Pages

lundi 30 juin 2025

LES DERNIERS LEOPARDS 1A5 (ENFIN) VENDUS A RHEINMETALL

La firme suisse RUAG a annoncé aujourd'hui avoir vendu à Rheinmetall les 25 derniers Leopard 1 qu'elle détenait encore. Cette vente a été précédée d'un réglement à l'amiable du contentieux opposant la firme suisse à Global Logistics Support (GLS) GmbH qui portait sur des créances antérieures sur les véhicules et sur la propriété des engins, à laquelle GLS a renoncé. Cette solution a permis à Rheinmetall de se porter acquéreur des engins concernés dans le respect des obligations réglementaires et politiques entourant cette opération. De son côté RUAG par la voix du Dr M Ratthili, président du conseil d'administration de RUAG MRO Holding AG a affirmé que "la conclusion économiquement viable de l'opération est une étape importante pour l'avenir de RUAG" qui a pu fermer définitivement le dépôt au sein duquel les chars étaient stockés en Italie et "mettre fin à un chapitre complexe et lourd."

LA LETTONIE REMET LE COUVERT (MECANISE) AVEC GDELS

On a appris aujourd'hui la commande par la Lettonie de 42 Véhicules de Combat d'Infanterie (VCI) ASCOD II supplémentaires fabriqués par General Dynamics European Land Systems (GDELS). Ces engins s'ajouteront aux quarante deux commandés en janvier dernier par Riga. Ce projet approuvé le 18 juin dernier par le parlement letton permettra au pays de se conformer aux objectifs de l'Otan et d’accélérer la formation de la brigade d'infanterie mécanisée et des bataillons qui la composent. Alors que les premiers engins seront équipés de la tourelle habitée MT30 Mk II (Manned Turret), de façon un peu inhabituelle, ce second lot de VCI recevra la version téléopérée de cet équipement à savoir la tourelle UT30 Mk II (Unmanned Turret). Ce nouveau contrat d'un montant de 387 millions de dollars prévoit un début des livraisons en 2027 ainsi qu'une implication des industries locales à hauteur de 30% dans la fabrication et le maintien en condition des engins qui ont reçu la dénomination officielle de Hunter. C'est donc un total de 84 VCI de nouvelle génération qui opéreront à terme au sein des forces armées lettonnes aux côtés des unités de la brigade multinationale déployée dans le pays. Encore un pays soucieux de participer à la constitution de la "confortable couche de brigades mécanisées..." déjà évoquée précédemment...

QUAND LE CHAR VA TOUT VA !

Depuis le déclenchement du conflit en Ukraine, les années qui se suivent se ressemblent beaucoup pour les firmes allemandes impliquées dans la production du Leopard. L'autorisation donnée en janvier 2023 aux pays utilisateurs du char allemand de transférer des engins à l'Ukraine a permis la création d'une véritable coalition du Leopard. Le "faiseur de paix" comme se plaisait à l'appeler certains experts a vu sa côte monter en flèche dans de nombreux pays, permettant à Rheinmetall de voir son chiffre d'affaires passer de 6410 millions d'euros en 2021 à 9751 millions d'euros en 2024 tandis que KNDS enregistrait une hausse de 40% de son carnet de commandes passant de 7.8 milliards d'euros en 2023 à 11,2 milliards d'euros en 2024. Le char revenu au coeur des opérations terrestres avant de devenir un véritable symbole du réarmement des armées occidentales a permis aux deux firmes allemandes de tirer profit de cet engouement avec aujourd'hui plus de 600 chars en commande, sans oublier la fourniture des munitions nécessaires. Les récentes orientations du dernier sommet de l'Otan et les ambitions du nouveau chancelier allemand en matière de défense ne devraient pas ralentir la croissance des deux firmes qui misent sur le succès de leur engin favori pour asseoir leurs positions qui leur permettrait dans un avenir plus ou moins proche d'unir leurs forces autour d'un projet commun. Les analystes de la Deutsche Bank restent optimistes sur l'évolution de la trajectoire financière de Rheinmetall grâce à une offre diversifiée, en dépit d'incertitudes liées à de possibles changements politiques et/ou stratégiques. En service dans 14 pays européens, le char allemand est vu par ses concepteurs comme le véritable pilier de la défense terrestre en Europe, affirmation du leadership de l'Allemagne dans le domaine des chars, plus que jamais au coeur de la stratégie de l'OTAN grâce à son adaptabilité et ses possibilités d'évolution. Les certitudes financières et doctrinales allemandes rendent encore plus difficile la compréhension des atermoiements français sur l'avenir du char dans notre armée et les hésitations de la BITD à lancer un véritable projet industriel articulé autour d'une plateforme unique pouvant répondre aux besoins de notre armée et aux demandes étrangères. 

