Selon des informations en provenance de la Péninsule, le secteur allemand de la Défense serait prêt à s'ouvrir massivement à son homologue italien. Ce rapprochement serait concrétisé dans un premier temps autour du MGCS ainsi que sur le dossier du futur Véhicule de Combat d'Infanterie italien pour lequel Rheinmetall a proposé le Lynx KF41. Plus que la première étape de ce rapprochement germano-italien, la récente acquisition de 21,5% de la société Hensoldt par Leonardo vise certainement à contrebalancer (affaiblir ?) la position française au sein du MGCS dans lequel la société allemande occupe une place importante. Ce rapprochement confirmerait le changement de cap voulu par Berlin après 20 ans de relation quasi exclusive avec la France. Ce virage serait également concrétisé par l'élargissement du programme MGCS à d'autres pays européens parmi lesquels l'Italie pourrait devenir le partenaire majeur du MGCS au détriment de la place occupée par la France dans le programme. Il n'est pas interdit d'imaginer que la décision de financement du MGCS qui doit être votée par le Parlement allemand en septembre soit prise au regard du résultat de la conférence de Berlin au cours de laquelle l'Allemagne proposera à de nouveaux partenaires de rejoindre le programme. Ces nouvelles informations en provenance d'Italie confirment les intentions allemandes et la stratégie mise en œuvre par Rheinmetall pour réduire la participation française dans le MGCS et nous contraindre à quitter le projet qui n'est définitivement plus celui d'un char franco-allemand. Le prochain révélateur de ce fiasco annoncé pourrait être le choix du canon du futur char, que Rheinmetall souhaite voir armé de son canon de 130mm.
mercredi 30 juin 2021
UN EXERCICE (X)XL POUR LA 2è BRIGADE BLINDEE
C'est en référence aux combats menés par la Division du général Leclerc que la 2è Brigade Blindée a choisi de baptiser son exercice majeur du nom de Dompaire, localité des Vosges où les chars de la 2è Division Blindée affrontèrent trois jours durant les chars de la 112è Panzerbrigade. Presque 77 ans après ce qui reste la plus grande bataille de chars de la campagne de France, ce sont plus de 1000 hommes et 300 véhicules provenant des 7 régiments de la Brigade qui s'entrainent sur les traces de leurs anciens. Au delà de son ampleur, l'exercice Dompaire basé sur un scénario de haute intensité présente des caractéristiques uniques, à savoir la répartition des différentes composantes de l'exercice sur plusieurs sites et la conduite simultanée de l'exercice sur le terrain et en simulation. C'est depuis le Centre de Simulation Opérationnelle de Saumur que la DIREX (Direction EXercice) coordonne les actions du PC de la 2è BB installé à Strasbourg, celles du 92è Régiment d'Infanterie à Clermont-Ferrand, les phases conduites dans le cadre de l'exercice hors terrain militaire ainsi que les engagement simulés sur le logiciel Soult développé par Masa. Pour les partie de l'exercice jouée sur le terrain, la 2e BB a déployé des Leclerc, des VBCI, des moyens de l'Artillerie et du Génie ainsi que des moyens logistiques. Prévu pour durer 2 semaines, l'exercice Dompaire devrait s'achever le 9 juillet après que toutes les unités de la Brigade aient été engagées sur le terrain et en simulation. Cet exercice participe à la montée en puissance des grandes unités de l'armée de terre dans leur préparation de l'exercice Orion qui se devrait se dérouler en 2023 dans l'est de la France.
FINANCEMENT EUROPEEN POUR LES PREMIERES EBAUCHES DU VBAE !
Comme le souhaitait le Ministère des Armées, le projet européen FAMOUS ou European Future Highly Mobile Augmented Armoured Systems vient de décrocher un premier financement européen de 9 millions d'euros. Ce projet qui réunit 19 industriels sous le pilotage de Patria vise à "optimiser les synergies, la standardisation et l’interopérabilité dans le champ des véhicules blindés terrestres" en vue de développer de nouvelles plateformes dont le futur VBAE pourrait être issu. La phase préparatoire désormais financée par Bruxelles ne devrait pas se concrétiser avant 2024 ou 2025. L'étendue de FAMOUS, qui envisage la création de plateformes terrestres allant du véhicule tout terrain au char de combat, et ses échéances calendaires rendent ce projet difficilement conciliable avec les impératifs liés à l'âge et la vulnérabilité du VBL. Les difficultés rencontrées dans la production du VBL Mk1, la livraison retardée des premiers VBL Ultima et la réduction du nombre de véhicules livrés sur cette LPM condamnent l'armée de terre à attendre la fin de la décennie pour bénéficier d'un véhicule moderne et adapté aux menaces, au moment où le VBL fêtera ses 40 ans. Les véhicules Scorpion ont certainement absorbé la plus grande partie des ressources disponibles, sans que cela soit suffisant pour doter l'ensemble des Griffon d'une arme de bord téléopérée. Il semble que les programmes susceptibles de répondre aux besoins français dans le domaine des équipements terrestres conventionnels soient désormais condamnés à n'être que des composantes de programmes européens dont la complexité n'a d'égale que la longueur et le cout.
