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jeudi 12 janvier 2023

POURSUITE DES LIVRAISONS DE M1 A2 SEPV3 A L'ARMEE AMERICAINE

Pendant que les discussions autour de la possible fourniture de chars lourds occidentaux à l'Ukraine se poursuivent, l'armée américaine continue de recevoir la dernière évolution du M1, le M1A2 SEPV3. Cette semaine , c'est au tour de l'ABCT 1 (Armored Brigade Combat Team) connue sous le nom de Raider Brigade, de la 3ème Division d'Infanterie de percevoir ses nouvelles montures. Cette division surnommée Rock of the Marne, en souvenir de sa participation à la seconde bataille de la Marne, s'est illustrée en Irak lors de la prise de Bagdad en avril 2003. Le M1A2 SEP V3 comporte de nombreuses améliorations dans le domaine de la protection, de la puissance de feu avec l'intégration de l'obus M1147 AMP (Advanced Multi Purpose) ou encore du maintien en condition. A noter que les engins visible sur les clichés ci-dessous sont revêtus de la peinture TALON développée dans le cadre du programme GVCS (Ground Vehicles Coating System), que l'on devrait retrouver sur les chars commandés par la Pologne. Les livraisons de M1 A2 SEPV3 aux unités américaines sont prévues se poursuivre jusqu'en 2028. 

mardi 10 janvier 2023

PAS DE NOUVELLE TOURELLE POUR LES LEOPARD BRESILIENS

Contrairement à ce que l'on pouvait penser au moment de l'attribution de l'appel d'offres VBC CAV-MSR 8x8, les Leopard 1A5 de l'armée brésilienne ne bénéficieront pas d'une nouvelle tourelle, qui aurait pu être celle de l'engin choisi, en l’occurrence la HITFACT de Leonardo. Cette décision qui semble motivée par des problèmes liées au coût de cette opération, a été prise après une consultation menée par les services de l'armée brésilienne auprès d'entreprises nationales et étrangères sur les faisabilité de l'opération et les offres correspondantes. La solution retenue pour la modernisation de Leopard 1 A5 BR est celle d'une modernisation de la conduite de tir du canon L7A3 de 105mm, de l'intégration du système Command & Control (C2) de l'armée brésilienne et d'une modernisation de l'optronique. ces modifications majeures seront complétées par l'installation d'un détecteur d'alerte laser, d'une motorisation de tourelle électrique, d'un système de navigation inertielle, un système d'extinction incendie et d'un groupe auxiliaire de puissance. Cette modernisation devrait concerner 52 chars  (soit 25% du parc en service), à raison de deux chars (prototypes) en 2024, huit en 2025, neuf en 2026 et sept en 2027, ces engins étant tous destinés à la 6ème Brigade d'Infanterie blindée. La 5ème Brigade de cavalerie blindée recevra quant à elle un char modernisé en 2027, sept en 2028, huit en 2029 et dix en 2030. Cette décision clôture un processus entamé en 2019 et devrait permettre à l'armée brésilienne de conserver ses chars jusqu'à l'horizon 2040.

VERS UN RENOUVELLEMENT DES ENGINS AMPHIBIES ESPAGNOLS

La Marine espagnole envisage de lancer le renouvellement des véhicules de combat de l'Infanterie de Marine pour remplacer les Véhicules d'Assaut Amphibie et compenser le retrait des chars M60 Patton, par 34 VCA (Véhicules de Combat Amphibie) et une douzaine d'engins blindés 8x8 armés d'un canon de 105 ou 120mm. Bien qu'étant toujours dans l'attente du financement de ces programmes, l'état-major de l'Infanterie de Marine a confirmé par la voix de son commandant, son choix en faveur de l'ACV (Amphibious Combat Vehicle), développé par BAE Systems et Iveco et déjà commandé à 204 exemplaires par le Corps des Marines américains. En revanche n'est encore défini pour le successeur potentiel des M60, qui devra être un 8x8 doté d'une bonne mobilité et armé d'un canon d'un calibre minimum de 105mm. Si le calendrier du projet prévoit la livraison des 34 VCA entre 2024 et 2035, il ne fixe aucune échéance pour la livraison des 10 ou 12 exemplaires du futur 8x8 canon.En attendant la mise en place effective de ces programmes, l’Infanterie de Marine espagnole poursuit la rénovation de ses Piranha IIIC, avec un premier lot de 18 engins déjà rénovés et le démarrage des opérations pour un second lot de 21 engins depuis septembre dernier. Ces différents programmes permettront à la Marine espagnole de maintenir sa capacité de mise à terre et de protection des troupes engagées dans une opération amphibie.

lundi 9 janvier 2023

LE POINT SUR LES TRANSFERTS (BLINDES) !

