EVOLUTION DE LA MANGART DE VALHALLA

Après la firme tchèque EVPU qui a annoncé la présentation au salon IDET de la dernière évolution de sa tourelle Turra-30, c'est au tour de la firme slovène Valhalla de présenter la dernière déclinaison de sa tourelle MANGART. Dévoilée au cours du Slovenian Armed Forces Day, la MANGART 30 est armée d'un canon de 30mm associé à  une optronique et une conduite de tir modernisées. Entièrement stabilisée et téléopérée, la tourelle slovène bénéficie en outre d'une architecture ouverte autorisant l'intégration d'équipements complémentaires ou de futures modernisations. Développée en collaboration avec les forces armées slovènes, la MANGART 30 doit équiper les véhicules Patria AMV choisis en 2022 par Bratislava au détriment du Boxer sélectionné initialement. A l'opposé de nombreuses tourelles de moyen calibre actuellement proposées, la MANGART 30 ne dispose pas de système de protection active, sans que l'on sache si ce type d'équipement fait partie des options offertes par la tourelle. Outre l'équipement des forces slovènes, Valhalla ne cache pas ses ambitions sur les marchés export pour ce nouvel équipement, dont la firme souhaite faire le produit phare des exportations d'armement slovènes dans les prochaines années. 

L'ARMEE ALLEMANDE VEUT PASSER A LA VITESSE SUPERIEURE D'ICI 2029

Le premier rassemblement à Vilnius de la Panzerbrigade 45 la semaine dernière qui illustre la volonté de Berlin de renforcer sa présence sur le flanc oriental de l'Otan est complété par les dernières déclarations du CEMA (Chef d'Etat-Major des Armées) allemand. Dans un document intitulé "Directives prioritaires pour le renforcement de l'état de préparation" le Général Carsten Breuer demande à l'armée d'être totalement équipée avec des armes et d'autres matériels militaires d'ici 2029. Le financement de cette ambition serait assuré par une réforme historique des freins à l'endettement adoptée en mars. L'acquisition d'armements nouveaux permettra d'atteindre les objectifs fixés par l'Otan qui estime que la Russie aura reconstitué ses forces en 2029. Parmi les capacités prioritaires, figure la défense sol-air et plus particulièrement l’interception de drones et de munitions téléopérées. Dans le domaine des blindés, cette directive dont on attend désormais la concrétisation pourrait permettre à l'armée allemande de disposer d'une flotte majoritairement composée de Leopard 2A8 qui lui permettrait d'attendre le "Leopard 3" dont le développement devrait se poursuivre et peut-être s'accélérer. Cette ambition constitue pour la BITD allemande une réelle opportunité dont la traduction devrait générer d'importantes commandes pour les industriels concernés, à la différence de leurs homologues français, qui n'ont reçu aucune commande significative depuis le passage de notre pays en "économie de guerre."

CV90 ET ACSV G5 AU COEUR DES PROJETS NEERLANDAIS

Le ministère de la Défense néerlandais a exprimé dans un courrier adressé aux parlementaires son souhait d'acquérir sur étagère le futur Combat General Purpose Vehicle (CPGV) destiné à équiper la brigade mécanisée. L'équipement envisagé, probablement un engin chenillé, doit disposer d'une grande mobilité tout-terrain et offrir une protection adaptée au personnel embarqué. Ces exigences ainsi que le souhait des militaires néerlandais d'acquérir une plateforme avec laquelle ils sont déjà familiarisés limitent le choix à deux engins, que sont le CV90 et l'ASCV G5. le calendrier de projet pourrait être déterminant dans la décision des autorités néerlandaises qui souhaitent disposer dès 2029 des premiers exemplaires du nouveau véhicule avec un contrat qui devrait être signé à la fin de cette année ou au début de l'année prochaine. Cette exigence calendaire pourrait handicaper le CV90 dont le carnet de commandes qui avoisine déjà les 600 véhicules pourrait être augmenté par une éventuelle commande slovaque d'engins supplémentaires, en réponse aux interrogations de Bratislava sur le cout d'acquisition des Leopard 2A8. Pour répondre à cette demande BAE Systems a entrepris la construction d'une nouvelle ligne de production située à Gullänget Örnsköldsvik dans l'est de la Suède, qui devrait être opérationnelle au printemps prochain. Le succès du VCI anglo-suédois ainsi que son utilisation par la 43ème Brigade mécanisée restent cependant des atouts en termes de logistique, de formation, de cout de possession et de développement de versions dérivées. De son côté l'ACSV G5 de FFG qui n'a été commandé que par la Norvège et les Pays-Bas offre une réelle polyvalence qui a fortement inspiré sa conception, que l'on pourrait rapprocher de celle de l'AMPV (Armoured Multi Purpose Vehicle), le CV90 ayant été conçu comme un pur VCI. Le montant du programme est estimé à 650 millions de dollars pour un cout unitaire envisagé de 3.5 millions de dollars. Avec ce nouveau projet, les Pays-Bas poursuivent la remontée en puissance de leur composante blindée mécanisée en se dotant de moyens d'environnement capables d'agir aux côtés des Leopard 2A8 récemment commandés.