mardi 29 juin 2021
RETARD POLONAIS ET CANDIDATURE AMERICAINE
Contrairement aux déclarations des service officiels polonais, les tests de qualification de la tourelle téléopérée ZSSW-30 ne sont pas encore terminés. Ce retard devrait empêcher l'ouverture des négociations commerciales entre le ministère polonais de la Défense et la société Hula Stalowa Wola, préalable à l'entrée en production de la tourelle et à sa livraison à l'armée polonaise. Ces négociations auraient du démarrer à la fin de l'année dernière. Ce retard annoncé alors que l'ensemble des tests auraient été effectués, pourrait être lié à des problèmes d'exploitation de la documentation technique ayant entrainé une remise en question de cette partie de l'évaluation. D'autres observateurs croient déceler derrière ce décalage, la volonté des autorités de dégager des financements en vue de l'acquisition de chars M1A2 Sep V3.
FIN DE L'EVALUATION DU GUARANI PAR L'ARGENTINE
Le VBTP-MR Guarani appartenant à l'armée brésilienne a terminé son évaluation par les forces armées argentines. Ces tests débutés à la fin du mois de mai ont permis d'évaluer le 6x6 brésilien dans différents domaines, de réaliser des tirs et de vérifier les aptitudes de l'engin à l'aérotransport par C-130 Hercules. On ignore les spécifications qui seraient retenues en cas d'adoption du Guarani par l'armée argentine. Celle-ci possède déjà 14 véhicules de ce type acquis en 2012. Le blindé brésilien semble avoir les faveurs des autorités politiques argentines comme l'ont souligné le Ministre de la Défense pour qui le Guarani sera "l'élu" si les tests effectués sont probants ou le Président de la commission de défense de l'assemblée qui considère l'acquisition du Guarani comme "une stratégie géopolitiquement stratégique" (sic). Les concurrents du Guarani pour le marché argentin sont le VN-1 chinois de Norinco, le M1126 Stryker de General Dynamics et le BTR 80/82 proposé par Rosoboronexport.
MODERNISATION DU PUMA
PSM GmbH ( codétenu par Rheinmetall et Krauss-Maffei Wegmann) a annoncé la signature hier d'un contrat avec le Ministère allemand de la défense pour la modernisation du véhicule de combat d'infanterie Puma. Ce contrat d'une valeur de plus d'un milliard d'euros prévoit la modernisation du premier lot de Puma qui devrait permettre d'amener l'ensemble du parc à un standard unique. Ce dernier doit permettre à la Bundeswehr de disposer d'une flotte de VCI opérationnels et entièrement numérisés. La première étape de cette modernisation est constituée par la transformation au standard S1 de la majorité des 350 Puma les plus anciens. Le premier lot de 40 engins est en cours de modernisation dans le cadre de la VJTF (Very High Readiness Joint Task Force) assurée par l'Allemagne en 2023.
LE RETOUR D'UNE RUMEUR
Plusieurs médias sud coréens ont fait état de la possible sélection du K2 produit par Hyundai Rotem par le Sultanat d'Oman pour la fourniture de chars de combat. Les 76 engins prévus dans ce contrat ( le premier chiffre annoncé faisait état de 72 chars) remplaceraient les 38 Challenger 2E détenus par l'armée omanaise au sein d'un seul régiment. Bien que non vérifiable par les sources disponibles, cette information reste tout à fait vraisemblable car elle fait suite à une longue période de contacts entre le Sultanat et le constructeur sud-coréen, qui avait débuté en 2018 par l'évaluation du char par les Omanais. Le char sud-coréen avait été opposé au cours de cette série de tests au char Altay turc et au Leopard 2A6. Le montant de ce contrat serait voisin de 885 millions de dollars et comprendrait la fourniture des chars et du soutien associé. Quelque soit la véracité de cette information, son apparition confirme l'activisme commercial des sud-Coréens au Moyen Orient en faveur du K2. Celui-ci s'affirme aujourd'hui comme le seul char moderne capable de rivaliser avec le Leopard 2, sa prochaine cible pourrait être l'Europe avec les marchés polonais et norvégiens qui pourraient à leur tour réserver quelques surprises.