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samedi 12 août 2023

MAIS OU SONT PASSES LES CHALLENGER 2 ?

Dans un article publié sur le site du Daily Express, Stuart Crawford, ancien officier de l'armée britannique s'interroge sur le sort réservé aux 14 Challenger 2 livrés à l'Ukraine, en mars dernier. A l'appui de ses interrogations, Stuart Crawford désormais analyste de défense, souligne qu'à la différence des autres engins blindés occidentaux, aucune image n'a pu apporter la preuve d'un engagement des Challenger 2 dans les opérations conduites par les forces ukrainiennes. Pourtant, plusieurs matériels d'origine britannique ont été utilisés par les forces armées ukrainiennes, comme l'Alvis Stormer équipé du missile Starstreak ou le véhicule transport de troupes Mastiff. Le correspondant de la BBC en Ukraine, a rapporté avoir récemment interrogé deux généraux ukrainiens en charge des opérations sur l'utilisation des chars britanniques, qui lui ont indiqué qu'ils n'avaient pas ces chars, qui seraient donc actuellement hors de la zone des opérations et pas encore engagés. Ce non engagement des chars britanniques pourrait être provoqué par une vulnérabilité accrue du Challenger 2 handicapé par une mobilité limitée, mais aussi par des difficultés logistiques liées à l'emploi de munitions spécifiques, ou la poursuite des actions de formation sur cet engin à la mise en œuvre assez complexe. Les autorités britanniques restent assez silencieuses sur le sujet, seules des sources anonymes se bornent à indiquer que les 14 Challenger 2 sont actuellement en cours d’entraînement avec une brigade ukrainienne d'assaut par air, également équipée de Marder allemands et de Stryker américains. Selon les informations disponibles, cette unité pourrait être la 82ème Brigade d'Assaut par Air, créée en mars dernier et qui serait selon le magazine américain Forbes, en réserve avec la 117ème Brigade mécanisée en vue de participer à l'exploitation d'une brèche dans les lignes russes dans la région de Mélitopol.

vendredi 11 août 2023

LES LEOPARDS BELGES ONT ENFIN TROUVE PRENEUR !

Alors que l'Ukraine aurait déjà reçu 14 Challenger 2 britanniques et que les huit premiers M1A1 américains seraient en cours d'acheminement vers Kiev, la coalition du Leopard devrait permettre à Kiev de disposer de 54 Leopard 2A4, de 10 Leopard 2A5 et de 21 Leopard 2A6, une fois que tous ces engins auront été remis aux forces ukrainiennes. Ces engins sont cependant dépassés en nombre par leur vénérable ancien, le Leopard 1A5 dont les dix premiers exemplaire sont arrivés à la fin du mois dernier. Selon les prévisions, ce sont plus de 135 chars de ce type qui devraient livrés à l'Ukraine dans les prochains mois, afin d'équiper quatre bataillons de chars opérant au sein de brigades mécanisées. Ce plan rencontre cependant des difficultés dans sa réalisation, à la fois techniques, mais aussi politico-financières comme le montrent les dernières informations sur le sujet.

LES UNITES ISRAELIENNES S'APPROPRIENT l'EITAN

Les premiers exemplaires du blindé à roues 8x8 Eitan livrés en mai dernier aux forces israéliennes commencent à équiper l'unité de reconnaissance Saveret Nahal, appartenant à la 933ème Brigade d'infanterie Nahal. Les premières formations sur le nouvel engin devraient débuter au mois d’octobre, suivies par l'équipement des bataillons de la Brigade. La 35ème brigade parachutiste Tanzanim devrait être la prochaine unité à recevoir les nouveaux engins, qui comme ceux de la brigade Nahal seront livrés en version APC (Armored Personnel Carrier), armés d'une mitrailleuse de 12.7mm et dépourvu du système de protection active, qui devrait être l'Iron Fist Light Decoupled. Concernant la version VCI (Véhicule de Combat d'Infanterie), le 8x8 israélien devrait être équipée d'une tourelle téléopérée développée pour le Namer et l'Eitan par le Ministère israélien de la Défense. Cette équipement recevra un canon de 30mm Bushmaster, un système de protection qui pourrait être le Trophy ainsi que deux missiles antichars Spike mis en œuvre depuis un lanceur rétractable situé à l'arrière de la tourelle. L'adoption de cette capacité antichar n'a pas été confirmée pour l'Eitan, à la différence du Namer qui en sera doté. La mise en service de l'Eitan (dont la caisse est assemblée aux États-Unis par Oshkosh Defense) au sein de l'armée israélienne s'inscrit dans un processus de modernisation de la composante blindée mécanisée dont certaines unités (1ère Brigade d'infanterie Golani et la brigade Givati) devraient être équipées du VCI (Véhicule de Combat d'Infanterie) chenillé Namer. Comme de nombreuses armées, les forces de défense israéliennes ont choisi un engin à roues pour équiper certaines de leur unités d'infanterie mais elles ont également choisi de conserver une capacité blindée mécanisée chenillée avec le Namer. 

