 2022, la Pologne a envoyé ces derniers jours, ses premiers équipages en formation aux États-Unis. Avant cela, le projet avait reçu l'approbation du Comité des Forces Armées de la Chambre des Représentants pour son inclusion dans le programme FMS (Foreign Military Sales) et avait vu son financement confirmé par le gouvernement polonais. En dépit de ce rythme soutenu, il semble difficile d'envisager les premières livraisons dès 2022, comme cela est prévu dans le contrat. La visite, au début du mois d'octobre du ministre polonais de la Défense dans les installations de GDLS à Lima a sans doute permis de lever cette incertitude, peu compatible avec un contrat à plus de 6 milliards de dollars.

UNE PEINTURE PARTICULIERE POUR LES M1A2 SEP V3

Des images publiées à l'occasion de la visite du ministre polonais de la Défense dans les installations de GDLS ont permis de voir des M1A2SEPV3 revêtus d'une peinture verte inédite, baptisée TALON qui pourrait être la première image du programme GVCS ou Ground Vehicle Coating System. Ce revêtement permettrait de réduire la signature thermique des engins et d'atténuer les effets des agents chimiques. Les recherches menées depuis plusieurs années ont permis de valider le processus d'élaboration de peintures compatibles avec le revêtement et de réduire de 75% les couts de fabrication du produit, par rapport à son prix initial au lacement du projet. L'application du revêtement ne nécessite aucun aménagement particulier et peut être appliqué sur les différents véhicules en service. Le revêtement devrait être utilisé sur les M1A2, les Bradley ainsi que les engins Stryker. La première unité aurait du recevoir ses véhicules dans le courant de l'année, les chars vus à Lima sont peut être ces premiers exemplaires. 

PREMIERE SORTIE DES LEOPARDS 2A4 T1 TURCS

En attendant de disposer du char Altay dont la production pourrait (enfin) démarrer, la Turquie utilise ses chars modernisés et le montre. Une courte diffusée sur le compte du ministère turc de la défense à l'occasion d'exercices conduits par l'armée turque permet de voir une image de la première sortie opérationnelle des Leopards 2A4 modernisés. Ce projet initié à la suite des de l'engagement de l'armée turque en Syrie fut confirmé par des images diffusées en 2019. Cette image confirme la réalité du projet et son passage à la phase d'industrialisation et le début des livraisons des premiers Leopards 2A4 T-1 (dénomination turque) à l'armée turque. Le chiffre de 40 chars devant être modernisés pourrait indiquer le découpage de ce projet en plusieurs tranches. La vidéo permet de voir un ensemble de matériels turcs parmi lesquels des obusiers de 155mm Firtina, des ACV-15 ainsi que des M-60. 

LA GENDARMERIE CHOISIT SOFRAME POUR REMPLACER SES VBRG -COMPLETE

La Gendarmerie Nationale engagée dans le renouvellement de son parc blindé a choisi le VPG ou  Véhicule Polyvalent Gendarmerie développé par SOFRAME pour remplacer  ses VBRG (Véhicules Blindés à Roues Gendarmerie). Le véhicule de la firme alsacienne qui devrait être commandé à 90 exemplaires a été préféré au Sherpa d'Arquus et au Serval de Nexter. Le choix de la Gendarmerie confirmé par SOFRAME constitue la première étape du processus de renouvellement des véhicules de la composante blindée de la Gendarmerie Nationale. Aucun contrat n'a été notifié et aucun détail sur les équipements de ces engins et le montant de ce marché n'a encore été diffusé. La société SOFRAME est la filiale militaire du groupe Lohr qui fournit de nombreux équipements aux armées françaises. Le "Multi Purpose Gendarmerie Vehicle" selon la terminologie SOFRAME est un véhicule 4x4 qui peut transporter jusqu'à 10 personnes selon les versions. La cible de la commande qui devrait être passée en 2022 sera de 90 véhicules, dont l'origine et les équipements étrangers ne manquent pas de susciter quelques réactions dans les milieux concernés. Un éventuel recours des sociétés perdantes pourrait perturber le déroulement du processus de remplacement des VBRG évoqué depuis de longues années, et retarderait la livraison aux unités de Gendarmerie concernées d'un véhicule dont ils ont un besoin urgent, le VBRG ayant été mis en service en 1974. 

EXERCICE DE GRANDE AMPLEUR POUR LES FORCES JAPONAISES

C'est sur fond de tensions régionales provoquées par les activités nord-coréennes et chinoises dans la zone, mènent depuis mi septembre leur plus important exercice depuis 30 ans. Centrées sur la défense du territoire face à une agression, ces manœuvres qui se sont achevées ces derniers jours ont permis le déroulement de plusieurs exercices dans lesquels plus de 100000 hommes, 20000 véhicules et 120 aéronefs ont été impliqués. Selon le porte-parole des forces japonaises, cet exercice avait pour but principal d'améliorer l'efficacité opérationnelle des forces et d'améliorer leurs capacités de réaction, face au pire environnement régional que le Japon aie connu depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale. L'exercice s'est essentiellement déroulé sur le camp de manœuvres de Hijudai dans le sud de l'archipel, dont le paysage a permis aux troupes de s'entrainer dans un environnement proche de celui des iles Senkaku. Situées à 1900 km au sud ouest de Tokyo et à seulement 600 km de Shanghai, ces iles inhabitées appartenant au Japon sont réclamées par Pékin depuis plusieurs années. Les forces d'autodéfense japonaises comprennent une division blindée principalement équipée de chars Type 90 ainsi que des Type 10, chars de 3ème génération produits par Mitsubishi et entré en service à partir de 2012.