jeudi 26 juin 2025

LA BUNDESWEHR VEUT DES PUMA SUPPLEMENTAIRES

Au moment où le Général Commandant la 2ème Brigade blindée et les chefs de corps des trois régiments d'infanterie de la Brigade évoquent dans le dernier numéro de la revue Fantassins le risque de déclassement du segment terrestre mécanisé français, l'armée allemande souhaite se procurer des VCI Puma supplémentaires. Soumis à une véritable tempête médiatico-militaire et en butte à d'importantes difficultés techniques affectant sa disponibilité, le félin mécanisé de la Bundeswehr voyait même en 2022 son avenir compromis avec la possible annulation de la commande de 61 engins supplémentaires prévue dans le contrat initial. 

LA BELGIQUE CHOISIT LE SKYRANGER 30

Le ministre de la Défense belge a confirmé hier la volonté de son pays de se doter d'une défense antiaérienne multicouches dont le Royaume est actuellement dépourvu. Ce plan prévoit l'acquisition de dix batteries de missiles moyenne portée Nasams de Kongsberg, de trois systèmes antimissiles (Patriot ou SAMP/T) ainsi que des postes de tir Mistral et Piorun pour la courte portée et des systèmes antidrones. A ces équipements devraient s'ajouter une vingtaine de systèmes Skyranger 30 de Rheinmetall qui devraient installés sur un véhicule porteur dont le type n'a pas été communiqué. Le système allemand armé d'un canon de 30mm devrait donc cohabiter au sein des forces armées belges avec les canons CTA de 40mm des Jaguar choisis par Bruxelles dans le cadre du programme CaMo. Les incertitudes autour d'une version mobile du Rapid Fire terrestre armé de ce canon et le choix du canon de 30x113mm pour armer les futurs Serval LAD ont probablement convaincu nos alliés d'outre-Quiévrain de se tourner vers un système déjà opérationnel et disponible, sans attendre l'arrivée de  du système français dont la munition Airburst doit encore être développée, comme l'a indiqué KNDS France en juin dernier. On attend désormais avec impatience de connaitre le véhicule porteur choisi pour recevoir ces systèmes. Les paris sont ouverts...... 

jeudi 12 juin 2025

UN DECOR QUI INTERPELLE !

Quel est cet engin dont le dessin est visible sur le stand Arquus du salon Indodefence, sur lequel était accueilli Son Excellence l'Ambassadeur de France en Indonésie ? On peut voir un 8x8 doté d'une tourelle moyen calibre de modèle inconnu et ne figurant pas au catalogue du constructeur. Le design du châssis comme celui de la tourelle ne fait appel à aucune référence connue que l'on aurait pu croiser sur un salon. Présenté sur le stand Arquus, on peut néanmoins penser que le dessin de la tourelle est signé John Cockerill Defense (JCD). Un tel châssis qui se situerait dans la même gamme que le VBCI pourrait servir de base au développement de différentes versions comme un Assault Gun équipé de la tourelle 3105 de JCD Alors simple dessin d'illustration ou présentation (discrète) d'un 8x8 maison développé par Arquus pour l'export, cette dernière hypothèse serait logique au vu du lieu de la présentation, le salon Indodefence qui se tient actuellement à Djakarta. Blablachars vous soumet ces interrogations en attendant (pourquoi pas) une réponse d'Arquus.

UNE DIVISION DE LA LOSE ?

Un rapport parlementaire propose de doter l'armée de terre d'une division low-tech, au sein de laquelle se côtoieraient des équipements sophistiqués et des matériels plus simples. Le document  rédigé par Thomas GASSILLOUD et Damien GIRARD précise que chaque couche capacitaire serait équipée de matériels différents et jouerait un rôle spécifique au sein d'un ensemble "high low mix". Baptisée "division de la lose où personne ne voudrait servirde façon aussi lapidaire que péremptoire  par un chroniqueur-expert-ancien militaire, ce projet cache en réalité une approche plutôt disruptive et ouvre la voie à une réflexion salutaire. Une telle voie constitue également une tentative de réponse partielle à la difficile équation du moment entre ressources et massification. Fidèle à sa ligne éditoriale, Blablachars a eu envie d'apporter une contribution (blindée) à cette initiative mais aussi à sa qualification peu judicieuse.