samedi 5 août 2023

POURSUITE DE L'INTEGRATION DU TROPHY SUR LE CR3

L'armée britannique qui avait sélectionné en 2021 le système de protection active Trophy pour équiper ses futurs chars Challenger 3 a achevé ces derniers jours une campagne d'essais. Au cours de celle-ci, 25 interceptions de menaces directes ont été réalisées à partir de plate-formes représentatives du futur char Challenger3. L'armée britannique a déjà consacré 20 millions d'euros pour l'achat dans les prochains mois d'un un premier lot de systèmes. Celui-ci devrait permettre de conduire des essais de qualification et d'intégration qui devraient débuter l'année prochaine. Le déroulement du programme d'intégration du Trophy sur le Challenger 3 montre que le choix et l'acquisition sur étagère d'un système de protection active aux dépens du développement d'un système national présente de nombreux avantages. On peut citer parmi ces derniers, la réduction des délais de développement, la maîtrise du budget fixé et des échéances calendaires, ainsi que la participation de l'industrie nationale à l'intégration du système sur les engins concernés. Le choix français d'équiper nos engins avec le système Prometeus ne doit pas être synonyme de glissement calendaire ou de dérive budgétaire, qui auraient pour conséquence d’accroître la vulnérabilité de nos engins et d'exposer les équipages.

vendredi 4 août 2023

ESCAPADE BRESILIENNE POUR LE CV90

C'est sur le terrain du centre d'évaluation de l'armée brésilienne ou CAEx (Centro de Avaliações do Exército)  que BAE Systems a présenté cet été les capacités du CV90. Cette présentation organisée par la firme anglo-suédoise s'inscrit dans le programme VBC Fuz prévoyant l'acquisition de 78 VCI (Véhicules de Combat d'Infanterie) chenillés pour l'armée brésilienne. Plus habituée aux terrains européens la dernière version de l'engin, le CV90 MkIV a pu profiter au Brésil d'un décor de carte postale pour démontrer ses qualités de mobilité et de puissance de feu. Cette nouvelle évolution de l'engin est équipée d'un nouveau moteur Scania développant 1000 ch associé à une version améliorée de la transmission X300 produite par la firme américaine Allison Transmissions, permettant de conserver la mobilité de l'engin en dépit d'une augmentation de la charge utile et du poids de l'engin passant de 35 à 37 tonnes. Côté tourelle, le CV90 MkIV est équipé du système "iFighting" qui fusionne, filtre et priorise les données produites par les différents équipements de l'engin afin d’accélérer et faciliter la prise de décision de l'équipage. Le CV90 MkIV est également le premier VCI occidental à recevoir un système de protection active et une architecture électronique ouverte de quatrième génération permettant l'adoption de sous-systèmes adaptés aux besoins et aux missions conduites. Le CV90 dont plus de 1300 exemplaires sont déjà en service dans huit pays, a été récemment choisi par la Slovaquie et la République Tchèque, pour l'équipement de leurs unités d'infanterie mécanisée. Au moins un exemplaire du VCI anglo-suédois a été capturé par les troupes russes après avoir été atteint par des roquettes antichars, dont l'impact aurait entraîné la mort du chef d'engin et l'abandon du VCI par les troupes embarquées. La Suède a fourni à l'Ukraine, une cinquantaine de CV9040C armé d'un canon Bofors de 40mm et dépourvu de tout système de protection active. Ce dernier équipement se révèle désormais indispensable à la survie des engins blindés, comme en témoigne les récentes acquisitions ou les programmes en cours, qui font de l'adoption de ces systèmes, une priorité essentielle.

RFP BRESILIENNE

Le Brésil a publié hier sur le site de la Brazilian Army Commission in Washington, la RFP (Request For Proposal) N°01/2023 relative à la fourniture d'obusiers automoteurs de 155mm dans le cadre du programme VBCOAP (Vehículo Blindado de Combate con Obús Autopropulsado Sobre Ruedas de 155 mm). Ce projet initié, en 2021 et reporté l'année dernière pour des raisons financière vise à équiper les unités d'artillerie de 36 obusiers de 155mm, dont les livraisons s'étaleraient sur huit ans et pourraient être adaptées aux besoins de l'armée brésilienne et aux ressources financières disponibles. Les deux premiers engins livrés serviront à l'homologation qui ouvrira la voie à la livraison des 34 engins restants. Pour l'obtention de ce marché, on devrait voir un nouvel affrontement entre le Caesar français (probablement en version 6x6) et l'Atmos israélien. L'obusier de 155mm Yavuz développé par la firme turque MKE (Makine ve Kimya Endüstrisi) monté sur une cabine protégée fournie par RMMV (Rheinmetall Man Military Vehicle), dont la participation à l'appel d'offre brésilien a été annoncée ces derniers jours, pourrait jouer les trouble-fête dans cette compétition. 

PREMIERES LIVRAISONS ISRAELIENNES POUR LE DANEMARK

Conformément aux termes du contrat signé en mars dernier, les premiers matériels commandés par le Danemark sont en cours de livraison par Elbit Systems, comme le montre les images diffusées par la firme israélienne. Le contrat signé en mars dernier prévoit la livraison de 19 obusiers de 155mm Atmos ( Autonomous Truck Mounted Howitzer System) et de huit lance-roquettes PULS ( Multi-Purpose Universal Launching System) pour une valeur avoisinant les 250 millions de dollars. Les délais annoncés par la firme israélienne pour la livraison de ces équipements avec les premiers systèmes remis dès le milieu de cette année et une atteinte de la capacité opérationnelle totale en 2025, avaient convaincu les autorités danoises soulignant la nécessité de combler le vide capacitaire laissé par la cession des obusiers Caesar à l'Ukraine. La décision d'attribution du contrat à la firme israélienne reste aujourd'hui entouré de plusieurs zones d'ombre et continue de susciter de nombreuses interrogations.