NOUVELLES STRUCTURES ET CHARS MODERNISES POUR LES FUTURES DIVISIONS AMERICAINES

La 1ère Division de Cavalerie américaine "First Team" déjà impliquée dans de nombreuses expérimentations relatives au développement et à l'emploi des blindés a été récemment désignée pour une nouvelle mission. La Division stationnée à Fort Hood (Texas) sera chargée dans les mois à venir, d'évaluer la future structure divisionnaire qui devra être adoptée dans le courant de l'année 2023. Ce retour à la structure divisionnaire des grandes unités américaines s'inscrit dans la préparation des opérations multi-domaines dans lesquelles doivent pouvoir être engagés des moyens terrestres, aériens, maritimes, spatiaux et cyber. La structure divisionnaire a été abandonnée en 2004 au profit de la mise sur pied de brigades adaptées aux engagements en Irak et en Afghanistan et aux opérations de contre-insurrection privilégiant la sureté au détriment de la manoeuvre. Déjà évoqué en novembre 2020 par le patron du Manoeuver Center, ce retour de l'échelon divisionnaire dans les plans de l'armée américaine est destiné à redonner aux commandants de division une force organisée pour combattre plus efficacement. Ce mouvement s'accompagne du rattachement des éléments dédiés aux missions de reconnaissance et de sureté aux ordres des futures divisions. La notification à GDLS en décembre dernier d'un contrat de 4,6 milliards de dollars pour la production de M1A2 SEPV3 à livrer d'ici 2028 permettra aux unités blindées de ces divisions de disposer d'un char lourd modernisé, véritable fer de lance blindé capable de s'engager dans des combats symétriques contre un adversaire équivalent ou supérieur. Les livraisons des M1A2 SEP V3 débutées en mai 2020 par l'arrivée des premiers engins au 3-8 Cav appartenant à la Division devraient permettre à l'armée américaine de disposer de 2100 chars de ce type en 2028, date prévue pour la mise en service des derniers exemplaires.

REMISE DE L'OFFRE DEFINITIVE DE RHEINMETALL POUR LE PROJET LAND 400 PHASE 3

Rheinmetall a remis ces derniers jours au ministère australien de la Défense son offre définitive BAFO (Best And Final Offer) pour le Lynx KF-41 dans le cadre de la phase 3 du programme Land 400. Cette démarche met un terme officiel à la période débutée en octobre 2019 dont le point culminant a été l'évaluation pendant 10 mois de l'engin par les militaires australiens. Cette phase du programme constitue à ce jour l'évaluation la plus importante jamais conduite pour l'adoption d'un VCI par une armée. Au-delà de la désignation du vainqueur, les résultats de cette phase de tests "grandeur nature" seront vraisemblablement examinés et analysés par de nombreux organismes. Les données collectées au cours de cette campagne d'évaluation intéresseront probablement les responsables du programme OMFV qui voit s'affronter parmi les autre projets, une version "américanisé" du Lynx  par l'intégration de nombreux composants américains et l'AS-21 Redback dont le châssis est associé à une tourelle Samson all-in-one de Rafael. La tourelle UT-30 d'Elbit Systems installée sur le blindé sur coréen pour le marché australien se retrouve sur le projet de BAE Systems. Les autres pays comme la Tchéquie ou la Slovaquie également engagés dans l'acquisition de VCI de nouvelle génération seront également attentifs aux résultats de l'évaluation australienne et aux capacités de production du Lynx par la firme de Düsseldorf en cas de succès sur ces différents marchés. Dans cette hypothèse, la juxtaposition d'échéances calendaires et de jalons contenus dans ces différents marché imposerait à Rheinmetall des contraintes de production qui pourraient se révéler délicats à gérer.

DES K9 SUPPLEMENTAIRES POUR LA FINLANDE

Le gouvernement finlandais a approuvé la proposition d'achat de 5 obusiers de 155mm K9 et a autorisé l'armée finlandaise à acquérir 5 obusiers supplémentaires en 2022. Cette décision devrait faire passer la flotte de K9 détenus par la Finlande de 48 à 58 pièces d'ici la fin de 2022, soit une augmentation la flotte de K9 de 20%. Avec ce nouveau projet d'acquisition, l'obusier sud-coréen confirme son succès en Europe et l'implantation de l'industrie de défense sud-coréenne sur le vieux continent, au moment ou Hyundai Rotem présente au salon ADEX la version de son K2 destiné au marché norvégien.

OTOKAR AU PEROU

La participation des industriels turcs au salon SITDEF 2021, qui ouvre ses portes le 28 octobre à Lima, a été confirmée aujourd'hui par l'arrivée dans le port de Calao de deux véhicules produits par Otokar. Le premier de ces engins est l'Arma 8x8 qui a obtenu son premier contrat export en Ouganda et le second est l'Ural 4x4. Moins que le blindé médian, l'Ural est un transport de troupes de 6 tonnes capable de transporter jusqu'à dix combattants et pouvant être configuré dans différentes versions. L'Arma 8X8 est une plateforme médiane qui peut recevoir plusieurs types de tourelles équipées de différentes armes allant de la mitrailleuse de 7,62mm au canon ou mortier de 120mm. Ces différentes configurations peuvent faire varier le poids de l'engin de 25 à 40 tonnes. L'Arma 8x8 devrait être présenté dans sa version la plus commune, équipé d'une tourelle moyen calibre Mizrak 30 également produite par Otokar. Au moment où de nombreuses armées sud-américaines envisagent de renouveler leurs flottes de VCI, la présence d'Otokar au SITDEF ne peut que renforcer l'image et la présence de l'industrie de défense turque dans la région.

