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vendredi 3 juin 2022

GRANDES MANOEUVRES GERMANO ITALIENNES

Le possible rachat d'Oto Melara par KNDS pourrait être contrarié par la volonté de Rheinmetall d'acquérir une part minoritaire de la firme italienne. Annoncée en fin d'année dernière, la vente par Leonardo de deux de ses filiales avait provoqué l'intérêt du groupe franco-allemand KNDS qui souhaitait racheter l'entité italienne spécialisée dans la conception et la production de systèmes d'armes terrestres de différents calibres. Cette opération permettrait à KNDS de se placer favorablement pour le futur appel d'offres relatif au renouvellement des capacités artillerie de l'armée italienne. Cependant, la firme de Düsseldorf a fait connaitre récemment son intérêt pour la société italienne, dont elle ne souhaiterait acquérir qu'une minorité du capital, à la différence de KNDS favorable à un rachat global. La proposition de Rheinmetall a reçu un accueil favorable en Italie, de la part des syndicats qui ont déjà exprimé leurs craintes face à un rachat total de l'entreprise et des milieux politiques. Ces derniers semblent avoir redécouvert à l'occasion du conflit ukrainien la place des engins blindés mécanisés dans les opérations terrestres et l'importance de conserver des compétences dans ce domaine. En cas de réussite, cette opération placerait Rheinmetall en position favorable pour le remplacement des VCI Dardo, pour lequel elle pourrait proposer la fabrication en Italie du Lynx KF41. Au-delà des objectifs commerciaux des deux entités, les propositions de rachat formulées par KNDS et Rheinmetall devraient assurer à l'Italie une place dans le programme MGCS, toujours partagé entre deux pays et trois entités industrielles.

jeudi 2 juin 2022

UN NOUVEL APS TURC

Après les systèmes PULAT et AKKOR, Aselsan développe aujourd'hui un troisième système de protection active, le KAMA. Initié au lendemain de l'Opération Bouclier de l'Euphrate, le premier de ces équipements a permis  de doter rapidement les M60T d'un système de protection active capable de contrer les différents projectiles antichars, responsables de la majorité des pertes subies par l'armée turque dans ses engagements en Syrie. L'AKKOR a quant à lui été développé sur fonds propres par la firme turque en vue d'équiper le char Altay, dont la production pourrait démarrer dans les mois à venir. A l'opposé des deux précédents équipements, le système de protection active Kama repose sur un concept similaire à celui de l'ADS développé par Rheinmetall pour le Lynx KF41. Selon ses concepteurs, le KAMA permet de réduire les dommages collatéraux dans l'environnement de l'engin porteur tout en offrant une efficacité accrue contre les projectiles tirés à courte distance. Le KAMA bénéficie en outre de l'expérience acquise par la firme turque dans le développement des deux premiers systèmes, qui a permis d'améliorer les différents composants du système, tels que les senseurs et les charges. Le KAMA visible lors du dernier salon IDEF installé sur une maquette de M113 devrait équiper le VCI Kohran également produit par Aselsan. Avec ce nouvel équipement qui semble particulièrement adapté à un emploi dans l'environnement de fantassins, l'industrie de défense turque accroit son offre pour un équipement devenu indispensable sur les engins blindés modernes. Le retard français dans ce domaine devient de plus en plus criant et inquiétant, la prolifération des armes antichars (majoritairement occidentales) sur le théâtre ukrainien illustre l'impérieuse nécessité d'équiper les engins blindés de ce type de système. 

lundi 23 mai 2022

LA NUIT EN ALGERIE

L'armée algérienne a mené ces derniers jours un exercice nocturne de grande ampleur dans lequel plusieurs unités ont été impliquées. C'est la 1ère brigade blindée appuyée par des détachements de la 11ème Division mécanisée qui a fourni l'essentiel des participants à l'exercice Radaa 2022 dont le thème principal était la réalisation d'une offensive terrestre rapide dans un environnement de guerre électronique et sous couverture aérienne. Les images ci-dessous permettent de voir que les principaux matériels en service dans l'ANP (Armée Nationale Populaire) ont été engagés dans cet exercice parmi lesquels des T-90SA, des BMP Berezhok, des canons 2S3, des engins de défense anti-aérienne ZSU23-4 Shilka ainsi que des hélicoptères MI-28. Cet exercice s'est déroulé dans la Vème Région Militaire, sur le terrain de manœuvres d'Amdukal situé à proximité de la ville de Batna dans le nord-est du pays, non loin de la frontière algéro-tunisienne.  

DES LAV III POUR LA COLOMBIE.

