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jeudi 7 septembre 2023

UNE DECISION LOGIQUE !

En dépit de son intention de moderniser ses TR-85M1, la Roumanie faisait déjà partie des clients potentiels de GDLS (General Dynamics Land System) désireux de ne pas laisser le terrain européen au seul Leopard 2. Huit mois après son annonce, la modernisation des TR-85M1 est remplacée par le lancement d'un programme d'acquisition d'un nouveau char, annoncé par le ministère de la Défens roumain à l'occasion de la fête nationale, le 1er décembre. La compétition qui s'ouvre doit voir s'affronter le M1 américain et le Leopard 2 allemand, sous l’œil distant mais attentif du K2 pour lequel le constructeur a reçu des marques d'intérêt en provenance de Bucarest. Peu de temps avant l'officialisation de cette décision, plusieurs informations mentionnaient la tenue de discussions entre la Roumanie et GDLS pour l'acquisition de M1, qui semblait déjà en position de favori face à son concurrent allemand. Position confortée dès février dernier, avec la signature par Bucarest d'une lettre d'intention pour l'achat de M1, dans une configuration indéterminée. La décision roumaine annoncée aujourd'hui d'acquérir 54 M1 Abrams ainsi que 276 chars K2 est la concrétisation des efforts de GDLS (déjà fournisseur des Piranha V de l'armée roumaine) et Hyundai Rotem pour convaincre les autorités de Bucarest des qualités de leurs engins. La décision roumaine qui met fin à la compétition intergénérationnelle annoncée entre le M1 Abrams et le K2 devrait également confirmer le rôle de la Pologne, lieu probable de production des futur K2 roumains, dans la stratégie de conquête de l'Europe par l'industrie de défense sud-coréenne. Avec ce succès, elle dispose désormais de deux "produits d'appel" avec son obusier K9 déjà choisi par quatre pays européens et le K2 désormais adopté par deux clients sur le vieux continent.

17 commentaires:

  1. Le grand gagnant de cette guerre est l'Amérique qui place ses équipements militaires aux européens apeurés à coups de milliards de dollars. Bravo

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  2. Leopard2, Abrams et K2, la messe est dite.
    Pour les deux derniers, un bien belle avancée encore des industries de défense européenne...

    Il vont bientôt les avoir, leurs grands effecteurs uniques de défense "européens" :
    Pour l'aérien, c'est déjà fait, c'est le F35.
    Pour le terrestre entre le vieil Abrams et le nouveau K2, le suspense reste entier...
    ...

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  3. L'achat ou le développement d'un matériel militaire dépendent surtout de décisions géopolitiques appuyées par des intérêts économico-industriels en fonction de leurs influences sur les mêmes politiques.

    Pour ce qui nous concerne actuellement, nous sommes mauvais dans tous les cas pour renouveler la composante char de bataille.

    De même, ce processus répond à la nécessité d'être défendu, en principe, par le fournisseur de la prestation avec les Accords et Organisations prévus à cet effet. Là, la Corée fait exception mais répond à une stratégie à plusieurs bandes...

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  4. Pour montrer sa crédibilité dans le domaine des chars, la France ne devrait-elle pas, avant tout , aller beaucoup plus vite qu'actuellement dans la rénovation de son petit nombre de chars Leclerc ? Alors que dans le cadre de cette rénovation, il n'est même pas procédé, je pense, au remplacement du GMP. Par ailleurs, si la plate-forme est jugée fiable et peut se voir modernisée par un GMP (ou une paire) contemporains, ne serait-il pas relativement aisé et payable de repartir de là pour, si nécessaire, étoffer la capacité française en matière de chars. Que ce soit les US, les allemands , les anglais et d'autres, les nouveaux modèles sont souvent repartis des meilleurs acquis antérieurs. On ne réinvente pas le fil à coupe le beurre. En cas d'un tel programme, l accent serait à mettre, à mon avis, sur une variante de l'engin voué à l'accompagnement rapproché des versions standard, et qui serait dotée d'une capacité "anti-RAM", incluant l'aptitude anti-drones légers et anti-munitions kamikaze. Le fait est que ce sont là des menaces plus prégnantes, en haute intensité, que le duel avec des chars adverses . Au point qu'on pourrait imaginer une telle variante dans chaque section/peloton de 4 chars. Pour l'armement de cette variante qui pourrait démonter rapidement sa pertinence, on aurait une panoplies de moyens. Pouvant inclure des armes tirant la 7.62 x 51mm, la 12.7 mm, la 30 x 113 mm (le calibre utilisé par des avions et hélico) ou bien la 25 mm (utilisée sur VBCI). Plus du MISTRAL conservé sous blindage en dehors des séquences de tir (c'est fragile et très cher, ces engins) . Le 40 CTA ? il ne semble pas vraiment fait pour ce rôle et tire au maximum à 200 coups/min. Des munitions très coûteuses. Et même pas sûr qu'ils soient parvenus à réaliser leur Mun anti-aérienne dont on parle pourtant depuis des années. Pour la détection et le guidage de la dite tourelle anti-air , la France sait faire. Il peut y avoir notamment une veille infrarouge passive, plus du petit radar plat AESA. Mais la détection serait aidée par un vision en réseau, dans lequel l'excellent petit radar SAAB X1 pourrait jouer un rôle important, peut-être dès le niveau de l'escadron de chars. Certains vont tiquer, mais il faut se dire que, désormais, l'efficacité d'un char dépend très largement de ses aptitudes passives et actives à se protéger de tout ce qui vient par le haut. En plus bien sûr de ce qui vient du bas (mines) et horizontalement . P.R.

