Pages

jeudi 23 février 2023

DES LEOPARD 2A7A1 PLUTOT QUE DES KF-51 POUR LA BUNDESWEHR ?

La réponse de Thomas Hitschler, secrétaire d'état auprès du ministre de la Défense à une question posée par Ingo Gädechens, député allemand membre de la commission, membre de la commission du budget et rapporteur sur les questions de défense a permis de découvrir quelques éléments supplémentaires  sur la future commande de chars par l'armée allemande. Aux interrogations du parlementaire qui souhaitait connaître le nombre de chars Leopard 2 devant être acquis par la Bundeswehr ainsi que le calendrier de cette possible commande a permis au secrétaire d'état de fournir quelques explications sur le sujet. 

mercredi 22 février 2023

LE K2 ENTRE LES EMIRATS ET LA POLOGNE

Loin de l'agitation créée autour de la "coalition du Leopard", le char sud-coréen K2 poursuit son parcours qui l'a amené cette semaine à Abu Dhabi et en Pologne. Dans la capitale des Émirats Arabes Unis, le K2 dans une livrée sable parfaitement adaptée à l'environnement de ses clients potentiels et dans une version inédite. La maquette du char sud-coréen permettait de distinguer plusieurs éléments intégrés sur cette version Middle East Export dont les principales caractéristiques étaient résumées sur un panneau voisin. Parmi celles-ci on peut noter la présence d'un système de protection active Hard Kill d'origine indéterminée. Le système dont plusieurs composants sont visibles sur la tourelle pourrait être du type passif avec une détection basée sur des moyens optroniques passifs et doté d'éjecteurs vers le haut capables de contrer les attaques de munitions antichars de type "top attack". Le char sud-coréen a déjà suscité l'intérêt de plusieurs pays de la région, après son évaluation par le Sultanat d'Oman en 2018. L'actualité du K2 est aussi celle du Ministre sud-coréen de la Défense qui s'est rendu à Abu Dhabi avant de s'envoler vers Varsovie pour y rencontrer Mariusz Blaszczak, son homologue polonais. Les discussions porteront sur l'exécution des différents contrats liant les deux pays et seront précédées de la signature du protocole de création du consortium chargé de la production des chars K2 et des obusiers K9. La firme polonaise Polska Grupa Zbrojeniowa sera associée à Hyundai Rotem au sein de cette nouvelle entité qui aura pour objectif de développer les versions PL du K2 et du K9. La création de cette nouvelle entité devrait être considérée avec beaucoup d'attention dans la région du Golfe Persique, où plusieurs états cherchent à développer une industrie de défense nationale en s'appuyant sur des partenariats et des transferts de technologies. 

DES PIRANHA V SUPPLEMENTAIRES POUR LA ROUMANIE.

La Roumanie a annoncé l’acquisition de 150 véhicules Piranha V supplémentaires en complément des 277 engins commandés en 2018 et dont les premières livraisons ont débuté à l'automne 2020. La totalité des engins prévus dans ce nouveau contrat d'un montant estimé à 674 millions de dollars seront fabriqués en Roumanie par la société Uzina Mecanica Bucaresti déjà en charge de la production de 197 des 277 exemplaires du premier contrat. Cette nouvelle commande s'inscrit probablement dans le cadre du programme d'acquisition d'un nouveau VCI que Bucarest souhaitait initier dès 2022. Après l'adoption du char Abrams, la Roumanie choisit à nouveau un matériel d'origine américaine en dépit de sa commercialisation par GDELS (General Dynamics European Land Systems), branche européenne de GDLS et de l'utilisation de ce même châssis par le VCR 8x8 Dragon espagnol. 

TENSIONS AUTOUR DES PIECES DETACHEES !

Alors que les équipages ukrainiens ne connaissent aucune répit dans leur formation, des tensions se font jour au sein de la "coalition du Leopard". L'objet de ces difficultés serait l'approvisionnement en pièces détachées, dont le manque cruel imposerait des délais de livraison pouvant retarder le déploiement des Leopard en Ukraine. Le Président polonais lui-même a fait part de son sentiment en déclarant à la télévision "qu'il y a un sérieux problème avec les chars Leopard allemands". La Pologne attendrait depuis plusieurs mois la livraison de ces pièces détachées indispensables au transfert des chars polonais vers l'Ukraine. Le président polonais a habilement rappelé que ces éléments étant uniquement fabriqués en Allemagne, indiquant au Chancelier allemand "qu'il espérait que les chars allemands étaient prêts" au contraire des chars polonais toujours en attente de pièces de rechange. Toujours selon Andrzej Duda, la Pologne n'est pas le seul pays à connaître une telle situation, également vécue par de nombreux opérateurs de Leopard. Celui-ci est devenu une "pomme de discorde" entre la Pologne et l'Allemagne depuis plusieurs mois, après que la promesse de fournir 50 chars Leopard 2, supposés arriver après que Varsovie se soit séparé de 200 chars d'origine russe au profit de l'Ukraine. En dépit des assurances allemandes, la Pologne a du se rendre à l'évidence et constater que l'Allemagne ne disposait pas du nombre de chars susceptibles d'être livrés, proposant de livrer plus de Leopard 1 que de Leopard 2. Ce contentieux met une nouvelle fois en lumière les faiblesses de l'armée allemande qui a cannibalisé ses stocks pour assurer le maintien en condition des engins en service, faiblesses soulignées par le déclenchement du conflit en Ukraine. Comme les autres capitales européennes, Berlin, qui a négligé les aspects industriels du maintien en condition de sa composante blindée mécanisée, se trouve aujourd'hui dépourvu de tout stock de pièces et d'engins. Mise en lumière par le transfert de chars à une armée étrangère, cette situation aurait pu avoir des conséquences plus importantes dans une situation plus grave impliquant directement l'armée allemande. Après "l'affaire" des munitions de 35mm pour les Gepard et les atermoiements du Chancelier Scholtz, ce nouveau couac dans la "coalition du Leopard" ne devrait pas contribuer à améliorer les relations entre l'Allemagne et la Pologne, déjà bien entamées par les choix de Varsovie pour la modernisation de sa composante blindée aux dépens de son voisin et "partenaire" allemand. L'acquisition d'un char est réellement une affaire de politique étrangère !

