
Alors que le conflit entre la Russie et l'Ukraine se poursuit, plusieurs pays européens ont déjà commencé à en tirer les premiers enseignements dans le domaine des équipements. Parmi ceux-ci les systèmes de protection active sont l'objet de nombreuses demandes d'évaluation pour équiper des engins en service. Selon des sources israéliennes la compétition entre Rafael et Elbit Systems est "féroce" entre les deux firmes qui sont déjà en négociations avec des clients européens. l'Iron Fist développé par Elbit Systems est actuellement évalué par des pays utilisateurs ou futurs utilisateurs du CV90. Ces évaluations font suite aux tests de ce système effectués l'année dernière par le ministère israélien de la Défense sur le transport de troupes Eitan au cours desquels l'Iron Fist a réussi à intercepter différents projectiles antichars dans des conditions difficiles et exigeantes. Selon des sources israéliennes, la Finlande, l'Estonie et la République Tchèque seraient déjà en négociation pour l'acquisition de systèmes Iron Fist, liste à laquelle il faut rajouter les Pays-Bas qui ont déjà adopté ce système dans le cadre de la rénovation de leur flotte de CV90. De son côté Rafael a participé à la création d'une coentreprise avec GDELS (General Dynamics European Land Systems) et KMW (Krauss-Maffei Wegmann) pour la promotion et la production du Trophy pour l'équipement de véhicules blindés européens. Cette coentreprise concentre ses activités commerciales sur les clients membres de l'Otan et de l'Union Européenne. Le Trophy a déjà été intégré sur le Leopard 2 A7 et sur le Challenger 3. Le marché des systèmes de protection a représenté un peu plus de 3 milliards de dollars en 2022, et devrait atteindre 5,6 milliards de dollars en 2029 avec un taux de croissance annuel moyen de 8,41% entre 2022 et 2029. Le conflit en Ukraine pourrait rendre ces chiffres inférieurs à la réalité en accélérant les demandes pour de tels systèmes, désormais indispensables pour les engins blindés. On ne peut qu'espérer que la France avance rapidement sur le sujet pour concrétiser les propos du CEMAT qui souhaite doter certains engins blindés français d'un système de protection active.