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  5. Le K2 est une copie du Leclerc a peine voilée, alors son succès, c'est un peu le nôtre (on se console comme on peu)

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    1. Oui, c'est ce que nous aurions pu faire, et pourrions faire aujourd'hui, si nous n'avions délibérément là aussi (Comme pour les délocalisations multiples ... !), abandonné le terrain... Par pure idéologie mortifère.
      Et malheureusement on y est, jusqu'au cou, et encore en plein dedans, et pas sortis de l'ornière, puisqu'on ne fait en réalité rien réellement pour. Bien au contraire, on le voit par exemple vis à vis de l'Allemagne.
      A croire qu'il n'y a plus aucun compétiteur à la barre en France actuellement ; que des collaborateurs idéologiquement soumis, et autres "idiots utiles", du "mondialisme".

      Les sud coréens au moins et à l'inverse de nous, ont su et savent pleinement l'utiliser, quitte à savoir se protéger intelligemment quand il le faut : Un des secrets de leur si éclatante réussite constante depuis cinquante ans.
      Pendant que d'autres font le chemin inverse, toujours un peu plus vers le déclassement progressif...
      Le K2, et le développement tout azimut de leur BITD plus généralement et "entre autres", n'en est qu'une des très nombreuses démonstrations.

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    2. Pour être juste, le K2 via le K1 a pris aussi des éléments du M1 pour le châssis. Bref, un engin équilibré et bien inspiré.

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  6. Tiens en marge une semble t-il intéressante parution de magazine TNT sur les canons automoteurs modernes.


    Mais là aussi ne cherchez pas, plus, la France, on a là aussi, complément disparu, et sombré, "corps, et âme".
    Dans le tout roue en l'occurrence.

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  7. Il faudra attendre 2031 avec la prochaine LPM pour en savoir plus sur l'évolution de l'artillerie. En attendant, il "faudra faire avec" et s'en tenir à TITAN pour espérer avec ou sans roue.

    D'ici là, c'est l'humanité qui peut sombrer, pour rester optimiste. :)

    https://www.areion24.news/2020/09/22/titan-le-projet-capacitaire-de-larmee-de-terre-structurant-les-quinze-annees-a-venir/

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    1. Compte tenu des progrès en portée de l’artillerie, plus besoin de châssis chenillés. Ça rends le MCO et le prix plus élevé pour aucun bénéfice opérationnel.

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    2. Je n'osais le dire pour ne pas être rabroué sévèrement... :)

      Toutefois:
      - Une portée atteignable de 60 km par canon est insuffisant pour la "profondeur étendue".
      - les "13" systèmes pour remplacer le LRU sont anecdotiques et les munitions devront avoir des caractéristiques suffisantes pour des objectifs plus "stratégiques". Les 1000 km sont à envisager, l'aviation ne pourra pas tout faire avec le déni d'accès.
      - La roquette (terme générique) n'est pas à oublier ainsi que les missiles/drones pour la longue portée ou un emploi spécifique comme les RC. Là, la rusticité est nécessaire pour la saturation des défenses.
      - Un automoteur blindé "léger" automatisé et mieux protégé à chenilles (synthétiques ou pas) peut s'envisager sur des terrains difficiles, sans infrastructure routière et/ou avec une dilution plus difficile (?).
      M. Chassillan avait présenté une formule intéressante dans un numéro spécial de RAIDS.
      - Un système entièrement automatisé, mobile et déporté sera accessible à plus long terme.

      Bien sûr, le dogme et l'emploi devront définir les moyens..., en fonction du volume de feu, ses effets, des portées et la mobilité/résilience souhaités.

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    3. @ 11 septembre 2023 à 07:54
      Oui, gardons bien tous nos beaux blindés à roues sur les routes et autre itinéraires contraints face au développement (normal.) des capacités de l'artillerie...

      Au contraire, dans ce type de conflit, de haute intensité, et dans ce genre de configuration, on a encore plus besoin de chenillés, qui peuvent se disperser sur le terrain.
      Les véhicules à roue par contre, vont être à garder encore plus loin du front et d'éventuelles frappes.

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    4. Mais non. Mais vous devez être un fin tacticien et un pro de la doctrine pour asséner de tels inepties.

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    5. @11sep 12h27
      La chenille est dépassée dans les conflit moderne, il vous faudra vivre avec

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  8. Pour une réflexion sur le volume ou la masse de nos forces terrestres.

    https://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2023/09/09/la-transformation-de-l-armee-de-terre-enclanchee-24095.html

    Aller au-delà demanderait un changement de format fondamental avec les moyens nécessaires...

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    1. Pas forcément, mais il faudrait par contre de très très sérieuses vraies réformes...

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    2. Monter une Division, à définir, opérationnelle dans la durée, avec l'existant et une Réserve renforcée ne sera pas simple avec les ressources humaines et matérielles envisagées. Son engagement ne doit pas nous laisser sans moyen pour d'autres interventions moins "lourdes", y compris la défense du territoire (Contrat Opérationnel).

      Faire mieux en "qualité" et quantité (?) demanderait, effectivement, des réformes avec des décisions politiques. Oui, mais lesquelles et dans quel contexte économique, budgétaire et sociétal ?
      Là, je ne ne suis pas suffisamment instruit et compétent pour apporter des réponses réalistes et surtout applicables. :)

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