Le ministère colombien de la Défense a approuvé la semaine dernière l'acquisition de 50 véhicules LAV III DVH (Double V Hull) produits par GDLS (General Dynamics Land Systems). Cette transaction dont le montant n'a pas été révélé a été conclue par entente directe entente directe entre la firme américaine et l'armée colombienne qui financera cette acquisition. La procédure d'achat à travers le mécanisme des FMS (Foreign Military Sales) n'a pas été retenue pour la réalisation de cette opération, car jugée désavantageuse pour la Colombie. Ces 50 exemplaires supplémentaires vont rejoindre les 32 déjà en service dans les forces armées colombiennes aux côtés des véhicules Textron M1117 en attendant la possible arrivée de chars M1A2 pour lequel Bogotá a récemment exprimé son intérêt

NOUVELLE POLEMIQUE EN ALLEMAGNE

Le quotidien allemand Bild a publié aujourd'hui des informations selon lesquelles le gouvernement allemand bloquerait toujours le transfert d'une centaine de VCI Marder vers l'Ukraine. Les demandes d'exportation formulées par Rheinmetall auprès du Conseil Fédéral de Sécurité (BSR) n'ont toujours pas été approuvées un mois après leur dépôt. Ce conseil aurait statué en une journée sur la réexportation vers l'Ukraine de 56 engins blindés ex-NVA détenus par la République Tchèque. Selon le quotidien, ce blocage serait à l'origine du retard de six semaines pris dans l'acheminement des Marder. Un document interne au Ministère de la Défense consulté par le journal allemand précise que 32 Marder sont actuellement disponibles pour une éventuelle remise à niveau avant leur expédition en Ukraine. Cette version contredit les propos des autorités fédérales selon lesquelles aucun Marder n'est actuellement disponible dans la Bundeswehr pour un éventuel transfert vers l'Ukraine. Le quotidien allemand attaque ce qu'il nomme la "doctrine Scholz" qui consiste à ne pas fournir d'armes lourdes à l'armée ukrainienne. Cette ligne est sévèrement critiquée par la CSU pour laquelle l'attitude du gouvernement n'est "objectivement plus explicable". Un responsable du parti de centre-droit a déclaré que l'Allemagne aurait " ...pu soutenir l'Ukraine beaucoup plus efficacement dans sa lutte[...] le gouvernement fédéral freine constamment" avant d'exiger "la livraison des Marder et des Leopard" objets des demandes d'exportation formulées par Rheinmetall.

vendredi 20 mai 2022

MODIFICATIONS UKRAINIENNES

Après les premiers Bushmaster donnés par l'Australie à l'Ukraine, c'est au tour des T-72M1 polonais de faire leur apparition dans le conflit qui oppose la Russie à l'Ukraine depuis le 24 février. A la différence de leurs "cousins" à roues australiens, les chars donnés par Varsovie ont subi quelques transformations avant leur déploiement. De récents clichés montre que les T-71 polonais sont désormais équipés de briquettes de blindage réactif de type Kontakt-1 et semblent avoir équipés d'une caméra thermique KLW-1 Asteria, produite la firme polonaise PGZ. cet équipement disponible au poste tireur permet d'accroitre les capacités de tir et d'observation de ces engins. Les chars en provenance de Tchéquie auraient également reçu des briquettes Kontakt-1, dont les éléments explosifs 4S20 sont produits par la société tchèque STV. Les chars donnés par la Pologne et la Tchéquie ont vraisemblablement été engagés dans la contre-offensive ukrainienne dans la région de Kharkiv, comme le montre les images d'un convoi de T-72 M1 et M1R fournies par la télévision ukrainienne. 

NOUVEAUX CONTRATS DE PRODUCTION POUR LE JAVELIN

La firme américaine Lockeed Martin a annoncé sur son site l'attribution de deux contrats de production pour le missile antichar FGM-148 Javelin. Notifiés à la JV (Joint Venture) formée par Lockeed Martin et Raytheon, ces deux contrats d'une valeur de 309 millions de dollars incluent les 1300 missiles Javelin fournis à l'Ukraine dans le cadre du Supplemental Appropriations Act ainsi que des commandes de pays étrangers parmi lesquels la Norvège, la Thaïlande, l'Albanie et la Lettonie. Selon le vice président de la JV, les deux sociétés font face à une demande en forte augmentation à laquelle elles s’efforcent de répondre dans les meilleures conditions. Lockeed Martin qui a déjà produit plus de 50000 missiles depuis la mise en service du Javelin envisage de porter la production annuelle à plus de 2100 exemplaires (niveau actuel) grâce à des investissements importants. De son côté Raytheon qui a livré plus de 12000 CLU (Command Launch Unit) réutilisables investit également pour augmenter la production de ces modules CLU.