TOUS LES ESPOIRS SONT PERMIS !

A la suite de la récente visite du CEMA français en Suède, un renforcement de la coopération militaire entre les deux pays a été évoqué dans plusieurs domaines. Dans le domaine terrestre, un partenariat renforcé autour du missile antichar MMP produit par MBDA ainsi qu'un statut d'observateur pour la Suède dans le programme MGCS ont été évoqués. Les médias qui ont relayé ces informations ont oublié de préciser que la Suède était également le pays d'origine du CV90, engin de référence en matière d'infanterie mécanisée. Pour convaincre notre CEMA de l'excellence de ce VCI, les autorités suédoises lui ont offert une escapade chenillée au cours de laquelle le général Burkhard a sans aucun doute apprécié les qualités de l'engin. On peut se demander si les Suédois ont réussi à convertir le CEMA à la chose blindée chenillée mais comme la photo ci-dessous le prouve, tous les espoirs sont permis !

UNE PHOTO DE FAMILLE QUI EN DIT LONG !

Hyundai Rotem a publié ce matin une photo de "famille" regroupant les trois versions du char K2. Les deux chars encadrant le K2 original représentent les marchés sur lesquels le char sud-coréens cherchent à s'imposer. La version désert nous rappelle les essais menés au Sultanat d'Oman au cours desquels le char sud-coréen serait sorti vainqueur d'une confrontation avec le Leopard 2A6 et le char turc Altay. Les résultats de ces évaluations demeurent toujours inconnus même si la presse de Séoul a annoncé il y a quelques mois, l'achat par Mascate de 76 chars. Cette information n'a été ni confirmée, ni infirmée par le constructeur ou le client potentiel. La version norvégienne dévoilée à l'occasion de ce salon a fait l'objet de nombreux commentaires dont la majorité porte sur l'intégration du système de protection active Trophy. 

NOUVEAU JALON POUR LE PROGRAMME LAND 400 PHASE 3

La récente présentation très médiatisée de la version Combat Support du Lynx a été suivie ces derniers jours de la diffusion d'une vidéo de l'AS-21 Redback dont on avait pu apercevoir un châssis également équipé d'une lame dozer. Au delà des interrogation suscitées par le développement d'un engin dont seulement 17 exemplaires sont prévus dans le contrat, ces images ne doivent pas faire oublier le récent franchissement d'un jalon important du programme. Le 8 octobre s'est achevée la phase active de la RMA (Risk Mitigation Activities) pour les deux engins concernés. Depuis la notification en octobre 2019 des contrats de RMA à Hanwha et Rheinmetall, les 12 premiers mois ont permis aux deux industriels de répondre aux demandes australiennes dans différents domaines tels que la formation, le soutien, ou la gestion du projet. Cette première phase a été suivie de la livraison à l'armée australienne en janvier dernier de plusieurs véhicules. Cette livraison qui aurait du avoir lieu en novembre 2020 a été retardée de deux mois pour cause de CoViD. Les engins livrés ont été soumis depuis 10 mois à une série d'évaluations dont la plus redoutée a du être celle de la résistance au souffle et aux effets des explosions, en raison de la priorité donnée à la survivabilité. Ces évaluations techniques qui se sont achevées le 8 octobre n'ont donné lieu à aucune communication sur le comportement des engins ou les réactions des utilisateurs. Les trois mois qui viennent seront consacrés à d'ultimes négociations permettant aux industriels de remettre leurs offres finales contenant les prix, le calendrier et différentes modalités. La décision des autorités australiennes est attendue au début de l'année prochaine pour une IOC (Initial Operational Capability) attendue en 2024-2025. Mais au fait quel est votre favori pour ce contrat de 10 milliards de dollars ?

LE K2 NO SOUS TOUS LES ANGLES

Les derniers préparatifs du salon ADEX 2021 qui ouvre ses portes demain, ont permis de découvrir des clichés plus précis de la version du K2 proposée à la Norvège. Comme cela était visible sur la première image diffusée, le K2NO possède six galets de roulement comme la version initiale et est équipé du système de protection active Trophy, dont on voit les détecteurs montés aux quatre coins de la tourelle. Ces senseurs ne sont pas équipés des capteurs additionnels visibles sur la dernière version  du Merkava IV, ce qui pourrait indiquer que la version du Trophy installée sur le K2NO est similaire à celle installée sur les autres chars comme le M1A2, le Leopard 2 ou le Challenger 3 La protection du char est renforcée par des briquettes de blindage réactif montées sur les flancs de l'engin. L'armement principal est constitué du canon à âme lisse L55 de 120mm développé par Rheinmetall et produit sous licence en Corée du Sud. L'armement secondaire installé sur la tourelle est une RWS (Remote Weapon Station) RS4 produite par le fabricant norvégien Kongsberg, armée d'une mitrailleuse de 12,7mm. Le char semble également équipé d'une capacité de mise en oeuvre de nano-drones possédant une capacité FLIR (Forward Looking Infrared) A coté de ces clichés, une vidéo prise durant l'installation du stand permet de voir le char dans son ensemble sous plusieurs angles et de constater l'intégration des différentes modifications apportées au char d'origine. Avec la diffusion des images du K2NO présenté pour la première fois en public, la compétition entre Hyundai Rotem et Rheinmetall semble désormais lancée pour la conquête du marché norvégien.