Contrairement à ce que le titre pourrait laisser penser, cet article ne traite pas d'un quelconque "mercato" mais tente de faire le point sur les transferts annoncés et/ou potentiels d'engins blindés. L'initiative (qui en aurait surpris plus d'un) du Président de la République de fournir des AMX 10RC (et non des chars légers) à l'Ukraine semble avoir atteint son objectif politique, celui d'ouvrir la voie à des transferts significatifs dans le domaine des engins blindés, jusque là limités à la fourniture de matériels d'origine soviético-russe, de véhicules de type MRAP (Mine Resistant Ambush Protected) ou encore de véhicules transport de troupes comme le VAB français.

LANCEMENT DE LA PRODUCTION EN SERIE DE L'ALTAY

Le lancement aujourd'hui de la production en série du char Altay marque une étape importante pour ce programme dont les prémices remontent à 2007, année de la signature du premier accord entre la firme Otokar et le gouvernement turc pour le développement d'un char national. Après de multiples difficultés industrielles, techniques, financières et diplomatiques dont Blablachars s'est fait l'écho à de nombreuses reprises, le programme Altay semble s'engager aujourd'hui dans une la voie de l'industrialisation. C'est le Président Erdogan en personne, qui après avoir visité l'usine BMC, lancera la production des huit premiers engins équipés du groupe moto propulseur sud coréen, dont les tests sont désormais terminés qui devraient être livrés aux forces turques dans le courant de l'année, les deux premiers chars seront testés par l'armée turque dès le mois de février. Le premier lot produit devrait compter 250 exemplaires, dont 100 seraient motorisés par le groupe moto propulseur sud-coréen, les 150 suivants dont la production est prévue à partir de 2025 recevront le moteur turc Batu dont le développement se poursuit. Le lancement de la production de ce char dont l'armée turque souhaiterait acquérir 1000 exemplaires concrétise la volonté d'Ankara de développer une industrie de défense indépendante et non soumise à d'éventuels embargos car comme l'a rappelé I. Demir en août dernier "la Turquie n'est pas un pays qui vivra selon les normes autorisées par les autres. Si nous voulons protéger nos intérêts nationaux de manière indépendante [...] C'est une question à laquelle un pays devrait prêter attention, ainsi qu'aux leçons apprises."

jeudi 5 janvier 2023

DES AMX 10 RC OUI, DES CHARS NON !

Depuis l'annonce hier de la conversation téléphonique entre le Président de la République et son homologue ukrainien au cours de laquelle M Macron a évoqué le transfert de chars légers AMX 10 RC à Kiev, un débat a vu le jour sur la nature exacte de cet engin. Au-delà de la portée médiatique et politique de cette annonce, de ses conséquences potentielles et du débat sémantique sur la nature exacte de l'AMX10RC, Blablachars souhaite souligner à travers l'histoire, l'emploi et les performances de cet engin que la France ne fournit pas un char à l'Ukraine, en dépit de nombreuses possibilités d'emploi par les forces ukrainiennes.

