Alors que la liste des candidats au programme OMFV publiée en avril dernier contenait déjà un invité surprise avec la présence de la société Mettle Ops, la récente sélection pour la phase II a révélé une autre surprise. Celle-ci est constituée par la présence aux côtés d'entreprises hautement spécialisées d'une entité quasiment inconnue dans le monde des engins de combat en dépit de quelques réalisations dans le domaine de la protection balistique et des équipements de combat destinés au personnel ou aux véhicules.
Point Blank et sa B.U TPG (The Protective Group) dédiée à la conception de blindage léger se sont vues attribuer un contrat de 60 millions de dollars pour la phase II du programme OMFV. L'attribution d'un tel contrat à une société qui n'a jamais produit le moindre véhicule ou engin de combat peut paraitre surprenant pour un programme de l'ampleur et de l'importance du projet OMFV. Pour le vice-président de la société, cette sélection est un honneur qui souligne la capacité de la société à rassembler et diriger des équipes pluridisciplinaires autour de programmes complexes. Le choix d'une telle solution pour la conception d'un projet comme l'OMFV permet selon lui de s'affranchir des contraintes et de l'influences de précédents projets, comme cela peut être le cas au sein de sociétés spécialisées.
La sélection par les autorités de programme d'une société comme Point Blank ne serait-elle la garantie d'un minimum d'innovations pour le projet ? Les travaux qui vont être menés par cette société dans les mois qui viennent pourraient amener leur lot de surprises et de ruptures technologiques que les responsables du programme pourraient reprendre à leur compte pour les phases suivantes du projet. Sorte de lièvre technologique ou d'incubateur, Point Blank a peut-être été retenu pour livrer dans 15 mois une vision iconoclaste de l'OMFV. La vue d'artiste associée à la sélection de point Blank montre que celle-ci ne part pas forcément d'une page blanche mais semble plutôt reprendre les standards des VCI actuels.
Cette vision de l'OMFV selon Point Blank présente d'évidentes similitudes avec le projet israélien Carmel. Ce projet initié par le gouvernement israélien prévoit le développement du futur VCI de Tsahal pour lequel les trois majors de l'armement terrestre ont présenté en 2019 un démonstrateur. Les similitudes entre les deux projets pourraient laisser entrevoir une coopération entre Point Blank et les industries de défense israéliennes. Au delà des ressemblances visibles sur les dessins, Point Blank pourrait avoir recours à des solutions techniques éprouvées pour donner à son projet la crédibilité nécessaire. Dans cette hypothèse, une coopération avec des industriels étrangers ne saurait être exclue, surtout si ceux-ci possèdent une très grande expertise dans le domaine, à l'instar des groupes israéliens. Une telle association offrirait à certaines de ces sociétés une possibilité supplémentaire de figurer dans le programme OMFV, en dehors des partenariats déjà noués par Elbit Systems et Rafael Defense.
Le vice-président de Point Blank confirme que l'innovation et l'amélioration continue qui constituent l'ADN de sa société seront les deux caractéristiques du programme OMFV et seront essentiels dans la phase II du projet. La société basée en Floride, spécialisée depuis plus de cinquante ans dans la protection pourrait livrer quelques surprises dans 15 mois en offrant une vision disruptive du projet, aidée en cela par des spécialistes du domaine. A moins que sa sélection ne soit destinée à favoriser l'innovation et à stimuler les concurrents "institutionnels" à l'audace créative plus limitée. Si Point Blank venait à être sélectionnée dans 15 mois, la réalisation d'un prototype serait pour la société un challenge majeur pour lequel elle devrait rechercher des coopérations. Peut être parmi des concurrents non retenus ?
Une sorte de société prospective en quelque sorte.
RépondreSupprimerPour le coup, et pour une fois, nous, on a beaucoup mieux.
Puisque Florence Parly, notre ministre dés-armée (à moins que ce ne soit de la défonce en l'occurrence) fait appel à des auteurs de science-fiction, pour voir l'avenir (ou le non avenir ?), de notre future défense !!
En tous cas, pour l'instant, on est bien en train d'assister à la fin de la base industrielle et technologique nationale, de défense terrestre de la France, actée ici.
Une véritable tragédie historique, à défaut de plus en plus flaggant, de véritable stratégie quelconque, d'équipement ou même plus globale.