TURBULENCES FINANCIERES POUR BMC

La joint-venture turco-qatarie BMC semble connaitre de sérieuses difficultés financières après un récent changement de propriétaire. La firme qui avait récupéré en 2018 le développement du char Altay est engagée dans une phase de réduction de ses activités dont l'ampleur encore inconnue fait l'objet de discussions internes. Selon un représentant syndical, le récent licenciement de 30 ingénieurs pourrait précéder celui de nombreux ouvriers ou leur placement en congés sans solde. Cette réduction de voilure se traduit déjà par le passage de 3 à 1 équipe de travail par jour, la cession de l'activité de fabrication de camions civils, Tugra et l'arrêt du chantier de la future usine située Sakarya Karasu à l'est d'Istanbul, dont le projet a été lancé en 2019 par le Président Erdogan. Outre les frais de fonctionnement de l'entité "corporate" et les dettes de la société, l'histoire de la firme BMC liée aux évolutions politiques du pays pourrait également expliquer les difficultés actuelles de la firme d'Izmir.

FIN DES TESTS DE QUALIFICATION DE LA TOURELLE ZSSW-30

La fin des tests de qualification de la tourelle ZSSW-30 a été officiellement annoncée par les autorités polonaises. Les services de l'inspection de l'armement du ministère polonais de la défense ont indiqué que le protocole relatif aux tests de la tourelle approuvé le 1er octobre constitue la fin officielle des tests de qualification de la tourelle. La conclusion des tests marque une étape importante pour la ZSSW-30 dont le développement a débuté en 2013. La tourelle téléopérée devrait équiper en premier les VCI 8x8 Rosomak déjà en service au sein de l'armée polonaise. La 21ème Brigade devrait être la première unité à recevoir ces engins en remplacement de ses BWP-1. Une version modifiée de cette tourelle équipera également le VCI chenillé Borsuk dont plus de 500 exemplaires devraient être mis en service dans les prochaines années. 

LE NEC PLUS ULTRA DE LA TOURELLE MOYEN CALIBRE ?

Proposée sous le nom de Toledo 30 pour l'équipement du Dragon espagnol et sans attendre le résultat du recours intenté par PAP Tecnos, la tourelle Samson vient d'être déclinée dans une nouvelle version. Dévoilée dans une vidéo, la Samson™ all-in-one intègre désormais l'ensemble des équipements actuellement disponible pour ces équipements. L'armement principal de la tourelle est constitué d'un canon d'un calibre maximum de 50mm, correspondant aux exigences formulées par l'armée américaine pour le programme OMFV. Cette arme est complétée par deux missiles antichars Spike LR, tirés depuis un lanceur rétractable situé sur le dessus de la tourelle. La protection est bien sur confiée au système de protection active Trophy intégré de façon native sur la tourelle. Deux nouveautés font leur apparition sur la Samson all-in-one, une RWS pour le chef et un drone d'observation. Armé d'une mitrailleuse, le tourelleau téléopéré par le chef d'engin reçoit également une boule optronique qui complète les dispositifs d'observation existants. Le drone d'observation est constitué d'un engin propulsé par deux rotors contrarotatifs automatiquement déployés au moment de la sortie de l'engin de son compartiment situé à l'arrière de la tourelle. Déjà choisie pour armer les Stryker Upgunned, la tourelle Samson all-in-one est installée sur le châssis de l'AS21 Redback pour le programme OMFV. Ce montage devrait donner naissance à un ensemble techniquement très élaboré tout en intégrant des technologies matures et éprouvées.

PARTNER 2021

Loin des allées du Walter E. Washington Convention Center où se déroule le salon AUSA 2021, se tient à Belgrade le salon de l'armement " Partner 21". Ce salon, en dépit de sa moindre médiatisation par rapport à celle de son homologue américain permet cependant de découvrir des engins intéressants dont le développement ne peut laisser indifférent. Blablachars a voulu mettre en lumière quelques uns des engins exposés. 

NOUVEAUTE ET EVOLUTIONS POUR LES MUNITIONS AMERICAINES

Le salon AUSA a permis de découvrir une nouvelle munition de 120mm baptisée ELOS (Extended Line Of Sight) développée par Raytheon Technologies. Cette munition de 120mm guidée de type Fire and Forget est prioritairement destinée à la destruction d'objectifs essentiels tels que les blindés lourds et les systèmes antichars embarqués ou à terre à une distance comprise entre 2 et 8 kilomètres. Pour cela la munition ELOS est dotée d'ailettes de stabilisation, d'une unité de recherche d'objectif, d'une unité de guidage électronique, d'un système de propulsion et d'une tête militaire. 20 millions de dollars répartis sur l'année fiscale 2020 et 2021 ont été alloués au développement de cette nouvelle munition. Dans le domaine des projectiles antichars, l'uranium appauvri composant le pénétrateur de la munition M 829A4est remplacé par du tungstène, dont les récentes évolutions techniques permettent d'obtenir de meilleures performances. La munition ELOS représente une génération de munitions pour chars dont les performances reposent du la présence de plusieurs systèmes embarqués. Cet accroissement de la charge utile et des performances rend particulièrement pertinent le choix d'un calibre de 140mm pour de futurs engins comme le MGCS. Ce calibre permet l'utilisation d'une vaste gamme de munitions comme des obus flèches encore plus performants et des projectiles intelligents pour engager des objectifs plus lointains.

