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lundi 3 février 2025

CONFUSION AFGHANE

Le ministère de la Défense du gouvernement taliban au pouvoir à Kaboul depuis l'été 2022 annoncé la première mise en service de missiles antichars au sein des forces armées locales. Plusieurs sources ont indiqué que 13 personnels venaient d'achever une formation d'un mois à la mise en oeuvre de ces armements au sein de la Direction de l'artillerie d'état-major. Dans son communiqué, la direction des armes antichars évoque un système baptisé 9M135 Milan Konkurs. Le terme 9M fait référence à un missile antichar russe, le chiffre 135étant  quant à lui inconnu dans la gamme des missiles d'origine russe. De son côté la référence au Milan reste surprenante, même si les deux armes utilisent des principes de fonctionnement assez similaires. Ce terme fait donc référence à deux armes déjà anciennes sans que l'on sache exactement la réalité de l'équipement utilisé par les talibans. 

Le premier des deux missiles évoqués est le Milan, missile antichar développé avec l'Allemagne utilisé par l'armée française à partir de 1974 et au sein de laquelle il est remplacé par le Missile Moyenne Portée (MMP) ou Akeron développé par MBDA. Le Milan a été utilisé avec succès par plusieurs armées au cours de différents conflits. véritable succès commercial avec plus de vingt pays clients, le Mila a évolué tout au long de sa carrière pour s'adapter aux nouveaux blindages développés, jusqu'à la dernière version capable d'emporter deux charges creuses en tandem et dotée  d'un traceur à éclats, destiné à leurrer les systèmes de protection active soft-kill. La France aurait fourni à l'Ukraine depuis février 2022, une dizaine de missiles ainsi qu'une quinzaine de postes de tir. Le Konkurs-M 9M113 ou AT-5 Spandrel dans la terminologie Otan, est un missile antichar développé par la firme Tula KBP et mis en service au milieu des années 1970. Comme son concurrent franco-allemand, le Konkurs russe a été fourni à de nombreux pays dans le monde et a même donné lieu la production d'une copie iranienne appelée Tosan. Selon les informations fournies sur le sujet, le 9M135 taliban aurait une portée de 4000 m et serait capable de percer entre 750 et 800mm d'acier situés derrière un blindage réactif grâce à l'utilisation d'une charge creuse en tandem. La confusion entretenue par les déclarations des talibans ne permet de connaitre la réalité des assertions en provenance de Kaboul, les photos diffusées ne montrant aucun élément de Milan, poste de tir ou missile !


Quelle que soit la véracité de l’information en provenance de Kaboul, l'utilisation de ces deux missiles par les forces de plusieurs pays ayant opéré dans en Afghanistan pourrait expliquer la présence de tels  équipements au sein des forces talibanes, à moins que leur acquisition n'ait été réalisée par le biais d'intermédiaires étrangers ou de fournisseurs peu scrupuleux.

2 commentaires:

  1. le milan est produit sous license en Inde, qui est en guerre contre le Pakistan, l'Inde a des intérêts économiques et stratégiques en Afghanistan.
    L'ennemie de mon ennemi est mon ami..
    penandreff

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  2. Peut être font-ils simplement référence à l'oiseau, au rapace, Milan ? ! (Comme c'est la mode de donner des noms d'oiseau au moindre armement aujourd'hui en plus...).

    A noter également Milan : 10 000 €, MMP "Akeron" : 250 000 €.
    "Remplaçant du Milan" est donc vite dit, justement et au contraire il n'y a pas et aucun remplaçant du Milan et un missile antichar moyenne portée moyennement couteux d'emploi plus généraliste dont on aurait cependant encore bien besoin chez nous en France.
    Où l'on retrouve la même obsession par ailleurs des équipements de luxe hors de prix et de budget (Après avoir fait l'impasse totale dans ce domaine de l'antichar pendant trente ans également !! Le Milan a commencé à être déployé dans l'armée française en 1973, et depuis les années 90 on avait fait totalement l'impasse, "le char a t'il encore une utilité", tout ça, déjà et dés cette époque.) ; pour des missiles très très couteux, mais très lents, 360 m/s, et donc assez facilement interceptés "quoi qu'il en coute". (Et après on viendra encore nous dire "qu'on n'a plus de sous"...).
    Du coup, et du coût, c'est même toute une trame, entre les seuls AT4 jetables très très courte portée et les fameux "Akeron", antichar et anti blindé de luxe, qui est elle aussi à retrouver chez nous.
    Toujours la même histoire de ces vingt dernières années finalement dans l'équipement, ou peut être devrions nous dire dans le déséquipèrent globalement de nos armées (Le roi est de plus en plus nu.), entre déconnection des conflits actuels et inadaptation !

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