L'histoire de l'AMX 10RC, son emploi, son armement (canon de 105mm), sa capacité antichar et sa mobilité tout chemins ont souvent entrainé son classement comme char,parfois qualifié de léger et/ou moyen. Cette confusion est entretenue par l'utilisation essentiellement médiatique du vocable anglo-saxon de tank, ou celui de char pour désigner tous les véhicules blindés. Pourtant en anglais comme en français les définitions précises existent comme celle donnée par le Petit Robert : "engin blindé et armé, monté sur chenilles (antichar)" ou celle plus complète donnée par le Larousse : "véhicule de combat automoteur, à chenilles, entièrement blindé et armé essentiellement d'un canon effectuant normalement du tir direct". De l'autre côté de la Manche, le Cambridge livre également une définition précise du mot tank : "a large military fighting vehicle designed to protect those inside it from attack, driven by wheels that turn inside moving metal belts".  L'histoire du mot tank vient de la Première Guerre Mondiale au cours de laquelle les Britanniques introduisirent les premiers engins blindés, chenillés et armés. Pour dissimuler leurs travaux, le nom de code du projet fut tank ou réservoir, afin de faire croire aux Allemands que l'engin était destiné au ravitaillement en eau des troupes sur le front. Le mot tank a perduré depuis cette date, parfois utilisé à mauvais escient par rapport à son origine historique. 

Plus près de nous, au début des années 1970 la France qui cherche depuis le milieu des années 1960 un remplaçant à l'EBR (Engin Blindé de Reconnaissance) lance le développement d'un engin plus moderne que ce dernier. L'idée qui prévaut pour la conception de l'AMX 10RC est d'utiliser le châssis de l'AMX 10P engin chenillé transport de troupes, de le doter de six roues en lieu et place des chenilles et d'un canon de 105mm, hérité du programme ERAC (Engin de Reconnaissance Amphibie à Chenilles) développé puis abandonné au milieu des années 1960. Le véhicule conçu est appelé AMX 10 RC car il est issu des Ateliers d'Issy les Moulineaux, pesant initialement 10 tonnes et doté de roues et d'un canon. Sa capacité amphibie, avec une propulsion par hydrojets doit permettre au futur engin de reconnaissance de franchir de façon autonome les coupures humides, ses six roues motrices lui assurant une mobilité satisfaisante en tous chemins, tandis que son canon rayé de 105mm F2 BK Meca L/48 (d'une longueur de 48 calibres) lui permet de tirer une large gamme de munitions allant de l'obus explosif (OE) à l'obus flèche (OFL) en passant par l'obus charge creuse (OCC). En outre, son système de direction par ripage sans roues directrices lui permet de manœuvrer plus aisément dans des espaces réduits. Les 190 premiers engins sont commandés en 1977, un total de 650 AMX 10 RC seront réceptionnés par l'armée de terre entre cette année et 1982. 

A son entrée en service, l'AMX 10 RC équipe les Régiments Blindés de Division d'Infanterie (RBDI) et les Régiments Blindés de Corps d'Armée (RBCA) à raison de 36 engins par régiment complété par un escadron antichar Milan pour les RBDI et un escadron antichar sur VAB HOT pour les RBCA. Appartenant aux Éléments Organiques de Corps d'Armée (EOCA), ces "régiments de découverte" doivent favoriser l'engagement du Corps d'Armée avec la capacité de mener un coup de poing antichar grâce à leur armement et à leur action combinée avec les missiles antichars. Au sein des Divisions d'Infanterie, les AMX 10 RC du RBDI permettent de fournir un appui feu conséquent aux unités d'infanterie plus légèrement armées, et d'effectuer des missions de reconnaissance blindée. La création de la Force d'Action Rapide en 1984 se traduit par la création de plusieurs unités de niveau divisionnaire. D'eux d'entre elles se voient dotées de deux régiments d'AMX 10RC, à savoir la 9ème Division d'Infanterie de Marine (9ème DIMa) et à la 6ème Division Légère Blindée (6ème DLB). En cas d'offensive du Pacte de Varsovie, la mission de la FAR  consiste à engager le plus vite possible et le plus en avant (en Allemagne), des unités françaises en privilégiant la mobilité plutôt que la puissance. Cette mission éminemment politique, devait fournir la preuve de la volonté française de s'engager en Europe aux côtés des Alliés sans que la FAR ne soit sous commandement OTAN. Ce nouveau corps expéditionnaire composé de soldats professionnels ou le devenant comme le 1er Régiment de Spahis à l'occasion de son transfert des FFA à la 6ème Division Légère Blindée. En outre, privilégiant la mobilité à la puissance cette grande unité n'intègre aucun élément blindé mécanisé, la composante blindée de la FAR étant composée de 72 AMX-10RC, 72 ERC-90 et 72 AML-90. L'exercice Moineau Hardi qui se déroule en 1987 valide le concept d'emploi de la FAR qui devient alors l'outil privilégié de l'armée de terre pour la projection de forces. En 1990, la Division Daguet est constituée selon ce concept de force expéditionnaire dont la composante blindée est initialement constituée de deux régiments sur AMX 10RC et d'un escadron sur ERC 90 Sagaie. Face à une possible résistance blindée irakienne, cette composante blindée est renforcée "en catastrophe" par les 40 chars AMX 30B2 du 4ème Régiment de Dragons désigné le 10 décembre 1990 pour renforcer la Division Daguet. Alors que la FAR est composée de soldats professionnels (seuls engagés dans l'opération), l'Arme Blindée Cavalerie ne compte à ce moment que deux escadrons d'AMX 30 professionnalisés, ne permettant pas d'engager un nombre plus important de chars lourds. Ce manque est comblé par les AMX 10RC dont la mobilité se révèle un atout précieux dans l'éxécution de la mission de couverture de l'offensive terrestre de la coalition, confiée à la Division Daguet. Les images et commentaires de l'époque parlent des chars français engagé dans l'opération, faisant l'amalgame entre les AMX30B2 et les AMX 10RC, dotés tous les deux d'un canon de calibre identique et capables de détruire des chars. L'engagement des AMX 10 RC impose plusieurs modifications techniques visant à renforcer la protection des engins, qui de facto perdent leur capacité amphibie en raison du poids ajouté. 