PARTENARIAT GERMANO ISRAELIEN AUTOUR DES MUNITIONS RODEUSES

Rheinmetall et le fabricant israélien de drones UVision Air Limited ont signé un accord de partenariat stratégique pour le développement et la production de munitions rôdeuses afin de répondre à la demande croissante en Europe pour ce type d'arme. Les deux sociétés développeront et commercialiseront des solutions complètes pour la mise en service de systèmes de munitions rôdeuses dans les armées européennes intéressées.  Selon la répartition des tâches au sein de la nouvelle entité, Rheinmetall serait en charge des aspects techniques, industriels et commerciaux de l'amélioration des munitions Hero que UVision sera en charge de fournir. La famille de munitions rôdeuses Hero comprend plusieurs modèles se distinguant par des portées (moyennes ou longues), des charges utiles (renseignement, surveillance ou destruction) et des temps de vol distincts. Ces munitions qui peuvent rôder pendant plusieurs heures afin de localiser des objectifs, contribuer à leur classification avant de les détruire. Les deux sociétés vont également travailler sur l'intégration des munitions Hero sur les véhicules et engins produits par Rheinmetall, dont les engins blindés comme le Lynx.

L'IRON FIST BIENTOT SUR LES BRADLEY !

Après plusieurs difficultés techniques et financières, l'armée américaine semble se rapprocher de l'adoption d'un système de protection active pour les Bradley. Selon le responsable du programme interrogé au cours du salon AUSA, le système Iron Fist d'Elbit Systems a effectué avec succès la majorité des tests et évaluations prévues par l'armée américaine en détruisant 90% des projectiles assaillants avec un faible taux de projectiles résiduels efficaces. La phase de qualification finale du système qui débute en ce moment va se poursuivre jusqu'à 2022 avant une période limitée de tests utilisateurs. La mise en production serait envisagée pour la fin de l'année 2023. Le projet n'attend plus qu'un financement du Congrès ou de la Défense pour lancer la phase d'achat des équipements. Le calendrier initial du projet prévoyait l'équipement d'une brigade à l'été 2021 (4ème trimestre de l'année fiscale 2020). Ces différentes déclarations semblent indiquer que les problèmes techniques essentiellement liés à la génération électrique du Bradley et au manque de maturité du système seraient désormais résolus et permettrait à l'armée américaine d'envisager l'équipement d'une partie des Bradley dans un avenir proche. Avec une mise en service des premiers engins équipés en 2024, cinq ans avant l'arrivée des premiers véhicules OMFV, l'intégration d'un système de protection active sur des Bradley vieillissants témoigne des préoccupations de l'armée américaine en matière de survivabilité des engins blindés.

RHEINMETALL MODERNISE LES T-90SA ALGERIENS

Les T-90 algériens seraient en cours de modernisation avec l'installation du système de gestion tactique TACNET développé par Rheinmetall.  Le TMS (Tactical Management Systems) de la firme allemande organisé autour d'un logiciel unique est déclinable en plusieurs versions adaptées aux différents porteurs tels que les véhicules, les hélicoptères, les centres de commandement ou les soldats débarqués et embarqués. Ce système est également compatible et interopérable avec les différents systèmes étrangers équivalents. L'installation du système TACNET développé par la firme de Düsseldorf permettra aux chars algériens de disposer du même système que les Boxer fabriqués sous licence en Algérie. Ces engins devraient rejoindre les unités de l'armée algérienne à l'issue des tests en cours. 

PREMIERS TESTS POUR LE I-MPUGV SUD COREEN

En dépit du choix de la DAPA en faveur du véhicule développé par Hyundai Rotem, la firme sud-coréenne Hanwha a annoncé le début des tests par la 5ème division d'infanterie de son nouveau I-MUPGV (Intelligent-Multi Purpose Unmanned Ground Vehicle). L'engin à six roues engagé dans cette évaluation est une version améliorée du MPUGV dévoilé par la firme sud-coréenne au cours du salon Idex en février dernier. Hanwha a indiqué que les tests conduits par l'armée sud-coréenne porteraient sur la RWS équipant l'engin et sur les capacités de ce dernier à effectuer des missions de façon autonome ou guidé à distance. le I-MPUGV dévoilé en juillet est doté d'une intelligence artificielle et peut transporter une charge utile de 500kg sur une distance de 100km et à une vitesse maximale de 40 km/h. L'engin est armé d'une RWS inspirée des modèles K4 et K6 également développés par Hanwha.