PARTENARIAT BELGO-EMIRATI AUTOUR DE L'i-X

A défaut de nouvelles tourelles ou d'évolutions significatives des produits existants, John Cockerill Defense a profité du Salon IDEX pour poursuivre la promotion de son nouveau véhicule le i-X. Au-delà de la présentation sur le stand d'un exemplaire de l'engin, la firme belge a signé un accord de partenariat avec la firme émirienne Nimr, appartenant au groupe Edge en vue de développer les opportunités de commercialisation et développement de l'i-X. Celui-ci effectue à Abu Dhabi sa seconde sortie à l'étranger après sa présentation au World Defense Show en Arabie Saoudite au printemps dernier. Le choix de ces deux premières destinations traduit l'importance de cette région dans la stratégie de développement et de commercialisation de l'i-X. L'engin exposé à Abu Dhabi a déjà effectué un certain nombre de tests qui lui ont permis de démontrer ses qualités et de convaincre la firme émirienne de signer cet accord. En dépit de son aspect innovant, l'i-X souffre encore de quelques défauts comme un espace intérieur réduit qui pourrait imposer l'emploi d'une remorque pour le transport des équipements. La faible surface vitrée de l'i-X nécessite de recourir à des moyens optroniques pour assurer l'observation en mouvement grâce à la stabilisation de ces équipements comme à l'arrêt. Le module télescopique supportant le canon de 25mm (probablement un canon M242 Bushmaster choisi en raison de son faible poids) pourrait se révéler un facteur de faiblesse en dépit des performances enregistrées au cours des essais. Les armes principales et secondaires de l'i-X auraient tiré chacune 1500 coups dans différentes configurations incluant des tirs en déplacement et à l'arrêt avec une précision satisfaisante. L'utilité tactique de la vitesse maximale annoncée (190km/h) reste à démontrer, en raison des possibilités restreintes d'observation et de tir offertes à l'équipage à cette vitesse, rarement atteignable sur le terrain en raison des nombreux obstacles potentiels. Le partenariat signé entre John Cockerill devrait permettre à l'i-X de poursuivre son développement avec la mise au point de nouvelles versions (antichar, commandement, appui, reconnaissance) et son évolution pour faire de ce très beau démonstrateur un véritable véhicule de combat.

mardi 21 février 2023

QUELQUES NOUVELLES DU GOLFE PERSIQUE

Comme tous les deux ans, la capitale des Émirats Arabes Unis accueille le salon de défense IDEX (International Defense Exhibition), la plus importante manifestation du genre dans la région, qui fête cette année ses trente ans. De nombreux industriels français ont fait le voyage pour y présenter leurs équipements et nouer de nouvelles collaborations. Parmi les 25 sociétés françaises regroupées au sein du pavillon France animé par le COGES, deux d'entre elles ont retenu l'attention de Blablachars qui bien que n'étant pas sur place souhaite vous faire partager l'actualité de ce salon en vous présentant les matériels  exposés par Nexter et Arquus. Les deux firmes françaises ont profité du salon émirien pour dévoiler des engins inédits ou jamais présentés sur un salon étranger.

LA REPUBLIQUE TCHEQUE VA REPARER LES T-64 UKRAINIENS

Après avoir été le premier pays à transférer des T-72 à l'Ukraine puis à offrir des infrastructures de réparation pour les chars ukrainiens et alors que la modernisation des 90 T-72 se poursuit, la République Tchèque franchit une nouvelle étape dans son soutien à Kiev. Le vice-ministre tchèque de la Défense a annoncé la signature de plusieurs accords bilatéraux dans le domaine de la maintenance et de la réparation. Un de ces accords signé entre la société d'état tchèque VOP-CZ et la firme ukrainienne Ukroboronprom porte sur le maintien en condition et la réparation des T-64, pour lesquels la firme tchèque devra s'appuyer sur les compétences de la société ukrainienne. Outre ces accords techniques, Prague a également confirmé la poursuite de la formation de militaires ukrainiens avec un objectif annoncé de 4000 militaires ukrainiens formés d'ici la fin de l'année. Le vice-ministre tchèque a indiqué que son pays faisait actuellement des efforts pour produire des munitions de gros calibre destinées à l'artillerie et aux chars.