En 1990, un programme de rénovation de l'engin est lancé, visant à maintenir 256 engins en service opérationnel jusqu'à l'horizon 2020-2025. Les AMX 10 RCR (Rénovés) bénéficient de plusieurs améliorations au niveau du châssis (commande de boite, commande de suspension, ...) et de la tourelle avec l'intégration du SIT (Système d'Information Terminal), l'allongement de la nuque ou l'intégration de lanceurs Galix. La dernière modification apportée à l'AMX 10RC est l'ajout d'une protection contre les effets des Engins Explosifs Improvisés (EEI) connu sous le nom de SEPAR pour SystèmE de Protection EEI pour AMX 10 RCR, dont on a pu voir plusieurs exemplaires en opération au sein des Groupements Tactiques de l'Opération Barkhane.

Bien que n'étant pas un char sur le plan historique et technique, l'AMX 10RC reste néanmoins un très bon engin, doté des qualités lui permettant de remplir les missions pour lesquelles il a été conçu, à savoir la reconnaissance et la conduite d'actions ponctuelles. "Doté d'une très bonne mobilité sur route et en tout chemins" selon le site du MinArm, l'AMX 10RC a été conçu pour mener un combat rapide dans le cadre de missions de reconnaissance ou d'actions ponctuelles au sein de dispositifs interarmes. Les AMX 10RCR français utilisent aujourd'hui les munitions de 105mm suivantes : L'OCC 105 F3 pouvant percer jusqu'à 350mm d'acier (150mm à une incidence de 60°), l'OE 105 F3 à fragmentation, l'OFUM 105 F3 et enfin l'OFL 105F3 pouvant détruire un char jusqu'à une distance de 2000m grâce à l'utilisation d'un barreau en alliage de tungstène propulsé à une vitesse de 1400m/s. Toutes ces munitions sont au standard 105x527R et ne sont pas compatibles avec les munitions OTAN de calibre identique. La mise en œuvre de cet armement est assurée par une conduite de tir de type COTAC (Conduite de Tir Automatique pour Char) associée à un télémètre laser, l'ensemble permettant le tir à l'arrêt sur des objectifs ou mobiles. Le chef dispose d'une lunette panoramique capable d'observer sur 360° permettant d'effectuer des tirs en mode hunter-killer. L'observation et le tir de nuit sont possibles grâce à une caméra thermique DIVT16 installée au poste du tireur et dont les images sont restituées sur un moniteur.