PREMIER CLICHE DU K2 NO

Les préparatifs du salon ADEX 2021 qui se tiendra à Séoul du 19 au 23 octobre ont permis d'apercevoir les contours du char proposé par Hyundai Rotem pour l'appel d'offres norvégien. L'engin qui sera exposé est revêtu d'un schéma de camouflage très semblable à celui que l'on retrouve sur les obusiers de 155mm K9 achetés par la Norvège en 2017. La partie visible du char permet de constater la présence du système de protection active Trophy dont on peut voir les différents composants sur l'avant et l'arrière de la tourelle. Le K2 est également doté dans cette version d'un blindage réactif sous forme de briquettes fixées sur les flancs de la tourelle et du châssis. Le char proposé à la Norvège devrait être une version modifiée du char d'origine, comme le montre le train de roulement à six galets présent sur les deux versions du K2. Cette configuration correspond au souhait des autorités norvégiennes  de posséder un char d'un poids contenu (44 tonnes) pour favoriser sa mobilité dans les zones montagneuses du pays. On se souvient que la réponse de Hyundai Rotem à la demande polonaise de posséder un char lourd avait été la présentation d'une maquette de K2PL dotée d'un train de roulement à sept galets et d'un châssis rallongé. Ce premier cliché du K2NO est à mettre en perspective de celui diffusé par Rheinmetall en avril dernier montrant la possible implantation du système Trophy sur un Leopard 2 A7. Les prochains clichés du char réalisés pendant le salon devraient Une nouvelle fois la survivabilité est au cœur des préoccupations des utilisateurs de chars comme le montre les images des deux concurrents engagés dans la compétition norvégienne.

BUC 2021

Alors que les préparatifs de la PCAT 2021 (Présentation des Capacités de l'Armée de Terre) allaient bon train, à des milliers de kilomètres du plateau de Satory Northrop Grumman faisait parler la poudre dans le désert d'Arizona à l'occasion de l'édition 2021 de la Bushmaster User Conference ou BUC. Annulé en 2020 et traditionnellement fixé en janvier la version automnale de l'édition 2021 a permis de découvrir ou de revoir les armes de la famille Bushmaster dans différentes configurations et sur différents porteurs. Actualité oblige, cette édition 2021 avait mis l'accent sur les engins téléopérés ainsi que sur les capacités de lutte contre les systèmes aériens non habités. Plusieurs présentations centrées sur ces différents thèmes se sont déroulées au cours de ces journées. Les vidéos de ces présentations visibles sur le site de Northrop Grumman permettent de voir l'essentiel de ces différentes démonstrations. On notera l'absence du canon XM913 de 50mm visible sur les images de l'édition 2019 ainsi que celle du moindre porteur habité, à l'exception de deux pickups utilisés pour la lutte anti drone. Le décalage de cette présentation a permis sa tenue quelques jours avant le salon AUSA 2021 qui se déroule du 11 au 13octobre et dont Blablachars aura l'occasion de vous reparler.

DES SAPEURS BIEN EQUIPES

L'engin du Génie Kodiak développé par Rheinmetall à partir d'un châssis de Leopard 2 commandé à 44 exemplaires par la Bundeswehr a désormais un cousin norvégien, le Wisent 2. Développé par la firme allemande FFG depuis plusieurs années et en service dans plusieurs pays, le Wisent 2 grâce à sa modularité peut passer de la configuration Génie à celle d'engin de dépannage en moins de cinq heures. En version Génie (AEV Armored Engineer Vehicle) , le Wisent 2 est équipé d'un excavateur capable ainsi qu'une d'une lame dozer de 3,50m portant la largeur de l'engin à 4,10m et pouvant déplacer jusqu'à 400m3 de terre par heure. Cette lame peut être remplacée par une charrue de déminage qui peut être associé à un système de marquage. Dans sa configuration dépannage (ARV Armored Recovery Vehicle), le Wisent 2 peut transporter un moteur de rechange et est équipé d'une grue capable de lever 3,2 tonnes ainsi que d'un treuil doté de 160m de câble d'une capacité de 40 tonnes. Un treuil auxiliaire d'une capacité de 3 tonnes avec 280m de câble permet de dépanner des véhicules plus légers. Le Wisent 2 offre le même niveau de protection que le Leopard 2 et peut être équipé de blindage additionnel classique ou réactif. Il est armé d'une tourelle téléopérée CROWS (Commonly Remotely Operated Weapon Station) produite par Kongsberg. La Norvège engagée dans la modernisation de sa composante blindée a commandé 12 Wisent 2, six en version AEV et six en version ARV.

APS AU PAYS DU SOLEIL LEVANT

La protection du char de quatrième génération Type 10 en service au sein des forces d'autodéfense japonaise jusque là basée sur un assemblage de blindages céramiques composite et de nano-cristaux d'acier pourrait être complétée par un système de protection active. Le montage des lanceurs et de certains capteurs sur le toit de tourelle pourrait indiquer que ce système pourrait protéger le char contre les missiles antichars modernes attaquant par le haut et contre les attaques de munitions rôdeuses ou de drones. On ignore si le système de protection active développé par le Japon pourrait être efficace contre les munitions à énergie cinétique ou flèche, direction de recherche des grands fabricants de ce type de systèmes. En développant ce système, le Japon rejoint les préoccupations affichées par plusieurs pays dans le domaine de la protection de leurs chars. Le Type 10 produit par Mitsubishi Heavy Industries depuis 2010 se distingue par l’utilisation de technologies avancées et un poids contenu à 44 tonnes lui permettant d'être facilement transporté sur les différentes îles de l'archipel nippon et d'emprunter 90% des ponts du pays. Le Type 10 est armé d'un canon lisse de 120mm L44 produit sous licence par Japan Steel Work. 76 exemplaires de ce char sont en service au sein des forces terrestres japonaises d'autodéfense. 