PREMIER RASSEMBLEMENT ALLEMAND A VILNIUS

Un mois après sa création officielle, la Panzerbrigade 45 s'est rassemblée pour la première fois en Lituanie en présence du nouveau chancelier Friedrich Merz et du Président lituanien Gitanas Nauseda. Alors qu'elle devrait à terme compter environ 4800 soldats ce sont environ 800 soldats qui se sont rassemblés hier à Vilnius, appartenant au Panzergrenadierbataillon 122, au Panzerbataillon 203 et au Bataillon Multinational. D'ici la fin de l'année, 500 membres de la Panzerbrigade 45 devraient être stationnés en Lituanie avant d'atteindre en 2027 son efficacité opérationnelle, étape liée à l'achèvement des travaux d'infrastructure nécessaires à l'accueil de l'unité allemande. Lancé par Boris Pistorius en 2023 au cours d'une visite en Lituanie, le projet d’implantation d'une unité allemande dans le pays a franchi les différentes étapes en dépit des incertitudes budgétaires et du changement de gouvernement allemand, témoignant de la volonté de Berlin de renforcer son influence sur le vieux continent par la présence de ses troupes et bien sur la vente de ses matériels. Ce faisant Berlin, crée ainsi un des éléments de la "confortable couche de brigades blindées mécanisées..." déjà évoquée par Blablachars ! Vielen Dank, meine Herren Deutschlands.

NOUVELLE EVOLUTION DE LA TURRA 30

Le salon IDET qui se tiendra du 28 au 30 mai à Brno permettra de découvrir des nouveautés comme la dernière évolution de la tourelle Turra 30 développée par la firme tchèque EVPU. Cette nouvelle déclinaison baptisée Turra 30 V10 intégrera plusieurs nouveautés dans le domaine de la puissance de feu et de la protection. La tourelle téléopérée tchèque reçoit un lanceur double intégré sur le côté droit de la structure permettant le tir de deux missiles antichars Spike LR2. Armée d'un canon de 30x165mm 2A42 d'origine russe, la tourelle tchèque pourrait recevoir une autre arme principale comme le canon de 30x173mm Bushmaster, même si l'implantation de cette arme obligerait cependant le fabricant tchèque à se plier aux règles ITAR (International Arms Trade Regulations) régissant le commerce des armements et équipements d'origine américaine. La tourelle tchèque pourrait également être armée du canon de 40mm CTA, assemblage que l'on avait pu découvrir en 2021 au salon IDET sous la forme d'une Turra 40. L''armement principal de la Turra 30V10 est complété par le système Gladius TWIN comprenant deux mitrailleuses de 7.62mm et 1200 munitions. La tourelle reçoit également un autre "pod" multifonctionnel contenant des munitions téléopérées Viper développées par la firme israélienne Spear.  

AUTOMNE JAPONAIS POUR L'AMV XP 8X8 DE PATRIA

L'accord signé en 2023 entre Patria et Japan Steel Works pour la production sous licence de l'AMV XP 8x8 devrait se concrétiser au mois de septembre prochain avec la production des premiers engins. Selon le communiqué de la firme finlandaise, les véhicules seront assemblés au Japon à partir d'éléments importés de Finlande, avec une augmentation de la production en liaison avec l'accroissement des capacités de Japan Steel Works. Cette nouvelle étape est la conclusion d'une longue période d'échanges entre les deux entités, Patria a ainsi accueilli sur son site de Hämeenlinna une équipe de 20 employés de la firme japonaise pour une formation d'une durée de cinq mois qui leur a permis de se familiariser avec les méthodes de production et de réaliser l'assemblage d'un engin qui sera expédié au Japon. Parallèlement à cette formation, les travaux préparatoires à la mise en place de la chaine d'assemblage se sont déroulés au Japon selon le calendrier prévu, sous le contrôle des techniciens finlandais en charge de s'assurer de la conformité des installations. Patria souhaite profiter de ce contrat pour développer un réseau de sous-traitants locaux pouvant produire des pièces pour les futurs véhicules à destination des Forces d'Auto-Défense Japonaises ou d'autres marchés. La collaboration entre Patria et Japan Steel Works que la firme finlandaise souhaite inscrire dans la durée pourrait également inclure des versions spécialisées de l'AMV XP et le mortier sous tourelle NEMO produit par Patria. L'AMV XP 8x8 doit remplacer le 8x8 Type 96 actuellement utilisé par les forces japonaises. 

LA FRANCE VA LIVRER SIX ROBOTS DEMINEURS A L'UKRAINE

La France va livrer à l'Ukraine six systèmes robotisés de déminage développés par Milrem Robotics et les CNIM (Constructions Navales et Industrielles de Méditerranée). Les engins fournis sont basés sur la plateforme THeMIs développée par la firme estonienne sur laquelle est installé le système ROCUS (Route Clearance Unmanned System) conçu par les CNIM. Ces six engins supplémentaires rejoindront les quinze déjà déployés en Ukraine, dont sept équipés du système français livrés dans les premiers mois du conflit. Le système franco-ukrainien n'est pas en service dans l'armée de terre dont les régiments du Génie commencent à recevoir les premiers exemplaires du SDZ (Système de Dépollution de Zone) développé par CEFA. Milrem Robotics est détenu depuis 2023 par le groupe émirien EDGE, les CNIM étant liés depuis 2019 à la firme estonienne par un accord de commercialisation faisant de l'entreprise toulonnaise le fournisseur exclusif des robots Milrem pour la France.