En dépit des caractéristiques et des éléments historiques évoqués ci-dessus, il est aisé de comprendre que l'emploi du mot char ou tank répond à des nécessités médiatiques et politiques. Cependant le véritable enjeu est de faire comprendre à tous ceux qui s'intéressent à la question, que la France en fournissant à l'Ukraine des AMX10RC, ne fournit pas un engin capable d'affronter frontalement un char lourd comme ceux utilisés par les forces russes. Quelque soit le volume d'engin fournis et leur nature (AMX10RC ou RCR), les AMX10 RC fournis par la France ne constitueront pas un "game changer" selon la terminologie à la mode. En revanche, ces engins permettront probablement aux forces ukrainiennes de mener des missions de reconnaissance sur les flancs ou en avant des dispositifs. Ces engins peuvent également être employés dans la défense de points particuliers. Les AMX 10RC peuvent également constituer une réserve blindée particulièrement efficace grâce à leur mobilité sur route les rendant capables d'intervenir rapidement. L'escorte de convois logistiques (ou autres) peut également être confiée à un détachement d'AMX 10RC, pouvant fournir du renseignement ainsi que des feux directs puissants en cas d'agression. En zone urbaine, les AMX 10RC peuvent être intégrés au sein de Détachements InterArmes (DIA) pour des actions de reconnaissance et d'appui au profit des éléments d'infanterie. Engin comme tout engin blindé, l'AMX 10RC permet de renseigner grâce à ses moyens optiques (lunette tireur x10, lunette chef x8) et ce de jour comme de nuit. L'accomplissement de ces missions va rapidement poser la question du soutien de ces engins, dans les domaines du maintien en condition et du ravitaillement. Habituellement déployés au sein de dispositifs intégrant les éléments logistiques nécessaires à leur maintien en condition, les AMX 10RC fournis à l'Ukraine ne pourront pas compter sur la présence de ces mêmes éléments pour leur soutien. La combinaison d'une utilisation intensive et de l'absence d'échelons de soutien dédié pourrait peser rapidement sur la disponibilité des engins fournis. Dans le domaine du ravitaillement, l'engagement d'AMX 10RC en Ukraine va imposer la mise en plac d'une filière d'approvisionnement spécifique pour les munitions de 105mm. Outre cette mise en place, la question des stocks existants et disponibles devrait également se poser assez rapidement au vu des consommations constatées depuis le début du conflit.   

Si l'initiative française annoncée par l'Elysée peut être de nature à changer la donne dans le domaine du soutien à l'Ukraine par les pays occidentaux, elle ne saurait infuencer le cours des opérations en cours. Beaucoup de questions subsistent sur les contours exacts de cette initiative en termes de volume, de délais, de formation et de soutien. Les semaines qui arrivent devraient nous apprendre plus sur le sujet et particulièrement sur l'origine des engins. Si cette initiative devait se traduire par un prélévement dans les régiments de Cavalerie Blindée, la diminution du potentiel que ce prélévement entrainerait ne saurait être compensée par les Jaguar, dont "seulement" 20 exemplaires ont été reçus par l'armée de terre. 

mercredi 4 janvier 2023

DES AMX 10 RC POUR L'UKRAINE

Moins d'une semaine après la visite de Sébastien Lecornu à Kiev, la France a annoncé son intention de livrer des AMX10RC à l'Ukraine. Cet engin quadragénaire dont l'armée de terre possède 247 exemplaires a subi depuis sa mise en service de nombreuses revalorisations, au cours desquels il a perdu sa capacité amphibie au profit d'une protection améliorée et de l'intégration de nouveaux équipements. La dernière évolution SEPAR est déployée au sein de l'opération Barkhane, ses prédécesseurs avaient été déployés en Afghanistan et en Bosnie. La promesse du Président Macron d'envoyer un nombre indéterminé d'AMX10 RC en Ukraine en fait le premier engin blindé lourd fourni à Kiev par un pays occidental. L'opération qui va entraîner la mise en place d'une filière logistique dédiée sera en outre, vraisemblablement précédée d'une période de formation des équipages en France. Bien qu'aucune date et aucun volume n'aient été communiqués, cette première pourrait suffire à enclencher une dynamique et entraîner le transfert de blindés lourds comme le Bradley ou peut être des chars. Au delà des querelles sémantiques et de chapelle, il est probable que la rhétorique officielle devrait évoquer la livraison de chars français à l'Ukraine, permettant à notre pays de réaffirmer sa volonté de soutenir Kiev et d'effectuer le geste fort espéré par plusieurs "experts."