DES LEOPARDS A CHYPRE

Plusieurs images publiées sur les réseaux sociaux ont montré le débarquement nocturne sur l'île de Chypre de chars Leopard 2A4 turcs à partir du navire de transport TCG Iskenderun. L'arrivée de ces huit nouveaux chars porterait à 50 le nombre de Leopard turcs déployés dans la partie septentrionale de l'île chypriote, un premier chargement de 42 engins avait été débarqué en juillet 2019. Les Leopard 2A4 qui ne présentent aucune modification visible et semblent être dans leur configuration d'origine auraient été chargés dans le port de Mersin avant d'être transportés jusqu'à Chypre où ils ont été débarqués nuitamment. Les autorités turques qui ne souhaitaient pas rendre public ce déploiement de forces n'ont évidemment pas confirmé (ni infirmé) cette information. On ignore également si ces chars sont prévus stationner de façon permanente sur l'île ou s'il s'agit d'un renforcement temporaire sur lequel Ankara a souhaité rester discret. La partie nord est de l'île de Chypre qui est occupée militairement par la Turquie depuis 1974 a proclamé son indépendance en 1983, reconnue par la Turquie et le Pakistan. Ankara avait déjà déployé des chars sur l'île de Chypre en septembre 2020 pour l'exercice "Tempête méditerranéenne 2020". 

BLABLACHARS FAIT UNE PAUSE

Blablachars se met en mode pause pour quelques jours, le temps d'une escapade au pays du Freccia et du Centauro ! Votre blog complétement blindé sera de retour vendredi (sauf actualité urgente) pour vous livrer les dernières actualités de la blindosphère. D'ici là, blablachars souhaite à tous ses lecteurs une bonne semaine avec des pensées particulières pour tous les acteurs de la PCAT 2021. Blablachars leur souhaite plein de courage et de patience pour les répétitions en vue de cette journée de présentation et d'échanges autour de l'Armée de Terre !

LA COREE DU SUD DEVELOPPE SON FUTUR VEHICULE AMPHIBIE

La Corée du Sud a annoncé le développement par l'industrie de défense du pays d'un véhicule d'assaut amphibie destiné au Marines sud-coréens. Ce projet dont le cout est estimé à 1,77 milliards de dollars par la DAPA (Defense Acquisition Program Administration) permettra le remplacement à partir de 2036 des AAV 7 utilisés par l'infanterie de marine du pays. Le programme devrait également contribuer au renforcement des capacités de défense contre les raids amphibies et les tirs d'artillerie côtière tout en sécurisant les technologies essentielles dans ces domaines. La Corée du Sud utilise aujourd'hui 170 véhicules de type AAV7 déclinés en version commandement, transport de troupes et dépannage. Ces véhicules sont construits sous licence par Hanwha à partir de l'AAV7A1 développé par BAE Systems. Le KAAV (Korean Amphibious Assault Vehicle) sera plus mobile et offrira une meilleure protection et devrait être armé d'une RCWS (Remote Controlled Weapon Station) dont le développement devrait attribué à Hanwha. Cet équipement devrait recevoir un lance-grenades automatique de 40mm et une mitrailleuse de 12,7mm.

Ce programme de renouvellement de la flotte de véhicules dédiés aux opérations amphibies, permettra à la Corée du Sud de disposer d'engins performants et d'augmenter ses capacités dans ce domaine. A contrario, les unités amphibies françaises dépourvues de tout véhicule spécifique ne peuvent que s'entrainer à la mise à terre d'engins ne possédant aucune aptitude spécifique au combat amphibie, ou à la conduite d'actions aéromobiles. Cette dernière capacité est l'objet de l'exercice Cormoran 2021 qui se déroule en ce moment en Méditerranée et met en oeuvre 2 PHA (Porte Hélicoptères Amphibies) et 24 hélicoptères. Le renouvellement des véhicules du segment médian dans le cadre du programme Scorpion aurait pu fournir l'occasion de développer un engin dédié aux opérations amphibies et capable de participer à des opérations de débarquement sur des rivages hostiles. Une telle initiative aurait-elle été iconoclaste pour le pays qui possède le second domaine maritime mondial ?

GRANDES MANOEUVRES IRANIENNES

L'Iran a entrepris depuis hier matin d'importantes manœuvres militaires à proximité de la frontière avec l'Azerbaïdjan. Baptisés "Fatehan of Kheibar" (Conquérants de Kheibar) ces exercices impliquent l'ensemble des composantes des forces terrestres iraniennes dont des unités blindées, d'artillerie et de drones. La première phase de l'exercice a consisté en une reconnaissance de la zone par des drones avant le déploiement de la 25è Brigade de réaction rapide. L'Iran et l'Azerbaïdjan qui partagent une frontière de 700 km, entretiennent des relations diplomatiques rendues plus compliquées depuis le conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan en raison du soutien appuyé d'Israël au régime de Bakou. Les images diffusées par les médias iraniens permettent de voir plusieurs types de matériels dont des BMP1 et 2 ainsi que des Chieftain revêtus de leur nouveau camouflage.

LA PASSE DE TROIS POUR OSHKOSH

Oshkosh Defense a annoncé la signature dans le cadre des FMS (Foreign Military Sales) de contrats d'un montant total de 16,7 millions de dollars pour la fourniture de 80 camions de camions de transport à plusieurs pays. Parmi les véhicules commandés par l'armée libanaise figurent 23 HEMTT (Heavy Expanded Mobility Tactical Trucks) ainsi que des HET (Heavy Equipment Transporters) ainsi que des camions cargos M1120A4 et M977A4, des camions citernes M978A4 et des porte chars M1070A1 capable de transporter des engins d'un poids maximum de 75 tonnes. Le nombre de véhicules destinés à l’Irak n'a pas été communiqué, mais le besoin estimé par les autorités militaires est estimé à 250 camions de transport lourd provenant de Russie, des États-Unis et de France. Ces véhicules sont destinés à améliorer la mobilité stratégique des blindés lourds pour leur permettre d'agir dans des zones et sur les frontières situées à 400km de leur stationnement. Enfin, la Malaisie n'a livré aucune information sur ce contrat, son contenu et son calendrier. 

Le transport stratégique est une fonction essentielle au maintien de la capacité opérationnelle des chars et blindés, qu'elle préserve en économisant le potentiel humain et technique habituellement consommé au cours des mouvements. L'utilisation de vecteurs adaptés et performants est nécessaire au transport des chars lourds et de leurs équipages dans les meilleures conditions de confort et de sécurité. Le renouvellement des flottes logistiques entrepris par de nombreuses armées répond à ces objectifs.  

UN FUTUR CONCURRENT POUR LE TROPHY

La firme italienne Leonardo a annoncé à l'occasion du salon DSEI, la mise au point d'une nouvelle architecture de protection active baptisée MIPS pour Modular Integrated Protection System). Le démonstrateur, objet d'un contrat de 13 millions de dollars entre l'armée britannique et Leonardo devrait donner naissance à un système permettant à un futur utilisateur d'adapter les senseurs et les contremesures en fonction de la menace. Le système est développé par plusieurs sociétés situées au Royaume Uni sous la conduite de Leonardo, parmi lesquelles Lockheed Martin et Rheinmetall BAE Systems. Le MIPS testé en juillet dernier au Royaume-Uni, s'inscrit dans le projet Icarus, destiné à développer des solutions contre les nouvelles munitions antichars. Selon Leonardo, les tests ont permis de démontrer la capacité du MIPS à répondre aux menaces dans des délais extrêmement réduits. Ces tests ont également permis de valider la poursuite du programme et d'envisager de nouveaux champs d'action comme la lutte anti drone ou l'acquisition d'objectifs.

Le projet MIPS est le résultat de la mise en commun des solutions développées par Rheinmetall pour le StrikeShield, par Lockheed Martin pour le MAPS (Modular Active Protection System) tandis que la firme italienne Leonardo se retrouve en situation d'intégrateur, rôle qu'elle occupe déjà pour montage du Trophy sur les M1 Abrams de l'armée américaine. Si Le MIPS se pose en futur rival des systèmes israéliens Trophy et Iron Fist, il offre aux sociétés impliquées une visibilité et une expertise dans un domaine de plus en plus important pour le combat blindé. Le montant des investissements réalisés par les industriels pour le développement de systèmes de protection active et par les armées pour leur adoption démontre l'importance accordée par beaucoup de pays à la protection des chars et engins blindés, qu'ils considèrent comme les acteurs essentiels du combat terrestre.

UN ACCORD QUI SUSCITE DES INTERROGATIONS

C'est un communiqué publié par les firmes Milrem et Otokar qui a annoncé la signature d'un accord de coopération entre les deux sociétés pour la fusion de leurs ressources et de leurs savoir-faire dans le domaine des engins militaires terrestres téléopérés ou robotisés. Cette accord signé à l'occasion du salon DSEI à Londres prévoit de faire travailler les deux sociétés sur les flottes d'engins existants et le développement de nouveaux systèmes terrestres dotés de fonctions intelligentes, de solutions de cryptage et de sécurité et d'appréhension de l'environnement. Le CEO de Milrem estime que la combinaison des savoir-faire des deux sociétés leur permettra de fournir de nouvelles capacités dans le domaine des engins téléopérés. Pour Otokar, cette coopération fournit à la société l'opportunité de développer une gamme de véhicules téléopérés qui viendra s'ajouter à la gamme de véhicules existants.

GDELS ET HANWHA FOURNIRONT LES PONTS DE L'ARMEE SUD COREENNE.

GDELS (General Dynamics European Land Systems) en partenariat avec Hanwha Defense Corporation a été sélectionnée par l'agence de défense DAPA (Defense Acquisition Program Agency) pour fournir à l'armée sud-coréenne 110 véhicules amphibies de franchissement. Le partenariat noué entre la firme américaine et son homologue sud-coréenne ont permis d'adapter le pont M3 produit par GDELS aux spécifications de l'armée sud-coréenne. Ce contrat dont les premières livraisons devraient intervenir en 2027 permet à Séoul de devenir le cinquième client export du pont M3 et le plus gros opérateur de ce type de pont avec 1300 m linéaires de pont. Le pont M3 permet le franchissement continu de véhicules chenillés de plus de 60 tonnes sur une coupure de 100m avec 8 ponts assemblés. En mode discontinu ou ferry, l'assemblage de deux travures permet le franchissement de coupures plus larges par ce même type d'engin, tandis que l'assemblage de trois travures permet de faire franchir deux chars lourds. Le pont américain est le concurrent direct du PFM dont l'armée française perçoit la version F2, tandis que les CNIM (Constructions Navales et Industrielles de la Méditerranée) poursuivent le développement de la version F3 aux performances améliorées.